Les méchants dans les contes de fées !
Aujourd'hui, un article par notre pétillante chroniqueuse Tagada-chan qui a également fait tous les montages et illustrations (la grande classe !)
Les antagonistes dans les contes présents et passés
Oye lecteurs, oye lectrices ! (Ouais, surtout lectrices en fait...)
Les sentez-vous arriver ? Mais si, voyons... Le corps qui se raidit, le regard qui se fige, le sang qui se glace... Ce sont les symptômes classiques de leur arrivée ! Comment ? Toujours pas ? Allez, un effort... Ils nous ont fait cauchemarder, hurler, pleurer, parfois même sont responsables d'un traumatisme encore présent...
Vous l'aurez (enfin) deviné, aujourd'hui nous allons discuter de l'intrigante question des antagonistes dans les contes de fées – modernes comme anciens !
Comment ça « antagoquoi » ?!
... Ben les méchants quoi...
Qu'ils soient à poils, à plumes ou à... peaux... Enfin, animaux ou humains (voir les deux), les « grands vilains pas beaux » sont indispensables à tout conte qui se respecte. Ils mettent des bâtons dans les roues de nos héros, créent des rebondissements, bref, rajoutent à la pizza qu'est votre histoire cette petite sauce piquante qui fait tout son charme.
... Et je me fiche du fait que tu ne mettes pas de sauce piquante dans ta pizza !
Sauf que voilà, avant d'être des em...quiquineurs de première, ils sont aussi des personnages à part entière, et bien trop souvent délaissés par les auteurs qui oublient parfois de les développer suffisamment pour leur donner corps et les rendre réels.
Certes, généralement on a pas trop l'occasion dans un roman d'apprendre que Mr Vilainpasbô avait deux sœurs, trois frères et un poisson rouge, mais mieux vaut tout de même leur écrire un brouillon de vie avant de vous lancer dans la rédaction de l'histoire, car on ne sait jamais ce qu'on peut avoir besoin de révéler. Et si vous l'inventez au dernier moment, cela risque de se voir.
C'est pourquoi, je vais ici aborder avec vous les différents aspects que peut revêtir un antagoniste digne de ce nom.
Ready ? Go !
Adoré ou detesté ?
Eh oui, même si on l'ignore souvent, un méchant n'a pas nécessairement besoin d'être détesté par le lecteur pour remplir son rôle !
En général, lorsque vous écrivez votre scénario, vous décrivez un antagoniste méprisable, que personne ne peut aimer, ni même comprendre. La seule variante, c'est lorsque le méchant finit par comprendre que ce qu'il fait n'est pas bien et quitte alors le côté obscur (généralement à la fin de l'histoire).
Mais vous pouvez aussi décider de donner au vilain une personnalité qui fera rire le lecteur, à moins que vous ne décidiez carrément que votre public s'y identifie !
Pour exemple, l'excellente (de la pub, vous dites ?) série de romans « Tara Duncan ». Si vous n'avez pas passé les premiers tomes, vous détestez certainement Magister, le sangrave au masque d'argent. Mais à partir d'un certain moment, des événements surviennent et relèguent Magister au second plan. Plus tard, une fois tout ça réglé, Magister redevient la principale source de problèmes des héros. Mais le mal (ou plutôt le bien, dans ce cas) est fait : on a eu accès à ses pensées, et on s'y est attaché ! (C'est en tout cas ce qui s'est passé pour moi). Pourtant, on attend toujours autant sa confrontation avec Tara.
Autre exemple, dans Harry Potter, lorsque l'on a pris connaissance du passé de Voldemort ; vous avez alors peut-être éprouvé pour lui une forme de pitié.
Alors pensez-y, lorsque vous cherchez un antagoniste pour votre conte ; l'idée est originale !
Inverser les rôles ?
Nous rentrons ici dans la spécificité des New Fairies : l'incarnation des personnages de contes. Le principe des NF, c'est de « réécrire un conte » ; et même s'il n'est pas nécessaire pour cela de faire de l'antagoniste principal un « nouveau méchant loup », c'est plus sympa de l'intégrer au contexte.
Et là intervient un processus intéressant : au lieu de créer une Méchante Reine, une Maléfique, un Grand Méchant Loup ou autre, vous pouvez transformer un personnage censé être « gentil » en monstre de cruauté !
Que ce soit par lassitude d'incarner sans cesse le même rôle (esprit de rébellion), après un événement traumatisant ou par rivalité, vous pouvez très bien décider que Cendrillon a écrasé sa belle-mère et ses demi-sœur et réduit la maison en esclavage !
... Okay, c'était peut-être un peu fort comme exemple...
Bon, plus doux : imaginons un instant que le Petit Chaperon Rouge a grandi. Forte de sa nouvelle expérience, elle décide de débarasser la forêt de tous les loups qui pourraient, à leur tour, effrayer des petites filles comme celle qu'elle était. Et BOOM ! Rouge est devenue un braconnier recherché.
Il y a aussi un autre moyen de faire endosser aux gentils le rôle des méchants : écrivez votre histoire du point de vue du méchant. Vous renversez la situation, et on en revient au point précédent : le méchant devenu gentil est plaint par les lecteurs pour les persécutions qu'il subit. Ne me remerciez pas, c'est naturel.
Malgré lui ?
Une autre façon de rendre l'antagoniste original est d'en faire un problème « malgré lui ». Dans ce cas de figure, votre vilain est en fait bourré de bonnes intention mais ne fait que des gaffes, ou prend de mauvaises décisions pour de bonnes raisons.
Cela a aussi pour intérêt que si vous décidez de l'intégrer à la bande des gentils, ils sont obligés de se trimballer avec eux la source de leurs malheurs, rendant leurs rencontres bien plus simples à mettre en place.
Là encore, un exemple est probant : si vous avez tous vu « La Reine des Neiges » (si c'est pas le cas, tu vas le voir. TOUT DE SUITE !), vous reconnaîtrez peut-être le sal... sale gosse, le traître dont je ne citerai pas le nom pour pas spoiler, comme le méchant de l'histoire.
Mais en fait, qui a fou... mis le bazar à la base ? Elsa. (Oui, j'ai vu le Point Culture sur les méchants Disney).
Et pourtant, elle veut juste bien faire, et mettre tout le monde en sécurité ! Mais elle enchaîne mauvaises décisions sur bourdes énormes. On pourrait retirer le c... chiant (pfiou, le politiquement correct m'épuise) qui retourne la situation à la fin, que le film garderait son intérêt principal. Enfin, on se priverait donc d'un retournement de situation, mais concrètement il sert qu'à ça.
Dernier avantage de ce mode opératoire (je parle comme un flic maintenant) : vous pouvez décider que c'est le but (objectif final de l'histoire) de voir carrément le gentil qui est le méchant. À méditer.
Inexistant ?
Dernière option pour pimenter un peu votre récit : il peut ne pas y avoir de méchant du tout.
COMMENT ?
HÉRÉSIE !
Si c'est ce que vous pensez, sachez que vous n'avez pas totalement raison. Je suis la première à vous assurer que le méchant est capital dans une histoire, puisque j'accorde beaucoup d'importance à l'attachement qu'on peut porter à chaque personnage, de chaque côté de la Force. Je trouve quelque chose de sympathique à donner un corps au mal, c'est le rendre plus vivant, l'humaniser, le personnifier et j'adore cette figure de style.
Néanmoins, il n'est pas impossible de se passer d'un méchant.
Deux possibilités :
- Vous pouvez simplement décider que le méchant existe, mais ne sera jamais visible, voir ne s'adressera même pas aux personnages (si c'est une divinité, par exemple).
- Ou alors, vous pouvez décider que l'antagoniste sont les catastrophes naturelles, la providence, le Destin. Vos personnages se battent alors contre une route qui leur est tracée d'avance. C'est très symbolique, leur « méchant » est alors une allégorie des événements contre lesquels nous sommes impuissants. Ensuite, à vous de décider s'ils en triomphent, ou non...
La victoire au mal ?
Pour finir, je conclurai sur un point très important dans le récit : la fin.
À part « l'Histoire sans Fin » qui pourrait se targuer de ne rencontrer aucune difficulté de ce côté-là
– et encore, j'aime pas trop qu'on s'f... fiche de moi, mais y'a écrit « fin » à la dernière page –
on n'a pas vraiment le choix : à un moment, il faut décider qui gagne (à la rédaction du scénario, de préférence, pour les mêmes raisons que la vie de l'antagoniste).
Vous avez l'embarras du choix, Happy End ou Sad End, et je vais éviter de trop m'étendre sur le sujet car d'autres le font bien mieux que moi, mais globalement, il faut savoir que tous les contes ne se finissent pas bien.
Au cas où vous ne le sauriez pas encore, dans les versions originales, on enchaîne les désastres :
- Ariel est transformée en écume pour l'éternité.
- Aurore est violée par le Prince, et se réveille en accouchant.
- Blanche-Neige est probablement victime de pédophilie puisque son âge dans la version originale est de sept ans.
- Pinocchio tue Jiminy Cricket, se fait brûler les pieds et est encore pendu pour ses fautes après ses joyeuses aventures.
- Le Chasseur du Petit Chaperon Rouge n'existe pas. Donc la petite et la mamie sont bouffées, zi ende.
Bien sûr, vous n'êtes pas obligés de suivre tous ces macabres exemples pour votre conte ; mais n'ayez pas peur d'un Sad End si vous en avez envie : c'est vous l'auteur après tout !
Voilà voilà, j'espère que cet article vous aura été utile, et qu'il vous aidera à choisir un méchant différent des autres.
Dans un prochain article, j'évoquerai le contexte temporel et la chronologie des contes présents et passés – mais j'en ai déjà trop dit, je me tais.
Mille et un baisers, vivez heureux et ayez beaucoup d'enfants !
Merci à Tagada-Chan ! Si vous avez des idées d'articles, n'hésitez pas à nous écrire et à nous envoyer vos sujets/textes et même dessins !
Prochain article de Gallylauteur : la vérité historique sur le miroir magique de la méchante reine du conte de Blanche Neige ! Saviez-vous qu'il aurait réellement existé ?
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