Le cas Cendrillon

Article par notre nouvelle membre NeraDrakos

Bonjour, Bonsoir !

« Cendrillon et la petite pantoufle de verre » datant de 1697 est un conte écrit par Charles Perrault connu aussi pour ses autres contes très célèbres. Celui-ci est issu avant tout d'une tradition orale, la « vraie » histoire est donc différente de ce récit. Il existe aussi une autre version des frères Grimm, mais ça reste la même histoire. Le scénario le plus populaire de Cendrillon que nous connaissons tous est surtout basé sur la version de Perrault.

Avant c'était mon conte préféré. Mais dans les faits, quelles idées sont transmises ? Et que nous dit ce conte ?

Pas mal de choses, nous avons une certaine vision du rôle de la femme dans un foyer. En effet, le rôle de servante est montré comme une forme d'esclavage, entre les tâches que doit accomplir Cendrillon et le labeur quotidien qu'elle doit supporter pour servir ses abominables « proches . Dans le fond c'est quelque chose de bon de pointer le doigt sur ce sujet. Mais en réalité il est mis surtout en valeur parce que Cendrillon, eh bien, c'est la fille d'un homme riche...
Que devons-nous comprendre alors ? Eh bien que non, ce n'est pas le rôle de servante qui est remis en cause (malheureusement...). Et oui. Si on part du principe que Cendrillon est une fille Noble, cela veut dire qu'il y a une sorte de norme sociale qui a été violée : une riche ne doit pas devenir une servante, les servantes et les riches restent à leur place respective.
Ce qui veut dire qu'on tient à nous faire comprendre que chacun doit rester à sa place, parce que nous appartenons à une catégorie précise. Donc les riches avec les riches. Alors Cendrillon, enfile cette pantoufle et va retrouver la place que tu « mérite » sur ton trône rose bonbon.

Oui parce que les « méchants » riches, eux ils méritent pas leur place. Il faut avouer que pour une histoire écrite en 1697, cela ne doit pas nous étonner. Après tout à cette époque des idées étaient encrées, comme cette idée qu'il devait y avoir une hiérarchie sociale que tout le monde devait respecter (encore présente aujourd'hui d'ailleurs, le monde n'a pas tant évolué...). Du coup, pas qu'il ne faut pas avoir pitié pour Cendrillon, ça reste atroce de voir un individu se faire traité de la sorte, mais bon, les servantes dans son palais d'or, est-ce que c'est facile pour elles de s'occuper chaque jour de toutes les tâches qui les incombent ? Je ne pense pas...

Bon si on parle de la suite maintenant, même si le début peut être controversé, blablabla, sa famille est cruelle. La marraine la bonne fée apparaît. Survint alors le côté magique de l'histoire. Franchement, il n'y a rien à redire je pense sur ce personnage. L'image d'une vieille dame bienveillante ça reste cliché mais c'est un élément pas mal pour enchaîner l'histoire.... ou pour la simplifier : pouf ! Carrosse, robe, pantoufles, Cendrillon peut aller au bal ! Youhou ! Mais bon ça reste quand même une jolie manière de dire que les gentils (même si j'aime pas trop le schéma manichéen mais bon, on fait avec) auront toujours beaucoup de bonnes choses dans leur vie. Ça pousse les enfants à devenir sages du coup. Ou pas.

Après il y a le thème de l'amour (donc symbole du passage de l'innocence à la maturité) Cendrillon et le prince tombent amoureux. L'amour, c'est beau. Surtout quand c'est réservé aux hétéros. Et oui... Les contes plus généralement mettent en avant l'hétérosexualité (jure..) mais surtout parce que sous l'influence de la religion et autres idées très présentes dans les Sociétés, être hétéro c'est la « norme » (je déteste ce mot). Cela peut se comprendre quand on parle des contes, ils ont été écrits à des époques où les idées n'avaient pas encore évolué. Seulement le cinéma les a perpétué, et c'est ça qui est dommage... Parmi les versions de Cendrillon que j'ai pu voir, pas une seule n'a montré quelque chose de nouveau sur cet aspect. Donc le message transmis aux enfants c'est « mâle doit aimer femelle et vice-versa. Sinon, tu es un-e malade mental-e ». Et les gens qui vont se sentir mal parce qu'ils sont homos (ou autre) vont culpabiliser. « Je ne suis pas normal-e » vont-ils se dire, alors que non, personne ne doit nous dicter ce que l'on doit être ou ce que l'on doit aimer.

Enfin pour finir cette critique, parlons de la fin : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants et de bonheur ». Oui on connaît cette phrase. Mais ce qui se cache derrière le mot « bonheur » ça reste quand même « richesse » et « mariage ». Voir la richesse (château, palais, titre royal) comme une fin c'est pas super... ni le mariage d'ailleurs. Bah oui, si t'es pas riche et princesse, et mariée surtout, tu seras malheureuse toute ta vie !
Alors que non, pas forcément. Et le pire, c'est pas qu'une très grande partie des contes véhicule ce schéma du bonheur. C'est qu'une fois encore, le cinéma retranscrit cette idée, alors que nous sommes quand même au XXIe siècle. Ça veut dire qu'à travers ces idées retranscrites on ne révolutionne rien, on recycle pour imposer encore une fois des normes qu'on est sensés respecter, et je trouve que c'est une régression...On avance en reculant. Dommage...

Voilà. C'était le cas « Cendrillon ».

Cela dit, malgré tous les défauts que l'on peut trouver dans les adaptions des contes qui tournent autour de l'histoire de Cendrillon, il y en a une qui sort du lot.

Peut-être qu'il y en a parmi vous qui connaissent A tout jamais, un film d'Andy Tennant qui revisite la version des Grimm de Cendrillon tout en y apportant une touche de réalisme. Le film est vraiment bien foutu, l’héroïne dans de ce film met en avant des idées féministes à travers une protagoniste forte et fière qui veut aller au bout de ses rêves tout en défendant ses principes malgré les risques et la vie difficile qu'elle mène. Et tout ça sans un seul brin de magie. Je vous conseille  vivement d'aller le voir.

Je vous dis à bientôt pour une prochaine critique !

Bande annonce de À tout jamais :

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