Chapter 6
Sky
Je suis à l'hôpital, dans une chambre blanche, complètement secouée par les événements. Je suis au chevet de mon amie qui, après son comportement étrange, s'est évanouie. Elle ne s'est toujours pas réveillée quelques heures après. On dirait qu'elle dort, elle est si paisible quand elle somnole. Scott n'a pas l'air étonné par son état. Il m'a expliqué brièvement que c'était le contre-coup de son pouvoir de banshee.
La mère de Scott, qui est infirmière de garde, a pris grand soin de notre amie. Elle a dit que son état n'était pas inquiétant et qu'elle dormait, probablement pour que son corps puisse récupérer après ce qu'elle a vu.
Ce que nous avons vu.
Ce corps sans vie reste gravé dans mon esprit. Un corps d'adolescente, vidé de son sang, éviscéré et lacéré de part et d'autre. Son visage blafard était tapis d'une expression encore indescriptible pour moi. Un mélange parfait entre de la douleur, de la peur et du choc. Un doux cocktail bien que trop dur à supporter.
En repensant à tout cela, je ne peux m'empêcher d'avoir un nouveau haut-le-cœur et de vomir le peu de nourriture et d'alcool me restant dans l'estomac dans les toilettes miteuses de la clinique.
Je me relève avec difficulté. Mon corps est tout endoloris et douloureux. Je me rince afin de tenter de retirer ce goût infâme de ma bouche et j'aperçois mon visage. Le mignon maquillage de Lydia a dégouliné le long de mes prunelles à cause des larmes que je n'ai pas réussi à retenir. Mes yeux sont gonflés et rougis.
À peine sortie de la pièce, Stiles s'approche de moi et m'encercle dans ses bras frêles. Il renifle péniblement dans mon oreille. Tout le monde est rentré chez lui. Il reste simplement Scott, discutant avec sa mère et un autre homme, Stiles et moi. Ma respiration est irrégulière et je n'arrive pas à retenir les spasmes qui me consument. Je sanglote, mes iris gris mouillés de larmes. J'essaye de me retenir mais c'est trop dur, je ne suis pas prête à vivre tout ça.
Je réalise, après m'être un peu calmée dans les bras de mon ami, que l'homme avec lequel parle Scott est Derek. Que fait-il ici ? Je me détache délicatement de mon ami et nous nous approchons de Scott. Derek et Mélissa remarquent notre présence. La mère de Scott me lance un sourire désolé avant de s'éloigner tandis que Derek me toise avec un regard étrange.
— Salut Stiles, salut la blonde. Sacrée soirée, hein ? Enclenche Derek, un sourire narquois au visage.
Stiles soupire face à la réflexion de son « coéquipier ».
— Derek, n'en remets pas une couche. C'est assez difficile, surtout pour elle.
Étrangement, Scott et Derek ne semblent pas impressionnés par la situation. On a quand même retrouvé un cadavre gisant sur le sol. J'ai l'impression de sur-réagir quand je les observe, pourtant, mon comportement me paraît plutôt opportun.
— Elle devrait pourtant commencer à s'y habituer. Maintenant qu'elle fait partie de la meute, tout cela va être monnaie courante.
Monnaie courante ? C'est donc pour cela que personne ne semble abasourdi ? Ils sont habitués à tout cela ? Et si l'un de nous était responsable de quelque chose ? Beaucoup de questions fusent dans mon esprit sans pour autant qu'une réponse apparaisse.
— Qu'est-ce que vous voulez dire ? Questionné-je, intriguée par le précédent échange.
Scott soupire nerveusement en passant sa mère trapue dans ses cheveux bruns. Derek, quant à lui, n'a pas détourné le regard de moi. Il me fixe, m'observe. Ses yeux verts semblent pouvoir m'avaler et ne jamais me relâcher. Je le regarde en retour, l'esprit embué.
— Écoute Sky, nous sommes plus ou moins habitués à ce genre de situation. Avec une banshee comme Lydia, c'est quasiment impossible d'éviter un cadavre, c'est un pouvoir à double tranchant contre lequel elle ne peut rien faire, répond le chef de groupe.
J'acquiesce difficilement. Il continue à m'expliquer rapidement les nombreuses péripéties qui leur sont arrivées. Stiles nous écoute, attentivement, précisant ou confirmant le discours de son meilleur ami. Derek, continue de regarder, sans pour autant émettre un quelconque son. La mère de Scott s'approche de nous, le visage grave.
— Re-bonsoir les enfants. La jeune fille que vous avez ramenée n'a pas survécu. Je suis désolée. On a réussi à retrouver son identité à l'aide d'un avis de recherche.
— Un avis de recherche ? Demande Stiles.
— Oui, elle était portée disparue depuis plus de deux semaines. Elle s'appelle Emily Somerwhale. Cela vous parle ? Apparemment, c'est une ancienne étudiante d'ici.
— S'appelait. Elle est morte, renchérît Derek avec un ton bien trop neutre pour la situation.
Mélissa ignore la réflexion du grand brun et guette une réponse de notre part mais aucune ne vient. Les deux meilleurs amis balayent la tête de droite à gauche pour lui répondre.
— Elle a été tuée, c'est indéniable. Son corps a été trouvé éviscéré et sa poitrine lacérée sur plus d'une dizaine de centimètres. Son bras droit a presque été arraché, comme s'il avait été rongé au niveau du triceps. Elle a perdu beaucoup de sang, c'est probablement la cause de sa mort, avoue la mère de Scott.
Plus personne n'ose ouvrir la bouche, choqués par les révélations de l'infirmière. Elle est décédée. La fille que j'ai trouvée avec Lydia est morte, vidée de son sang, tuée sauvagement. J'hoquète doucement, les larmes stagnent à nouveau dans ma muqueuse et la nausée revient me tenir compagnie. Je plaque ma main sur ma bouche pour essayer de me contenir mais c'est peine perdue.
— Je... je rev... reviens, arrivé-je à articuler difficilement.
Je me dirige avec précipitation, une nouvelle fois, en direction des toilettes où seule de la bile mélangée à de l'alcool parvient à sortir de mon corps. Mon visage est trempé d'un mélange salé de sueur et de larmes. Mes cheveux blonds ont une couleur ocre, fusion d'un sang qui ne m'appartient pas et de substance que je n'ai su contenir dans mon organisme.
Je me redresse du cabinet où j'ai rendu mon repas et m'approche du lavabo. J'aperçois soudainement Derek qui me regarde, comme encore et toujours.
— Je peux t'aider ? Dis-je, le regard embrumé.
— C'est plutôt toi qui sembles avoir besoin d'aide, gamine.
Je l'observe, l'air las. J'essuie une larme qui roule sur ma joue du revers de ma main.
— C'est pas facile, je suis clairement pas aussi habituée que vous. Son corps et tout ce sang... C'était horrible...
Je mors douloureusement ma lèvre inférieure pour tenter de refouler mes larmes, quand je sens une masse chaude contre moi. Derek.
Il a enroulé ses bras autour de ma tête et caresse délicatement le bas de mon dos avec ses longs doigts fins. Une masse lourd semble s'envoler de mon estomac. Je garde la tête baissée mais, malgré tout, son contact m'apaise instantanément.
— Tu sais, tu peux pleurer si t'en as envie. C'est jamais facile de perdre quelqu'un. Proche ou non.
Je le regarde délicatement avant de fondre en larmes. Tout ce que j'avais pu pleuré était un infime exemple de la quantité de larmes que je pouvais créer. Je pleure, encore et encore. J'alterne entre des reniflements bruyants et des gémissements de plainte. Je suis dans un état pitoyable. Le temps passe. Depuis combien de temps est-ce qu'on est dans cette position? Derek n'a pas cillé une seule fois. Il est resté stoïque, le corps droit et puissant.
Après une durée interminable, je me détache du brun qui me scrute. J'ai l'impression que son regard est toujours tourné vers moi, comme si détacher ses yeux de moi lui demandait une force herculéenne. Il retire délicatement une mèche collée à mon visage, se gratte la nuque et recule instantanément, comme s'il réalisait le geste intimiste qu'il venait de faire.
— Ce moment. Ça reste entre nous, la blonde.
Cette phrase froide et lancinante me transperce, rompant, en un instant, le moment féerique actuel. L'apaisement qui m'entourait s'estompe en quelques secondes. Quelle mouche l'a piqué ?
— Euh... Oui, bien sûr. Merci. Merci d'être venu, ça m'a ... soulagée.
J'arrive, bien que sous le choc de sa réaction, à sortir ces quelques mots de ma bouche. Sans me concerter, le brun se retourne et sors de la pièce, en claquant la porte. Que vient-il de se passer ? J'observe mon reflet dans le miroir. Je passer quelques jets d'eau afin de me laver ou plutôt, essayer de faire disparaître cette odeur musquée qui hante mes narines. La sienne. Pourquoi est-ce que ce moment m'a tant marquée ? Cet homme froid, distant. Pourquoi provoque-t-il tout cela en moi ?
Je sors des toilettes. Il se fait tard, ou plutôt tôt. La nuit est sombre, très sombre. Aucune étoile n'illumine l'extérieur. Seule la faible lumière de l'hôpital éclaire les alentours.
— Sky, la mère de Lydia est arrivée. Elle s'occupe d'elle. Son état est stable, elle est juste épuisée. Rentrons, Stiles nous dépose, propose Scott.
Je lui souris timidement et accepte sa proposition.
— Tu sais où est Derek ? Questionné-je.
— Euh, il vient de partir en trombe. Il avait l'air en colère. Répond Scott.
— Pas plus que d'habitude, quoi ! Renchérit Stiles.
Scott sourit. Nous nous échangeons un regard rieur, trop fatigués pour rire à gorges déployées. Après quelques échanges anodins, nous quittons l'hôpital pour rentrer chez nous. Une nuit de sommeil ne sera que trop méritée.
Stiles me dépose chez moi. Je suis heureuse d'être rentrée. J'ouvre délicatement la porte en bois lourd lorsque j'entends des pas précipités se diriger vers moi. J'aperçois ma tante, le visage paniqué.
— Sky ! Ma chérie ! Comment vas-tu ?
Je la dévisage.
— Je vais bien, qu'est-ce qu'il se passe ?
Elle soupire afin de relâcher le stress qui l'anime. Elle m'observe, les larmes aux yeux. Elle touche mon visage comme si elle cherchait à savoir si j'étais réelle. Ses longs cheveux auburn sont tirés en un chignon fait à la va-vite, accentuant ses traits fatigués et ses cernes creusés.
- — informations ... Une jeune fille a été retrouvée morte. J'ai eu tellement peur... Elle était à la même fête que toi, j'ai cru que cette ado, c'était toi.
Je l'observe, les yeux perdus dans le vide.
L'information a donc déjà fait le tour de tout le comté. Je lui souris délicatement afin de la rassurer. Devrais-je lui parler de ce que j'ai vu, de ce que je sais ? J'ai peur de la blesser en lui avouant que cette fille, c'est moi qui l'ai trouvée. Je ne veux pas qu'elle me brise les ailes dans le but de me protéger.
— J'ai vu. C'était un accident, ne t'en fais pas.
Son air change du tout au tout.
— Un accident ? C'était un meurtre, Sky.
Un meurtre ? Comment le sait-elle ...? Mélissa a dit que la vérité derrière la mort d'Emily devait rester secrète. Qui est-ce qui a pu faire fuiter l'information ?
— C'est encore un de ces foutus loups. Comment est-ce possible qu'il y ait encore ces animaux féroces aux abords des forêts de Beacon Hills ? Le shérif nous avait promis qu'il prendrait des décisions pour nous protéger ...
Ma tante s'effondre.
— J'ai eu si peur pour toi, ma chérie ...
Je la regarde, tendrement. Je comprends mieux la situation. Les médecins ont partagé l'information erronée qu'un loup avait tué cette fille. Ce qui est un semi-mensonge. La mère de Scott nous a avoué qu'elle suspectait une attaque surnaturelle, encore. Un loup-garou probablement. J'arrive enfin à m'avouer que je suis effrayée. Non pas effrayée par le danger dehors, mais le danger que moi, nouveau loup-garou, je pourrais engendrer. Je ne veux blesser personne. Je prends ma tante dans les bras et la serre fort. Est-ce elle ou moi que je tente de consoler ...?
Après une longue embrassade, je remonte les escaliers quatre par quatre pour retourner dans ma chambre. Je sors délicatement mon téléphone de ma pochette. J'envoie un message réconfortant à mon amie, restée se reposer à l'hôpital. J'espère qu'elle ira rapidement mieux.
Il est déjà quatre heures du matin. Demain, j'ai cours, enfin demain... Tout à l'heure. Ces événements m'ont secouée. J'espère que je vais réussir à faire abstraction de la situation pour réussir à aller de l'avant. Tout m'a perturbée : la crise de Lydia, le meurtre abominable de cette jeune fille, l'échange avec Derek ? Cette soirée, riche en rebondissement, m'a totalement lessivée. Avec une complexité naturelle, je finis par trouver le sommeil, pour les quelques heures qu'il me reste.
Le réveil a été monstrueusement difficile ce matin. La soirée d'hier m'a complètement retournée. À ajouter à ça, la maudite nuit de trois heures que je viens de passer. Cette journée semble commencer avec difficulté. J'ai mis une éternité à sortir de mon lit, ce qui a entraîné un retard certain et qui explique probablement pourquoi est-ce que je suis en train de réaliser un des plus gros sprints de ma vie afin d'arriver en cours à l'heure.
J'arrive devant la bâtisse rougeâtre en même temps que la sonnerie retentit. Pile poil à l'heure, tiens ! Je croise brièvement Malia et Kira dans les couloirs qui m'adressent un faible sourire. La soirée a du les marquer elles aussi. Lydia, quant à elle, a répondu au message que je lui ai envoyé hier avant de m'endormir. Elle me signale que tout va bien, bien qu'elle soit épuisée par les événements. Aujourd'hui, elle ne vient pas en cours, histoire de se reposer. Ça tombe bien, nous sommes vendredi, ça lui fera un week-end de trois jours.
J'entends, soudainement, la deuxième sonnerie indiquant que le premier cours de la journée débute. J'ai de la chance de commencer par un cours d'économie avec le fameux « Coach » dont parlent souvent Scott et Stiles. Apparement, il est plutôt drôle, ça égaiera probablement ma journée.
Je me dépêche d'aller sur la salle indiquée sur le petit plan du lycée que m'a fait Lydia lorsque je suis arrivée. Elle est adorable. Sans elle, je serai perdue au beau milieu de l'établissement. J'arrive, finalement, devant la porte de classe jaunâtre. Je crache mes poumons avant de rentrer. Tout le monde est en train de s'installer, j'ai eu chaud. Je m'assois à côté d'une petite brune au visage parsemé de taches de rousseurs. Je lui souris amicalement, sourire qu'elle me répond, timidement. En tournant la tête, je vois que seul Stiles prend part à ce cours. Je lui fais un léger signe de la main.
— Salut, toi ! T'es bien en retard ! Me chuchote Stiles.
— Réveil difficile, réponds-je un sourire faiblard aux lèvres.
Le brun me renvoie mon sourire lorsque ledit coach fait irruption dans la classe.
— Salut les boutonneux, j'espère que vous êtes prêts pour votre meilleur cours de la semaine, c'est-à-dire, le mien. J'espère que vous êtes plus motivés que sur le terrain de foot !
Un silence d'aplomb règne dans la salle. Le coach n'en perd pas son rictus pour autant et démarre son cours d'économie. Le coach nous raconte ses mille et une aventures, je crois que personne n'écoute vraiment. J'échange quelques regards avec les autres élèves qui ont l'air aussi barbés que moi.
Je suis tranquillement en train de divaguer. Mes yeux se perdent à travers la lucarne, observant le ciel bleuté automnal. Un superbe saule pleureur trône au milieu du petit jardin devant le bâtiment. Une forme sombre est posée derrière cette arbre. C'est une silhouette, celle d'un homme. Au fur et à mesure que je regarde cet homme, je réalise que son visage m'est plutôt familier... Derek. Il me fixe et pointe son oreille avec son index.
— Gamine, je sais que tu m'entends. Rejoins-moi dehors.
Je lui fais des gros yeux. Qu'est-ce qu'il raconte ? On est en plein cours. Je lui réponds en tentant de faire le moins de bruit possible.
— Bonjour, déjà. Et puis, tu peux pas attendre trente minutes ? On est en plein cours au cas où tu le remarquerais pas.
— Non, justement, sinon je ne serai pas là. Bouge-toi, j'attends.
Je soupire bruyamment et lui fais alors un signe pour lui dire que j'ai compris. Je sais même pas pourquoi est-ce que je me plie à ses exigences. Disons que c'est pour le remercier de m'avoir réconfortée hier soir. Bon, il faut sortir d'ici. Trouve une excuse Sky, trouve une excuse ...
— Coach ? Dis-je en levant la main en l'air.
— Sky ?
— Je peux aller aux toilettes ?
— T'as la vessie endommagée ? Il y a les pauses pour ça ma chère Sky. Tu comprends que si je la-
— J'ai mes règles.
— De ...? Ah, et merde. Bon d'accord, va te vider de ton sang ailleurs que dans ma classe.
Je sors rapidement de la salle, en rassemblant mes affaires, sous le regard amusé de mes camarades. Le groupe me fixe, les yeux écarquillés. Je me dirige en vitesse vers le parc extérieur où je retrouve Derek.
— J'ai besoin de Scott et son groupe. Cora, ma sœur, a des ennuis. Elle s'est faite attraper par ces connards de calaveras, des putains de chasseurs de loup-garous mexicains. Seul, ça risque d'être compliqué de la récupérer.
Je le fixe, hébétée.
— Tu as une sœur ? Toi ?
— Euh, oui. Ça pose un problème ?
En toute honnêteté, je trouve ça séduisant un homme qui se préoccupe de bien de sa sœur. Avant, j'étais très proche de mon frère. On était inséparables. Je peux me douter que derrière son visage de marbre, il se fait un sang d'encre pour sa sœur.
— Absolument pas. Au contraire, je trouve ça mignon que tu te préoccupes d'elle.
Un éclat semble traverser son regard. Ses joues semblent s'empourprer pendant une demi-seconde. L'ai-je imaginé ?
— Hum, d'ailleurs, sympa ton excuse, gamine. Les règles, ça marche à tous les coups, dit-il d'un ton moqueur.
Je rougis instantanément. J'ai du trouver une excuse rapidement, c'est le premier truc qui m'est passé par la tête... J'ai pas franchement eu le temps d'y réfléchir en même temps.
— Je... Je vais chercher le reste du groupe.
Je pars en courant, le visage toujours aussi écarlate, en entendant le rire de Derek dans mon dos.
Malgré son comportement étrange, il m'intrigue. La manière dont il m'a réconfortée hier m'a vraiment soulagée. Il était doux et attentionné. Quel dommage que cela ait duré qu'un instant. Il est vraiment intéressant. Intéressant mais tellement mystérieux. Il m'attire, c'est irrépressible, je n'arrive pas à expliquer cette attraction. Mon cœur bat la chamade quand je vois le vert de ses yeux. Ce regard est envoûtant.
Après avoir prévenu l'intégralité de la meute, nous partons, en direction du sud-ouest, afin de récupérer la sœur Hale. D'après le chef de meute ainsi que Derek, cette affaire va être un jeu d'enfant. En effet, le groupe ayant capturé Cora est seulement composé de cinq personnes semblant assez faibles et surtout, humaines. Un jeu d'enfant pour une meute de loup-garou.
On roule sur un sentier de montagne depuis maintenant deux heures. Je suis assise sur la place passager. Derek conduit, et Malia et Stiles dorment dans l'arrière du véhicule. Je ne sais comment me comporter avec Derek depuis les événements d'hier soir. Nous avons été si proches et si éloignés à la fois. Comment réagir face à ce genre de comportement ?
Je fixe le grand brun dans le rétroviseur central de la voiture. Il est concentré sur la route, ses grands yeux émeraudes posés sur l'horizon. Les muscles de ses bras se tendant à chaque prise de virage m'envoûtent. Je n'arrive pas à détacher mon regard de cet homme. Son odeur enivrante, accentuée par mes pouvoirs, m'emplissent les narines d'un parfum musqué et masculin.
— Tu comptes me dévisager encore combien de temps, gamine ?
Face à l'entente de ce nom, mon cœur s'accélère. Qui est pris qui croyait prendre. Je me frappe intérieurement de m'être fait remarquer. Je ne réponds rien face à sa remarque. Je détourne simplement les yeux vers la vitre, les joues rosies.
Après trois longues heures de trajet, nous arrivons enfin à bon port. Je descends dans la voiture et suis frappée par la chaleur du lieu. Nous sommes sur un terrain empli de sable et de pierres. Je m'étire et baille. Certains membres de la meute font de même.
— Bon, écoutez. Voici les plans. On se sépare en trois groupes. Deux groupes vont s'occuper des sbires qui sont repartis autour de ma sœur. Le dernier groupe, dont moi, allons chercher Cora qui est retenue au centre de la colline là-bas. Elle est probablement accompagnée du chef du groupe, mais pour ça devrait être une mince affaire pour des gens comme nous, annonce Derek avec un calme olympien.
Nous nous répartissons donc, après quelques réflexions en trois groupes. Scott, Stiles et Kira, Liam et Malia, et enfin, Derek et moi.
Ravie d'être mise en collaboration avec l'individu au comportement le plus bipolaire du groupe, nous partons, le plan en tête, en direction de nos postes respectifs.
Que la fête commence.
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