Fin décembre 2015

Depuis ce mardi-là, les examens médicaux se sont enchaînés sans relâche : de nouvelles radiographies, des échographies et des scanners ont été réalisés. Mon corps était devenu un véritable site archéologique. J'avais l'impression d'être examinée dans les moindres détails, passée au peigne fin, et ce n'était pas une expérience très plaisante. Je n'eus aucun répit, même si c'étaient les fêtes de fin d'année, les hôpitaux, eux, ne dorment jamais ! Ma liste de rendez-vous était longue, j'en avais jusqu'au 11 janvier et j'étais bien loin de m'imaginer que ce n'était que le début d'une très longue série...

Je continuais tant bien que mal à vivre avec cette ennemie qui avait élu domicile dans mon bras. Malgré tout, j'ai passé d'excellentes fêtes, entourée d'une famille aimante et solidaire, partageant la joie et de délicieux repas. Ah, les fêtes, toujours la meilleure période de l'année ! Rien de mieux que de partager de bons repas avec les gens que tu aimes ! Noël fut le jour qui m'a le plus marqué cette année-là. En début de journée, même si la douleur était présente, elle restait supportable. Comme vous pouvez vous en douter, à la tombée de la nuit, la douleur s'est intensifiée... Pourquoi toujours la nuit ? Cette question me trottait dans la tête depuis un certain temps... Pourquoi quadruplait-elle lorsque le ciel s'obscurcissait et que la lune prenait place ? Je n'arrivais pas à comprendre, mais j'espérais un jour trouver la réponse à cette question.

Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point il a été difficile pour moi de feindre que je passais une bonne soirée... Ce n'était pas à cause de l'ambiance, non, c'était simplement cette intruse qui me suivait depuis quatre mois à présent, m'empêchant de profiter pleinement des bons moments. J'ai eu mal... très mal, mais au final, les médicaments ont pu faire un peu effet et j'ai malgré tout passé un excellent Noël. La semaine qui suivit fut une série d'aller-retours entre la maison et l'hôpital.

Le jour du Nouvel An est arrivé rapidement. J'étais assez fatiguée après ces mois où j'avais très peu dormi. Je n'étais même pas sûre de pouvoir rester éveillée jusqu'à minuit, tant mon corps manquait d'énergie. Luttant contre le sommeil, j'ai finalement pu manger les douze raisins de minuit. Des raisins ? Oui, ça existe, et c'est simplement une coutume typique d'Espagne. Le défi consiste à manger douze raisins en douze secondes ! Selon la superstition, manger 12 raisins à minuit, un pour chaque coup de cloche, apporterait la chance et la prospérité pour les 12 mois à venir. Chaque raisin représente un mois de l'année, et en mangeant un raisin à chaque coup de cloche, on fait un vœu pour l'année à venir. Mes vœux pour l'année 2016 étaient plutôt évidents ! Je suis certaine que vous les avez déjà devinés. J'ai souhaité qu'ils trouvent un traitement, un moyen pour apaiser cette souffrance qui m'épuisait et qui me faisait sombrer dans la folie. Je ne le savais pas encore à ce moment-là, mais j'aurais peut-être dû souhaiter que ce ne soit rien de bien trop grave...