9. Comment tu le sauras ?


※⁕※

Stiles avait retrouvé son père depuis deux semaines, il en était très heureux et il était parti vivre avec lui pour passer plus de temps avec son paternel, qu'il n'avait pas vu depuis une dizaine d'année maintenant.

Je sentais bien que depuis que les Stilinskis s'étaient retrouvés, ils avaient besoin de recréer la complicité père-fils qu'ils avaient perdue et je trouvais cela normal mais au fond de moi, une étincelle de jalousie commençait à s'allumer sans que je ne puisse l'éteindre.

Je retrouvai ma mauvaise humeur et une Erica ronchon à cause de moi, pourtant je faisais des efforts mais ne plus avoir Stiles à mes côtés chaque jour me manquait terriblement. Je ne pensais pas qu'une personne, pourtant vivante, pourrait me manquer autant que ma défunte famille me manquait.

J'étais dans ma chambre, couché sur mon lit, le pull rouge à capuche de Stiles entre mes mains que je n'arrêtais pas de sentir. Son odeur était partout dessus, sucrée comme du miel et envoutante comme un parfum magique, je ne pouvais plus m'en détacher.

Stiles était chez son père et je n'allais pas le voir avant ce weekend qui était dans deux longues journées.

Oui clairement j'étais jaloux mais d'un autre côté je comprenais Stiles. Sa vie n'avait pas été facile, il avait eu de la chance de ne pas avoir été tué lors de cette décennie passée sous les traits d'un renard par des chasseurs ou quelque autre prédateur. Aujourd'hui il avait retrouvé une vie normale et pouvait profiter de son père et c'était tout ce que je lui souhaitais.

Alors pourquoi me sentais-je aussi mal ? Pourquoi me sentais-je aussi triste ?

Je soupirai, le nez dans son pull rouge, roulé en boule sur mon lit. Je n'avais pas envie de bouger de là mais je savais qu'Erica n'allait pas tarder à venir m'engueuler pour que je me secoue les fesses, elle le faisait tous les jours depuis une semaine.

Elle avait de la chance d'être ma meilleure amie parce que je crois que je lui aurais volontiers arracher la tête avec mes dents depuis bien longtemps si ça n'avait pas été le cas. Je l'entendais d'ailleurs monter les escaliers avec Boyd, qui apparemment se faisait lui aussi du souci pour moi.

Etonnement elle frappa doucement à la porte et je vis son sourire timide faire une irruption discrète dans l'entrebâillement de la porte.

- Derek ? Je peux entrer ? Demanda-t-elle sans hurler pour une fois, ce qui me surprit.

D'habitude elle était plutôt du genre direct mais ce matin, elle ressemblait plus à un petit chaton sans défense qu'à une loup garou.

Pour toute réponse je tapotai la place à côté de moi sur le lit. Elle vint s'y asseoir tandis que Boyd redescendait les escaliers pour rejoindre Isaac dans le salon.

- Tu veux un chocolat chaud avec des marshmallows ? Et des cookies ?

Elle avait posé sa main sur mon épaule en signe de soutien, son visage souriant m'observait sans jugement.

Je soupirai et fit la moue avant de lui dire que je surveillai ma ligne, ce qui la fit rire.

- T'es un loup garou Derek, je ne crois pas qu'un chocolat chaud, des marshmallows et des cookies te feraient prendre du poids... Tu te sens bien ? Me demanda-t-elle soudain lorsqu'elle réalisa que je n'avais d'yeux que pour ce fichu pull rouge entre mes mains.

- Non mais c'est constant, je pense que ce n'est pas si grave du coup ?

Elle me sourit puis m'ébouriffa les cheveux chaleureusement. Je n'aimais pas qu'on touche à mes cheveux mais c'était Erica et elle avait le droit. C'était une exception que Stiles avait complétée il y a peu de temps. Il étaient les seuls à avoir des contacts humains avec moi depuis la mort de ma famille.  

- C'est pas grave. Tu es juste amoureux Derek et je sais que Stiles te manque. Tu devrais lui en parler, lui dire ce que tu ressens.

Mes yeux lâchèrent enfin le tissu rouge et croisèrent le brun de son regard désolé.

- Qu'est-ce que je dois lui dire ? Je ne veux pas gâcher ses retrouvailles avec son père tu vois. Je ne veux pas m'imposer.

- Ouais mais si tu ne le fais pas, Stiles va croire que tu t'en fiches de lui.

Je me relevai soudain sur un coude, intéressé par ses paroles.

- Je ne me fiche pas de lui, au contraire j'arrête pas de penser à lui, avouai-je en rougissant.

Erica secoua la tête en soupirant.

- T'es vraiment accro ma parole. C'est trop mignon. Bon, bouge-toi le cul Derek, viens entrainer tes bêtas et ensuite tu vas voir Stiles, ok ?

Elle me secoua par les épaules avant de sauter de mon lit et de disparaître par la porte en la fermant derrière elle.

Tout en glissant le pull rouge de Stiles sous mon oreiller, je soupirai pour me remotiver mais ce n'était pas très efficace, j'avais besoin de me défouler et mes bêtas de s'entrainer mais l'envie n'était pas vraiment là ce matin.

Je descendis à moitié motivé, j'avais encore la flemme mais c'était surmontable si je me faisais un peu violence.

- On se bouge les gars, on va en forêt ! Criai-je pour réveiller la meute qui glandait sur le canapé.

Pour commencer, j'avais prévu une petite course de quelques kilomètres histoire de se chauffer un peu les muscles, ensuite ; combat en binômes. Je choisi Isaac pour une fois, je sentais qu'il avait besoin de se mesurer à quelqu'un de sa taille. A vrai dire il était plus grand que moi mais je voulais voir de quoi il était capable et je ne fus pas déçu, il était puissant, rapide et avait d'incroyables réflexes.

Au bout de deux heures d'efforts, je les libérai et restai seul en forêt. J'avais besoin de réfléchir et de voir Stiles. Il me manquait mais je n'avais pas envie de m'imposer dans sa vie. Je ne voulais pas devenir un boulet accroché à sa cheville, quelque chose d'encombrant, de gênant.

Je n'avais pas pour habitude de m'imposer, mis à part en tant qu'alpha quand la situation le demandait. En dehors de ça, j'étais plutôt quelqu'un de discret. Je savais me faire oublier. Mais était-ce vraiment ce qu'il fallait faire ? Selon Erica ce n'était pas une bonne idée. Je n'étais sûr de rien mis à part qu'il me manquait et mes doutes ne m'aidaient pas à savoir qu'elle attitude adopter.

Alors que j'étais dans mes pensées, assis contre un arbre, je vis Stiles arriver les mains dans les poches de son pull rouge, la capuche sur sa tête, souriant comme jamais.

- Salut petit chaperon rouge. Tu t'es perdu ?

Il haussa les sourcils en souriant de plus belle.

- Non, je cherchais le grand méchant loup et je l'ai trouvé. En fait j'ai d'abord trouvé Erica qui m'a dit où était mon pull rouge et ensuite je t'ai trouvé grâce à ses indications.

Il vint s'asseoir à côté de moi tandis que je cherchai ses lèvres dans un baiser passionné.

- Tu m'as manqué Stiles, lui dis-je à bout de souffle, caressant sa joue de mon pouce.

- Toi aussi tu m'as manqué. Je t'ai tellement manqué qu'il parait que tu ne lâche plus mon pull ? Je levai les épaules pour toute réponse, mes joues rougissantes. Je voulais te montrer quelque chose, tu viens avec moi ? Ajouta-t-il en me faisant un clin d'œil.

Il se leva soudain, m'attirant par la main en riant.

- Qu'est-ce que tu veux me montrer ?

- En fait je dois trouver quelque chose. Je ne sais pas exactement où c'est caché, du coup j'ai besoin de toi pour le trouver.

Je suivis Stiles sur un sentier qui montait dans la forêt et sur le chemin il m'expliqua qu'il avait fait un rêve dans lequel il avait vu sa mère et qu'elle lui avait demandé de faire quelque chose pour elle. Elle avait été une Dryade, une gardienne des forêts et des arbres. Elle voulait que Stiles trouve une graine du Néméton et qu'il la replante pour honorer sa mémoire.

- Tu as un indice pour trouver cette fameuse graine ?

Sa main dans la mienne il continuait de marcher, me racontant qu'il avait vu une cascade dans son rêve, qu'il l'avait traversée et qu'il savait que la graine était quelque part derrière sans plus de détails.

Stiles me raconta qu'il avait beaucoup parlé avec son père, de leur vie d'avant, de sa mère et qu'il avait fait ce rêve étrange juste après.

- Je pense que c'est un signe, je suis sûr que ma mère veut vraiment que je fasse ça pour elle.

Même si ce rêve m'étonnait pour plusieurs raisons, je ne lui dis rien et lui assurai mon soutien. Je ne voulais pas lui gâcher sa bonne humeur.

- Je comprends, je le ferai avec toi.

Nous arrivâmes à la cascade une demi-heure plus tard, fatigués mais soulagés. Stiles paraissait nerveux devant la chute qui faisait descendre une quantité incroyable d'eau en bas de la paroi rocheuse. Ses yeux fixaient l'eau qui tombait en bas avec fracas.

Je serrai sa main dans la mienne pour l'encourager. Il approcha de la paroi humide, ça sentait l'humus et la moisissure. Il se glissa derrière la cascade, je le suivi et nous découvrîmes une grotte naturelle creusée dans la roche.

Elle n'était pas très haute et étonnement, elle n'était pas sombre, une lumière naturelle y entrait par le plafond, sans que je ne comprenne vraiment comment.

Stiles se mit à chercher partout sans vraiment y réfléchir.

- C'était caché où dans ton rêve ? Tu t'en rappelles ?

Tout en soulevant un rocher il me répondit :

- Non, c'était vague, il y avait comme une sorte de brume noire qui assombrissait tout, je ne voyais pas très bien. Et La grotte ne ressemblait pas vraiment à celle-ci, constata-t-il en jetant un regard circulaire autour de lui.

- Ce n'est peut-être pas la bonne grotte.

Il soupira puis fouillant encore en s'enfonçant plus loin dans la grotte, il ajouta :

- J'ai parcouru cette forêt pendant dix ans Derek, je suis quasiment sûr que c'est la seule cascade des environs qui cache une grotte. Ça doit être là.

Je le suivis sans protester, il avait peut-être raison après-tout. Nous marchâmes une dizaine de minutes encore quand Stiles remarqua un puit de lumière s'infiltrant du plafond. Le faisceau lumineux éclairait une sorte de trou creusé naturellement dans la paroi rocheuse. Je vis au sourire qu'arborait son visage qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait.

- Derek c'est là, regarde !

Dans le trou était cachée une petite boîte en bois usée par le temps et l'humidité. Stiles l'a pris sans hésiter mais ne l'ouvrit pas tout de suite. Il préféra sortir de cette grotte sombre et découvrir son contenu à l'extérieur, comme si quelque chose lui faisait peur à l'intérieur.

Nous retournâmes près du lac, là où le soleil donnait à l'eau un aspect de nuit étoilée. Les reflets des rayons nous aveuglaient mais Stiles avait l'air de s'en ficher. Ses yeux étaient attirés comme un aimant sur la boîte en bois posée sur ses genoux. Il n'osait pas l'ouvrir, son visage crispé me fit comprendre qu'il pensait à sa mère.

- Si c'est vraiment ce qu'elle voulait Stiles, tu n'as rien à craindre de ce que contient cette boîte, peut-être même que c'est ta mère qui l'a mise dans cette grotte, pour toi.

J'entourai ses épaules de mon bras pour le rassurer, j'entendis son cœur battre follement dans sa poitrine, il avait peur.

D'un geste lent et tremblant, Stiles ouvrit le fermoir de la boîte. Son visage se ternit quand il découvrit une simple graine posée sur de la paille. Il prit la graine dans sa main, soulevant le petit paquet de paille de l'autre, espérant trouver dessous quelque chose mais il n'y avait rien que la graine. Il semblait presque déçu.

- J'aurais bien aimé trouver une lettre de ma mère ou... je ne sais pas. Il n'y a que cette graine. Est-ce que c'est la bonne au moins ?

Son visage s'était tourné vers le mien, cherchant une réponse que je n'avais pas malheureusement.

- Je crois que le seul moyen de le savoir, c'est de planter cette graine Stiles.

Il semblait perplexe, comme s'il cherchait encore des réponses à ses interrogations.

- Je ne peux pas la planter n'importe où. Je dois la surveiller pour qu'elle pousse correctement. Je vais la planter dans un petit pot pour commencer, comme ça je pourrais voir s'il s'agit bien de la graine du Néméton ou pas.

- Comment tu le sauras ?

Soudain son visage s'éclaira, comme s'il avait réalisé quelque chose qui visiblement m'échappait.

- Tu vois, le Néméton était un chêne et cette graine n'est pas un gland mais peut-être qu'elle est différente parce que le Néméton était magique.

Je ne m'y connaissais pas vraiment en matière d'arbre magique mais j'avais comme un présentiment, quelque chose qui me titillait l'esprit. Je ne savais pas pourquoi mais je savais qu'il fallait que je surveille autant Stiles que cette maudite graine. Je n'avais pas confiance en le rêve de Stiles, encore moins en cette petite graine qui semblait bien trop innocente à mes yeux.

Stiles décida de la planter au manoir, là où il pouvait compter sur Erica pour l'arroser au cas où il oublierait de le faire. Erica avait la main verte en plus d'être une excellente cuisinière, il avait tout confiance en elle.

Il plaça le pot devant la baie vitrée du salon pour qu'elle ait assez de soleil pour pousser.

Ce qui poussait en moi par contre, ressemblait plus à une angoisse dérangeante. Cette plante ne me disait rien qui vaille et j'allais la surveiller comme si c'était une des sept merveilles du monde ou plutôt une des sept plaies. J'allais vite savoir si quelque chose n'allait pas.

Stiles paraissait confiant et je n'osais pas lui faire part de mon ressenti. Je gardai pour moi le sentiment de malaise que me procurait cette graine, pour l'instant.

Son visage souriant devant ce petit pot, qui symbolisait l'espoir pour Stiles,  m'empêcha de lui dire vraiment ce que je ressentais sur le moment mais la petite voix en moi me disait que je ne pourrai pas me taire très longtemps.

※⁕※

Hello...

Oui ça fait un petit moment depuis le dernier chapitre... Petite panne d'inspiration que j'ai enfin résolue !

La suite tout bientôt ;)

Bisous (○` 3′○)❤

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