Chapitre 45
Point de vue de Samuel :
Je monte dans ma voiture et je reste assis en face de mon volant à réfléchir sur ce que je suis en train de faire.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée, parce que les conseils de Sacha ne sont jamais les meilleurs, mais je dois avouer qu'il a raison ; je n'ai plus rien à perdre.
Les confessions de Sacha se répètent dans ma tête et je réalise encore plus que les personnes que je pensais être mes amis, cachaient en réalité de gros secrets.
Peut-être que finalement, nous ne nous faisions pas assez confiance pour être complètement honnête entre nous.
Sacha est donc fou amoureux de Philippines et pour le coup, c'est une grosse surprise. J'avais toujours cru voir de l'amitié entre eux et jamais je n'aurai pu les imaginer tous les deux, ensemble.
J'ai soudainement la sensation de l'avoir trahi en étant sorti avec cette fille et je réalise à quel point il a dû réellement souffrir de nous voir tous les deux en train de bécoter de manière ridicule.
Je grimace rien qu'en y pensant.
C'est comme si demain, j'apprenais que Mélissa se mettait en couple avec Benjamin.
Et bien, je crois que je ne pourrai pas m'en remettre, ça serait tout simplement au-dessus de mes forces de supporter cette vision.
Je sors de ma rêverie en voyant un type me faire des grands signes de main dans sa voiture. J'ouvre alors ma fenêtre et je le foudroie du regard.
« Tu t'en vas ? » Il me lance.
« Oh. Oui bien sûr. » Je me radoucis.
« Super parce que le parking est complet et ça fait un moment que je tourne. »
« Pas de problème, j'y vais. » Je lâche un petit sourire avant de démarrer.
Je quitte rapidement la place et je me dirige aveuglement vers le centre d'examen où se trouve actuellement Mélissa.
Elle ne devrait pas tarder à finir, je sais que je vais arriver pile poil dans les temps.
Je suis surpris de voir qu'il n'y a pas grand monde sur la route et je finis par trouver une place aux alentours du centre.
Je reste garé un long moment pour réfléchir à ce que je pourrais lui dire quand je la verrais.
Peut-être qu'elle a déjà fini d'ailleurs et qu'elle est sur le chemin du retour.
Je secoue légèrement la tête et je finis par sortir de ma voiture pour me diriger vers la porte d'entrée.
« Bonjour. » Je m'avance vers le monsieur qui s'occupe de la sécurité.
« Bonjour monsieur. »
« Je suis désolé de vous déranger mais est-ce que la session pour le test d'anglais est terminée ? »
« À l'instant, les étudiants ne devraient pas tarder à sortir. »
« Merci beaucoup. » Je souris en voulant entrer mais il place sa main devant moi.
« Attendez dehors monsieur s'il vous plait, je ne suis pas autorisé à vous faire entrer. »
« Oh. Très bien. » Je recule. « Pas de soucis. Bonne journée. »
Je fais quelques pas en arrière avant de me poser sur un petit banc devant la grande double porte.
Point de vue de Mélissa :
« Passez une bonne journée mademoiselle. » Mon examinateur me sert la main.
« Merci beaucoup. » Je souris avant de quitter la salle.
Je passe récupérer dans une petite salle mes papiers d'identité et ma convocation.
Je décide ensuite de m'installer quelques minutes devant l'ascenseur pour reprendre mes esprits.
C'était la dernière épreuve de la journée et je suis lessivée.
Mon cerveau a complètement cessé de fonctionner mais j'ai la sensation d'avoir un poids en moins sur mes épaules.
Les quatre épreuves ont été très fatigantes et se sont toutes enchainées les unes après les autres.
J'ai, cependant, eu beaucoup de chance d'être tombée sur un examinateur plutôt indulgent lors de mon épreuve orale.
J'ai dû, à quelques reprises, chercher mes mots mais dans l'ensemble je suis plutôt satisfaite et ma concentration m'a permis d'oublier un peu tous mes tracas.
Je ferme les yeux un court instant avant de prendre une grande gorgée d'eau pour me réhydrater.
J'appuie ensuite sur le bouton de l'ascenseur et j'envoie un message à ma mère pour lui dire que dans l'ensemble, tout s'est bien passé mais que j'ai hâte de rentrer à la maison pour me reposer.
Lorsque j'arrive au rez de chaussé, je range mon téléphone dans mon sac et je salue le monsieur qui s'occupe de la sécurité.
J'ouvre la grande double porte et je balaye du regard ce qui m'entoure pour essayer de me réparer.
Et puis d'un coup, je me fige, littéralement.
Comme si le temps venait de s'arrêter, comme si tout autour de moi avait cessé de fonctionner.
Je n'entends plus rien, sauf mon cœur qui bat à une vitesse folle dans ma poitrine.
Ça me le fait souvent quand je vois Samuel mais aujourd'hui c'est différent. Aujourd'hui, je ressens quelque chose en plus et je ne saurais pas exprimer ce que c'est.
Samuel me regarde pendant un moment avant de se lever pour s'approcher lentement de moi.
Je l'analyse et l'état de son visage me frappe.
Ils ne se sont définitivement tous pas loupés.
Plus il s'approche de moi et moins je suis capable de partir, c'est comme si on avait planté des clous tout autour de moi.
Ma gorge se serre et tous mes sentiments se fracassent les uns contre les autres.
Le voir me fait réaliser à quel point je suis amoureuse de lui, à quel point il me manque et que j'ai envie d'être avec lui.
Mais ça me procure aussi une sensation de honte, de dégoût et de colère.
Je n'en reviens qu'il ose venir se pointer ici.
« Mél. » Il dit dans un souffle mais je reste immobile.
C'est quand il vient, du bout des doigts, toucher ma main que je réagis enfin, que je reprends le contrôle de moi-même.
Je le fixe avant de passer à côté de lui et de m'éloigner en accélérant le pas.
« Mél. » Il me rattrape et se place devant moi, m'empêchant de faire un pas de plus.
« Pars Samuel. » Ce sont les seuls mots que j'arrive à articuler.
« Non j'ai besoin de te parler, de te voir. »
« Je n'ai pas envie de t'écouter. »
Je n'en peux plus.
J'ai horreur de voir le pouvoir qu'il a sur moi.
Pourquoi est-ce que je ne pars pas en courant ?
Et bien parce que je suis beaucoup trop stupide et trop faible.
« Je t'en prie, je te demande juste cinq minutes. »
« Je ne pourrais pas te les accorder, je n'ai pas envie de te parler, de t'écouter, de te voir. »
À chaque fois que je fais un pas en avant ou sur le côté, il se place devant moi pour me bloquer le passage.
« Tu as besoin de connaitre ma version, je n'ai pas envie que tu restes bloquée sur ce qu'à pu te dire Sacha. »
« Ça ne changera rien, le mal est fait, tu le raconteras seulement d'une autre manière et honnêtement, je n'ai pas la force d'écouter cette horreur une fois de plus. »
Je vois dans son regard qu'il est complètement démuni, désemparé et même si au plus profond de moi j'ai envie de l'écouter, mon esprit reprend pour une fois le contrôle.
« Je t'aime Mélissa je t'en prie écoute... »
« Arrête. » Je le coupe. « Arrête Samuel de me dire que tu m'aimes s'il te plait. » Je dis sévèrement. « Tu ne peux pas m'aimer et me faire ça. »
« C'était une idée stupide mais ça n'a pas duré plus de deux semaines, nous n'étions même pas ensemble quand j'ai revu Philippines. »
« Tu m'as embrassé. » Je m'écris et je remarque quelques regards se porter sur nous. « Tu m'as embrassé juste avant d'aller coucher avec elle, chez toi, dans ton lit. » Ma gorge se serre une nouvelle fois. « Je suis peut-être trop fleur bleue alors, j'ai cru qu'en m'embrassant tu concrétisais les choses, pour moi il n'y avait plus de Philippines, je n'aurais même pas pensé une seule seconde que tu puisses coucher avec elle dix minutes après. »
« Je t'ai embrassé oui mais nous n'étions pas ensemble. Tu aurais pu embrasser ou coucher avec n'importe qui, j'aurai eu de la peine mais je serais passé au-dessus. »
« Tu te fous de ma gueule j'espère Samuel ? » Je lâche un rire.
Il ne sait pas ce qu'il dit, je le sais. Il ne sait simplement plus quoi dire pour me retenir.
« Ça va être de ma faute maintenant ? C'est moi qui suis trop sévère avec toi ? » Je reprends. « Au-delà de ça, tu as avais comme idée de sortir avec moi pour récupérer Philippines. Tu dis que ça a duré deux semaines mais qu'est-ce que j'en sais ? Si ça se trouve, ça a toujours duré. »
« Non Mél je te promets que non. Il faut que je t'explique tout. » Il me saisit la main mais je me dégage.
« Mais est-ce que tu comprends ce que je te dis ? » Je le foudroie du regard.
Il se passe la main sur le visage avant de reculer d'un pas.
« Je t'invite prendre un verre, un truc à manger, tout ce que tu veux. En plus, tu en as besoin après toutes tes épreuves. » Il parle moins rapidement.
« Non merci, je préfère rentrer chez moi. »
« S'il te plait. » Il me supplie du regard mais je ne cède pas.
« Je suis désolée Samuel mais je ne peux pas. C'est au-dessus de mes forces de t'écouter, de passer un moment avec toi. Je sais que je vais replonger et je n'en ai pas envie. » Ma gorge se serre.
« Je vais te prouver que tu peux me refaire confiance, qu'on peut repartir à zéro. »
Pendant un quart de seconde je suis prête à lui dire oui, que je veux bien l'entendre autour d'une tasse de café mais il suffit que je fasse un pas en avant pour que je le vois avec Philippines.
Ça me foudroie sur place.
Je l'imagine ensuite se moquer de moi avec ses amis et tous les instants où j'aurai pu remarquer quelque chose resurgissent.
« Ce n'est pas possible. » Ma voix vacille. « C'est terminé Samuel, pour de bon. Il n'y aura pas de nouveau départ, ni de seconde chance. On a eu notre moment mais maintenant c'est terminé. Essayons simplement de passer à autre chose. »
L'imaginer embrasser une autre fille me crève le cœur et me rend déjà folle de jalousie mais c'est ce qu'il va se passer.
Il va finir par m'oublier et passer à autre chose comme moi d'ailleurs. C'est le mieux pour nous deux.
Il s'en remettra vite contrairement à moi qui risque de ramer.
« Non justement ce n'est que le début. »
« Rentre chez toi Samuel. En toute sincérité je te souhaite d'être très heureux, tu m'as fait découvrir beaucoup de choses, tout était super mais tout était faux. » Je le regarde tristement. « Ça ne fait rien, je te remercie quand même pour tout ce que tu m'as apporté. » Je lui lance un dernier regard avant de lui tourner le dos.
« Pardon ? » Je l'entends dire et je m'arrête. « Tu t'es crue dans un film ou quoi ? »
Je me retourne sans avancer.
« Tu es complètement ridicule Mélissa. Je ne sais pas ce qu'il te faut de plus. Je viens te voir, je te supplie presque à genoux de m'écouter et toi, tu trouves encore le moyen de douter de mes sentiments envers toi ? » Il me regarde mais cette fois-ci c'est différent, il est en colère. « Tu crois sincèrement que si je ne ressentais rien pour toi je serai ici presque en larmes à venir te voir ? » Son ton monte.
« N'essaye pas de retourner la situation. » Je m'approche.
« Je ne retourne pas la situation, c'est toi qui a décidé de jouer l'actrice sentimentale. »
« Ferme là Samuel. » Je grince des dents.
« Je veux bien tout faire pour que tu acceptes de m'écouter cinq minutes mais entendre tes phrases à la con tout droit sorties du dernier navet cinématographique, non merci. »
C'est la phrase de trop. Son ton arrogant me fait sortir de mes gonds et me rend incontrôlable.
Alors sans réfléchir ma main atterrie sur sa joue.
« Comment oses-tu me parler comme ça alors que c'est toi qui es entièrement en tort ? » Je m'écrie. « Tu ne peux pas savoir comment je suis amoureuse de toi, je pense constamment à toi et ça m'énerve au plus haut point. J'aurai pu tout faire pour toi, je ne voyais que par toi et tu ne trouves rien de mieux que de venir me sortir des conneries, quarante-huit heures après qu'on m'ait dit qu'en fait, ce n'était que du vent. »
Il pose doucement sa main sur sa joue et s'humidifie les lèvres.
« Tu as raison. » Il lâche. « J'aurai mieux fait de ne pas venir. » Il finit.
Je sens mes yeux s'humidifier et je regrette soudainement mon geste.
« Bonne continuation Mélissa. » Il lâche avant de s'éloigner sans se retourner. Je reste un long moment à le regarder avant de sentir quelques larmes s'échapper.
Aujourd'hui, c'était la journée de trop.
Je n'étais pas prête à le voir maintenant, j'avais besoin de temps, besoin de réfléchir, de penser à moi et il a encore une fois tout gâcher.
Maintenant je culpabilise d'avoir fait ce geste mais j'essaye de garder en tête que c'est lui le fautif de l'histoire, c'est lui qui me met dans cet état.
Je le regarde partir dans sa voiture et je réalise à quel point je suis pathétique.
Je me tourne alors vers la gare en essayant de contenir toute ma peine et toute ma colère même si quelques larmes ne peuvent pas s'empêcher de couler. Je sais que certaines personnes me regardent mais je m'en fiche.
Samuel m'a apporté tellement de moments de bonheur que je ne réalise pas encore qu'il est en train de m'apporter les pires moments sentimentaux de ma vie.
Je rentre chez moi presque en trainant des pieds, je suis presque inconsolable.
J'ouvre la porte de chez moi et je suis surprise quand j'y découvre ma mère avec mon gâteau préféré dans les mains.
« Surprise. » Elle s'écrie mais s'arrête rapidement quand je lève la tête. « Mél, chérie. » Elle pose le gâteau sur la console dans l'entrée. « Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Je ne réponds rien et je viens me réfugier dans ses bras.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? On t'a agressé ? » Elle parle d'une voix inquiète.
« Non maman. » J'arrive à peine à parler.
« Viens t'assoir. » Elle m'amène dans le salon où elle m'installe sur le canapé. « Raconte-moi tout. »
« Tu avais raison maman, j'ai eu un copain, c'est un garçon que j'aime énormément et qui vient d'être la plus grosse déception de toute ma vie. »
« Oh ma chérie. » Elle me prend dans ses bras.
« Il était parfait maman. Je pensais qu'il m'aimait comme je l'aimais mais non, il a joué avec moi. »
« Mélissa. » Elle soupire doucement. « Tu vas te relever, ne t'inquiète pas, ça va passer. »
« Je ne pense pas non, il a tout gâché. »
« Dis-moi ce qu'il se passe. »
Je prends une profonde inspiration mais je ne parle pas tout de suite, je pleure beaucoup trop pour pouvoir aligner plus de trois mots compréhensibles.
J'essaye de me raisonner, de me calmer mais je ne pensais pas qu'une rupture faisait aussi mal.
Mais après avoir retrouvé une respiration correcte je finis par tout lui raconter depuis le début.
Comment je l'ai rencontré, la sensation que j'ai ressentie quand j'ai posé pour la première fois les yeux sur lui.
Je lui dis qu'au départ, il n'était pas très bavard avec moi et puis qu'au fur et à mesure nous avons fini par bien nous entendre.
J'enchaîne en lui racontant la soirée, quand nous avons passé un moment tous les deux, puis lors de la cafétéria quand il m'a invité à déjeuner, puis notre rendez-vous.
Plus je parle et plus je réalise que tout ce que je pensais être des signes quand on commençait à se fréquenter, étaient complètement faux.
Je me sens tellement ridicule d'avoir pu croire au départ qu'un garçon comme lui pouvait s'intéresser à moi.
Je lâche deux trois larmes à quelques moments mais j'omet de raconter nos moments intimes mais également ses confidences sur sa famille.
Ce sont des choses beaucoup trop personnelles.
Je finis par lui raconter en détails les horreurs et méchancetés qu'à pu me sortir Sacha lors de la fête, la réaction de Théo et maintenant la visite de Samuel au centre d'examen.
« Tu as gardé tout ça pour toi ? » Elle me fixe.
« Louis savait quelques petites choses, mes amies aussi mais je ne rentrai jamais dans les détails comme je viens de le faire avec toi. »
« Tu as caché tout ça à Théo, pendant tout ce temps ? »
« Oui et je n'en suis pas fière. »
« C'est donc ça son gros œil au beurre noir. »
« Oui, ils ne se sont pas loupés. »
« Il m'a dit qu'il était rentré dans un poteau en marchant. »
J'esquisse un petit sourire.
« Et tu l'as cru ? »
« Évidemment. Jamais je n'aurai pensé qu'il se serait battu avec ses meilleurs amis parce qu'ils t'ont blessé. »
« Tu sais je pense aussi que je l'ai blessé maman. Il ne dit trop rien parce qu'il doit se dire que ce n'est pas le moment, qu'il n'a pas besoin d'en rajouter une couche mais je sais que je l'ai touché et qu'il m'en veut un peu. »
« Je ne vais pas vraiment te contredire, tu connais ton frère et la relation qu'il entretient avec toi. Nous ne sommes pas toujours d'accord d'ailleurs mais il a cette manie de vouloir un peu te contrôler et je pense qu'il a vraiment dû être très blessé de l'apprendre par Raphaël. Je pense qu'il a voulu voir si tu aurais le courage de le lui dire et tu ne l'as pas fait. »
« Je n'osais pas, je ne savais pas quand ni comment lui annoncer. »
« Je comprends Mél mais je pense que ça serait sympa si tu avais une discussion vraiment sérieuse avec lui et pas après s'être battu. »
Je ne réponds pas tout de suite.
« Tu as peut-être raison. » Je soupire.
« Il ne devrait pas tarder à rentrer d'ailleurs. »
« J'irai lui parler. » Je me lève. « Merci de m'avoir écouté. »
« Je n'ai pas fini. » Elle me tire légèrement sur mon pull pour me faire rassoir. « Nous ne sommes qu'au début de cette discussion. »
Je cligne plusieurs fois des yeux avant de m'assoir à ses côtés.
« Comment ça ? »
« Nous n'avons pas encore parlé du sujet Samuel. »
« Je n'ai plus envie d'en parler. » Je vais pour me relever mais elle me retient.
« Mél, il faut que tu lui parles. »
« Après ce qu'il vient de me dire ? Jamais. »
« Il est blessé aussi. Tu te rends compte ? Il vient te voir pour te dire des belles choses et toi tu le gifles. »
« Il le méritait maman, ça me démangeait depuis samedi. »
« Mais Mélissa, il est amoureux de toi ce garçon, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Qu'il ne soit pas sincère au début, c'est une chose, mais crois-moi que maintenant il l'est. Un garçon ne se donne pas tout ce mal au point de perdre tous ses amis pour une fille qu'il n'aime pas. »
J'avale difficilement ma salive et je détourne le regard.
« Je ne le défends pas parce que je trouve ça absolument honteux ce qu'il t'a fait. Je n'ose même pas imaginer ce que tu as dû ressentir quand Sacha t'a dit toutes ces bêtises mais une chose est sûre c'est que ce Samuel doit vraiment avoir des regrets et tenir à toi. »
« J'ai peur de l'affronter, d'entendre une nouvelle fois cette histoire. »
« Raison de plus pour que tu lui parles, ça te permettra d'enlever les paroles de ce petit con de Sacha. C'est dommage d'ailleurs parce que c'était mon préféré. »
« Je ne sais pas... Et puis de toute manière maintenant il refuse de me parler. Il était tellement en colère. »
« Il va certainement se calmer, il doit déjà tourner en rond chez lui. »
« Et si je décide de lui pardonner, de tout recommencer, comment est-ce que Théo va le prendre ? »
« Un problème à la fois ma chérie. Déjà, il faut que tu parles à Samuel ensuite tu verras ce que tu veux et là tu en discuteras avec ton frère. Mais je pense que tu as surtout besoin de temps. »
« Je vais l'appeler alors. »
« Je pense que c'est une bonne idée. Vous avez besoin de discuter, c'est votre histoire pas celle des autres. »
« Tu as raison. » Je saisis mon téléphone. « Ensuite, je pourrai l'oublier comme il se doit. »
« Ou pas. » Elle se racle la gorge.
« Ça ne m'aide pas. »
« Allez. » Elle sourit. « Monte dans ta chambre l'appeler. »
« Merci beaucoup. » J'écrase mes lèvres contre sa joue.
« Je t'aime tellement ma Mél. »
« Moi aussi maman. »
Je lui fais un dernier sourire avant de monter dans ma chambre presque en courant.
Arrivée à l'étage j'entends quelques pas et une porte qui se claque.
Louis.
Je roule des yeux avant de poser mon sac devant ma porte et d'aller dans sa chambre.
« Alors comme ça on écoute nos conversations ? » J'ouvre la porte sans toquer.
« De quoi tu parles ? » Il évite mon regard.
« Ne me prends pas pour une idiote Louis. »
« Je suis tranquillement entrain de lire, je ne comprends pas pourquoi tu viens me faire chier. »
« Tu lis des livres à l'envers toi maintenant ? C'est une nouvelle mode ? » J'hausse les sourcils.
Il lâche le livre en soupirant.
« Bon ok. Mais pour ma défense, je descendais prendre un petit quelque chose à grignoter, tu venais de rentrer et je n'ai pas osé descendre. Tu as commencé à parler et j'ai trouvé ça passionnant alors je suis resté. »
« Et ça ne te pose aucun problème ? »
« De ? »
« De savoir que tu viens d'écouter toute ma vie privée. »
« J'en connaissais déjà plus de la moitié. »
« Oui mais même. »
« Je suis désolé d'accord ? Mais plus personne ne me parle. J'ai bien compris ce week-end qu'il y avait quelque chose entre Théo et toi mais aucun de vous deux n'est venu me voir. »
« Parce que ça ne te regarde pas. »
« Pourtant Théo est venu me parler juste avant la soirée. »
« Quoi ? » Je m'avance dans sa chambre.
« Mais ça ne te regarde pas. »
« Qu'est-ce qu'il t'a dit ? »
« Je ne peux pas te dire. »
« Crache le morceau. »
« Tu m'as toujours demandé de ne rien dire et bien il m'a demandé la même chose. Je respecte vos demandes. »
« Oui mais nous sommes en situation de crise. J'ai besoin de savoir. » Je m'avance.
« Désolé. »
Je lui attrape de col de sa chemise mais il est beaucoup plus lourd que prévu, il est impossible à soulever alors je finis par le lâcher.
« Tu seras bien gentille de me la repasser. » Il plisse son col.
« Louis tu m'énerves, si c'est comme ça je ne te dirais plus rien. »
« Pas de problème. J'ai un autre client. »
Ils se sont tous donnés le mot aujourd'hui.
« Vraiment tu es insupportable. » Je me dirige vers la porte.
« Va lui parler, il te dira les choses mieux que moi. » Il me dit sérieusement.
Je me tourne pour le fixer.
« Il a été blessé Mél, vraiment il vaut mieux que tu lui parles toi plutôt que je te disse ce qu'il m'a confié. »
Je ne réponds rien et je claque la porte derrière moi.
Je retourne dans ma chambre et je m'allonge sur mon lit mon portable à la main.
Je ne sais pas si j'attends que Théo rentre pour lui parler et ensuite appeler Samuel ou l'inverse.
Je décide d'ouvrir mon téléphone et je remarque que Samuel a essayé de m'appeler une seule fois et qu'il a laissé un message.
Mes doigts tremblent légèrement en déverrouillant l'écran et je reste de longues secondes à fixer son nom.
Je finis par prendre mon courage à deux mains et à écouter son message vocal. Il met un long moment avant de démarrer et quand sa voix sort de mon téléphone, je le place près de mon oreille en fixant le plafond.
« Mél, c'est moi, c'est Samuel. » Il se racle la gorge. « Je préfère préciser au cas où tu aies décidé de supprimer mon numéro. » Il marque une pause. « Hum... Je suis désolé pour tout à l'heure, je n'aurai pas dû te dire ce genre de choses mais ça m'a particulièrement agacé d'entendre ces phrases là... Je... » Je sens qu'il cherche ses mots et bizarrement sa voix réussie à me calmer. « Je ne veux pas que tu te sentes mal par rapport à ce que tu as fait, je le méritais aussi donc ne te prends pas trop la tête pour ça. » Il lâche ensuite un profond soupire. « Je voulais aussi te dire de prendre le temps qu'il te faudra, je peux comprendre que tu aies besoin de réfléchir alors on discutera quand tu te sentiras prête et puis si tu ne veux vraiment plus me voir alors je ne t'embêterai plus. » Il s'arrête une nouvelle fois. « Voilà, hum, je crois qu'il ne me reste plus beaucoup de temps avant que le message s'arrête donc passe une bonne soirée. »
Puis plus rien.
Le message est terminé.
Je ne saurai pas dire ce que je ressens mais je suis incapable de le rappeler.
Je préfère donc lui envoyer un message, me permettant de bien choisir mes mots.
« Je viens d'avoir ton message. Demain après les cours, je suis disponible pour aller discuter. Bonne soirée à toi. »
Mon cœur bat un peu plus rapidement et je décide de poser mon téléphone sur la petite table de chevet.
---
Hey !
J'espère que vous allez bien !
Je suis un peu dégoûtée car je viens de me rendre compte qu'un des prochains chapitres à disparu...
Ce n'est pas bien grave étant donné qu'il n'était pas supposé être publier maintenant mais cela m'empêche d'avancer sur celui que j'écris actuellement...
En tout cas j'espère que ce chapitre vous a plut !
Je vous embrasse !
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