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«Nos œuvres sont nos compagnons de routes.»

-On est arrivé Louis, réveil toi et viens m'aider à sortir les derniers cartons du coffre. Dit mon père avant de sortir de la voiture, faisant bien attention de claquer la porte au cas où je ne me serai pas réveillé.

Je soupire mais ne dis rien, comme toujours. Je sors de la voiture et rejoins mon père qui me met directement trois gros cartons dans les bras.

-Troy! S'exclame une voix stridente que je reconnais directement par celle d'Angelique, la nouvelle fiancée de mon père. Le cliché parfait de la grande mannequin blonde aux yeux bleu et à la taille fine.

-Angelique! S'exclame à nouveau mon père avant de la soulever dans ses bras alors que je lève les yeux au ciel.

-Louis! Je suis contente de te revoir! Me dit Angelique.

-On ne s'était encore jamais vu. Répondais-je d'une voix neutre.

Mon père me lance un regard assassin et je détourne le regard avant de reprendre:

-Content de te voir aussi Angelique.

-Bon jeu d'acteur. Pouffe quelqu'un derrière moi.

Je sursaute et manque de faire tomber les cartons mais la personne en question m'aide à les rattraper. Je relève alors le regard et tombe sur un blond aux yeux bleus ressemblant étrangement à Angelique.

-Louis, je te présente Niall, le fils d'Angelique. Dit joyeusement mon père.

Je fronce les sourcils et regarde mon père avec un air perdu. Ce dernier me répond par son éternel regard qui veux dire: Pose pas de question.
Mais comment ça son fils ? Pourquoi on ne m'a pas prévenu de la présence d'un autre gars qui, je pense, doit avoir à peu près mon âge?

-Niall, montre sa chambre à Louis, s'il te plaît. Dit Angelique en donnant un carton ,avec écrit dessus «Chambre Louis» ,à son fils.

-Ok, suis moi Louis! Me dit Niall avec un sourire.

Je ne dis rien et me contante de le suivre dans cette immense villa que je ne considérerai sûrement jamais comme chez moi. Nous montons des escaliers d'une largeur exceptionnelle avant d'arriver dans une grande chambre seulement meublé d'un lit aux draps noir, d'une commode et d'un bureau.

-Voilà ta chambre! Me dit Niall en posant ses cartons sur le lit. Je m'empresse de poser les miens juste à côté. Ta salle de bain est juste derrière cette porte. Continue t-il en me montrant la porte en question, juste à côté de mon bureau.

-Merci. Répondais-je d'un air détaché.

-Ton père ne t'avais pas prévenu de ma présence, je me trompe ? Me demande t-il en se tournant vers moi.

-Non.

-Je suis désolé, je pensais que t'étais au courant..

-Ne t'excuses pas. Répondais-je en me radoucissant légèrement. Ce n'est pas de ta faute. Puis, mon père ne me prévient jamais de rien de toute façon. Dis-je en haussant les épaules.

Niall me sourit tristement et nous entendons nos parents rires du salon. Niall et moi soupirons alors en même temps.

-C'est dégeu. Dit Niall avec une petite grimace en faisant allusion à l'amour de nos parents.

-Carrément. Répondais-je en regardant Niall qui pouffe, m'arrachant à moi aussi un léger rire.

-Si tu as besoins de quelque chose, ma chambre est juste à côté. Me dit-il en s'approchant de la porte de ce que je dois considérer maintenant comme ma chambre.

-D'accord, merci. Répondais-je alors qu'il sort de ma chambre.

Je regarde ensuite mes cartons et soupire avant de commencer à ranger mes affaires et décorer un peu plus cette chambre pour la personnifié. Je pose délicatement mon gros lecteur cd sur ma table basse et sourit en le regardant. Cet objet est l'objet le plus important pour moi avec mes carnets dessins. J'ai dû économiser beaucoup pour pouvoir me l'acheter, ça a été des heures de petits boulots en plus à côté du lycée mais ça valait le coup. La plupart des ados de mon âge gagnent de l'argent pour leur anniversaire, ou encore Noël. Mais moi non.

Mon père me l'interdis. Car je cite: «On offre pas de cadeaux d'anniversaire à un meurtrier». Oui, mon propre père m'a dit cette phrase. Et j'avais seulement 7 ans lorsque il m'a lancé cette phrase en pleine face. Je n'étais qu'un enfant ne comprenant pas pourquoi ses copains d'écoles avaient des cadeaux le jour de leur anniversaire. Mais mon père m'a bien vite fait comprendre que je n'aurai jamais rien pour mon anniversaire. Et manque de chance pour moi, je suis née le jour de Noël. Donc c'est zéro cadeau à l'année.

Alors je gagne de l'argent comme je peux pour pouvoir m'acheter les rares choses qui me rendent heureux: des carnets à dessin et des albums de mes groupes ou chanteur préféré. La seule chose que mon père m'achète (enfin m'achetait)  c'est mes vêtements, parce que ,selon lui, je ne dois pas lui faire plus honte que je ne le fais déjà et je dois donc être bien habillé. Mais ça fait quelques mois qu'il me dit de me débrouiller tout seul pour les vêtements aussi. Il m'a quand même acheté un téléphone, même un bon téléphone. Ce jour là, j'ai cru qu'il l'avait fait preuve de gentillesse. Qu'est-ce-que je pouvais être naïf. Le soir même après me l'avoir acheté, il m'a avoué l'avoir fait pour que je puisse prendre des numéros de filles et ainsi devenir un "tombeur" pour remonter un peu plus dans son estime.

Mon pauvre père, si il savait que les filles ne m'attirent pas le moins du monde. Cela heurterai son côté homophobe.

C'est quelqu'un toquant à ma porte qui me fais sortir de mes pensées. Je pars ouvrir et retombe sur Niall qui me tend une carte avec mon nom et prénom dessus.

-J'ai oublié de te donner ça! C'est ta carte de bus! On a trente minutes de bus tous les matins pour arriver au lycée. M'explique t-il. Notre rentrée est dans deux jours d'ailleurs mais je pense que tu le sais déjà. Ah et on est dans la même classe aussi, je l'ai vu sur les listes sur le site du lycée.

Il s'arrête de parler alors que je le regarde en fronçant les sourcils. Ça lui arrive de respirer entre deux mots? Malgré tout, Niall me fait plutôt rire et n'a vraiment pas l'air méchant. Même plutôt sympathique.

-Merci Niall. Lui répondais-je avec un sourire et en prenant la carte.

-C'est la première fois que tu changes de lycée ?

-Ouais. Répondais-je en haussant les épaules. Mais j'aurai déjà dû avoir fini, j'ai redoublé.

-Tu as redoublé la terminale?

-Ouais. Répondais-je une nouvelle fois en haussant les épaules.

-Oh, il ne sait plus quoi dire mais finit par changer de sujet. Mes trois meilleurs potes sont aussi dans notre classe, je pourrai te les présenter si tu veux.

Je lui souris faiblement mais finis par baisser la tête.

-C'est bon Niall, c'est gentil mais j'ai l'habitude d'être seul. Répondais-je finalement.

-Euh..Tu es sûr? Demande t-il en fronçant les sourcils. Ils sont gentil tu sais..

-J'en doute pas. Juste, ne te préoccupe pas de moi Niall. Fait comme tu as toujours fais avant que je sois là. Dis-je en essayant d'être le plus "gentil?" possible.

Niall ne dit rien de plus mais acquiesce d'un signe de tête en me souriant tout de même.

-Très bien.. Tu as besoins d'aide pour ranger ta chambre?

-Ça va aller. Mais c'est gentil, merci.

-Bon, à plus tard alors! Lance t-il en sortant de la chambre.

Je lui souris et ferme ma porte avant de soupirer et de me laisser glisser contre cette dernière. Niall es gentil, vraiment gentil même. Mais j'ai pris l'habitude qu'on ne se préoccupe pas de moi. Qu'on fasse comme si j'étais inexistant. J'étais comme un fantôme dans mon ancien lycée. On ne me voyait pas, on ne m'entendait pas et on se souviendra jamais de moi. Seul ma professeur de philosophie semblait me remarquer. Elle me disait que j'existait dans les mots que j'écrivais. Et depuis ce jour là, où elle m'a dit cette phrase, je n'arrête pas d'écrire et de dessiner. Juste pour essayer d'exister d'une certaine manière.

C'est toujours en soupirant que je me relève et attrape mon téléphone et mes écouteurs. J'aimerai utiliser mon lecteur cd et mettre la musique à fond mais je ne suis pas seul dans cette maison. Je fais défiler les musiques sur mon téléphone et m'arrête à : Princess Of China de Coldplay.

Once upon a time somebody ran
Une fois quelqu'un couru
Somebody ran away saying fast as I can
Quelqu'un s'enfuit en disant aussi vite que je le peux
I've got to go...got to go
Je dois partir, je dois partir

Les paroles résonnent dans mes oreilles et je fais enfin le vide. J'attrape ma pochette à dessin et en sort toutes mes œuvres que je pars ensuite accrocher au dessus de mon lit. J'essaie de mettre un peu de mon existence dans cette chambre.

Les chansons se succèdent et je bouge un peu dans tous les sens tout en continuant de décorer ma chambre. L'heure tourne mais je n'y fais pas attention. Je suis dans mon monde avec mes crayons et mes musiques. Je me sens vivant.

Mais c'est sans compter sur mon père qui rentre dans ma chambre ,sans toquer, me faisant sursauter. Je retire alors mes écouteurs et le regarde en fronçant les sourcils.

-Tu aurais pu toquer..

-Ça fait trois fois que je t'appelle pour manger! S'exclame t-il avec colère. Angelique a finis de préparer le dîner depuis vingts minutes!

-J'avais mes écou..

-Je ne veux pas savoir! Me coupe t-il sèchement avant de regarder ma chambre et de lâcher un rire mauvais. Et arrête d'afficher ces choses immondes, c'est ridicule. Déclare t-il avant de sortir de la chambre.

Je ne dis rien et prend sur moi.

Comme toujours depuis ma naissance.

...
Et voilà la toute première partie de New Road!
J'espère que cette première partie vous aura plu!

Merci de lire ma fiction, love❤️

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