Chapitre 4

« Mais c'est super ! » S'exclame Sophia. « Tu pourras nous inviter. »

Je la fixe et force un sourire.

« Oui bien sûr. » Je réponds avec sarcasme mais elle n'a pas l'air de comprendre vu sa réaction.

« Oh c'est super ! Je sens qu'on va passer un très bon week-end. » Elle sourit avant d'écraser sa cigarette.

Je suis dégoutée. Moi qui comptait profiter de ce week-end pour me reposer avant que les cours commencent vraiment et bien je vais devoir subir une soirée jusqu'à six heures du matin, plus les gens beaucoup trop alcoolisés qui resteront surement dormir.

Ah oui et j'oubliais, il va certainement y avoir le ménage à faire à la dernière minute avant que les parents reviennent. 

Super ! J'ai si hâte.

Joséphine et Chloé me regardent ne sachant pas comment réagir.

« On se voit ce week-end donc. » Je réponds en essayant de cacher ma colère, avant de m'éclipser.

Je rentre rapidement à l'intérieur et je m'isole dans un couloir pour pouvoir appeler mon égoïste de frère.

Il ne tarde d'ailleurs pas à répondre.

« Théo, t'es un grand malade ou quoi ? » J'essaye de crier en chuchotant pour éviter d'attirer des regards.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » Il dit presque endormi.

« Tu dormais ? »

« Oui je faisais une sieste, ma journée m'a épuisé. »

« Ta journée ? Tu es sérieux Théo ? Tu as eu un seul cours ce matin pour ton premier jour et tu es déjà épuisé ? Tu es incroyable. »

« Je n'ai plus l'habitude d'aller en cours, je te rappelle que je suis pratiquement dans la vie active maintenant. »

« Non je pense que tu veux simplement te reposer pour ta fête ce week-end. » Je lâche sèchement.

Il ne répond pas et j'entends des bruits de couette bouger. J'en déduis alors qu'il vient de se lever d'un bond. 

« Qu'est-ce que tu dis ? » Il toussote.

« Ne me prends pas pour une imbécile. Tu comptais nous sortir quoi comme excuse avec Louis pour qu'on s'en aille aussi ce week-end ? »

« Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. »

« Théo arrête. » Je m'écrie et quelques étudiants me regardent. « Je ne vais rien dire à papa et maman si c'est ça qui t'inquiète. »

J'ai l'impression d'être la grande sœur qui engueule son petit frère après qu'il ait fait une bêtise.

Alors que Théo a vingt-trois ans bordel et il est encore incapable de se gérer.

« Qui te l'a dit ? » Il demande.

« Qu'est-ce que tu comptais nous dire avec Louis ? »

« Qui te l'a dit Mélissa ? » Il insiste.

« Réponds à ma question. »

« Non putain, qui te l'a dit ? » Il s'énerve.

« Benjamin. » Je lâche.

« Oh mais putain mais il peut se la fermer deux minutes. Pourquoi tu étais avec lui en plus ? » Il s'exaspère.

« Réponds maintenant à ma question. »

« Vous deviez aller chez mamie. »

« Ah parce que mamie est dans le coup ? » Je m'exclame.

« Pas vraiment. On s'en fiche maintenant tu es au courant et tu vas certainement le dire à Louis je suppose. »

« À Louis oui, c'est aussi chez lui je te rappelle. Mais pas à papa et maman. »

« Pourquoi tu ferais ça ? » Il est surpris.

« Les filles viennent aussi. » Je dis plus doucement.

« Quoi ? Tu rigoles ? »

« Je n'ai pas eu le choix d'accord ? Benjamin l'a annoncé devant tout le monde et Sophia s'est de suite emballée. »

« Devant tout le monde ? »

« Oui tes amis et mes amies. »

« Mais qu'est-ce qu'ils foutaient tous ensemble ? »

« Je ne sais pas. » J'hausse les épaules.

« Oh l'angoisse. »

Je regarde ensuite rapidement mon écran de téléphone et je découvre que je suis en retard.

« Je te laisse, je dois aller en cours. On en reparle ce soir dès que je rentre. »

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et je raccroche avant de filer en cours.

Je me dépêche pour aller en cours et j'entre discrètement dans la salle avant de me faufiler à côté de Joséphine.

« Tu étais où ? » Elle chuchote.

« Au téléphone, avec mon frère, cet idiot. »

« Tu sais, si tu veux on ne vient pas à cette soirée. »

Je me tourne vers elle.

« Si venez, je serai moins seule. S'il fait une soirée à la maison, j'ai aussi le droit d'en profiter. » Je dis avec plus d'assurance.

« Tu es sure ? » Elle hoche la tête.

« Certaine. »

« Mademoiselle. » S'exclame le professeur. « Vous êtes déjà en retard alors évitez de perturber mon cours, ou alors sortez. »

« Désolée. » Je lâche doucement avant d'ouvrir mon ordinateur et d'écouter le cours.

J'essaye de suivre tant bien que mal mon cours de droit des affaires mais tout devient compliqué quand je vois Joséphine entrain de tranquillement s'endormir à mes côtés.

Décidément, tout le monde est fatigué aujourd'hui.

Je pose ma tête sur la paume de ma main et j'essaye de porter mon attention sur ce que dit le professeur.

Lorsque le cours se termine, je secoue doucement Joséphine.

« Jo, c'est bon tu peux te réveiller. »

Elle tourne doucement la tête vers moi.

« C'est déjà finit ? »

« Déjà ? T'es mignonne, ça fait deux heures et demie que je me coltine ce cours. » Je ris. « Pendant que tu dormais profondément. »

Elle sourit.

« Tu te rends compte que j'ai rêvé ? »

« Tant mieux pour toi. » Je souris amusée.

« Ce cours était tellement chiant que j'ai réussi à dormir profondément. Je ne sais pas comment tu fais pour tenir aussi longtemps. »

« J'aime bien le droit donc ça ne me pose pas de problème. Et je pourrai dire la même chose en comptabilité. Je ne sais pas comment tu fais. »

« C'est de la logique. »

« Non pas du tout, il n'y a rien de plus chiant. » Je ris en rangeant mes affaires.

Nous rigolons et nous quittons la salle.

« Tu rentres chez toi là ? » Elle demande.

« Oui je pense et puis je viens de voir qu'il y a des problèmes de transport, comme d'habitude, et je n'ai pas envie de rentrer trop tard et toi ? »

« Je comprends. Je pense que je vais rester un peu, j'ai pas mal de devoirs à faire et je n'arrive pas du tout à me concentrer chez moi. »

« Ça marche et bien bon courage et à demain. » Je souris avant de la serrer dans mes bras.

Je prends ensuite la direction de la maison et je m'aventure dans une véritable galère de transport en commun.

Je rentre en fin d'après-midi à la maison et je me dirige vers la cuisine pour aller prendre quelques morceaux de chocolat que je pars déguster sur la terrasse.

Je regarde mon jardin et je me dis qu'il faut que je profite parce que ce week-end il ne ressemblera plus du tout à ça.

Je me sers ensuite un verre de jus d'orange et je remarque que Théo fait son apparition.

« Il faut qu'on discute. » Il dit en s'asseyant sur la chaise en face de moi.

« Je suis d'accord. » Je dis en posant mon verre avant de fermer les yeux pour profiter des derniers jours de soleil. « D'abord, je suis curieuse, qu'est-ce que tu comptais nous dire pour que Louis et moi ne soyons pas là. »

« Mamie devait vous proposer d'aller passer le week-end chez elle. »

« Elle est donc dans le coup ? » J'ouvre mes yeux.

« Pas vraiment, je lui ai seulement dis que je voulais inviter deux trois copains et que j'avais vraiment besoin de la maison. »

« Deux trois copains ? Mais Théo tu as invité toute ta promo. T'es cinglé mon pauvre garçon. » Je m'agace. « Et ne mêle pas mamie à tout ça, elle va se faire démonter par maman. »

« Non mais finalement ça me rassure que tu sois dans le coup. » Il sourit malicieusement. « Ça serait bien aussi que tu invites du monde. »

« Ah non Théo. Ne compte pas sur moi, seulement mes amies. » Je réponds en voyant très bien où il veut en venir.

« Ah, ça parle de soirée ? »

On se tourne tous les deux pour tomber nez à nez avec Louis.

« Non mais toi tu n'es pas convié. » Répond rapidement Théo.

« Ah mais je ne comptais pas y aller, je dois travailler tout le week-end. » Il s'installe à nos côtés avant de siroter sa grenadine.

Je rigole face à la situation.

« Comment te dire, hum... » Je commence. « La soirée est à la maison. »

« Quoi ? » Dit Louis soudainement. « Mais vous êtes malades. »

« Demande à ton frère plutôt. Ce n'est pas mon idée. »

Louis regarde Théo.

« J'espère que tu rigoles. »

« Mais Louis, on s'en fout, tu resteras dans ta chambre et tu mettras des bouchons dans les oreilles. Ou alors tu vas chez mamie. »

« Non j'avais envie d'être à la maison. »

« Alors reste mais ne nous embêtes pas. »

« Qui vient ? » Il demande.

« Beaucoup de gens de mon année et aussi des petits camarades à Mélissa. » Il sourit.

« Tu peux toujours rêver. » Je dis sévèrement. « Je ne peux déjà pas me les voir à l'école alors certainement pas chez moi. »

« Donc je peux aussi inviter du monde ? » Enchaine Louis en ignorant ce que je viens de dire.

« Non. » Se moque Théo. « T'as seize ans mon pote, je ne veux surtout pas de gamins avec nous. »

« Nous sommes tous très matures. » Répond sérieusement Louis.

« Oui c'est bien ça qui me fait peur. » Ajoute Théo avant de prendre une gorgée de Coca. « Je ne veux pas de ton club de lecture à ma soirée. »

« Si j'invite du monde Théo, ce n'est plus ta soirée mais notre soirée. » J'ajoute.

« Donc tu vas inviter du monde ? » Il me regarde avec défi.

« Oui. »

« Tu es courant que ça veut dire que tu es autant responsable que moi et que le ménage sera aussi pour toi. »

« Oui bien sûr. » Je réponds.

« Et bien c'est parfait parce que j'avais déjà invité beaucoup de monde. » Il sourit.

« C'est une blague Théo ? »

« Absolument pas. Je sens qu'on va s'amuser. » Il se frotte les mains. 

Louis saisit ensuite son téléphone pendant que je foudroie du regard Théo que j'ai soudainement envie de jeter au sol.

« Parfait, mes amis peuvent aussi venir. » Sourit fièrement Louis.

On se tourne vers lui.

« Quoi ? Mais non, non je ne suis pas d'accord. » Se lève Théo soudainement agacé.

Je rapproche la chaise de Louis vers moi en souriant.

« Pourquoi ça Théo ? Il a aussi le droit. » Je poursuis.

« Toi et tes potes vous resterez dans ta chambre. » Théo pointe du doigt Louis.

« Il est en hors de question. La famille Mayer s'apprête à organiser la meilleure soirée de l'année et je compte bien y participer. » Il fait un clin d'œil et quitte la terrasse en continuant de siroter sa grenadine. 

« Il a raison, cette soirée va être incroyable Théo. » Je souris à mon tour avant d'aller poser mon verre dans le lave-vaisselle.

Je rigole, je rigole mais au fond j'appréhende vraiment cette soirée.

Déjà parce que ça m'ennuie beaucoup de devoir faire la police toute la soirée parce que c'est n'est certainement pas Théo qui va la faire, ça me saoule que des gens de ma classe débarquent dans ma maison et le ménage post-soirée risque d'être très dur.

Je monte ensuite dans ma chambre pour continuer un peu à travailler sur mes projets en attendant que mes parents rentrent du travail.

Lorsque ma mère m'envoie un message pour me dire qu'elle part du bureau, je descends dans la cuisine pour commencer à faire à manger avec Louis pendant que Théo met la table.

« Tout le monde est super content pour samedi soir. » Sourit Théo avec son téléphone dans les mains.

Louis et moi se jetons un regard.

« Super. »

« Bah alors ma petite Mél, tu n'es plus contente ? » Sourit Théo.

« Si si. »

Je l'entends rire et il vient nous aider à faire à manger.

« Par contre, je préviens, le premier qui parle, je le détruis. » Dit sérieusement Théo.

« Arrête Théo, si tu réfléchis deux minutes, ça n'arrange personne d'en parler aux parents. Quoiqu'il arrive on va se faire détruire. » Répond Louis.

« Et je crains plus papa et maman que toi. » J'ajoute.

« Je vous préviens juste. »

« Pas besoin. » Finit Louis.

Ma mère est ensuite la première à rentrer.

« Alors ta journée ? » Je demande.

« Fatigante, je suis contente d'être rentrée. »

« Et bien c'est parfait parce qu'on a tout préparé. » Sourit Louis.

« Oh comme vous êtes gentils. J'aime vous voir comme ça. » Elle sourit après avoir enlevé ses chaussures. « Votre père est sur la route, il arrive. »

Elle s'installe ensuite à table et mon père arrive quelques minutes après.

Je pars ensuite dans la cuisine après avoir fait un câlin à mon père, pour amener le repas à table.

« Alors ta première journée Théo ? Pas trop dur ? » Demande mon père.

« Si c'était vraiment dur. »

Je le regarde en roulant des yeux.

Il a dormi toute la journée.

« Ah bon ? Pourtant j'ai vu que l'alarme de la maison avait été désactivé en fin de matinée. » Mon père fixe Théo.

« Ah. Peut-être une erreur. » Il détourne le regard pendant que Louis pouffe.

« Tu sais Théo, ça fait maintenant cinq ans que tu n'en fous pas une dans ton école qui nous coûte une blinde, je ne sais même pas comment tu t'en sors actuellement et je te jure que si tu n'es pas diplômé, tu te démerderas pour trouver autre chose. Je refuse de payer une année de plus. » Il enchaine sévèrement avant de prendre une bouchée de salade.

Théo cherche un peu de compassion dans le regard de ma mère.

« Tu es rentré à quelle heure ? » Elle demande.

« Midi mais c'est parce que je n'avais plus cours, je vous le promets. »

Ça me faire rire de voir Théo perdre complètement ses moyens face à nos parents alors que ce matin il faisait le grand garçon devant ses amis.

« Tu as travaillé au moins ? » Elle poursuit.

« Non parce que je vous rappelle que c'est mon premier jour. »

« Et ton mémoire, tu en es où ? » Ajoute mon père.

Théo ne répond pas.

« Vraiment Théo, je ne rigole pas et tu le sais. » Mon père continu durement.

« Tout va bien se passer, j'ai la situation sous contrôle. »

« J'espère bien. »

« Et vous, alors vos journées ? » Nous demande ma mère pour détendre un peu la situation entre mon père et mon frère.

Louis commence par raconter tout ce qu'il a fait et j'enchaine.

Le repas se poursuit et quand nous finissons, nous rangeons tous ensemble avant que je remonte dans ma chambre me détendre. 

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Voilà pour ce quatrième chapitre ! 

J'espère que ça vous allez bien et que ce chapitre vous plait. 

L'histoire commence un petit peu à prendre forme. 

Contrairement à mes autres fictions, je prends le temps de me relire haha mais si vous voyez des petites coquilles n'hésitez surtout pas à m'en faire part :) 

Je suis hyper contente d'écrire cette fiction et je voulais sincèrement vous remercier d'être là, ça me touche beaucoup merci :) 

Je vous embrasse ! 

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