Je ne sais pas quelle heure il est mais apparemment ma mère est déjà très active.

Je garde les yeux fermés un long moment et je grimace en sentant ma bouche pâteuse.

Je me place ensuite sur le côté pour calmer la douleur de mon ventre qui vient de se réveiller. J'ai la sensation qu'il se noue et se tord dans tous les sens et c'est très désagréable. 

Je ressens quelques sueurs froides et je plisse les yeux en essayant de supporter toutes ces douleurs bien matinales.

C'est comme si j'avais une énorme gueule de bois sans avoir bu une seule goutte d'alcool.

Je n'arrive même pas à me relever tellement ma tête tourne.

J'essaye de trouver une position me permettant de soulager et de diminuer mes douleurs mais rien n'y fait, je suis destinée à rester au lit toute la journée.

Je saisis mon téléphone et pour la première fois depuis de longues heures, je déverrouille mon mode avion et en quelques secondes, des dizaines de notifications se succèdent sur mon écran d'accueil. 

Je réalise alors que tout ceci n'était pas un rêve, que ces dernières semaines ne reposaient en réalité que sur des mensonges.

Quelques moments de la veille me reviennent alors à l'esprit me rappelant que je viens bien de vivre la pire soirée de toute ma vie.

Je referme les yeux sans regarder mes notifications et je finis par difficilement me lever.

Sans hésiter, je me dirige vers ma salle de bain pour prendre une douche et m'aider à me réveille.

Je me sens tellement salis, humiliée et j'espère que laisser couler l'eau sur ma peau réussira à me faire sentir un peu mieux.

Je reste un long moment sous la douche sans bouger, à repasser en boucle tous les moments que j'ai partagé avec Samuel en essayant de déceler le moindre indice qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille. Et le pire, c'est que j'aurai pu m'en apercevoir une bonne dizaine de fois, j'étais simplement trop stupide pour m'en rendre compte.

Je devais être pathétique à croire que j'allais réellement construire quelque chose avec lui. Je comprends maintenant le regard que portaient mes amies sur moi en me voyant espérer du plus profond de mon cœur qu'il était sincère.

Celui qui a dû le plus se marrer, c'est bien Sacha, surtout que Samuel devait tout lui raconter dans les moindres détails, avec un grand sourire aux lèvres.

Je finis par éteindre l'eau pour arrêter toutes ces pensées négatives qui me ronge de l'intérieur et je sors de ma douche dans le même état par lequel je suis entrée.

Aucune amélioration à signaler.

Je crois bien que je me sens encore plus pathétique.

Je me coiffe rapidement les cheveux et je ne prends même pas la peine de m'habiller convenablement.

Je m'assois sur mon lit en fixant mon téléphone. Je n'ose pas le saisir ni regarder mon écran d'accueil, j'ai trop peur de ce que je peux voir. Je n'ai pas envie de revivre ce qu'il s'est passé, je n'ai pas envie de replonger dans cette histoire.

J'ouvre alors mon ordinateur pour pouvoir avoir accès à mes mails mais en quelques secondes il se met à sonner en m'affichant le début de chaque message.

Je le referme alors immédiatement et le pose sur mon bureau comme s'il contenait la peste.

Je finis alors par prendre mon courage à deux mains et je descends dans la cuisine pour déjeuner.

« Alors comme ça on fait le mur ? » Louis me regarde avec un sourire moqueur avant de croquer dans son pain au chocolat.

« Ce n'est pas le moment Louis. » Je réponds doucement.

« Heureusement que Théo a prévenu les parents en disant que vous étiez ensemble, sinon ils t'auraient défoncé. »

« Peu importe. » J'hausse les épaules avant de m'assoir. « Il est quelle heure au juste ? »

« Dix heures et demie. » Il arrête de sourire bêtement en voyant que je ne suis pas réceptive.

Je me sers un verre de jus de fruit que je bois doucement.

Ça me fait un bien fou et ça m'aide à ne plus sentir cette sensation désagréable dans ma bouche.

« Ça va ? » Il me fixe.

« Super et toi ? »

« Tu verrais ta gueule, on dirait que tu vas à un enterrement. »

« Je suis fatiguée. » Je me frotte les yeux.

Il mâche lentement son pain au chocolat sans arrêter de me fixer.

« La soirée s'est mal passée ? »

Je relève la tête.

« C'est... Compliqué. »

À ce moment-là, ma mère nous rejoint déjà bien réveillée.

« Alors ma chérie, comment tu vas ? »

« Bien et toi ? »

« Oui super. Alors cette soirée ? Raconte-moi tout. Il y a bien quelqu'un qui a réussi à te convaincre d'y aller. » Elle me fait un clin d'œil et j'ai un haut le cœur.

« Je n'aurai pas dû y aller. » Je me décompose.

« Mais pourquoi ? Je suis sûre que tu as dû t'amuser pour que vous rentriez à une heure si tardive. Ça t'a permis de te vider la tête avant ton examen de demain. »

« Ça pour le coup, ça me l'a bien vidé. »

Ma mère arrête de sourire et se rapproche de moi.

« Est-ce que tout va bien ? »

« Je dois aller réviser. » Je me lève.

Je me sens étouffée, je suis bien trop perdue pour répondre à ce genre de questions.

Est-ce que je vais bien ?

Évidemment que non et ça se lit sur mon visage.

« Qu'est-ce qu'elle a ? » J'entends ma mère demander doucement à Louis.

« Je n'en sais rien, elle doit être mal réveillée. »

Je roule des yeux avant de remonter dans ma chambre mais je m'arrête dans le petit couloir quand je croise Théo qui sort de la sienne.

« Oh Mél. » Il s'arrête.

« Tu es déjà réveillé ? »

« Je te retourne la question. »

« Je n'ai pas bien dormi. » J'avoue.

« Moi non plus. »

Un silence s'installe et je me dandine de gauche à droite.

« Tu as des nouvelles de... » Théo reprend.

« Samuel ? »

« Oui. »

« Non. Et toi ? »

« Non plus. »

Il ment et il sait que je mens.

Enfin je mens à moitié, j'ai eu des nouvelles de lui, je n'ai simplement pas encore eu l'envie de les lire.

Le concernant, je sais qu'il se sont échangés des messages, je peux le lire dans ses yeux.

Théo ne sait pas mentir, c'est la seule chose qu'il ne maîtrise pas.

Et soudain, en le regardant je réalise.

Je réalise que Théo ne pourra jamais ignorer Samuel. C'était son meilleur ami au même titre qu'Evan. Il lui fait une confiance aveugle et même s'il est actuellement remonté contre lui, il finira par ne plus en lui vouloir.

Ça ne sera pas dans l'immédiat mais Théo apprécie beaucoup trop Samuel pour arrêter leur amitié, à cause de moi.

« Je vais aller réviser. » Je m'éclaircis la voix avant de rentrer dans ma chambre.

J'ouvre les volets ainsi que les rideaux et le temps à l'extérieur ne me donne pas envie de sourire d'avantage.

La pluie s'abat violemment contre ma fenêtre et je suis certaine qu'un orage va bientôt éclater.

Je soupire longuement en regardant les petites gouttes d'eau atterrir contre ma vitre. Ça me vide un peu la tête, me permettant de rester fixer sur autre chose.

Je me retourne ensuite et je pars m'installer sur ma chaise de bureau devant mes objets électroniques fermés ou retournés.

Je prends de profondes inspirations et je retourne mon téléphone pour voir l'écran d'accueil.

La première chose qui me vient à l'esprit c'est que je n'ai jamais eu autant de notifications provenant de mes différents sociaux.

Je ne sais même pas par où ni par qui commencer, il y en a beaucoup trop.

Je remarque d'abord les nombreux appels de Samuel à seulement quelques secondes d'intervalle. Il a fait ça pendant une demi-heure et a laissé un message vocal sur deux.

Mon cœur loupe un battement mais ce n'est pas comme d'habitude, c'est différent aujourd'hui. Ce n'est pas de l'excitation ni de la joie mais plutôt du dégoût et de l'agacement.

Le tonnerre me fait sursauter et je me lève pour aller me blottir sous ma couette, mon téléphone toujours à la main.

Mes cheveux encore mouillés, trempent mon oreiller mais aujourd'hui, ça m'est égal.

Mes amies m'ont envoyé des messages sur notre groupe commun mais aussi de manière individuelle.

Elles me demandent d'abord où je suis, me demandent de répondre même si elles ne m'en voudront pas si je ne le fais pas, qu'elles seront là pour moi comme je l'aie été pour elles, que si j'ai besoin de parler elles m'écouteront sans jugement.

Elles ont fini par me souhaiter une bonne nuit même si elles espèrent que je donnerai rapidement de mes nouvelles.

Joséphine a essayé de m'appeler plusieurs fois, elle m'a même écrit un très long et gentil message qui me donne les larmes aux yeux.

Chloé semblait inquiète et Sophia me dit qu'elle aimerait me parler.

Sauf que ce qu'elle ne sait pas, c'est que je suis au courant de tout.

Sans répondre, je regarde maintenant les messages de Maeva qui me demande si je vais bien, si j'ai besoin de quelque chose mais surtout de prendre du temps pour tout encaisser, qu'elle sait à quel point Samuel est sincère avec moi, qu'il est au plus bas et qu'il faudrait que j'ai une discussion avec lui.

Sauf que ça, je m'en fiche. Il n'avait qu'à y penser à deux fois avant d'avoir ses idées stupides, méchantes et égoïstes.

Lou me demande également de mes nouvelles et je remarque même que Philippines a eu le culot de m'envoyer un message.

Elle me demande pardon certes mais le fait qu'elle prenne la défense de Samuel ne me plait pas. Me dire qu'elle ne l'a jamais vu comme ça, ne me fait rien. Ce ne sont encore que des mots balancés dans le vent alors si elle pense que ça m'impactera et me touchera elle se trompe.

Je suis têtue, je n'ai pas envie d'entendre Samuel ni de l'écouter me raconter sa version des faits.

Pour l'instant ça ne m'intéresse pas, je suis beaucoup trop en colère pour avoir les idées claires.

Mais malgré tout, je décide de lire et d'écouter ses messages, un par un.

Au début il me dit de revenir pour qu'il puisse tout m'expliquer, que notre histoire si récente ne peut pas s'arrêter comme ça, qu'il était perdu au début mais que maintenant il sait ce qu'il veut. Il poursuit en me disant qu'il m'aime, qu'il fera tout pour se rattraper.

Il parle vite, les mots se succèdent mais la phrase n'a aucun sens.

Ses messages écrits me disent la même chose, il me supplie de le rappeler.

Puis au fur et à mesure de la soirée, sa voix change, je crois même qu'il pleure mais je n'en suis pas sûre.

Il s'en veut, il aimerait tout recommencer, il me répète encore et encore qu'il est amoureux de moi et même si ça me brise encore plus le cœur de l'entendre et de le voir dans cet état, ça ne change rien.

Ce qui est fait est fait.

Alors oui je suis toujours aussi folle amoureuse de lui, oui j'ai envie de l'appeler et de lui dire qu'on peut réessayer, que j'ai envie de le croire mais je ne peux pas, je n'y arrive pas, c'est au-dessus de mes forces.

Les prochains jours voire les prochaines semaines ne seront pas faciles, j'en suis bien consciente, je vais avoir quelques crises de larmes, le voir tous les jours ne sera pas évident mais il va falloir que j'y arrive et je vais y arriver.

J'espère que je finirai par l'oublier et rencontrer, cette fois-ci quelqu'un qui me correspond vraiment.

Quelques larmes s'échappent quand j'écoute son dernier message puis je décide de tous les supprimer, un par un, pour ne plus avoir une trace de sa voix dans mon téléphone, pour ne pas être tenter de les écouter en boucle.

Je quitte ensuite l'application et j'ouvre mes mails après m'être essuyer les joues.

Je souris tristement en voyant un message envoyé de manière automatique qui contient en pièce jointe ma convocation pour demain.

J'étais supposée fêter ça après mes épreuves, dans la soirée, avec lui, même si les résultats n'auraient pas été dévoilés, je l'aurai invité pour le remercier du temps qu'il a passé à m'aider.

J'ouvre la pièce jointe qui ne m'apprend rien de plus que je ne sais déjà.

Ça me permet seulement d'esquisser un sourire avant de reposer mon téléphone.

Je saisis alors difficilement mon livre de révision et quand je l'ouvre, c'est un énième coup dur.

L'écriture de Samuel est absolument partout, il y a également des petits dessins qu'il a fait et ça me serre le cœur.

Toutes ses annotations sont là, ses mémos techniques, ses petits mots.

Il est partout.

J'ai envie de tout effacer mais je n'y arrive pas parce que ça ne changera rien et ça ne m'aidera pas à oublier.

Alors je referme mon livre et je place ma tête entre les mains pour me concentrer sur autre chose.

J'ai l'impression d'être folle, d'entendre Samuel partout, de le voir tout le temps, de n'avoir que lui en tête. Je n'arrive même pas à avoir une mauvaise image de lui, je le vois juste me sourire et me prendre dans ses bras.

Nos bons moments se succèdent maintenant dans mon esprit me donnant le tournis. 

Je saisis alors, sans réfléchir, mon téléphone pour l'appeler mais je reste de longues minutes à regarder son prénom sans être capable de cliquer dessus.

Ma main tremble légèrement et au moment où je pense avoir suffisamment de courage pour l'appeler, c'est la photo de Joséphine qui apparait en grand sur mon écran.

« Allô ? » Je finis par répondre au dernier moment.

« Tu es vivante. »

« Désolée, j'aurai dû vous donner des nouvelles, je... »

« Ne t'inquiète pas ma Mél. » Elle me coupe doucement. « Je comprends parfaitement ce que tu traverses. »

Je ne réponds pas de suite et je passe doucement ma main sur mon front.

Je ferme doucement les yeux et je me sens incapable d'exprimer ce que je ressens à voix haute.

« Je ne pensais pas que ça serait si dur. » Je me mords la lèvre en sentant ma voix vaciller.

« Samuel nous a tout raconté... »

Mon cœur s'arrête une nouvelle fois.

Ça ne sera donc jamais fini.

« Pardon ? » Je lâche.

« Théo l'a confronté. »

« Oui ça je sais mais vous étiez tous là ? »

Elle ne répond pas.

« Joséphine ? » J'hausse la voix. « Ne me dis pas que vous étiez tous là ? Il n'a quand même pas tout raconté devant tout le monde ? »

« Il ne l'a pas fait dans une mauvaise intention. »

« Mais ça m'est égal, qui était présent ? »

« Nous enfin je veux dire les filles et les amis de ton frère sauf Sacha et Philippines. »

« Il a raconté ça sans aucun complexe ? »

« Mél, on allait tous finir par l'apprendre de toute manière que ça vienne de toi ou de lui ça ne change pas grand-chose, il ne l'a pas non plus crié dans un mégaphone. »

« J'aurai pensé qu'il en aurait seulement parlé à Théo. »

« Et bien non... Mais il avait vraiment l'air mal, je pense sincèrement vous devriez parler, il a dit qu'il t'aimait. »

« Joséphine. » Je serre les dents. « Je m'en fiche, si les rôles étaient inversés il aurait réagi encore pire que moi. »

« Peut-être mais il t'aurait au moins accordé une discussion. »

« Tu n'en sais rien. » Je lâche un rire nerveux. « Tu ne le connais même pas. » Je me prends la tête dans les mains.

« Mais j'ai pu voir qu'il était sincère. » Elle insiste et ça me rend folle.

« Tu cherches quoi au juste en m'appelant ? » Je m'agace.  « Tu n'es pas supposée être de mon côté et le descendre plus bas que terre ? J'aurai bien aimé voir ta tête si j'avais fait la même chose pour Thomas. »

Un silence apparaît et je m'en veux soudainement de lui parler comme ça.

« Sauf qu'avec Thomas c'était bel et bien fini, j'ai simplement eu besoin de temps pour le réaliser. Oui j'ai beaucoup souffert de notre rupture et je ne m'en suis toujours pas remise mais pour rien au monde je me remettrai avec lui. J'étais trop aveugle pour voir que nous avions fait le tour de notre histoire. Alors que Samuel et toi, vous vous aimez et ça se voit et même si ce qu'il a fait est affreux et n'est pas du tout enviable, vous n'étiez pas vraiment ensemble lorsque ça s'est produit et maintenant il est vraiment mal. » Elle finit par répondre et ma gorge se serre.

« Oui mais j'ai beaucoup trop mal pour lui parler. » Ma voix se brise et je me mords la lèvre. « Je n'arrive pas à passer au-dessus Jo... J'ai des images de lui avec Philippines et ça me brise le cœur en continu. Je revois toutes les fois où j'aurai pu comprendre que quelque chose se déroulait dans mon dos mais j'ai été trop aveugle pour le voir. »

Je l'entends expirer longuement.

« Je ne me sens pas prête de lui parler. Je vais être honnête avec toi, j'étais à deux doigts de l'appeler avant que tu ne le fasses avec moi mais je n'ai pas réussi à appuyer sur le bouton. »

« Je vois... Je comprends Mélissa, c'est vrai que son idée de départ était absurde et méchante. »

« Je n'arrive simplement pas à passer au-dessus alors désolée d'être si dure avec toi mais je ne pensais pas qu'un jour j'aurai le cœur brisé pour ces raisons là. »

« Tu as l'impression que tu ne vas jamais t'en remettre j'imagine ? »

« Oui. » Je dis doucement en sentant des larmes couler sur mes joues. « Que j'aurai tout le temps mal. »

« Je sais... Je suis passée par là mais tu finiras par y arriver, tu me l'as toi-même dit, le temps t'aidera. »

« Oui mais j'étais conne à cette époque Jo. Le temps ça ne fait rien, ça ne fait que passer. »

« Si crois-moi et je suis sûre que tu finiras par accorder à Samuel l'occasion de s'exprimer. Ce n'est peut-être pas pour maintenant mais ça viendra. »

« On verra... » Je dis dans un souffle en essuyant mes joues irritées. « Merci pour ton appel ma Jo mais je vais te laisser, je dois me concentrer dans mes révisions pour mon test de demain en espérant que ça me fasse penser à autre chose. »

« Oh, je comprends ne t'inquiète pas et surtout si tu as besoin, tu sais que tu peux m'appeler. »

« Merci. » J'esquisse un sourire.

« Prends soin de toi. »

« Merci. » Je répète. « À mardi. »

« À mardi. »

Je raccroche et j'éteins mon téléphone. Je n'ai envie de répondre à personne pour le moment, je prendrai le temps de le faire demain.

Je ferme doucement les yeux en essayant de penser à autre chose.

Le reste de la journée est un combat constant entre mon esprit qui me dit de réviser et mon cœur qui me conseille de prendre ma journée.

Mais je n'ai que cette bourse dans ma tête, qui représente mon seule et unique échappatoire.

Être prise, partir, oublier et ne plus jamais revoir Samuel.

C'est la dernière chose qui me permet de rester forte et de continuer à garder le rythme dans mes études.

Sans quoi, je n'aurais plus de motivation.

Je vois bien Joséphine, elle n'est pas aller en cours pendant une semaine après sa rupture, elle ne fait plus rien prétextant que rien n'est grave et ses notes chutent considérablement lui offrant une place peu enviable dans le classement.

Tout ça à cause d'un pauvre type.

Alors mon esprit essaye tant bien que mal de rester concentré dans mes révisions et évitant soigneusement de bloquer sur l'écriture et les mots de Samuel. Je dois faire comme si de rien n'était, comme si c'était moi qui les avais écrit.

Je sors de ma chambre juste pour prendre les repas et après toutes les larmes que j'ai versé et le peu d'heures de sommeil que j'ai eu la nuit dernière, je m'endors rapidement, ce qui est plutôt rare pour moi, la veille d'un examen.

Le lendemain, je me réveille et pendant une seconde j'oublie tout ce qu'il s'est passé ces dernières quarante-huit heures et j'ai l'impression de me sentir légère.

Malheureusement ça ne dure pas longtemps et tout revient rapidement me frapper en pleine figure.

Je me lève difficilement mais quand j'entre dans la cuisine j'ai l'agréable surprise de voir que ma mère m'a préparé le petit-déjeuner.

« Oh maman. »

« Voici un gros petit déjeuner pour ma championne. »

Je souris.

« Tu n'avais pas l'air d'avoir le moral hier alors je me suis dit qu'aujourd'hui il te fallait des forces. »

« Merci. » Je la serre dans mes bras et elle semble surprise. « Merci beaucoup. »

« De rien c'est normal ma chérie. » Elle me serre contre elle. « Je suis si fière de toi. »

Je m'installe ensuite à table et j'engloutis tout sur mon passage.

Je n'ai pratiquement rien manger hier suscitant l'inquiétude de ma famille, je leur ai dit que c'était à cause du stress mais personne ne m'a cru, encore moins Théo.

Il faut que dire que ça été plus facile que d'habitude de les convaincre que rien n'était grave, ils étaient beaucoup trop préoccupé sur les blessures de Théo.

Je monte ensuite dans ma chambre finir de me changer et avant de partir je saisis mon téléphone.

Je regarde l'écran d'accueil et mon cœur bondit en voyant le prénom de Samuel s'afficher.

J'ouvre le message que je relis une dizaine de fois :

Mélissa, malgré tout je voulais te souhaiter bon courage pour aujourd'hui, je sais que tu vas y arriver, tu as beaucoup travaillé pour ça. Tu connais tout sur le bout de doigts. Je penserai à toi. Je t'aime.

Ma main tremble légèrement mais je verrouille mon téléphone avant de quitter ma chambre en essayant de ne plus y penser et de rester concentrée sur ce qui m'attend au centre d'examen.

----

Hey ! J'espère que vous allez bien :)

J'ai décidé d'axer ce chapitre uniquement sur Mélissa et sa gestion de cette nouvelle. Le prochain chapitre contiendra le point de vue de Samuel pour que vous puissiez aussi voir ce qu'il se passe de son côté :)

Le prochain chapitre sera pour le début de la semaine prochaine normalement.

Je pense également qu'il reste une quinzaine de chapitres, je ne sais pas encore à vrai dire mais je peux vous dire que nous sommes plus proches de la fin que du début ;)

Je vous embrasse ! :)