I

Chapitre I: Ce qui est beau devient vite triste.

Chaque matin, je me réveille avec cette boule au ventre d'une nuit atroce où cauchemars et souvenirs se mélangent. J'ai toujours cette image en tête :

* Une famille installée confortablement dans sa voiture, le père roule, la soeur cadette dort entre son frère et sa soeur ainés qui eux regardent la route. Le père s'arrête à un feu rouge. De nouvea...u passé au vert, il redémarre mais ne remarque pas qu'un chauffeur de camion ivre se dirige droit vers eux. Il leur rentre dedans et la voiture se retourne de toutes ses forces. Plus personne ne bouge, tout le monde a les yeux fermés. Il n'y a plus aucun bruit, seuls les sons de la sirène d'une ambulance comble la ville. Une jeune fille de 10 ans fut la seule survivante. Il ne restait plus rien de cette joyeuse et heureuse famille, seule une petite fille détruite et anéantie par la mort de sa famille.*

Je me lève de mon lit et comme chaque matin, m'observe devant le grand miroir qui se trouve dans la salle de bain. Je ne vois que Heather, une fille banal, triste, malheureuse. Dans ce type de situation, l'adolescente à 2 choix: soit devenir vulgaire, égoïste, prétentieuse, ... Soit se refermer sur elle-même et n'adresser un mot à personne.
Depuis la mort de mes parents, seule la photographie m'aide à me sentir mieux et à me donner un espoir de vivre encore sur ce monde triste et cruel.
La plupart de mon temps, je le passe dehors, à photographier ce qui m'inspire. Je travaille pour un magazine qui publie certaines de mes photos qu'il qualifie comme " profondes" et "réfléchies". C'est par hasard qu'ils sont tombés un jour sur moi. Le jour du 13 novembre 2013, j'étais partie prendre des photos dans un parc. En route, je me suis arrêtée dans un café pour boire un verre et regarder les clichés que j'avais pris. Assis à une table, un homme vint s'asseoir en face de moi, me prit mon appareil photo des mains et regarda les images. Il me dit que c'était un travail remarquable, que j'avais beaucoup de talent pour une fille aussi jeune que moi. Il me proposa un poste dans son magazine. Au début, j'étais hésitante mais je me suis laissée prendre au jeu et puis, mes photos seraient publiées dans un grand magazine de grandes renommées, tout de même ! C'est ainsi, que j'occupais de plus en plus mes journées. Je me perdais dans les rues de Londres, à flâner, observer mais aussi déchiffrer les personnes que je rencontrais sur mon chemin.
Un jour alors que j'allais au studio pour donner comme chaque semaine mes photos, mon patron me demanda si je voulais évoluer dans ma carrière. Il voulait que je prenne des photos de personne connues, que je photographierais en studio. Cette idée ne m'enchantait pas vraiment mais il me donna une semaine pour y réfléchir me donnant pour argument que mon salaire allait être augmenté.

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