Chapitre 44

Point de vue de Samuel :

Mon réveil ne cesse de sonner me procurant un mal de crâne terrible et je garde les yeux fermés pour atténuer ma douleur mais rien n'y fait.

La musique m'agace profondément mais pourtant, je ne me lève pas pour l'arrêter.

Je ne sais même pas quelle heure il est et en toute honnêteté, je m'en fiche royalement.

Ce n'est pas ma première préoccupation.

Je me suis seulement levé en pensant qu'aujourd'hui était un grand jour pour Mélissa, c'est d'ailleurs le seul moment où j'ai saisi mon téléphone et aie arrêté cette sonnerie pendant huit minutes.

J'ai passé un long moment à lui écrire et réécrire un message mais les mots n'allaient pas ensemble, j'avais peur d'en faire trop ou au contraire ne pas assez lui montrer que je pensais à elle et que je penserai à elle toute la journée.

Puis j'ai fini par m'agacer et je lui ai envoyé quelque chose de très simple qui j'espère lui fera plaisir.

Je me suis ensuite recouché, sachant très bien qu'elle ne me répondra pas.

Et depuis, je suis dans mon lit à me demander quelle heure il est et à analyser tous les sons de ma sonnerie matinale que je connais maintenant sur le bout des doigts.

Cela fait maintenant deux nuits que je ne dors pas et ce n'est pas faute d'essayer.

Je n'arrive tout simplement pas à trouver le sommeil même si mes yeux me brulent tellement je suis fatigué.

Je passe mes nuits à réfléchir, à refaire le monde, à imaginer ce qui aurait pu se passer si je n'étais pas rentré dans un jeu aussi stupide, j'essaye de me rassurer me disant que si je n'avais pas fait tout ça je n'aurai probablement pas rencontré Mélissa de cette manière-là. Je l'aurais surement vu comme étant la petite sœur de mon ami, rien de plus rien de moins.

Elle serait complètement passée inaperçu à mes yeux.

Mais ça n'aide pas bien au contraire, j'ai l'impression d'être encore plus con.

À chaque fois que je réfléchis de cette manière j'aperçois le visage de Mélissa en larmes en face de moi et ça me serre le cœur.

Je n'aurais pas pensé être aussi cruel et je sais qu'à sa place, je n'aurai pas pu accepter.

La sonnerie de mon téléphone change enfin et je réalise que quelqu'un est entrain de m'appeler.

Je regarde l'écran et je soupire profondément que je vois que c'est Benjamin.

« Allô ? » Je dis d'une voix endormie.

« Tu es où ? »

« Chez moi pourquoi ? » Je me rallonge en me passant doucement la main sur le visage.

« Tu as donc décidé de ne pas venir en cours aujourd'hui ? »

« C'est un peu ça oui. Je ne sais même pas quelle heure il est d'ailleurs. »

« Onze heures Samuel. Il est onze heures. » Il dit sévèrement.

« Il n'est pas si tard. »

« Il n'est pas si tard ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ? »

« Attends Benjamin, qu'est-ce que ça peut te foutre que je vienne en cours ou pas ? » Je m'agace en me redressant.

« Ça peut me foutre qu'on a une putain de présentation ce matin et que bien sûr c'est toi qui as tout le document sur ton ordinateur. Alors soit tu te bouges et tu viens, soit tu ouvres ton ordinateur et tu nous envoie tout. »

Je ne réagis pas pendant quelques secondes.

« Merde j'avais complètement oublié. » Je me lève d'un coup.

Je comprends mieux maintenant pourquoi mon réveil s'est mis à sonner aussi tôt.

« Oui j'ai bien cru comprendre. »

« Attendez-moi, j'arrive. »

« Mais on doit tout présenter dans vingt minutes, tu ne seras jamais là. » Il s'agace encore plus.

« Je fais au plus vite, essayez de l'occuper. » Je dis rapidement en me dirigeant vers mon armoire.

« Ça risque d'être compliqué étant donné que personne ne se parle dans notre groupe mais on va faire au mieux. »

« J'arrive. » Je dis avant de raccrocher et de sauter dans un pantalon.

J'enfile ensuite rapidement une chemise blanche et je pars me laver les dents et me coiffer.

Je me passe beaucoup d'eau sur le visage et je finis de me préparer en un temps record.

Ma tête me fait un mal de chien et je sens mes yeux tellement lourds que je crains de m'endormir devant mon professeur.

Je prends donc un médicament pour calmer mes douleurs et une fois prêt, je monte dans la voiture en vérifiant que j'ai bien tous les documents nécessaires.

Après avoir roulé plus vite que la normale, j'arrive presque en courant devant ma salle de cours mais je ralentis en voyant les garçons séparer de trois mètres chacun devant la salle.

Aucun ne se parle ou ne se regarde et je réalise que c'est ce qui va maintenant être notre quotidien.

J'avance doucement vers eux et je me racle la gorge avant de m'installer près de Benjamin.

« Tu as de la chance, le groupe d'avant a du retard. » Il dit presque sèchement.

« Oh super. » Je réponds simplement.

« Tu es bien amoché aussi. » Je le sens me juger.

« Ouais. » Je m'éclaircis la voix avant de jeter un coup d'œil à Sacha et Théo qui ont également le visage bleuté. « Ouais. » Je répète plus doucement avant de diriger mon regard ailleurs.

Théo fait comme si je n'étais pas là et je fais comme si Sacha n'existait pas.

La tension est palpable et j'ai déjà envie de partir.

Je jette de rapide coup d'œil à Sacha et je réalise à quel point nous nous sommes acharnés sur lui. C'est un miracle qu'il soit face à nous aujourd'hui, il aura pu rester au lit pendant une bonne semaine.

Je ressens pendant une seconde des remords envers lui et puis je me rappelle les horreurs qu'il a pu dire à Mélissa et toute la compassion que j'ai pour lui s'évapore.

Le groupe juste avant nous finit par sortir de la salle et nous nous levons tous les quatre.

« Alors, il est de quelle humeur ? » Demande Benjamin à un membre du groupe.

« Franchement il est plutôt cool. » Sourit une fille dont je ne connaissais même pas l'existence jusqu'à présent.

« C'est rassurant. » Benjamin sourit poliment.

Nous attendons ensuite que le professeur nous fasse signe pour entrer et nous le saluons.

« Bonjour messieurs. » Le professeur s'assoit avant de tous nous fixer un par un.

Je me dirige vers le bureau où je branche mon ordinateur et notre professeur ne nous lâche pas du regard.

« Vous vous êtes bien défoulés ce week-end. » Il lâche sur le ton de l'humour mais aucun de nous ne rigole. « C'est dommage parce que vous êtes tous très élégants en costume. »

« On a voulu jouer aux boxeurs. » Benjamin lâche un rire nerveux et je roule des yeux.

Nous nous écartons tous d'un bon mètre pour être sur qu'aucun de nous ne rentrera en contact avec un autre.

« Bon, et bien je vous écoute. » Il saisit son stylo et Théo commence l'introduction.

J'ai les yeux rivés sur mes notes pour essayer de savoir ce que j'ai à dire parce que pour être très honnête, je n'ai pas du tout révisé cette présentation. Je sais juste vaguement de quoi ça parle.

C'est ensuite à mon tour d'intervenir et je suis incapable de lever les yeux vers notre professeur, ce qui n'est absolument pas dans mes habitudes.

D'habitude, j'improvise, j'essaye de faire au mieux pour capter l'attention de mon correcteur, de faire bonne impression mais aujourd'hui je n'y arrive pas.

« Monsieur. » Le professeur m'interrompt et c'est le seul moment où je relève la tête.

« Oui ? »

« Lâcher vos notes s'il vous plait. » Il soupire. « Sinon je risque de m'endormir dans les quatre prochaines secondes. »

« Oh... Hum... Oui bien sûr. » Je me racle la gorge en posant le papier sur le petit bureau.

J'essaye de reprendre mes mots, de jeter des coups d'œil sur notre présentation qui s'affiche au tableau mais rien n'y fait, mes neurones ne se connectent pas entre eux. Je suis incapable de sortir une phrase qui a du sens.

Je bégaye presque et c'est bien la première fois que ça m'arrive.

« Est-ce que vous allez bien ? » Le professeur me fixe.

J'aperçois le regard des garçons sur moi et je sens quelques gouttes de sueurs perler sur mon front.

Je perds littéralement tous mes moyens.

Le karma commence donc déjà à frapper et il ne me loupe pas.

« Oui... Oui je vais très bien. » Ma gorge se serre.

« Vous avez besoin de sortir prendre l'air quelques minutes ? Je ne vous pénaliserai pas. »

« Non, ça va allez je... »

« Je peux prendre le relai si vous voulez. » Sacha intervient en faisant un pas en avant et bizarrement je suis soulagé.

« Vous connaissez la partie de votre ami ? » Il lève un sourcil.

« Oui, nous sommes un groupe de travail, chacun connait la partie de l'autre. » Il sourit poliment.

Faux.

Je suis incapable de dire de quoi traitent leurs parties et apparemment je ne suis pas seul quand je remarque Théo et Benjamin se lancer un regard inquiet.

« Alors je vous écoute. » Le professeur me jette un dernier coup d'œil avant de porter toute son attention à Sacha qui ne se débrouille pas si mal.

Je n'aurai pas pu faire mieux de toute manière.

Benjamin finit par conclure et après un rapide compte rendu fait par le professeur nous sommes autorisés à quitter la salle.

« Samuel tu nous as fait quoi là ? » Benjamin se tourne immédiatement vers moi.

« Je ne sais pas, j'ai perdu mes moyens. » Je me gratte l'arrière du crâne.

« Mais tu es le meilleur d'entre nous à l'oral. »

« Oui et bien aujourd'hui ce n'était pas mon jour. » J'essaye de ne pas parler trop froidement.

« La prochaine fois évite de nous mettre dans la merde. »

« Tu es sérieux là Benjamin ? Comme si toute la présentation reposait sur mes épaules. » Je réponds agacé.

« C'est juste que quand il y en a qui fait n'importe quoi, ça pénalise tout le groupe. »

« Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Depuis quand tu t'intéresses à tes résultats ? »

Il ne répond rien jetant un coup d'œil à Théo.

« Tu veux juste me faire chier pour me faire comprendre que tu m'en veux par rapport à samedi. »

« Ce qui est normal, tu ne trouves pas ? » Théo intervient.

« Il prend le parti qu'il veut, je m'en fiche, ce ne sont pas juste pas ses histoires. »

« Ce n'est pas une question de parti Samuel. » Théo lâche durement. « Ça me semble évident que tu es clairement fautif dans cette histoire. »

« Merci Théo de me mettre au courant, c'est vrai que je n'y avais pas pensé. » J'ironise.

« Tu es vraiment trop con. » Il lâche.

« Tu es très mal placé pour parler sachant que tu as fait exactement la même chose à Sophia. »

« Putain mais tu sors toujours les mêmes arguments. On parle de ma sœur Samuel. » Théo s'agace.

« Peut-être mais contrairement à toi j'ai fini par être sincère et ça, ça te fait chier. »

« Tu rigoles j'espère ? »

« J'ai l'air de rire ? »

« Alors dis-moi pourquoi ça me ferait chier ? Je suis curieux d'entendre encore un de tes arguments stupides. »

« Ça te fait chier que ta sœur soit amoureuse de moi tout simplement. Tu aurais préféré que ça soit tout le monde sauf moi. »

« Tu dis n'importe quoi. »

« Non mais vous vous écoutez parler deux minutes ? » Benjamin intervient avec une mine dégoutée. « Vous êtes ridicules à vous engueuler en plein milieu d'un couloir. »

Je détourne le regard en serrant la mâchoire.

Théo a de la chance que je sois déjà suffisamment amoché et d'être le frère de Mélissa sinon je lui en aurais déjà collé une.

« Putain mais soit plus mature que lui. » Benjamin se tourne vers Théo et je lâche un rire.

Je confirme donc que Benjamin m'en veut et qu'il a pris le parti de Théo et honnêtement même si je peux le comprendre ça ne m'empêche pas d'avoir envie de lui en foutre une aussi.

Théo lâche un profond soupire avant de me regarder une dernière fois et de s'éloigner.

« Fais profil bas Samuel, sérieusement. » Benjamin finit avant de rejoindre Théo.

« Quelle bande de cons. » Je parle seul une fois qu'ils sont hors de ma vue.

Je vais pour prendre le chemin inverse mais je tombe nez à nez avec Sacha.

« On peut se parler, deux minutes ? » Il se racle la gorge.

« Tu veux être encore plus amochés ou quoi ? »

« Je suis sérieux, j'ai vraiment besoin qu'on se parle. »

« Pour se dire quoi Sacha ? » Je m'agace de nouveau. « Je n'ai pas envie de t'écouter me donner des arguments merdiques de pourquoi tu as fait ce que tu as fait. Tu as agi de manière purement égoïste et sache que je le garderai bien en tête. »

« Je sais que tu m'en veux et que tu m'en voudras mais je veux juste te présenter mes excuses je... »

J'éclate de rire.

« Des excuses ? » Je ris de plus bel. « Mais t'as craqué ou quoi ? J'en ai rien à foutre de tes excuses, tu as tout gâché, tu es tellement malheureux sur le plan sentimental que tu ne supportes pas quand tes amis sont heureux. Tu as laissé Théo ramer comme une merde derrière Lou alors que tu savais la vérité depuis bien longtemps, tu influences Benjamin à ne pas avoir de relation de sérieuse et quand moi, je suis enfin heureux avec une fille, tu viens tout foutre en l'air. Alors, tes excuses tu peux les garder pour toi. »

Il a un mouvement de recul.

« Je sais, je n'ai pas été l'ami de l'année mais j'aimerai me rattraper. »

« Va te faire foutre Sacha. » Je lâche avant de poursuivre mon chemin.

« Va la voir. » Il lance et je m'arrête avant de me retourner.

« Quoi ? » Je grimace. « De quoi tu parles ? »

« Va voir Mélissa c'est le conseil que je t'aurai donné. Va la chercher à la fin de son test vu que tu connais l'adresse et parle lui. »

« Ah parce que maintenant tu as envie de me donner des conseils. » Je m'approche doucement de lui.

« Il faut que je te parle, que tu essayes de comprendre pourquoi j'ai agi comme ça. »

« Pourquoi tu as agi comme ça alors Sacha ? » Je me moque. « Parce que tu n'as pas supporté que je ne sois plus avec Philippines. » Je suis maintenant de nouveau face à lui. « Ça je suis au courant. »

Il finit par s'assoir sur le petit banc et détourne le regard.

« Je suis amoureux d'elle. » Il se passe la main sur le visage et mon cœur s'arrête.

« Pardon ? » Je lâche.

« Depuis le premier jour. »

Ils ont décidemment tous envie de me faire chier aujourd'hui.

« Pardon ? » Je répète plus agacé. « Tu es en train de me dire que tu es amoureux de Mélissa ? »

Il me fixe et je suis à deux doigts de lui en flanquer une.

Il ne peut pas me faire ça.

Une bouffée de haine s'empare de moi et une image de lui et elle vient se former dans mon esprit me donnant le tournis.

Pour la première fois, je ressens un sentiment immense de jalousie qui vient se lier avec celui de l'impuissance. À côté, l'histoire du barman c'est du pipi de chat.

Sacha est donc le pire des traitres, il a tout fait pour gâcher mon histoire avec Mélissa pour ensuite aller la chercher.

« Tu es sérieux ? » Il me fixe encore et je dessers le poing. « De Mélissa ? » Il lâche un petit rire. « Mais tu as pété les plombs ou quoi ? »

Je me calme en quelques secondes et je secoue légèrement la tête avant de m'assoir à ses côtés.

J'ai besoin de reprendre mes esprits pendant un court instant et effacer toutes les images qui se sont créés dans mon esprit.

« Je suis amoureux de Philippines, Samuel. »

« De quoi tu me parles ? » Je demande sèchement.

Il ne répond pas tout de suite.

« J'ai su que j'allais tomber sous son charme dès que j'ai posé sur le regard sur elle, le jour de la rentrée en première année mais je n'ai rien osé dire parce que j'ai rapidement vu qu'elle était intéressée par toi. »

« Ça fait presque cinq ans Sacha. » Je réponds plus calmement.

« Je sais et chaque jour je réalise que jamais elle ne sortira avec moi. Jamais elle ne m'aimera comme je l'aime. »

« Attends, je ne comprends pas, tu as été le premier à faire tout pour que je me remette avec elle, c'est d'ailleurs un peu à cause de toi que Mélissa ne m'adresse plus la parole. »

« Je sais... Et c'est à cause de ça que plus personne ne se parle. »

« Excuse-moi mais tout est un peu confus là. »

Pendant une seconde j'essaye de me souvenir si j'ai bu avant de venir mais non, je suis bien totalement sobre.

« Je ne sais pas vraiment comment tout t'expliquer parce que tu risques de ne pas comprendre mais Philippines m'a toujours vu comme étant son meilleur ami. Elle s'est beaucoup confiée à moi te concernant et j'ai tout de suite su qu'elle te voulait, que tu lui plaisais et tu ne peux pas savoir comme ça m'a fait du mal. J'en ai pleuré Samuel. Savoir qu'elle t'aimait et pas moi était insupportable. Au début, je lui disais que vous n'étiez pas fait pour être ensemble, que tu étais quelqu'un qui ne voulait rien de sérieux, qui aimais bien être libre de voir qui tu veux et faire ce que tu veux, que tu voulais simplement profiter. Puis, j'ai vu que finalement tu étais réceptif aux avances de Philippines et j'ai réalisé à quel point elle était heureuse avec toi alors j'ai fini par être heureux pour elle. Elle en aimait un autre mais elle était heureuse, c'était ce qui comptait. » Il prend une rapide pause. « Puis votre histoire s'est envenimée et est devenue compliquée et je ne comprenais pourquoi tu avais des réticences envers elle parce que pour moi, c'est la fille parfaite. Ça me rendait fou que tu ne réalises pas la chance que tu avais et ça me rendait malade de la voir aussi triste alors j'ai essayé à chaque fois de jouer les entremetteurs, juste pour la voir heureuse à nouveau. Ensuite quand il y a l'histoire de Théo, je n'ai rien dit parce que j'ai préféré la protégée elle, plutôt que lui. »

Je n'arrive même pas à le regarder dans les yeux.

« Et puis elle est partie et ça été un véritable déchirement pour moi. Et quand elle est revenue elle m'a rapidement avoué qu'elle ressentait toujours des sentiments très forts pour toi alors j'ai essayé comme je pouvais d'attirer ton attention mais Mélissa est arrivée et elle a réussi à s'imposer malgré elle. Tu m'as annoncé ton petit plan et au début j'étais contre parce que je savais que ça allait faire souffrit Philippines mais j'ai réalisé que c'était peut-être le seul moyen pour qu'elle soit de nouveau contente et souriante. Ça n'a pas été le cas. Tu es tombé amoureux de Mélissa et je ne l'ai pas supporté. Tu avais une chance incroyable d'avoir Philippines, tu avais ce que je désirais le plus et tu n'en voulais même pas et ça, ça m'a rendu fou Samuel. Littéralement. La vérité c'est que je suis incapable d'avouer ce que je ressens à Philippines et je t'en ai voulu de ne pas saisir ta chance avec elle. Tu avais l'opportunité que je ne pourrai jamais saisir. Ça peut paraitre bizarre mais je suis tellement amoureux d'elle que je m'en fiche qu'elle soit avec quelqu'un d'autre parce que son bonheur passera avant tout. »

Je reste sidéré par tout ce qu'il vient de me dire.

Tout d'abord, parce que ça fait presque cinq ans qu'il nous cache une chose pareille.

Et puis parce que je n'arrive pas à savoir s'il a fait une preuve d'amour incroyable à Philippines ou s'il est juste fou.

« Désolé. » Je me racle la gorge. « Mais je suis sans voix. »

« Ça n'a peut-être aucun sens pour toi mais ça en a pour moi. »

« Je ne sais juste pas quoi en penser. »

« Je te demande simplement de ne le dire à personne. »

« À qui veux-tu que je le dise ? Plus personne ne me parle. »

« Ce n'est pas faux. »

« Ça peut te paraitre fou je sais mais je te jure que c'est vrai. »

« Non mais je te crois. » Je lui assure. « Je ne l'aurai juste jamais imaginé. »

« Je sais... »

« En tout cas merci de me l'avoir dit. » Je me lève encore abasourdi.

« Samuel, je suis vraiment désolé pour ce que j'ai fait. »

« Tu sais, je pense que la personne qui a le plus souffert dans cette histoire c'est Mél alors s'il y a bien une personne à qui tu dois présenter tes excuses, c'est elle. »

« Elle ne voudra jamais m'écouter. »

« Tu peux toujours essayer. »

« Je vais attendre un peu. »

« Tu as tout ton temps. »

« En tout cas, j'ai bien réalisé que tu l'aimais cette fille alors va la rejoindre. »

« Je ne sais pas... »

« Tu n'as rien à perdre. »

« Je vais réfléchir. »

« Je comprends. » Il se lève à son tour et me tend la main. « Alors ? On peut essayer d'aller de l'avant ? »

Je le fixe et mon visage se ferme.

« Non Sacha. » Je lâche. « On n'essayera pas. »

Il laisse tomber sa main près de son corps.

« Ce n'est pas parce que tu m'as fait toutes ces confidences qu'on va passer l'éponge et faire comme si de rien n'était. Je suis touché par ce que tu viens de me dire mais ça ne change rien. Je t'en veux toujours autant et je te tiens en majorité responsable de la merde qu'il y a entre tout le monde. » Je poursuis. « Je ne sais pas si tu te rends compte du tsunami que tu as enclenché. »

« Mélissa aurait fini par savoir de toute manière. » Il se braque.

« Non pas forcément parce que ce petit plan n'a pas duré plus de deux semaines et nous n'étions même pas encore ensemble. Alors ton petit cirque lors de la soirée n'était pas nécessaire parce que maintenant on sait que Théo a couché avec Sophia, Mélissa doit probablement lui en vouloir d'ailleurs, il sait également que je sors avec sa sœur et il l'a appris d'une bien mauvaise façon, Benjamin ne nous adresse plus la parole et j'ai envie de t'en flanquer une à chaque fois que je croise ton regard. »

« Samuel... »

« Non stop. » Je le coupe calmement. « Merci beaucoup pour tes confidences mais ça s'arrête là, maintenant chacun fait sa vie de son côté. »

« Est-ce que tu es sérieux ? » Il demande sèchement.

« Très. » Ma gorge se serre.

Je saisis ma pochette qui contient mon ordinateur et après un dernier regard je m'éloigne.

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Hey ! 

J'espère que vous allez bien :) 

Encore et toujours des révélations haha ;) 

Cette fois-ci c'est la dernière avant un nouveau rebondissement qui viendra dans les futurs chapitres :) 

J'essaye d'avoir un rythme de publication régulier alors j'ai déjà 5 chapitres d'avance mais je n'ai pas envie de les publier rapidement pour ensuite ne plus rien poster pendant un certain temps... Mon rythme personnel s'est un peu acceleré mais je devrais m'en sortir :) 

Merci pour tout votre soutien ! 

Je vous embrasse !  

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