Une fois que je me sens à peu près mieux, je ferme la fenêtre et je me dirige dans la cuisine pour poser mon verre.

Je suis tentée de me faire à manger mais je réalise que je suis encore un peu sensible, ça serait bête de ruiner tous les efforts que je viens de faire pour calmer mon estomac.

Je décide alors d'attendre un peu, au moins le temps que Samuel se lève.

Je me ressers un verre d'eau, que je bois en quelques secondes seulement, et je retourne dans la chambre.

J'ouvre doucement la porte pour éviter de faire trop de bruits et je souris légèrement quand je vois Samuel dormir encore à point fermé.

Mais je finis par vite sentir mon cœur se serrer quand je repense à la soirée d'hier. J'ai été tellement idiote et je sais que je l'ai blessé, même si maintenant tout semble aller mieux, je ne peux pas m'empêcher de toujours ressentir cette petite pointe de culpabilité.

Je me revois encore avec Vincent, qui pose ses mains sur mon corps, qui tente de m'embrasser, enfin, je repense tout simplement aux évènements de la veille et je ressentirai presque du dégoût envers moi-même.

Je reprends rapidement mes esprits quand je vois Samuel bouger et changer de position et je me dirige alors discrètement dans la salle de bain pour prendre une rapide douche.

Je me déshabille et je saute dans la douche avant d'allumer l'eau presque brulante.

Un léger brouillard apparait dans toute la petite pièce et je ferme doucement les yeux au fur et à mesure que je sens mes muscles se détendre.

Cette fois-ci, je repense plutôt au reste de la nuit que j'ai passé avec Samuel et j'ai l'impression que mon cœur va littéralement sortir de ma poitrine.

Bon, j'ai eu un peu mal, certes, mais j'en garde un très bon souvenir.

Je souris doucement en y repensant et je finis de me laver.

J'enroule ensuite une serviette autour de mon corps et je continue de me préparer en me brossant les cheveux et en me lavant les dents.

Je sors ensuite doucement dans la chambre pour aller me chercher des habits de rechange tout en faisant attention à ne pas faire de bruit.

« Qu'est-ce que tu cherches ? » J'entends derrière moi et je sursaute légèrement.

« Tu es réveillé ? » Je me retourne et je vois Samuel toujours allongé mais les yeux grands ouverts.

« La salle de bain n'est pas bien loin. » Il sourit doucement.

« Je suis désolée, je ne voulais vraiment pas te réveiller. » Je mords légèrement ma lèvre.

« Ne t'inquiète pas, il commence à être tard, il fallait bien que je finisse par ouvrir les yeux. » Il se redresse.

« Oui mais tu as surement besoin de sommeil. »

« Je dormirai ce soir, si j'y arrive. »

Je lui fais un petit sourire et je saisis quelques affaires avant de repartir me changer dans la salle de bain.

« Mél, tout va bien ? » Samuel me demande lorsque je refais mon apparition.

« Oui pourquoi ? » Je m'assois au bout du lit, en face de lui.

« Je ne sais pas... Tu sembles un peu bizarre. » Il plisse les yeux.

« Oh. » Je joue avec un bout de couette. « Non tout va bien. »

Il me regarde longuement et je soupire.

« Bon, je suis juste un peu contrariée. » J'avoue sans pour autant le regarder.

« Par rapport à ? »

« Par rapport à hier. » Je réponds.

« Mél. » Il me dit doucement avant de légèrement se pencher pour me prendre dans ses bras.

Je pose alors ma tête contre son épaule et je sens mon corps se détendre. 

Nous finissons par nous allonger et Samuel dépose un baiser sur ma joue avant de me caresser doucement le dos.

« Je me sens tellement bête. Je me demande même comment tu as pu passer au-dessus de ça, parce que si ça avait été l'inverse, je t'aurais fait une sacrée crise. » J'ajoute.

« Je n'ai pas été très tendre avec toi au début. » Il se racle la gorge. « Je t'ai balancé quelques conneries aussi. »

« Tu étais énervé et tu avais besoin de tout lâcher, ça peut se comprendre. »

« Mél, arrête de penser à ça. » Il soupire tout en continuant de balader ses doigts contre mon corps. « On s'est expliqué, point final. On ne va pas en parler toute la journée. »

« Tu as raison mais c'est juste qu'en y repensant, j'ai honte. » Je ferme un court instant les yeux.

« Des dérapages sous l'effet de l'alcool, ça peut arriver à tout le monde. » Il essaye de me rassurer. « Et le principal c'est qu'il ne se soit rien passé avec Vincent, parce que si ça avait été le cas, tu ne serais probablement pas là à l'heure actuelle. »

« Je sais. » Je dis doucement.

Je dépose un baiser dans le creux de son cou et il me serre un peu plus contre lui.

« Tu te sens mieux sinon ? » Il demande.

« Oui, je n'ai plus vraiment mal au ventre. »

« Je t'avais dit que ça passerait. »

« Oui mais sur le coup, je te jure, j'ai cru que mon estomac allait faire n'importe quoi. »

Samuel lâche un rire.

« C'était horrible. » J'ajoute.

« Tu as bu combien de verre au juste ? » Je sens qu'il se moque de moi.

« Je n'en sais rien, je ne m'en rappelle plus. »

« Ah. C'est mauvais signe. »

« Je les ai enchainés et j'ai fait des mélanges mais surtout, l'alcool n'était pas très bon. »

« Il était dégueulasse. »

Je ris doucement et Samuel se décale légèrement pour me regarder. Il place une de ses mains sur mon visage et je ferme les yeux pour ressentir un peu mieux ses caresses.

« Mél ? » Il demande presque en chuchotant.

« Hum. » Je garde les yeux fermés.

« Par rapport à cette nuit ? » Il s'éclaircit la voix.

« Oui ? » Je ré-ouvre les yeux.

« Qu'est-ce que tu en penses ? » Il bouge légèrement. « Enfin, je veux dire, est-ce que tu as, je ne sais pas... Des regrets, des... Enfin je ne sais pas. » Il secoue doucement la tête.

Je souris et je sens mon cœur se gonfler dans ma poitrine. Je passe alors à mon tour une main sur sa joue tout en le regardant.

« Je n'ai aucun regret. » Je souris. « C'était ce que je voulais d'ailleurs. » Je poursuis. « Tu as été parfait Samuel. »

Il n'en faut pas plus pour qu'il s'approche de moi et pose ses lèvres sur les miennes.

Je souris et j'enroule mon bras autour de son cou.

« Et par rapport à ce qu'on s'est dit ? » Il ajoute tout en continuant à me serrer contre lui.

« À quel propos ? »

« Sur notre week-end, à Londres. »

« Pour ta famille ? »

« Oui. »

Je me place face à lui pour pouvoir le regarder.

« Ça me fait vraiment plaisir de rencontrer tes grands-parents Samuel. » Je souris. « Tu sais, ce n'est pas parce que j'ai un peu bu hier que tout ce que j'ai pu te dire ne comptait pas. »

« Je sais. »

« Tu ne pensais tout de même pas que j'allais me réveiller ce matin en regrettant tout ce qui a pu se passer et tout ce que j'ai dit ? » Je souris amusée.

« Non non, mais on ne sait jamais. »

« Ne t'inquiète pas. » Je lâche un petit rire. « J'étais bien consciente de tout ce que j'ai dit ou fait. » Je dépose un baiser sur sa joue.

« Donc je peux les appeler pour les prévenir ? »

« Oui bien sûr. »

J'ai l'impression qu'il semble soulagé par ce que je suis en train de lui dire, il a certainement dû penser que je disais ça dans le vent, sans vraiment être sérieuse.

Alors que si, je suis sincèrement contente de rencontrer une partie de sa famille même si je n'ose pas encore aborder le sujet de son père.

Il n'en parle pratiquement jamais et ce n'est certainement pas moi qui lancerai ce sujet.

« Je vais prendre une douche. » Il pose ses lèvres contre mon épaule avant de se lever difficilement pour se diriger vers la salle de bain.

Lorsqu'il ferme la porte, je saisis mon téléphone pour voir si des personnes ont essayé de me contacter dans la nuit.

Je l'allume et j'attends quelques secondes que les différentes notifications s'affichent.

Le premier prénom qui s'affiche et qui me donne instantanément le tournis, c'est celui de Vincent.

Il a essayé de me joindre à plusieurs reprises hier, lorsque j'attendais devant l'appartement de Samuel, mais il m'a également envoyé un message dans la nuit me demandant de le rappeler.

Je remarque ensuite d'autres notifications provenant de ma mère et mon frère. La première me sermonne parce que je n'ai pas prévenu que je ne dormais pas à la maison et le second se déchaine me rappelant à quel point je peux être stupide, immature, irréfléchie, stupide (encore), que je ne méritai pas Samuel et qu'il fallait que je grandisse.

Mon frère dans toute sa splendeur.

Rien de bien surprenant.

Je vois d'autres notifications apparaitre mais je les ignore pour retourner sur le message de Vincent.

Je le regarde longuement, hésitant sérieusement à l'appeler.

Je jette un coup d'œil à la porte de salle de bain et j'entends encore l'eau couler.

Je lâche un long soupire et je décide finalement de me lever, téléphone en main, pour aller dans le salon.

Je ferme la porte de la chambre derrière moi et je me dirige vers une fenêtre.

Je retourne sur la fiche contact de Vincent et après une petite minute de réflexion, j'appuie d'une main tremblante sur l'icône me permettant d'appeler.

Je place mon téléphone près de mon oreille et je me tourne une dernière fois vers la chambre pour m'assurer que Samuel n'est pas derrière.

La première tonalité me fait légèrement sursauter et je me retourne vers la fenêtre en croisant un bras.

Je respire bruyamment, et prie pour qu'il ne réponde pas ou qu'il dorme encore mais ce n'est pas le cas. J'entends sa voix au bout de quelques secondes.

« Allô ? Mél ? » Il commence.

« Oui, c'est moi. » Ma voix vacille.

Je ne suis clairement pas à l'aise et j'ai une envie soudaine de raccrocher.

« Tu voulais me parler ? » J'ajoute directement.

« Oui, j'ai essayé de te joindre à plusieurs reprises mais tu n'as pas répondu. Je me suis inquiété. »

« J'étais avec Samuel. » Je me racle la gorge.

« Oh. » Il semble surpris.

« Je suis toujours chez lui d'ailleurs. »

« Ah. D'accord. Il est à côté de toi ? »

« Non non. »

« Je vois. »

« Donc ? » Je demande. « Qu'est-ce que tu voulais me dire ? »

« Je voulais qu'on parle de ce qu'il s'est passé hier. »

« Il n'y a rien à dire. » Je lâche un peu plus sèchement que je ne le voudrai.

« Tu as quelques minutes à m'accorder autour d'un café ? Aujourd'hui ? » Il ignore ma dernière remarque.

« Non Vincent, il est hors de question que j'aille boire un café avec toi. »

Je n'aime pas le café en plus.

« Je pense que ça serait plus simple pour parler. »

« Mais il n'y a rien à dire. » Je m'exclame.

« Alors pourquoi tu m'as appelé ? » Il lance et je me fige.

« Et bien... » Je cherche mes mots. « Et bien parce que tu m'as appelé dans la soirée et dans la nuit et je voulais simplement savoir ce que tu souhaitais me dire. »

Il y a un petit silence et j'attends qu'il me parle.

« Est-ce que tu regrettes ce qu'il s'est passé hier ? » Il demande plus calmement.

« Oui. » Je réponds sans hésiter. « Oui je regrette profondément ce qu'il s'est passé. »

« D'accord. » Je n'arriverai pas à dire le ton qu'il emploi. « C'était ce que je voulais savoir. »

« Et bien maintenant tu le sais. Je n'étais pas consciente de mes faits et gestes, je n'ai pas réfléchi et je pense que toi non plus. »

« Justement, je ne regrette pas d'avoir essayé quelque chose avec toi. » Il répond et j'ai un mouvement de surprise.

« Tu es sérieux ? »

« Oui très. »

J'ouvre la bouche mais aucun son ne sort tellement ses propos sont incohérents.

« Écoute Vincent. » Je commence calmement. « Je suis désolée, mais je ne pense pas que tu sois vraiment sérieux. Ce qu'il s'est passé hier, n'aurait jamais dû avoir lieu, même si on ne s'est pas embrassé. J'ai été attiré par toi à un moment donné, c'est vrai, mais maintenant s'est terminé. Je ne ressens plus rien et depuis un longtemps. Je suis heureuse avec Samuel et on sait très bien, tous les deux, que tu voulais seulement m'avoir pour une nuit. »

« Ah d'accord. Et bien, pas de problème. » Il répond simplement et je comprends qu'il est vexé mais ça m'est égal. Je ne porte pas ce garçon dans mon cœur et il n'a pas eu l'air de vraiment s'en être voulu lorsqu'il m'a lâchement posé un lapin.

« Alors c'est parfait s'il n'y a pas de problème. »

« Mais je campe sur mes positions. »

« Quelles positions ? » Je sens que je commence à être agacée.

« Si tu ne ressentais vraiment rien pour moi, tu n'aurais jamais agi comme tu l'as fait, hier. »

« Vincent, je ne sais pas si tu dis ça parce que tu es encore sous les effets de l'alcool, mais c'est n'importe quoi. Je ne sais pas ce que tu cherches tout un coup mais ça commence à m'agacer. »

« Si ça t'agace, c'est que je dis vrai. »

Je serre ma mâchoire me retenant de lui sortir des atrocités.

« Tu es insupportable. » Je me contente de dire. « Je suis fatiguée et je n'ai pas envie d'argumenter avec toi, penses ce qui te fais plaisir, interprète ce que tu as envie d'interpréter mais je ne rentrerai pas dans ton jeu. »

« Mélissa. » Il commence à dire mais je roule des yeux avant de raccrocher. « Quel con. » J'ajoute une fois que mon téléphone se verrouille.

« C'était qui ? » J'entends directement derrière moi.

Je me retourne rapidement et je découvre Samuel assit sur le canapé en train de boire un jus de fruits.

« Oh, je ne t'ai même pas entendu. » Je me radoucis.

« C'était qui ? » Il répète en ignorant ce que je viens de dire.

« Tu sais très bien qui c'était. Tu dois être là depuis un moment. »

« Cinq minutes. »

« Alors tu sais qui j'appelais. »

« C'était Vincent ? » Il demande de manière neutre et je ne sais pas sur quel pied danser.

« Oui, c'était lui. » Je réponds après une petite seconde de silence.

« Qui a appelé qui en premier ? » Il croque ensuite dans un bout de gâteau.

Je n'arriverai pas du tout à identifier son état d'esprit. Il ne semble pas agacé mais il semble, cependant, légèrement tendu.

« Hum... Ça dépend. » Je me racle la gorge et il fronce les sourcils en hochant la tête. « Il m'a appelé plusieurs fois hier et dans la nuit mais, c'est moi qui l'ai appelé pour cette fois. »

« Pourquoi ? » Il continu de manger et je dois avouer que je suis légèrement perturbée.

« Pour savoir ce qu'il voulait. »

« Et il voulait quoi ? »

« Écoute Samuel, si tu es là depuis cinq minutes, tu as dû entendre que je n'étais pas enchantée à l'idée de l'avoir au téléphone. » Je soupire.

« Je sais. » Il boit une seconde gorgée. « Je suis simplement curieux. » Il pose son verre à côté de son assiette.

« Il voulait savoir si je regrettai ce qu'il c'était passé hier. »

« Hum... » Il hoche la tête. « Et tu as répondu ? »

« Que oui. » Je réponds immédiatement. « Mais ça aussi tu l'as entendu. »

« Je vois. »

« Qu'est-ce qu'il y a Samuel, j'ai l'impression que tu m'en veux de quelque chose. »

« Non pas du tout. » Il hausse les épaules en saisissant sa bouteille de jus. « Tu en veux ? » Il me la montre du regard.

« Je veux bien oui, s'il te plait. »

Il se lève pour aller chercher un verre et revient en me le tendant.

« Merci. » Je le bois presque cul sec.

Je suis littéralement assoiffée.

« Tu as faim ? »

« Pas tellement, enfin pas pour l'instant. »

« Tu sais que tu peux te servir. »

« Merci. » J'esquisse un sourire.

Je pose mon téléphone sur la petite table basse et je reste debout devant Samuel.

« Tu m'en veux alors ? »

« Non pas du tout. » Il insiste. « C'est juste que je ne comprends pas pourquoi tu as ressenti le besoin d'appeler ce type. »

« J'étais intriguée, je voulais savoir ce qu'il souhaitait me dire. »

« Et ça t'a apporté quoi ? »

« Rien. »

« Alors pourquoi tu l'as fait ? »

« Bon, écoute, il serait bien venu me voir à un moment donné. Je te rappelle que nous avons quelques cours en commun. »

« Hum... » Il ne semble pas convaincu.

« Et puis, ce n'est pas comme si je lui avais dit que j'étais attirée par lui ou je ne sais quoi, je l'ai plutôt renvoyé dans ses buts. »

« C'est vrai. » Il admet.

« Donc peux-tu arrêter de me regarder comme si j'avais fait quelque chose de terrible ? »

Il croque une nouvelle fois dans son gâteau et finit, enfin, par me lâcher un tout petit sourire.

« De toute manière, je ne vais tarder. » J'ajoute. 

« Quoi ? » Il s'exclame la bouche pleine et je ne peux pas m'empêcher de légèrement rigoler.

« Samuel. » Je ris. « Il va bien falloir, à un moment donné, que je rentre chez moi. »

« Oui, oui c'est vrai. »

« Surtout que la nuit va presque tomber. »

« Tu veux que je te raccompagne ? » Il s'approche de moi.

« C'est gentil. » Je souris. « Mais ne t'inquiète pas, ça devrait aller. »

Je l'embrasse rapidement sur les lèvres et je me tourne pour aller dans sa chambre.

Normalement mes affaires que j'avais lavé et mit à sécher doivent être prête, enfin du moins je l'espère, je n'ai pas forcément envie de rentrer chez moi dans la nuit glaciale avec des affaires mouillées.

Je rentre dans la salle de bain et je touche à plusieurs reprises mon jean et mon top qui me semble plutôt sec.

J'hoche la tête en réfléchissant puis je finis par me changer.

Je ressors de la salle de bain ainsi que de la chambre et j'aperçois Samuel assis sur le canapé sur son téléphone.

« Tu as des nouvelles des filles d'ailleurs ? » Il se tourne vers moi.

« Non. » J'hausse les épaules. « J'ai cru voir que Chloé m'avait envoyé un message pour savoir comment tu m'avais accueilli. »

« Ah, elle est venue avec toi ? »

« Oui, elle ne voulait pas me laisser seule. »

« C'est très gentil de sa part, parce qu'avec ton comportement d'hier, pas grand-monde aurait accepté de faire ça. » Il lâche un rire mais je reste sérieuse.

« Samuel. » Je le fixe.

« Quoi ? » Il s'amuse mais je ne réponds rien.

Il se lève tout en s'approchant de moi, toujours avec son air moqueur.

« Oh aller, Mél, détends-moi un peu. » Il me secoue doucement. « Il vaut mieux que je m'en amuse maintenant non ? »

« Hum... Oui. » Je grimace.

Il continu de rigoler avant de me prendre dans ses bras. Au début, je reste figée puis je finis par enroulée mes bras autour de lui.

« Plus sérieusement, tu n'as aucune nouvelle de Joséphine et Sophia ? »

« Je n'en sais rien, je n'ai pas regardé à vrai dire, et je m'en fiche, Sophia a vraiment été dure dans ses propos. »

« Je suis sûr que ça a dû lui passer. »

« Elle m'a traité de conne. »

Je le vois rouler des yeux.

« Elle ne le pensait pas. »

« Qu'est-ce que tu en sais ? »

« Mais parce que personne n'a vraiment pensé ce que nous avons dit sur toi, on était juste un peu colère sur le coup mais maintenant c'est terminé. »

« J'ai vraiment l'impression d'avoir été une bête noire pendant tout ce temps. »

« Non pas du tout Mél. Et puis, arrêtons d'en parler d'accord ? Tout va pour le mieux entre nous alors ça serait dommage que ça se détériore avec tes amies. »

Je détourne le regard en soupirant.

« Tu devrais faire la même chose avec Sacha. » J'ajoute.

Il a un mouvement de surprise.

« Mél... On n'est pas sur le même niveau, là. » Il lâche un rire nerveux. « Et puis, on se reparle. »

« Hum... » Je suis loin d'être convaincue.

« Si, on se reparle. » Il m'assure. « Pas comme avant, mais c'est déjà ça. »

« Oui et bien maintenant que, comme tu dis, tout va pour le mieux entre nous, tu n'as plus aucune raison de lui en vouloir. Voilà, tout est bien qui finit bien. » Je me décale pour aller saisir mon manteau et mon sac.

Je l'entends soupirer.

« On en parlera plus tard d'accord ? » Il se passe une main sur le visage. « Je suis fatigué. » Oui, bon, il est fatigué que quand ça l'arrange mais ça, je me retiens de lui dire.

Je saisis mon téléphone que je place dans mon sac.

« Si tu veux. » J'hausse les épaules avant de retourner vers lui.

Je regarde autour de moi pour vérifier que je n'ai rien oublié et je me tourne vers Samuel.

« Bon et bien je vais y aller. »

Il laisse doucement glisser ses mains sur mes bras et même si je n'ai pas envie de partir, il faut bien que je finisse par rentrer chez moi.

« Fais attention sur la route et dis-moi quand tu es bien chez toi. »

« Oui ne t'inquiète pas. »

Il m'embrasse doucement et il m'accompagne jusqu'à sa porte d'entrée.

Je l'embrasse encore une fois en souriant et je sors de son appartement.

Je décide d'emprunter les escaliers et une fois dehors, je me dirige vers la station de métro la plus proche.

« C'est moi. » Je dis une fois que je rentre chez moi, liquéfiée par le froid.

J'enlève mes chaussures et mon manteau et je pose mon sac sur la première marche de l'escalier.

« Il y a quelqu'un ? » Je demande tout en m'avançant dans l'entrée.

« Je suis là. » J'entends mon père depuis le salon.

« Ah papa. » Je souris en le voyant sur le canapé devant la télé. « Comment vas-tu ? »

« C'est moi qui devrais te poser la question. » Il se tourne vers moi sévèrement.

« Pourquoi ? » Je suis surprise par cet accueil.

« Tu as décuvé ? » Il me lance et je comprends rapidement où il veut en venir.

Théo a tout raconté, je le sais et ça m'agace profondément.

Il ne peut pas garder des choses pour lui un peu ? À ce que je sache, je n'ai jamais rien dit sur Lou et lui alors pourquoi se sent-il obligé de faire l'inverse avec moi.

« Oui. » Je réponds doucement après m'être éclaircis la voix.

« Tu as dormi où ? Chez ce type que tu as embrassé ? »

« Je ne l'ai pas embrassé. » Je rectifie.

« Tu as dormi chez lui ? »

« Non. » Je réponds sans une seconde d'hésitation.

« Tu as dormi où ? »

« Ça ne te regarde pas. » Je me tends.

Il me fixe et se redresse.

« Je ne suis pas obligée de tout te dire papa. »

« Oui enfin quand tu passes plus de vingt-quatre en dehors de la maison, sans prévenir, ça serait sympa que tu nous rassures un peu. »

« Écoute, je ne suis plus un bébé, tu te doutes bien que je n'ai pas dormi n'importe où. »

Je le vois ensuite compter sur ses doigts tout en murmurant et je roule des yeux.

« Hum... D'après mes calculs et déductions, tu as dormi chez Samuel. »

J'avale difficilement ma salive et je me ressaisis.

« Oui, effectivement, j'ai dormi chez lui mais ça devrait te rassurer étant donné que c'est mon copain. »

Il se renfonce dans le canapé sans me lâcher du regard.

« C'est vrai. » Il admet. « Je voulais juste m'assurer que tu n'aies pas dormi chez un inconnu. »

Je sens mes épaules s'abaisser et je lâche un tout petit soupir de soulagement.

« Bon, tu as passé une bonne soirée quand même ? » Il demande. 

« Non et oui. »

« Théo nous a raconté de toute manière. »

« Je sais mais il ne sait pas tout. »

« Tu t'es réconciliée avec Samuel ? »

« Oui. »

« Alors c'est le principal. Même si je ne le porte pas dans mon cœur, je le préfère à ce pauvre lâche de Vincent. »

J'esquisse un sourire.

« Et puis, il ne méritait pas forcément de te regarder embrasser un autre garçon. »

« Je ne l'ai pas embrassé. » Je m'exclame.

« Non mais tu fais ce que tu veux Mélissa, après tout tu as raison, c'est ta vie. »

Je sais qu'il me taquine mais ça ne me fait franchement pas rire.

« Mélissa. » Je vois ma mère arriver. « Enfin tu es là, tu aurais pu nous prévenir. »

« Je sais, je suis désolée. »

Elle m'embrasse sur le front et vient s'installer aux côtés de mon père.

« Bon tu as passé une bonne soirée sinon ? »

« Après avoir papillonnée avec plusieurs garçons, elle peut. » Mon père se moque et je le foudroie du regard.

« Papa. » Je m'exclame en serrant les poings.

« Oh mais Mélissa, aie un peu de second-degré, je t'en supplie. »

« Non, je n'en ai pas. »

« Oui et bien apprends à en avoir parce que sinon tu dois être sacrément ennuyante. »

Mais qu'est-ce qu'il m'agace.

« Chéri, arrête. » Ma mère pose doucement sa main sur son torse. « Alors Mél, ta soirée ? »

« Tu sais déjà tout, Théo vous a tout raconté. »

« Oui c'est vrai mais on ne s'est pas comment ça s'est terminé. »

Mes parents sont de véritables commères. 

« Plutôt bien, Samuel a décidé de passer l'éponge. » Je m'installe sur le fauteuil en face d'eux.

« Ça c'est une bonne chose. »

« Oui et puis je n'ai embrassé personne. » Je fixe mon père. « Donc je n'ai pas fauté. » J'insiste sans le lâcher du regard.

« Je suis contente, ça m'aurait embêté que vous vous disputiez. Surtout le jour de ton entretien de bourse. »

Et en une fraction de seconde, je me décompose.

« Hum... Oui. » Je sens mon rythme cardiaque accélérer.

« Qu'est-ce qu'il se passe Mél ? » Ma mère se redresse.

« Rien, tout va bien. » Je fais tout mon possible pour ne rien laisser paraitre.

« Ça s'est mal passé ? » Mon père reprend son sérieux.

Je vais pour répondre mais les mots se bloquent dans ma gorge.

« Mél ? » Ma mère plisse les yeux.

« Je... » Je commence et je ferme un court instant les yeux. « Je n'ai pas été prise. » Je finis par lâcher et étonnement ça fait un bien fou.

Mes parents se fixent avant de se jeter un regard.

« Quoi ? » Ma mère demande doucement.

« Je n'ai pas été prise. » Je répète. « J'ai été disqualifiée. »

« Comment ça ? Ils te l'ont annoncé de vive-voix ? » Mon père demande

« Oui. » J'hoche la tête. « Ils ont dit que les seules chances pour que j'y aille serait que des places se libèrent ou qu'ils en ajoutent. »

« Ils ont peut-être dit ça pour brouiller les pistes. » Elle essaye de me rassurer.

« Non maman, ils ne disent jamais ça à moins que tu ne correspondes vraiment pas à ce qu'ils recherchent, ce qui est mon cas. » Je joue avec mes doigts.

« Ils ne doivent pas te l'annoncer par mail ? » Mon père ne semble toujours pas comprendre.

« Non papa, je ne suis pas folle, j'ai bien entendu ce qu'ils m'ont dit. Je ne vais espérer des jours entiers alors que je connais la réponse. » Je m'agace légèrement.

« Oh ma chérie. » Ma mère finit par se lever pour me prendre dans ses bras. « Je suis sûre qu'il y a un moyen pour que tu ailles quand même. »

« C'est le destin maman, c'est que je n'étais pas faite pour y aller. J'ai tout donné et ce n'était pas suffisamment. Ce n'est pas grave, c'est le jeu. »

« On est si fiers de toi. » Mon père s'approche à son tour et je les serre contre moi.

« Et je trouve que tu réagis bien. » Ma mère ajoute.

« Non mais ça s'est parce que j'ai avalé la pilule, je n'ai pas vraiment réagi comme ça au début. »

« Pourquoi tu ne nous as rien dit quand tu nous as appelé ? »

« Parce que je n'en avais pas envie, je voulais garder ça pour moi. Je ne voulais tout simplement pas l'avouer. »

Mes parents ne répondent pas mais ne me lâchent pas pour autant.

« Je sais que tu vas finir par y arriver. » Ma mère lâche avant de m'embrasser sur le front. « Si ce n'est pas maintenant, ça sera plus tard. »

« On verra. » J'ose les épaules en me décalant légèrement.

« Tu as envie de manger quelque chose en particulier, ce soir, pour te réconforter ? »

« Non ça ira. » Je souris.

« Tu es sûre ? » Mon père insiste.

« Oui certaine. »

Mes parents me regardent et je flanche.

« Bon d'accord. » Je lâche. « Des lasagnes avec plein de fromage me feraient plaisir. »

« On te fait ça. » Mon père me fait un clin d'œil.

« Va te détendre pendant ce temps-là. »

Je me retiens de leur dire que Samuel a passé une bonne partie de la nuit à me détendre.

« Merci. »

Je dépose un baiser sur chacune de leur joue et ils se dirigent vers la cuisine pendant que je monte dans ma chambre. 

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Hey ! 

J'espère que vous allez bien ! :) 

J'ai essayé de poster plus rapidement ! 

Le prochain chapitre arrivera dans quelques jours d'ailleurs, j'essaye de toujours avoir au moins un chapitre d'avance. 

J'ai hâte que vous découvriez la suite et fin de cette histoire ! 

Je vous embrasse !