Je mets les pâtes dans un saladier et plisse les lèvres. 

- Désolée, je sais faire que des pâtes. 

- Et t'a vécu en Italie pendant 2 ans. Se moque Allison. 

Je rigole avec elle et on entend un gros boum. Je sursaute et Allison fronce les sourcils. 

- C'était quoi ça ? Elle demande. 

- J'te jure que si c'est ton frère et Adam qui s'amusent à nous faire une blague, je leur fait bouffer les spaghettis par le cul. 

J'avance dans le salon et ouvre grand les yeux en le reconnaissant. Allison arrive et je me poste devant elle. 

- Syd, tu le connais ? 

Je continue de reculer en déglutissant, priant pour que mes jambes ne me lâchent pas. Je pousse Allison vers la baie vitrée alors qu'il sourit. 

- Bah alors, tu viens pas dire bonjour à papa ? 

- Cours ! 

Elle ne se fait pas prier pour déguerpir et il m'attrape les cheveux alors que j'hurle. 

- Ça fait des années qu'on s'est pas vu Sydney. Tu ressemble de plus en plus à ta mère. 

- Lâche moi, t'a pas le droit d'être ici ! 

Il me pousse contre le plan de travail et je le regarde les larmes aux yeux, il n'a pas changé. J'étais complètement tétanisée par la peur. 

- Comment t'a fait pour nous retrouver ? Ma voix tremblait. 

- Je vous ai vu à Omaha. J'avais plus qu'à vous suivre après. 

Je regarde partout autour de moi désespérée. J'avais l'impression d'avoir 7 ans de nouveau, j'étais toujours la même petite fille apeurée. Il attrape ma mâchoire et je grimace alors qu'il me toise de son air menaçant. A tâtons j'attrape la casserole dans laquelle je venais de faire cuire les pâtes et le frappe un grand coup avec. Je cours vers la sortie mais il me rattrape et m'envoie valser avec une droite. 

Mes pleurs remplissaient le vide. 

- Oh tu l'a pas volée celle là Sydney, après ce que tu m'as fait. 

« J'entends les cri de détresse de ma mère et je couche mon petit frère, lui ordonnant de ne pas bouger. Je prends mon courage à deux main et je sors discrètement pour me rendre dans le salon. Je le vois au dessus de ma mère en train de lui faire du mal. Les larmes roulant sur mes joues, je ne réfléchis pas et attrape un couteau dans la cuisine. Je lui plante dans la cuisse et il pousse un cri avant de rouler sur le côté. Ma mère me regarde choquée avant de m'attraper, de prendre Stanley dans sa chambre et de nous mettre dans la voiture. Elle démarre alors qu'il sort dehors en boitant. 

- Maman, est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Je demande sous le choc. 

- Non Sydney, tu as bien fait. »

Il place ses mains autour de mon cou et je pousse les mêmes cris désespérés que poussait ma mère. J'essayais de me dégager en le suppliant de me lâcher. J'étais terrifiée. 
Quelqu'un le dégage de moi et je me tourne sur le côté en toussant. Ma vision brouillée par les larmes et le manque de luminosité m'empêchent de reconnaître la personne. Mon père reprend le dessus et se met à frapper l'autre personne. J'attrape un vase et le brise sur sa tête. Il tombe lourdement au sol, inconscient et je me laisse glisser au sol en éclatant en sanglots. 
Je tourne la tête vers Adam qui se redresse. 

- Est-ce qu'il est encore vivant ? Je demande en tremblant. 

Il vérifie et hoche la tête. Il s'avance doucement vers moi et regarde mon visage. Je saignais du nez. Je le regarde épuisée et il me prend dans ses bras. Il me serre fort contre lui en essayant de me réconforter. 

- C'est fini, on a appelé la police, il ne peut plus te faire de mal. 

- Allison ? 

- Elle est avec ma sœur. T'inquiète pas. Sydney, c'est qui ce mec ? 

- Mon père. 

Des gyrophares se font voir alors que Ian arrive avec quelques policiers. Ils l'embarquent et des médecins nous examinent rapidement. Ma mère arrive à ce moment là avec Daniel. Elle me prend dans ses bras en pleurant et examine mon visage. 

- Qu'est-ce qu'il t'a fait ?! Comment est-ce qu'il est entré ?! 

Un policier arrive vers nous. 

- Il a forcé la porte du garage. Vous êtes la mère de la victime ? 

Ma mère hoche la tête. 

- Je vais devoir poser quelques questions à votre fille si vous le voulez bien. 

- Ça va aller maman. 

On s'installe tous autour de la table de la salle à manger et le policier plisse les lèvres en me regardant. 

- Je sais que vous êtes secouée, mais essayez de me donner le plus de détails possibles, d'accord ? 

J'hoche la tête. 

- Que s'est-il passé ? 

- Je faisais des pâtes avec Allison quand on a entendu un gros boum. J'ai été voir et je l'ai vu entrer. J'ai dis à Allison de s'enfuir et il m'a attrapé par les cheveux. Il m'a poussé contre le plan de travail et je l'ai frappé avec la casserole. Il m'a frappé et je suis tombée au sol. Ensuite il m'a étranglé et c'est à ce moment là qu'Adam est arrivé. Il a commencé à s'en prendre à lui alors je l'ai frappé avec le vase. 

Le flic hoche la tête. 

- Vous le connaissez ? 

 - C'est mon père. 

Il fronce les sourcils. 

- Il vous a dit quelque chose de spécial ?

J'acquiesce. 

- Après m'avoir frappé il m'a dit "Tu l'as pas volée celle là, après ce que tu m'as fait". 

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Le flic me regarde confus. 

- Il s'en prenait à ma mère quand j'étais petite. Une fois il allait la tuer, alors j'ai attrapé un couteau de cuisine et je l'ai poignardé. 

Un silence règne. Adam me regarde choqué, ma mère baisse la tête dans tous ses états tandis que Daniel tente de la rassurer. Je joue avec mes doigts en déglutissant, me sentant à bout. 

- Il n'a pas respecté l'injonction d'éloignement. Il n'a plus le droit de s'approcher de nous. Lui dit ma mère. 

- Vous n'avez plus à vous inquiéter. Il est en état d'arrestation pour agression et entrée par effraction. On rajoutera ça à la liste. 

Ils s'en vont après quelques minutes. 

- Merci d'être venu Adam. 

Ma mère et Daniel le remercient alors que je reste sur la chaise, le regard dans le vide. Il me regarde inquiet mais fini par rentrer chez lui. Allison arrive avec Ian, elle me prend la main et me tire en haut. Dans ma chambre, elle me file un pyjama que je mets mollement et je m'allonge. Elle s'allonge face à moi et me regarde bouleversée. 

- Pourquoi tu n'a pas couru avec moi ? Elle chuchote. 

- Il nous aurait suivit. Je renifle. Je ne voulais pas qu'il te fasse du mal. 

Elle me prend la main et ferme les yeux. J'entends sa respiration irrégulière, elle est encore secouée elle aussi mais elle tente de rester calme. Je ferme les yeux, complètement crevée et fini par m'endormir.