Si la vie m'avait appris quelque chose, c'était qu'il fallait croire en son destin.

Le mien était clair sur un point mais dans mon esprit et en ce moment, ma vie était loin d'être un conte de fée et rien n'était écrit en ce qui concerne mon avenir. Je tentai de m'accrocher à l'idée qu'un jour la roue tournerait et je savais qu'un jour ce serait pour moi. Le bonheur était quelque chose que je n'avais que rarement croisé et franchement, s'il passait devant moi à cet instant, je ne sais pas si je le reconnaitrai.

Je venais de me faire plaquer par ma petite amie. Braeden était pourtant celle qui me donnait envie de me lever chaque matin depuis plusieurs mois mais pour une raison que j'ignore encore, depuis quelques temps, on ne s'entendait plus très bien.

Elle venait de m'annoncer qu'elle partait pour le Mexique et qu'elle ne voulait pas que je l'accompagne. Quand je lui avais demandé combien de temps elle pensait rester là-bas elle m'avait répondu :

- Derek, je ne pense pas revenir.

Ça avait été comme un coup de poignard dans ma poitrine. J'étais désespéré. Je savais que je n'étais pas le meilleur petit ami du monde mais j'avais dans l'espoir que Braeden et moi passerions plus de temps ensemble. Visiblement je me trompais, encore. Décidément les femmes et moi, ça ne faisait pas bon ménage.

Les mains dans les poches de ma veste en cuir, je quittai le manoir familial en soupirant et allai me promener en forêt pour me changer les idées. Laura mon ainée, semblait déjà vouloir me recaser avec une de ses copines mais je n'en avais pas du tout envie. Ma mère lui avait demandé de me ficher la paix mais Laura avait toujours quelque chose à dire sur ma vie privée, ce qui m'exaspérai au plus haut point.

Non seulement mon ainée était la pire des curieuses mais en plus, elle était bien plus forte physiquement que moi. Aujourd'hui je ne voulais pas devoir lui faire face et préférait la fuite. J'avais besoin d'air.

Heureusement ma petit sœur Cora était encore trop jeune pour suivre les idées de notre grande sœur et ne se mêlait pas de ma vie. Elle préférait jouer aux poupées et écouter les histoires que racontait mon père sur notre famille et nos ancêtres loups garous.

Oui, j'étais né loup garou et pour le plus grand bonheur de mes parents, j'étais un garçon et mon destin était de devenir un jour, le futur alpha de notre famille après mon père. Si Laura ne devenait pas une alpha avant moi. Elle et moi étions toujours en compétition, cherchant toujours à avoir le dessus sur l'autre à chaque entraînement et pour mon plus grand malheur, elle me dominait la plupart du temps ce qui me frustrait la plupart du temps.

J'arrivai déjà plus détendu aux abords du petit lac qui prenait sa source plus haut dans la montagne, à quelques kilomètres seulement du manoir. Cette balade m'avait fait le plus grand bien.

Je m'avançai jusqu'au bout du ponton de bois, retirai mes chaussures et mes chaussettes et plongeai mes pieds dans l'eau fraîche du lac en observant l'autre rive en face de moi.

J'avais la tête pleine de questions sans réponse et cet endroit était mon préféré lorsque je sentais que le poids sur mes épaules commençait à se faire trop lourd, ce qui était le cas aujourd'hui.

Visiblement, je n'étais pas seul, je remarquai dans l'herbe sur l'autre rive, un animal qui semblait m'observer. Il ne bougeait pas, peut-être intimidé.

Je retirai ma veste et la posai derrière moi, mes pieds brassant l'eau sous le ponton de bois. La fraîcheur de l'eau était agréable en cet après-midi du mois de juillet et sous le soleil encore haut dans le ciel je me couchai sur les planches, mes pieds trempant encore dans l'eau.

Je fermai d'abord les yeux, ébloui par le soleil, puis je mis le bras sur mon visage pour me protéger de ses rayons, mon autre bras sous ma tête.

Je respirai lentement et écoutai les bruits environnants, laissant mes sens lupins faire leur travail.

J'entendais des oiseaux siffler au loin. Un pic-bois frapper le tronc d'un arbre avec son bec. Des abeilles et autres insectes volaient au-dessus de la prairie bordant le lac dans un doux ronronnement. J'entendais le bruit du vent dans les feuilles des chênes. Entendre la nature en éveil était agréable et reposant, j'adorais venir en forêt.

Puis j'entendis des pas se rapprocher. C'était un petit animal. Peut-être était-ce celui qui était de l'autre côté du lac quelques minutes plus tôt. Je ne bougeai pas, curieux de savoir jusqu'où il allait venir. J'étais un prédateur et lui... Pour l'instant je ne savais pas encore ce qu'il était mais je n'allais pas tarder à le savoir car j'entendis ses pattes sur le ponton derrière moi.

Etonnement il vint s'asseoir juste à côté de moi et ne bougea plus.

J'attendis quelques instants en l'observant pour savoir si je pouvais bouger sans l'effrayer et comme je ne sentais aucune peur émaner de lui, je décidai de me relever.

Je rouvris les yeux, un peu ébloui par le soleil et je vis à côté de moi, un magnifique renard noir et roux. Il avait de petits yeux jaunes dorés entourés d'un masque noir mais le contour de ses oreilles était roux, tout comme le bout de sa queue.

Son regard était malicieux et il me regardait la tête légèrement baissée, comme s'il savait qu'il était bien plus faible que moi. Je lui souris et il releva la tête, plongeant son regard dans le mien.

Je sorti un pied du lac et me tournai vers lui pour mieux l'admirer. Son pelage semblait si doux sous les assauts du vent qui le faisait onduler doucement que j'eus soudain une envie folle de lui caresser la tête.

Je relevai ma main avec précaution. Il la vit s'approcher et à ma plus grande surprise, au lieu de partir en courant, ce à quoi je m'attendais, il ferma les yeux comme s'il prévoyait déjà la suite.

Je pris mon courage à deux mains et lui caressait la tête juste entre les deux oreilles. Son pelage était effectivement doux comme de la soie. Il ne bougea pas mais son museau semblait sourire, ce qui me fit rire légèrement.

Un renard qui sourit c'est très drôle à voir et celui-ci avait vraiment une tête adorable.

Je lui fis une gratouille plus bas sur le dos qui eut l'air de lui faire plaisir. Je souris en le voyant se tortiller de bonheur.

- T'es trop mignon.

Je ne savais pas pourquoi je lui parlai vu qu'il ne risquait pas de me répondre mais j'avais envie de le lui dire. Je pensais qu'il avait le droit de le savoir.

Il rouvrit ses petits yeux et me dévisagea un instant.

Puis je failli tomber du ponton lorsqu'il ouvrit sa gueule.

J'entendis alors un :

- Merci.

Ma main resta en suspension au-dessus de son dos quelques instants, mes yeux cherchant une personne autour de moi mais je réalisai bien vite que nous étions bel et bien seul au bord du lac. C'était donc bien ce renard qui venait de me parler, ou alors j'étais en plein rêve, ou complètement fou.

Je me pinçai le bras sous son regard amusé.

※⁕※

Hello vous,

Bienvenue dans cette nouvelle histoire qui, je l'espère, vous plaira !

Un petit prologue pour se mettre dans l'ambiance et tout bientôt le premier chapitre ;)

Bisous à vous...