6. Un sourire craquant sur le visage
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Devant moi se tenait à la place du renard, un jeune homme souriant à la peau aussi pâle que du lait, parsemée de grain de beauté. Ses cheveux bruns en bataille se mariaient à merveille avec l'ambré de ses yeux qui pétillaient de malice. Il était tout simplement éblouissant et moi complètement pétrifié devant ce spectacle.
Qu'est-ce qui venait de se passer ? J'avais fait un vœu mais je ne m'attendais pas du tout à ça. Soudain devenu muet et pris de panique, je couru en laissant derrière moi le jeune homme qui semblait désemparé mais j'étais complètement déboussolé et incapable de réfléchir à cet instant. Il fallait que je m'enferme dans ma chambre et tout de suite.
Enfin assis sur mon lit, la poitrine se soulevant à une vitesse folle sous les assauts de mon cœur en panique, je peinais à réaliser ce qu'il venait de se passer. Il fallait que je me calme mais rien qu'à repenser à son sourire, mon cœur s'affolait davantage.
Mais bon sang, que m'avait-il fait ?
Je sursautai quand on frappa à la porte de ma chambre, c'était Erica.
- Derek, il y a quelqu'un qui veut te voir, je peux le laisser entrer ?
Je fermai les yeux et son visage apparu devant moi comme pour me montrer la voie à suivre. J'étais encore paniqué et mes côtes me faisaient souffrir, ma respiration se faisant difficile.
- Oui, laisse-le entrer.
La porte s'ouvrit sur le jeune homme qui était encore un renard il y a cinq minutes. Il ferma la porte derrière lui et je constatai qu'il était encore nu comme un ver mais ça ne semblait pas le déranger, moi par contre, ça me gênait terriblement. Je pris un boxer dans mon tiroir et le lui lançait, mes joues rougissantes et lui souriant. Il enfila le sous vêtement, un peu grand pour lui, et vint s'asseoir sur mon lit. Je reculai mes fesses jusqu'à qu'elles touchent la tête du lit.
Il me regarda faire en souriant puis souffla d'une petite voix timide :
- Je ne vais pas te manger tu sais. Je voulais plutôt te remercier.
Je dégluti difficilement mais trouvai le courage de lui demander pourquoi il me remerciait.
- Tu m'as délivré d'un sort qu'une sorcière m'avait jeté. Au fait je m'appelle Stiles et je te suis reconnaissant d'avoir fait ce dernier vœu, c'est lui qui a tout arrangé.
Je secouai la tête sans comprendre ce qu'il me disait.
- Je comprends pas comment mon vœu a pu te libérer ?
Il se mordit la lèvre, ses iris ambrés rivés sur les miens. Mon cœur s'affola à nouveau, pourtant il m'avait regardé des dizaines de fois mais cette fois-là il avait quelque chose de différent dans le regard.
Bien sûr ce n'était plus le regard d'un renard mais ce n'était pas là ce qui me perturbait le plus. Non, ce qui me rendait vraiment nerveux c'était qu'il regardait maintenant ma bouche comme s'il voulait la dévorer ou pire encore. Il y avait une intensité dans son regard qui me coupait la respiration, j'avais la gorge sèche mais il m'observait toujours, comme s'il attendait quelque chose.
Il s'approcha de moi de quelques centimètres, glissant sur les draps comme s'il volait au-dessus. J'esquissai un minuscule mouvement vers lui, j'avais l'impression que j'allais sauter du haut d'une chute d'eau et m'écraser tout en bas. Jusqu'au dernier moment, j'ignorai ce qui allait se passer mais mon cœur savait car il cognait comme un malade dans ma poitrine et me poussait vers lui et lorsque nos lèvres se trouvèrent, je fis un mini arrêt cardiaque avant que mon organe ne décide de repartir comme une locomotive à pleine vitesse.
Je senti alors une onde de désir chatouiller mon estomac et une main s'emparer de ma nuque pour nous rapprocher plus encore. Ses lèvres étaient aussi douces que charnues, un appel à mon cerveau primitif. Je ne savais plus quoi penser, seule l'envie de l'embrasser passait la barrière de mes neurones et quand nos lèvres se séparèrent à contre cœur, il souriait du même sourire niait qui était collé sur mes propres lèvres. J'étais choqué par la force de mon désir et la rapidité à laquelle il s'était imposé à moi.
- Je...
Un doigt sur ma bouche m'empêcha de continuer.
- Ne dit rien. Tu vois, tu as fait le bon vœu et il t'apportera le bonheur cette fois-ci, je te le promets.
J'avais beau écouter ce qu'il me disait, je ne comprenais toujours pas comment mon vœu pouvait l'avoir libéré ni comment il était censé m'apporter le bonheur. J'avais demandé l'amour mais à la place, il s'était changé en être humain. Quelque chose devait bloquer mes neurones parce que je ne voyais pas le rapport même si le baiser qu'on venait d'échanger était le plus marquant des baisers que j'avais pu échanger, je ne comprenais toujours pas.
La tête penchée sur le côté, comme quand il était un renard, il me dévisagea en souriant.
- Tu cherches encore à comprendre c'est ça ?
Je soupirai puis lui avouai :
- Oui... Il se mit à rire aux éclats et moi je me vexai. Je ne vois pas ce qui a de drôle.
Se fichait-il de ma tronche ?
Il prit alors ma main dans la sienne et me dit :
- Tu ne t'en rends peut-être pas encore compte mais, si je suis là c'est pour une bonne raison. Je crois que tu as besoin de temps. Sache que je reviendrai quand tu seras prêt.
Puis il se leva et sorti de ma chambre après m'avoir fait un clin d'œil que je ne sus trop comment interpréter. Je restai sur mon lit à observer cette fichue porte qui s'était maintenant refermée sur lui et tentai de rassembler mes neurones éparpillés dans mon crâne.
Je me couchai sur mon lit en passant mes doigts sur mes lèvres. Ces lèvres qui avaient gouté aux siennes et qui semblaient avoir apprécié ce contact. J'avais apprécié ce contact mais j'avais maintenant le cœur lourd et des lèvres qui me picotaient.
A nouveau j'étais perdu et encore une fois, il s'était enfui.
Je décidai d'aller voir Erica qui était bien souvent de bons conseils, j'avais besoin de comprendre. Je la trouvai dans la cuisine occupée à préparer des muffins en sifflotant. La meute allait finir par prendre du poids si elle continuait à nous préparer des pâtisseries à tout moment mais elle adorait le faire alors je me tu à ce sujet. J'avais autre chose en tête.
- Erica, tu aurais une minute pour moi ?
La blonde me sourit et vint s'asseoir face à moi en goutant la pâte à muffins toute crue qui était dans le bol entre nous.
- Bien sûr. Tu veux qu'on parle de ce jeune homme à poil qui est venu te voir ? Qu'est-ce qu'il fichait là d'ailleurs ?
Je fronçai les sourcils, plus par habitude que par véritable agacement.
- Figure-toi que c'est le renard qui me suit depuis plusieurs semaines maintenant, sauf que maintenant il a retrouvé forme humaine...
Je dessinai du bout du doigt maladroitement dans la farine qui était sur le plan de travail lorsqu'elle m'obligea à la regarder d'un doigt sous mon menton.
- Derek ?
- Quoi ?
- T'as rien à me dire ?
- Je sais pas de quoi tu veux parler...
- Menteur, j'ai une ouïe lupine je te rappelle et les petits bruits que j'ai entendus ? Tu l'as embrassé c'est ça ?
J'étais obligé de le lui avouer, elle avait tout entendu.
- Peut-être bien que oui.
Je me reçu un coup de poing dans l'épaule de sa part puis elle sauta comme une folle dans la cuisine en rigolant. Puis elle s'accouda sur l'ilot et me fit face à nouveau.
- Et pourquoi il est parti du coup ? Tu l'as mordu ?
Je secouai la tête en soupirant. Pourquoi croyait-elle toujours que je mordais tout le monde ?
- Non, il a dit que je n'étais pas prêt et qu'il reviendrait quand je le serais, j'ai pas tout suivi. T'y comprends quelque chose toi ?
- Mon cher Derek, je crois que tu as peur et que tu n'oses pas laisser tes sentiments parler pour toi, tu devrais vraiment essayer, ça te décoincerait un peu !
Je lui grognai dessus, vexé.
- Je ne suis pas coincé. C'est juste que... Eh merde. T'as peut-être raison, je crois que j'ai peur mais je sais pas pourquoi.
Elle soupira longuement puis m'avoua qu'elle ne pouvait tout de même pas tout m'expliquer et que je n'avais qu'à écouter mon cœur. C'était peut-être facile pour elle mais pour moi, le seul fait de penser que j'avais un cœur et qu'on pouvait me le réduire en miette me fichait une trouille bleue.
Je lui chipai un muffin encore chaud puis sorti du manoir en ressassant les paroles d'Erica puis celle de Stiles sans vraiment savoir quoi faire de tous ces informations. Je marchai jusqu'au petit lac et allai lancer quelques galets pour faire des ricochets sur l'eau, histoire de me vider la tête.
Je fus rejoint par les garçons de la meute, évidemment Erica avait dû les envoyer. Elle ne pouvait pas me mettre plus mal à l'aise.
Boyd s'assit sur la plage et m'observa en silence puis Isaac fit de même ainsi que Scott. Ils restèrent étonnement silencieux quelques minutes puis, perdant patience, je leur demandai ce qui les amenait ici.
Alors qu'ils me dévisageaient tous, ce fut finalement Boyd qui prit la parole pour tous.
- On s'inquiète pour toi boss, t'as pas l'air serein et on t'entend grogner à tout moment depuis ce matin. Tu veux nous en parler ?
Sûrement pas !
- Non ! J'ai pas envie de faire la causette avec vous, vous n'avez rien de mieux à faire ?
Isaac soupira que je n'étais qu'un loup mal léché, Scott renchérit avec un ; tête de nœuds et Boyd, qui avait remarqué mon énervement, préféra se taire et me laisser tranquille.
Une fois seul je m'assis sur la plage de galets, ruminant encore les derniers évènements. Etais-je si aveugle pour ne pas comprendre ? Ou est-ce que j'essayais de me convaincre que ce que j'avais ressenti avec Stiles n'était pas réel ?
Pourtant cette vérité semblait s'affirmer de minute en minute et comme s'il avait lu dans mes pensées, je réalisai que Stiles était assis à côté de moi, sa main entrelaçant la mienne.
Mon regard passa de ses yeux ambrés à nos mains jointes, mon cœur frappant comme un tambour dans ma poitrine.
- Est-ce que ça te dérange si je te tiens la main ?
Sa voix était douce comme du miel et je me rendis compte qu'il avait un ton différent en étant humain. Il avait l'air plus fragile, moins sûr de lui et ça me touchait d'autant plus que son regard semblait terriblement triste tout à coup. Je réalisai aussi que son contact ne me dérangeait aucunement, au contraire, il m'apaisait.
- Non, bien sûr que non. Est-ce que tu vas bien Stiles ?
Le regard au loin il renifla puis tourna la tête vers moi, son visage aussi fermé qu'une huitre.
- Pas vraiment, ma mémoire m'est revenue et je me suis rappelé que j'étais orphelin. Mes parents sont morts dans un accident de voiture. Je ne sais pas où aller, je n'ai plus de chez moi Derek.
Ses yeux s'embuèrent puis ses larmes coulèrent comme un torrent sans vouloir s'arrêter. Je comprenais mieux que quiconque sa peine immense et doucement je le berçai contre moi pour l'alléger.
Il resta contre moi de longues minutes en silence puis ses membres se mirent à trembler et je réalisai qu'il ne portait toujours que mon boxer et rien de plus.
- Tu trembles de froid, viens on va rentrer.
Je me levai et l'aidai à se lever en l'attirant par la main puis nous marchâmes jusqu'au manoir, accompagnés par les sons de la forêt qui nous entourait.
Je ne sentais pas le besoin de parler, sa présence à mes côtés me suffisait pour l'instant.
J'entrai dans le manoir le premier, sa main dans la mienne et les regards interrogateurs de mes bêtas qui, par chance, se turent pour une fois. Nous montâmes dans ma chambre et je lui trouvai des vêtements chauds à se mettre sur le dos.
Une fois fait, je souris, fier du résultat.
- Je ressemble au chaperon rouge avec ce pull rouge à capuche trop grand. Mais je l'aime bien. Merci Derek.
Il avait un sourire craquant sur le visage, les mains dans les poches du pull, il tournait sur lui-même pour s'admirer dans le miroir de ma chambre. De mon côté c'était ma tête qui tournait et des papillons prenaient leur envol dans mon estomac.
- Il te va très bien. Tu peux le garder, je te le donne.
Puis en voyant son sourire s'effacer soudainement, j'ajoutais sans que mon cœur n'ait eu le temps de contacter mes neurones, qu'il pouvait rester habiter ici. Il n'avait nulle part où aller, je ne pouvais pas le laisser dans la nature sans défense.
- T'es sérieux ? Je veux pas t'embêter ou embêter ceux de ta meute. Il marqua une pause puis ajouta en riant : Merde, je suis le chaperon rouge chez les grands méchant loups !
Il éclata de rire en se laissant tomber par terre, le dos contre mon lit. Il soupira puis tapota de la main la place à côté de lui en m'observant m'y assoir.
- Tu te sens mieux Stiles ?
- Ouais, non seulement tu m'as libéré du sort de cette affreuse sorcière mais en plus tu m'offres un toit, je sais pas comment te remercier. Merci Derek.
Je l'observai en souriant.
- Tu viens de le faire je crois.
- Ah ouais ? T'es sûr ? Je peux te remercier encore une fois ?
Je levai les sourcils d'incompréhension puis sans prévenir, il m'embrassa en s'accrochant à mon t-shirt comme à une bouée de sauvetage. Je senti mes joues chauffer puis mes mains glisser dans son dos sans que j'en soit vraiment conscient. Quand il lâcha mon t-shirt quelques secondes plus tard, il arborait un sourire vainqueur.
- Alors, toujours pas convaincu par ton vœu ?
Pour toute réponse je lui souris puis réalisai quelque chose.
J'avais soudain la boule au ventre en pensant à ses paroles.
- Dis-moi qui t'a fait ça, je veux savoir qui t'a jeté ce sort.
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Alors qu'en pensez vous ? Stiles a-t-il déjà gagné le cœur de Derek ?
Oui c'est très cucul la praline saupoudré de poussière de fleur bleue mais j'en avais envie, voilà tout...
A tout bientôt pour la suite, des bisous(づ ̄3 ̄)づ╭❤~
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