Chapter 4
Scott
Sky semble très inquiète de son sort et nous également. En une journée, sa vie vient probablement de chavirer encore plus rapidement que les nôtres. Elle-même ne semble pas connaître sa propre identité. Elle est seule. Je n'imagine pas comment tout aurait pu se passer si je n'avais pas eu mes amis pour m'épauler durant ces épreuves. Deaton se rapproche d'elle, comme s'il pouvait l'envelopper dans un cocon de douceur, avant de répondre à la question qui va changer son futur.
— Une delta est une espèce de loup-garou, Sky.
— Une espèce de quoi ? Répond-elle quasiment instantanément, interloquée.
— Je sais que ce n'est pas facile à entendre, mais laisse-moi tout t'explique. Je répondrais à toutes tes questions après, déclare le docteur. Sky acquiesce timidement et il reprend son discours. Ce monde est peuplé d'espèces surnaturelles, bien plus que ce tu pourrais imaginer. Il y a des loups-garous qui se décomposent en plusieurs catégories : les omégas, les solitaires, les bêtas, les loups-garous les plus communs et les alphas, les leaders, les plus puissants.
Tout le monde se tait et écoute attentivement ce qu'à a raconter Deaton.
— Viens-en au fait, Doc. Ça commence à faire lourd ton discours là, dit Derek, le visage clos.
Deaton le regarde, lève amicalement les yeux au ciel et continue sa tirade.
— Depuis le temps qu'existent les loups-garous, certaines espèces variantes ont été identifiées dont les deltas. Tu appartiens à une espèce très rare, Sky. Je ne sais pas encore pourquoi est-ce que tu en es une. C'est une race puissante, très puissante. Au Moyen-Âge, ces espèces étaient encore plus chassées que les lycanthropes communs. Tes pouvoirs sont trop dangereux pour les humains.
Tout le monde la regarde, elle a l'air abasourdie mais aussi gênée. Une delta ? Nous n'avons encore jamais rencontré ce genre de loups et au vue du discours de mon patron, lui non plus.
— Quel est l'intérêt de cette espèce ? Questionne Derek.
- Les deltas sont là pour faire régner l'ordre entre tous les loups-garous. Je ne pourrais pas expliquer d'où vient cette variante, je ne sais pas pourquoi est-ce que des loups deviennent des deltas.
Sky semble perdue par le discours annoncé par Deaton.
— Attendez... Vous êtes en train de me dire que je suis un loup-garou ? Comme dans les films ? Je me transforme à la pleine lune et tout ça ? Dit-elle innocemment.
Tout le monde se regarde et rigole d'un rire franc. L'ambiance se débride tout à coup. La meute semble retrouver sa joie de vivre face à la question paraissant si anodine. Elle nous zieute sans comprendre la cause de nos rires.
— Une dernière chose, Sky. Comme je l'ai dit, les deltas sont disposés à recevoir des pouvoirs ou des dons, si tu préfères. Pour l'instant, seuls trois ont été recensés : les visions, le contrôle des éléments et la lecture dans les pensées. As-tu été témoin de ce genre de facilités, récemment ?
Elle fait non de la tête, le regard perdu dans le vide. Lydia s'approche d'elle et la prend dans les bras pour la rassurer.
— T'inquiète pas, on sera là pour toi. On va t'aider à surmonter ça.
La blonde sourit sincèrement. Je regarde Stiles et lui fait un clin d'œil. C'est une nouvelle recrue imminente pour la meute.
Sky
Après de longs échanges avec tout le monde, j'arrive à comprendre mieux la situation. Deaton a pris le temps de répondre à toutes mes questions, aussi nombreuses soient-elles. Pendant ce temps, le reste de mon groupe discute. Ils m'ont attendue. Après tout ce qu'il se passe, ils n'ont pas pris peur et sont restés auprès de moi. Finalement, une touche de couleur commence à apparaître de mon histoire monochrome.
Le soleil s'est couché depuis un certain temps dehors. L'air frais commence à s'engouffrer dans l'habitacle dans lequel nous sommes depuis le milieu d'après-midi. Nous discutons, des gobelets en plastique remplis d'eau à la main.
— Attendez, mais comment est-ce que vous avez pu être aussi peu choqués quand vous avez vu ce que j'étais ? Dis-je en riant, au milieu de notre discussion.
— En fait, il faut qu'on t'avoue quelque chose. Nous aussi nous sommes des loups-garous Sky, dit Scott timidement.
Attendez, quoi ? Le ciel semble me tomber sur la tête, une seconde fois.
— Quoi ? Vous aussi ?
Scott échange un regard furtif avec Liam, Malia, et Derek. Soudainement, leur corps se déforme et leur apparence se rapproche de celle que j'avais quelques temps auparavant. J'émets instinctivement un pas de recul, non pas effrayée mais plutôt surprise par la situation.
— Voilà, tu sais tout maintenant Sky. Tu fais partie des nôtres.
Après quelques échanges étonnés, je réalise qu'eux aussi sont comme moi. Pas des deltas mais des alphas ou je ne sais plus trop quoi. Peut-être que c'est mon destin de les avoir rencontrés, pour me sauver. Papa, Maman, Tobias est-ce vous qui les avez mis sur mon chemin pour me protéger ... ? Je souris intérieurement. Je sens comme un air de changement. Ma vie va enfin pouvoir réellement recommencer.
— Attendez quoi ! Lydia et Kira aussi vous êtes des êtres surnaturels ? Crie-je.
— Oui, en effet. Kira est un kitsune. C'est une espèce surnaturelle donnée par ses ancêtres japonais. Moi, je suis une banshee, répond la rousse tout sourire.
— Une ban- quoi ?
— Une banshee. Mais tu as le temps avant de tout retenir, même pour nous c'est compliqué, tu sais. Et puis, Scott t'a menti. Malia n'est pas un loup-garou mais un coyote. Et puis, il y a enco-
— Lydia, c'est bon arrête de parler, t'es en train de lui embrouiller le cerveau. Déjà qu'elle a du mal à comprendre ce qui lui arrive, laisse-lui le temps de diriger tout ça, rigole Stiles.
Lydia fait la moue. Stiles la chatouille pour la faire rire, ce qui fonctionne instantanément. Scott et les autres rigolent à leur tour. Je souris. Derek, quant à lui, lève les yeux au ciel puis ses yeux se posent sur moi. Il me toise, un air que j'ai du mal à discerner sur le visage. Puis, il se tourne en direction de la porte.
— Les gars, moi je me tire, il se fait tard et j'ai clairement d'autres trucs à faire. Ne me remerciez pas pour le service rendu, ni pour la course. Vous me rembourserez ça d'une autre manière une prochaine fois, dit-il, blasé.
— Mais Derek, mon pote, pars pas comme ça. Je te rappelle qu'on est venus à deux voiture... annonce Stiles en souriant.
Il se stoppe instantanément et se retourne vers Stiles.
— Comment tu m'as appelé ?
— On est pas potes toi et moi ?
Derek minaude un sourire.
— Non, on est pas « potes », dit-il en appuyant sur ce mot en particulier. On est coéquipiers, à la rigueur. Et encore, pour qu'on soit coéquipiers, il faudrait que tu me soies utile. Or, ce n'est pas le cas.
Stiles perd immédiatement son rictus.
— Ça va, ça va, je dirais plus rien monsieur le nerveux, répond-t -il en levant les mains en l'air, en guise de défense.
Tout le monde est abasourdi. Je suis étonnée par la réponse de Derek. Il est vraiment étrange. Sa relation avec les autres ne ressemble à rien que ce j'ai pu connaître. Sont-ils réellement amis ? Après cette altercation, tout le monde reprend une discussion comme si rien ne s'était passé, comme si ce genre de réaction semblait fortuite.
— Comme on disait, Derek, on a besoin de toi pour rentrer chez nous. Promis, on te laisse tranquille après, dit le leader du groupe.
Derek soupire bruyamment, lève les yeux au ciel et après un moment d'hésitation, accepte de donner suite à la requête de son « ami ».
— C'est la dernière fois que je vous rends service, Scott. Il affiche un regard songeur. Scott, Liam, la nouvelle, avec moi. Le reste vous monterez dans la jeep.
— Mais je voulais monter avec Sky, moi... renchérit Lydia, une moue déçue sur le visage.
— Ouais mais moi j'ai pas envie de faire de détour. À prendre ou à laisser, répond Derek du tac au tac.
Lydia expire fort et finit par accepter la requête du brun. Elle vient vers moi et me fait une légère accolade.
— On se voit demain, miss. Passe une bonne soirée, me chuchote-t-elle à l'oreille, amicalement.
Je lui réponds avec un sourire jovial. Je salue le reste du groupe qui part avec Stiles. Avant de rentrer dans le véhicule, j'adresse un signe de la main et de nombreux remerciements audit Deaton qui m'a été d'un grand service aujourd'hui. Grâce à lui, j'ai enfin pu voir plus clair dans ce problème qui hantait mes nuits et jours. C'est une avancée, un pas de plus vers une certaine redemption que je pensais impossible jusque-là.
Je pénètre dans la superbe voiture coupée sport du grand ténébreux. Étant la dernière à choisir ma place, je finis sacrifiée à côté de l'armoire à glace. Scott me sourit en guise d'excuse. Le silence règne dans la voiture. Personne n'ose entamer la discussion, ni même respirer un peu trop fort par peur de déranger le conducteur. Je pose ma tête contre la vitre froide et ferme les yeux. L'air extérieur émanant d'une fenêtre entrouverte me berce et je finis par m'assoupir suite à cette première journée bien que trop forte en rebondissements.
Je finis par me réveiller doucement. Je m'étire doucement, les yeux douloureux. Je me frotte les tempes et observe autour de moi. Je suis toujours dans la voiture de Derek. Je me retourne rapidement et vois que nous ne sommes plus que deux dans la voiture. Je regarde en direction du brun et remarque que celui-ci me fixe.
— Et bah, c'est pas trop tôt. Je commençais à penser que t'allais faire ta nuit complète dans ma voiture. On est devant chez toi, c'est quand tu veux. Je comptais pas te porter jusqu'à chez toi, on est pas assez proches, la nouvelle.
J'écarquille les yeux suite à sa remarque.
— Je... Euh, merci... Comment t'as su où j'habitais ?
Il se tape gentiment le front.
— Je t'ai espionnée. Je sais tout de toi.
Une sueur froide me coule le long de l'épiderme. Qu'est-ce qu'il raconte ? Face à ma mine déconfite, il rigole franchement.
— Je rigole. J'ai juste regardé sur ta carte d'identité dans ton sac, respire.
Je soupire puis le suit dans son rire.
— En effet, pardon. La journée m'a vraiment chamboulée, c'est la fatigue qui parle.
— Ça doit être ça, dit-il, son air blasé de retour sur son visage. Bon, c'est pas tout ça mais je compte pas passer ma soirée ici.
Je le fixe puis finis par le remercier. Je récupère rapidement mes affaires en remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je descends de son véhicule lustré et le remercie à nouveau en haussant le ton, derrière la vitre. Je lui fais un signe de la main auquel il répond avec un mouvement de tête léger. Il démarre en trombe dans la rue, le coude posé de manière nonchalante sur sa vitre abaissée. Quel homme étrange.
Je suis exténuée par cette journée riche en émotions. J'entre silencieusement dans le salon. Ma tante m'attend. Elle s'est endormie sur le divan, un plaid en laine recouvrent la moitié de son corps. Je l'embrasse sur le front pour la prévenir de mon retour. Elle bouge légèrement. Je replace sa couverture de fortune sur son corps frais et remarque que sur l'îlot central de la cuisine trône mon plat refroidi. Elle doit m'attendre depuis un moment. Je culpabilise en silence. Elle fait beaucoup pour moi depuis tout ce qu'il s'est passé. Accueillir un enfant n'est jamais simple, surtout quand ce n'est pas le sien, pourtant, elle l'a toujours fait avec brio. Je me repose trop sur elle.
Je place mon plat dans le réfrigérateur, le ventre noué par tous les événements passés et monte dans ma chambre, lessivée. Je jette mes affaires dans un angle de ma chambre et file dans la salle de bain. Je laisse couler un bain brûlant dans lequel je me plonge avec délice. L'eau chaude qui rentre dans mes pores m'amuse et me laisse le temps de réfléchir à tout ce sui vient de m'arriver. Un sacré rebondissement.
Après plus d'une heure de songes, je sors enfin de l'eau qui a bien refroidie et j'enfile un pyjama avant de plonger des draps. Je suis en train de réaliser que cela ne fait même pas un jour que je suis là, et que ma vie prend déjà une tournure romanesque. C'est bien trop pour ma petite vie maussade. Pensive de cette journée complexe, je m'assoupis.
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