Chapitre 2

Sentant les rayons du soleil levant sur mon visage, je commence à me réveiller doucement.


-Très impressionnant. Vraiment.


Au son de cette voix, j'ai la sensation d'avoir pris un seau d'eau glacée au visage et me sens parfaitement réveiller !


Je me relève en position assise aussi vite qu'une fusée pour découvrir Peter en train de me fixer, un sourire amusé au coin des lèvres.


Je ne saurais dire s'il parlait de ce que j'avais réussi à faire apparaître comme par magie ou mes dessins qu'il était en train d'observer. Il m'avait dérobé mon bloc-notes.


-Je... Je... Essayais-je de me justifier.


Devant mon manque cruel de paroles cohérentes, Peter sourit davantage.


-Je pensais bien que tu avais quelque chose de spécial pour avoir attiré l'attention de mon ombre, Coupa-t-il avec une lueur avide dans le regard. Vois-tu, cette cage est censée empêcher l'imagination du prisonnier de faire apparaître quoi que ce soit. Mais toi... Tu y es arrivé sans le moindre soucis. Seule une personne dotée d'une imagination aussi fertile que la tienne et une foi intense auraient réussi ce miracle.


J'étais pétrifiée. Je ne savais plus si c'était une bonne ou une mauvaise chose tout compte fait...


-Oh au passage, je te félicite. Tu as su parfaitement reproduire mes traits et la couleur de mes yeux, Ajoute-t-il avec un sourire en coin.


Je sens mon visage ébahi prendre une couleur cramoisie. 


Mais qu'est-ce qu'il m'avait pris de faire son portrait ?! 


Sur le moment j'avais eu envie de tracer les lignes de son visage parce que, il faut dire ce qu'il en est: aussi arrogant et énervant soit-il, Peter Pan est vraiment très beau. Je le regrette maintenant !  

-Ne t'en fais pas, j'avais ensuite l'intention de te rajouter une moustache et des poils au nez ! 


Malgré tout, mon visage n'avait toujours pas retrouvé sa couleur normale.


-Mais oui, mais oui, Se moque-t-il.


Je lui lance un regard mauvais.


-Tu es juste venue t'assurer que j'étais encore en vie ou pour me faire grâce de ta merveilleuse présence ? Grognais-je, les dents serrées.


Pan prend un air impassible.


-Il ne sert plus à rien de te laisser là-dedans. Je ne peux pas t'empêcher d'utiliser ton imagination pour te nourrir...


Je crois l'avoir un peu contrarié et je jubile !


-Nanananaireuh ! Bien fait, Veracrasse volante ! Pensais-je en faisant une danse de la joie mentale. 


  Je lui réponds cette fois à voix haute. 


-Que vas-tu faire, alors ? 

-Te ramener au camp. 


OK, je la sentais mal, cette idée !


Mais ne préférant ne rien dire. 


À la place, je fis apparaître un sac (un peu comme le genre d'Hermione, celui qui peut contenir plein de trucs à l'intérieur) et y rangeait la couverture, l'oreiller, les crayons de couleurs et la gourde.


Quand Peter ouvre la porte de la cage, je reprends mon bloc-notes des mains de Môsieur yeux vert feuillage et le rangeait à son tour. 

Ensuite, je fis apparaître une barre métallique (comme dans les casernes de pompiers) et m'y laissait glisser.


Quand mes pieds touchèrent le sol pour la première fois depuis de longues heures, je me sentis tout de suite mieux et fis craquer mes articulations sous l'œil malicieux de Pan.


-Je te suis ! Déclarais-je les poings sur les anches, essayant de masquer mon angoisse avec un air assuré.  


Gardant son sourire, Peter se mit à avancer et je lui emboîtais le pas. 

Quelques instants plus tard, nous étions arrivés dans un camp où plusieurs garçons (sûrement les garçons perdus) étaient rassemblés autour d'un feu, entretenaient leurs armes, s'entraînaient au combat, ou discutaient, tout simplement. 

Tous avaient entre 11 et 18 ans. Peter devait certainement être plus âgé que moi d'un an.


À l'approche de leur chef, les garçons Perdus arrêtèrent leurs activités pour se concentrer sur nous.

 Mal à l'aise, je me tordais nerveusement les doigts et avais rentré ma tête dans mes épaules. 


Avais-je oublié de préciser que moi et les rapports humains, ça faisait mille ?!


Non, parce que, j'étais mal à l'aise à chaque fois que je parlais avec quelqu'un (surtout les garçons) encore plus quand j'étai en quelque sorte le centre de l'attention. 


Introvertie sur les bords ? Nnnooooonnn, juste un peu. Voir beaucoup.  


-Mes frères, laissez-moi vous présenter (Prénom). Comme vous le savez certainement, mon ombre a pris la peine de l'emmener ici avant-hier. A présent, elle fait partie des nôtres ! Déclara Peter alors que tous les garçons perdus se rassemblaient autour de nous.


Beaucoup (surtout les plus jeunes) regardaient mes tatouages, bouche bée.


Mais... Attendez ! Comment il connaît mon prénom, je ne lui ai jamais dit !?


Devant mon regard surpris, Peter me lance un sourire du genre "ta gueule, je sais tout de toi ma petite ! Tu n'as aucune échappatoire !".


-Mon ombre me l'a dit, Dit-il en faisant mine de chasser une poussière imaginaire de son haut.


Ah, bien sûr... J'aurais dû m'en douter.


Mais les derniers mots qu'il a prononcer me reviennent en mémoire.


-Je ne suis pas l'une des vôtres ! M'exclamais-je en fronçant les sourcils. Et puis quoi, encore...?!


Je sens se promener sur mon corps quelques regards qui me mettent mal à l'aise et croise les bras sur ma poitrine, espérant bêtement m'en protéger.


-Ils n'ont jamais vu de filles de leur vie ou quoi ? Je m'énerve dans mon for intérieur.


Soudain, la voix encore juvénile d'un des garçons Perdus comptant parmi les plus jeunes me demande:


-Pourquoi tes cheveux sont bleus ? Et pourquoi tu as plein de peintures de guerre sur les bras et les jambes ?


Je hausse un sourcil, puis un petit sourire apparaît sur mes lèvres malgré moi.


-J'adore les licornes, alors je me suis teint les cheveux en bleu, Dis-je gentiment. Pour ce qui est de mes tatouages, c'est trop personnel pour en parler.


J'avais éveillé la curiosité dans les yeux des plus jeunes et un peu parmi les plus âgés. Même Peter semblait curieuse.  


Je me demande quelle tête ils feraient s'ils me voyaient avec mes piercings et mes vêtements habituels. 


Je réprime un ricanement qui m'aurait fait passer pour une folle, et commence à les observer un par un. 

Mes yeux s'attardent sur un blondinet qui n'a pas l'air commode, affublé d'une cicatrice lui barrant presque tout le visage. Celui-là, je vais le surnommer "Undertacker" en attendant de connaître son véritable nom et en référence à un animé que j'appréciais tout particulièrement !


Mais quand même... Ils ne doivent pas connaître le mot "douche" pour certains, parce que la moitié a les cheveux crades et la peau couverte de trace d'herbe et de terre.


-Réservez-lui le meilleur accueil ! Annonce Peter avec à nouveau son sourire qui rendrait presque sa phrase suspecte.  


Je le sens vraiment pas... 


Je lui jette un regard suspicieux mais il m'ignore. 


Après cette rapide annonce, les garçons Perdus retournent à leurs occupations sauf celui avec la cicatrice qui est en train de faire des messes basses avec Peter. Celui-ci me jette un rapide regard, je lui fais un petit signe de tête en guise de salutations, puis les deux jeunes hommes s'avancent vers moi.


-Voici Félix, Présente Peter en désignant le garçon à la cicatrice. C'est mon second. Si tu as la moindre question, adresse-toi à lui. 


-Salut... 


Je tente un sourire malgré mon malaise grandissant.

J'aime vraiment ne pas parler avec les autres... C'est le malaise garanti !


Félix sourit en coin, et sa voix grave me fait sursauter !  


-Enchanté, Dis le blondinet, amusé de ma réaction. Je vais te conduire à tes quartiers, suis-moi.


Sous le regard encourageant de Peter, je suis Félix mais l'arrête timidement en lui demandant:


-Est-ce que je peux essayer quelque chose, avant ? 


Le jeune homme hausse un sourcil interrogateur, puis hoche la tête silencieusement. Je lui fais un petit sourire avant de fermer les yeux pour me concentrer.


Lorsque je les ouvres, mon visage s'illumine et je fonce vers la petite cabane de bois pour ouvrir la porte !


Félix et Peter me suivent, les yeux écarquillés et entrent à ma suite. Peter regard tout ce qui l'entoure avec curiosité, Félix en fait de même.


-Ça a marché ! Je m'exclame joyeusement en faisant quelques pas de danse.


J'ai réussi à faire apparaître ma chambre dans son intégralité avec en prime une salle de bain privée !


Tout est identique, jusqu'à l'odeur de mon parfum qui emplit la pièce !


Je farfouille dans ma commode et mon armoire: tous mes vêtements sont là, rien ne manque.


-Je pense que ce n'est plus la peine de me donner un quartier, Dis-je en adressant un sourire éclatant à Félix.


Avec un sourire discret il hoche la tête à la positive, puis dit:


-Changes-toi, je vais te faire visiter.


J'approuve d'un signe de tête en ayant gardé mon sourire, ils sortent et je prends des vêtements pour me changer. J'entre dans la salle de bain, me lave rapidement avec mon habituel gel douche à la mangue et mes cheveux avec mon shampoings. Je me sèche et m'habille:  

Je me maquille les yeux, coiffe mes cheveux en tresse, et mets mes piercings. 


Sans eux, j'avais l'impression d'être toute nue !


Sitôt fait, je sors de ma cabane et suis amusée des gros yeux écarquillés de Félix et certains garçons Perdus qui s'étaient approché pour observer ma cabane fraîchement apparue dans le camp.


-Quoi ? Vous avez jamais vu de piercings de votre vie ? Je demande, amusée. Regardez.


Je leur tire la langue pour leur montrer le piercing que j'ai à cet endroit. Cela fait s'écrier quelques-uns des plus jeunes. Je ris de bon cœur et leurs adresses un clin d'œil avec un sourire en coin. Certains deviennent rouge pivoine. 


Je m'approche de Félix en ignorant le regard intense et étrange que me réserve Peter, beaucoup plus confiante car je me sens de nouveau moi-même.  


-On y va ? Lançais-je en haussant un sourcil interrogateur, une main posée sur la hanche.


Le blondinet m'adresse un léger sourire et je le suis pour la visite. Je sens encore le regard de Peter me brûler la nuque avant de disparaître de sa vue.  



[...]


La nuit était tombée, et les garçons dansaient comme des sauvages autour du feu, même en l'absence de musique. 


C'était un peu effrayant, mais n'y prêtait pas très grande attention, jetant seulement quelques rares regards dans leurs directions. J'immortalisais la scène sur le papier, et en même temps, croquais dans une pomme que m'avait gentiment proposé Félix. 


Je l'aimais bien, Félix. Il était sympa malgré ses airs un peu ronchons.


Je sens quelqu'un s'asseoir à côté de moi et se pencher pour voir ce que je fais. 


Cela le fait se coller à moi, alors je me décale pour récupérer un minimum d'espace personnel. Je n'aimais pas être collé comme ça par un inconnu... 


J'entends celui-ci rire doucement, puis une voix basse et grave qui me fait frissonner malgré moi !  


-Tu es décidément très douée.


Je lève le regard pour me retrouver nez à nez avec Peter. Heureusement qu'il fait sombre, il aurait vu mes joues rosirent.


-Merci... Marmonnais-je en essayant d'éviter son regard un peu trop intense.


Je le sens bouger pour attraper quelque chose accroché à sa ceinture. C'est sa flûte. 


Je l'observe curieusement porter l'instrument à ses lèvres sensuelle puis entamé une mélodie, la plus belle que je n'ai jamais entendue. 


Dès la première note, les garçons Perdus dansent encore plus vite autour du feu, les rendant encore plus sauvage qu'ils ne paraissaient il y a une seconde. 


Malgré moi, je me laisse porter et ferme les yeux.  


https://youtu.be/0_W7fMSBeJg

Lorsque la mélodie s'achève, j'ouvre les yeux rêveusement comme si je venais de me réveiller et jette un regard à Peter qui me souris malicieusement.


-C'était très joli, Admettais-je doucement.


-Merci, Dit-il en gardant son sourire.


Je le vois tendre une main vers mon visage et replacer une mèche derrière mon oreille. Ses doigts ont effleuré ma joue, et je sens celles-ci chauffer.


Les yeux de Peter on gardés cet éclat étrange toute la journée, depuis qu'il m'a vue dans une tenue différente, et ça me perturbe beaucoup de le voir agir comme ça...


Je termine la mise en couleur du dessin avec le plus grand sérieux, tentant d'ignorer le regard du brun, termine ma pomme, et quand c'est enfin fini, je me tourne vers le maître de l'île.


-Je vais me coucher, Annonçais-je en me frottant les yeux de fatigue, me fichant d'abîmer mon maquillage. Bonne nuit.


Je me lève, souhaite bonne nuit aux garçons perdus et entre dans ma cabane. Je retire mon soutiens-gorges et le reste de mes vêtements, enfile une simple chemise et va me coucher en soupirant de bonheur en enfouissant ma tête dans mon oreiller. 


Que c'est bon de retrouver son lit !  

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