- Porca puttana troia ! Je jure avant de relever ma tête de ma valise que je rangeais. 

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande Harper. 

- J'ai perdu mon chargeur. 

- Tu peux aller en acheter un nouveau en ville. 

- Je connais pas la ville. 

- Ah ouais c'est vrai. Désolée j'peux pas t'accompagner, j'ai déjà quelque chose de prévu avec Ian. 

- Je vais demander à Stan. 

- Me demander quoi ? Une tête passe dans la chambre. 

- Tu veux bien me montrer où acheter un chargeur de téléphone. 

- J'peux pas. Je vais avec Alli quelque part. 

Je regarde le mur, perdant tout espoir. Mon téléphone n'avait presque plus de batterie et j'avais peur de louper un appel d'Emilio. 

- T'a qu'à demander à Adam. Il va tout le temps en ville pour s'acheter des clopes. Dit Harper. Il sera ravi de t'y conduire. 

Je prends des fringues et part m'habiller. En dernier recours, quand tout le monde a quitté la maison, je me dirige vers la maison voisine. Adam sortait justement et allait à son 4x4. 

- Hey, je peux te demander un service ? 

Il me regarde en haussant les sourcils. 

- Je sais pas, t'a pas été très sympa ce matin. 

Je lève les yeux au ciel, c'était une mauvaise idée. 

- Laisse tomber. 

Je fais demi-tour mais il me retient. 

- Attends ! Je rigole. Qu'est-ce qu'il y'a ? 

Je le regarde. 

- J'ai besoin d'acheter un chargeur et je ne connais pas la ville. 

- Je vais acheter des clopes, monte. 

Je plisse les yeux mais prends quand même place à côté de lui. 

- Tu sens bon. 

Je le regarde et il soupire. 

- C'est un compliment, te braque pas. 

- Ça s'appelle le savon, tu connais pas ? 

Il rigole et un sourire étire mes lèvres malgré moi. Il démarre et je regarde la route pour voir les buildings apparaître petit à petit. J'observe Adam du coin de l'œil, il tape le rythme de la musique qui passait à la radio sur son volant. Son regard est rivé sur la route devant lui, il semble concentré mais détendu. 

- Alors, c'est vraiment ton mec ou pas ? 

J'abaisse le pare soleil. 

- C'est compliqué. 

- Vous vivez à des milliers de kilomètres l'un de l'autre, je me doute que c'est compliqué. Moi je veux un oui ou un non. 

Je me tourne vers lui. 

- On a passé un accord. Si je tombe amoureuse alors il me laissera vivre mon histoire, idem pour lui. 

- Et si ça n'arrive pas ? 

- Alors on va s'attendre jusqu'à ce que je retourne un jour à Rome. 

Il me regarde quelques secondes. 

- T'aime vivre loin de ta famille ? 

Je réfléchis à sa question. Non, pas particulièrement. Mais quand je vois tout ce que j'ai manqué, tout ce qu'ils n'ont pas osé me dire, je me dis que j'ai forcément merdé quelque part. C'est vrai que je voulais absolument partir et que j'ai peut-être été un peu hostile avant mon départ. 
Je le vois froncer les sourcils à mon manque de réponse.
Peut-être qu'ils aiment quand je suis loin au final. C'était ça en moins. 

- Pas vraiment. Mais tu sais, dans ma famille on ne communique pas vraiment. 

- Il serait peut-être temps de commencer. 

Il a sûrement raison. 

- Moi je raconte tout à ma sœur, et elle fait pareille. Par exemple, pas plus tard qu'hier cette conasse de Beverly lui a encore piqué ses heures sup'. 

Je lâche un petit rire alors qu'il sourit. 

- T'es vraiment con. 

- Un peu. 

Il se gare en ville et on descend de la voiture. 

- T'a qu'à m'indiquer un magasin et je me débrouillerai après... 

- Quoi ? Il me coupe. Non, je reste avec toi, je vais te faire visiter Cincinnati à ma manière. 

Je le regarde décontenancée, ne m'attendant pas à ça. 

- Et ouais, tu ne vas pas te débarrasser de moi si facilement babe. 

J'hausse les sourcils alors qu'il me fait signe de le suivre. On traverse les rues et on arrive devant une quincaillerie qui faisait un peu tâche dans ce décor plein de gratte ciels. On entre et Adam attrape une boîte dans un rayon en me l'a montrant, j'hoche la tête et on passe à la caisse. On sort du magasin et je tourne la tête vers lui. 

- Alors on va où ? Je demande. 

- Oh non pas elle... Il me prend par le poignet pour me tirer mais une voix féminine nous stoppe. 

- Adam chéri ! 

Il s'arrête avec un air de souffrance sur le visage puis il se retourne. 

- M'appelle pas comme ça Sandy. 

Il ne me lâche pas et je n'ose rien dire, sentant une tension se former. 

- Tu ne réponds pas à mes appels, ni à mes messages. Qu'est-ce que tu faisais ? 

- J'avais mieux à faire que te parler. 

- Ah oui, comme quoi ? Elle parait blessée dans son égo. 

- Sortir les poubelles. Changer la litière de mon chat. 

Son visage devient rouge et je vois Adam vraiment ennuyé. 

- Tu devais me faire visiter je crois ? J'attire l'attention du brun. 

- Qui est-ce ? Elle me dévisage avant de regarder sa main qui tenait mon poignet. 

- A jamais Sandy. Adam balance avant de me tirer plus loin. 

On tourne à l'angle et il me lâche enfin. 

- Désolé, elle me fait sortir de mes gonds celle là. Elle a un don pour casser les couilles c'est hallucinant. 

Je souris. 

- J'attends encore ma visite. 

Il retrouve son sourire narquois. 

- Par ici m'lady.