Chapitre 37
Je rentre chez moi encore émerveillée par ce qu'il vient de se passer chez Samuel.
Je n'arrive toujours pas vraiment à y croire.
Pendant tout le trajet, je n'ai fait que mentir sur la distance qui me séparait de la maison afin de rassurer ma famille mais finalement, je ne suis pas arrivée à l'heure que j'avais indiqué.
Il faut dire que je n'ai fait que rêvasser, n'étant absolument pas concentrée sur la direction que j'empruntais.
« C'est moi. » Je dis avant de fermer la porte derrière moi.
« Ce n'est pas trop tôt. » Soupire ma mère.
« Mieux vaut tard que jamais. » Je réponds en retirant mes chaussures.
C'est étrange mais je suis presque agacée à l'idée d'être rentrée uniquement pour un simple repas avec des gens qui me connaissent depuis l'enfance.
J'étais très bien là où j'étais, avec Samuel.
« Coucou ma chérie, comment vas-tu ? » Stéphanie me prend immédiatement dans ses bras une fois que j'arrive dans le salon. « Alors où tu étais cachée cette fois-ci ? Chez ton petit-ami secret ? » Elle rit mais je me fige.
« Rassure-toi, Mél est bien célibataire, elle aurait beaucoup trop de mal à cacher une chose pareille. » Ma mère se rassoit sur le canapé.
Je lâche un petit rire nerveux et j'essaye d'être le plus naturelle possible même si je ne peux pas ignorer le regard de Louis.
« Non j'étudiais. C'est un peu moins marrant. » Je réponds en me passant la main dans les cheveux.
Je fais ensuite le tour de la petite table basse pour dire bonjour à Mathieu, Evan et Raphaël.
« En tout cas je suis contente de te voir, ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vu parce que je crois que la dernière fois aussi tu avais un petit empêchement. » Sourit Stéphanie une fois que je suis assise aux côtés de Théo.
« Oui c'est vrai, ce n'était pas du tout prévu mais une amie ne se sentait pas très bien donc je suis allée la voir. » Ma gorge se serre à l'idée de continuer à mentir surtout quand je suis à côté de mon frère.
Je ne peux d'ailleurs même pas le regarder dans les yeux.
Je viens de prendre du plaisir avec un de ses meilleurs amis sans aucune culpabilité.
Je ne suis donc absolument pas à l'aise.
« C'est dingue que tu me dises que tu sois partie réviser parce que j'ai croisé tes amies et elles m'ont dit que tu n'étais plus à l'école. » Théo se tourne vers moi.
Je cligne plusieurs fois des yeux avant de saisir un petit verre de vin.
« Ah bon ? » Je begaye presque.
« Ouais. » Je sens son regard suspect sur moi.
Des gouttes de sueur menacent de perler sur mon front et j'essaye de faire fonctionner mon cerveau pour qu'il trouve une solution.
Je ne peux pas lui dire où j'étais, pas maintenant, pas ici.
« Je suis partie me chercher un encas dans les restaurants d'à côté. J'ai un peu travaillé là-bas et ensuite la salle s'est remplie devenant très bruyante. J'ai donc décidé de retourner à la bibliothèque de l'école. » Je réponds.
« Je vois. »
Je ne sais pas s'il me croit ou non mais au moins ça a l'air de lui convenir.
« Et puis, au pire, elle fait ce qu'elle veut non ? À ce que je sache, elle ne te pose jamais toutes ces questions. » Louis ajoute et mon cœur est un peu plus léger.
« Il n'a pas tort. » Rit Mathieu. « Je ne te pensais pas aussi protecteur. » Il lui donne une petite tape dans le dos.
« En vrai je comprends, j'aurais certainement fait la même chose si j'avais une sœur. » Evan hausse les épaules.
« Oui mais ce que tu dis n'est pas tellement objectif sachant que Théo est ton meilleur ami, ce normal que tu le défendes sur ce genre de choses. » Je dis avant de boire une gorgée de vin.
« Bon, qui veut des petits biscuits apéritifs ? » Mon père force un sourire pour certainement détendre l'atmosphère.
Je sais que certains autour de cette table n'ont pas supporté que j'arrive à cette heure-ci mais après tout, j'ai le droit d'avoir une vie aussi.
« Moi. » Sourit Mathieu en se servant.
« Alors, racontez-nous un peu ce qu'il se passe dans vos petites vies mes chéris. On a seulement vu Louis la dernière fois et nous avons eu quelques nouvelles par l'intermédiaire des garçons mais nous sommes très curieux. » Stéphanie nous sourit, Théo et moi.
« Je t'en prie, commence. » Je fixe Théo.
Théo se met à raconter des petites anecdotes sur l'école, avec ses amis, il parle également de ses projets et puis après je ne sais plus.
Je ne suis plus présente mentalement, seulement physiquement.
Je fixe un point au hasard et mon esprit est complètement ailleurs.
Pas forcément sur Samuel mais plutôt sur toutes les conséquences que cette relation peut avoir.
Je crois que toute ma culpabilité remonte et j'en ai presque envie de vomir.
Théo ne pourrait jamais me pardonner de faire une chose pareille et plus j'y réfléchis et plus je me dis que je le prendrais aussi très mal si je savais qu'il avait eu une relation avec une de mes amies.
Mais je ne peux pas nier ce que je ressens pour Samuel, je ne veux même pas y renoncer, tout est beaucoup trop beau.
Il m'aide à prendre un peu confiance en moi, j'ai la sensation qu'il sera là pour moi, c'est le seul qui me soutient pour l'instant dans mes choix, mes décisions et ça me fait du bien.
Je me sens épaulée et prise en considération.
Je n'ai pas l'impression qu'il me juge, il a un regard très neutre et objectif et ça me plait, ça me rassure, ça me fait me sentir mieux.
J'ai simplement envie de fermer les yeux un court instant et me repasser tous les moments que nous avons partagé, même les moins marrants.
J'aurai aimé passer la nuit avec lui et pas avec les amis de mes parents et leurs enfants que j'adore pourtant.
Mais ce soir, je leur en veux de m'avoir demandé de rentrer, alors qu'en réalité ils n'y sont pour rien. Ils ne sont simplement pas au courant de ce que je suis entrain de faire.
Finalement, cacher la vérité à ses proches, c'est peut-être la meilleure solution pour ne pas les blesser.
J'ai bien vu la réaction de ma mère pour la bourse, je suis sure qu'elle y pense toujours et que ça lui ferait une peine immense si je partais.
Alors je n'ose même pas imaginer la réaction de Théo quand il apprendra que je suis à deux doigts de me taper son ami.
Mes pensées se bousculent entre elles et je laisse mes différentes petites voix se battre en elles sans vraiment y prêter attention parce qu'elles ont toutes raison. Aucune n'a tort.
Je sens alors mon cerveau envoyer des signaux à mon estomac, qui se serre en une vitesse record, m'obligeant à poser mon verre de vin.
« Et toi ma Mél ? » Me sourit Stéphanie.
Je secoue alors légèrement la tête pour revenir sur Terre et me réintégrer dans la conversation.
« Et bien moi, tout va très bien. » Je réponds.
« D'accord. » Stéphanie se force à sourire avant de jeter un coup d'œil à ma mère.
« Voilà. » Je frappe doucement dans mes mains.
« Les cours ça va ? » Elle poursuit ne voulant décidément pas lâcher l'affaire.
J'adore Stéphanie, vraiment mais ce soir j'ai envie qu'elle m'oublie.
Je sais qu'elle a toujours voulu avoir une fille alors elle entretient une relation très forte avec moi mais ce soir, je ne suis pas d'humeur à me confier à elle, surtout quand tout le monde me fixe.
« Ça va. »
« Tu sais que tu peux un peu plus développer. » Me dit mon père.
« Je sais. »
Il me lance un regard mais je ne pourrai pas dire de quelle nature il est.
Peut être inquiet, préoccupé ou tout simplement agacé.
« Elle a en tête de participer à un programme de bourse d'études. » Ma mère boit une gorgée de vin sans me regarder. « Pour les États-Unis. » Elle claque la langue contre son palet et j'ai subitement envie de quitter cette table.
« Oh mais c'est super ça ma chérie. » S'exclame Stéphanie, avant que ma mère lui offre son meilleur regard noir. « Ou pas... J'imagine. » Elle reprend en voyant la réaction de ma mère.
« Non c'est super. » Mon père ajoute et Stéphanie lance un rapide regard à Mathieu pour qu'il vienne à sa rescousse.
Mon regard sur bloque légèrement au sol, n'ayant pas envie d'être spectatrice de cette nouvelle conversation.
« Tu as postulé ? » Me lance Mathieu.
« Pas encore, seulement des renseignements. » Je lâche froidement.
« Non mais chérie, c'est très bien, tu sais qu'on te soutiendra qu'importe ta décision. » Mon père pose sa main sur mon bras.
« Apparemment non. » Je lâche en fixant ma mère.
Elle n'a simplement pas intérêt à me chercher ce soir, parce que je risque d'évacuer toute la colère que j'ai en moi.
« Attends, il faut encore qu'elle soit prise, tu sais c'est un programme très... »
« Sélectif, je sais Théo, crois-moi que je suis au courant. » Je le coupe.
Théo se tourne vers moi, étonné de ma réaction.
« De toute manière c'est ce qu'il va se passer d'accord ? Je n'aurai pas cette fichue bourse qui fait chier pas mal de monde ici. Rassurez-vous, j'ai vérifié et je n'ai pas le classement pour y aller. » Je me lève. « Maintenant si vous permettez, j'aimerai disposer pour pouvoir aller dans ma chambre pour ne pas entendre certaines remarques qui risquent de me faire de la peine et de m'agacer. »
Je contourne la table sans jeter un regard de plus, je prends soin d'éviter toutes les jambes et je finis par monter dans ma chambre sans me retourner.
« Santé. » J'entends dire Evan et je claque la porte.
Je pars directement m'assoir près de ma fenêtre et je saisis mon téléphone pour appeler Samuel.
Mais je finis par le poser sur le côté en voyant qu'il ne répond pas.
Je m'en veux, terriblement.
Je n'aurai pas dû réagir de cette manière mais c'est parti tout seul. Comme si je ne contrôlais plus rien.
Et le pire, c'est que je sais pourquoi.
Je n'arrive tout simplement pas à gérer tous ces évènements et cette culpabilité.
Je contiens tellement de choses que je suis obligée d'évacuer à un moment donné et pas forcément sur les bonnes personnes.
La seule personne qui m'a véritablement énervée ce soir, c'est bien ma mère et c'est la seule pour qui je n'ai aucun regret.
J'entends ensuite quelqu'un frapper à ma porte mais je ne tourne pas la tête.
Ils ont été plus rapide que d'habitude ce soir.
« Pas disponible. » Je réponds simplement en espérant que cette personne s'en aille.
La porte s'ouvre et je souffle.
« Putain mais ce n'est donc pas possible de... » Je m'arrête quand je vois Raphaël entrer dans chambre. « Oh. » Je me radoucis. « C'est toi. »
« Et oui. » Il ferme la porte. « Mais je peux y aller si tu veux. »
« Non, reste. Ça m'est égal à vrai dire. »
Il se pose ensuite sur mon lit et ne perd pas de temps pour s'allonger.
Je reste assise près de ma fenêtre, mes jambes contre ma poitrine et je continue de regarder le jardin.
« Désolée pour ce qu'il vient de se passer. » Je lâche sans tourner la tête.
« Oh ne t'inquiète pas, ça arrive à tout le monde. »
« Oui mais ce n'était pas forcément correct, surtout devant vous. »
« Tu sais, on a fait bien pire. »
J'hausse les épaules et je l'entends se lever du lit et s'approcher de moi.
« Je peux fumer ? » Il demande.
« Seulement si la fenêtre est ouverte. J'ai horreur de l'odeur. »
Il ouvre alors la fenêtre juste devant moi et en quelques secondes, sa cigarette est allumée.
« Tes parents savent que tu fumes ? »
« Ils s'en doutent mais honnêtement même s'ils le savaient, je m'en fouterai. »
Il s'éloigne d'un petit pas pour éviter que la fumée ne vienne vers moi.
« Hum. » Je réponds simplement.
Un silence apparait et je le remercie de ne pas poser plus de question.
« J'ai un problème Raph. » Je lâche.
« D'accord. » Il hoche la tête.
« Un vrai gros problème. »
« Tu es malade ? Tu as eu un accident ? Il t'ai arrivé quelque chose ? » Il demande sans me regarder.
« Non pas du tout. »
« Alors ce n'est pas un vrai gros problème, simplement quelque chose qui te tracasse. »
Je tourne la tête vers lui mais il garde les yeux rivés sur le jardin.
« Oui et bien ça me tracasse beaucoup. »
« Et qu'est-ce que c'est ? »
« Je suis amoureuse. » Je reporte mon regard sur la vue qu'offre ma fenêtre.
« Mais c'est une super nouvelle ça. » Il s'exclame.
« Non pas vraiment non. » Je grimace.
« Ah oui. J'avais oublié que j'avais affaire à une Mélissa qui n'a absolument aucune confiance en elle. Tout s'explique. »
Je roule des yeux.
« Ça me fait peur. » Je poursuis.
« Comme chaque changement dans une vie. »
« Non, ce n'est pas de ce point de vu là. »
« Alors c'est quoi Mél ? Qu'est-ce qui ne va pas dans ce que tu viens de me dire ? » Il écrase sa cigarette sur le petit rebord pour finalement se tourner complètement vers moi.
« C'est un très bon ami à Théo. Tu dois certainement l'avoir déjà vu d'ailleurs. »
« Ne me dis pas que c'est Samuel. »
Je ne réponds pas tout de suite.
« Mél ? »
« Si. C'est lui. » Ma gorge se serre.
« Putain mais tu es au courant que Théo s'en doute ? »
Je me tourne à mon tour vers lui.
« De quoi tu parles ? Nous sommes super discrets. »
« Apparemment pas vraiment, parce qu'il en a parlé à Evan il n'y a même pas trois jours. »
« Quoi ? Mais pourquoi ? Enfin je ne comprends pas. » J'essaye de ne pas paniquer.
« Je ne sais pas, il disait que certains de ses amis lui avait rapporté que tu avais été très proche de lui à une soirée récente. »
Sacha.
La soirée en boite de nuit.
Quel petit con.
« C'est tout ce qu'il a dit ? »
« Oui je crois mais Théo a de gros doutes sur vous deux. »
« On essayera d'être plus discret. »
« Attends mais tu es stupide ou tu le fais exprès ? »
« Il faut que tu promettes de ne rien dire. » J'ignore sa petite réflexion.
« Mélissa ouvre les yeux. Tu as le droit de vivre ton petit bonheur à qui tu veux, y compris ce Samuel mais la moindre des choses c'est d'en parler à ton frère non ? »
« Je ne peux pas Raphaël, c'est au-dessus de mes forces. »
« Pourtant c'est super simple. »
« Non pas vraiment non, tu sais très bien comment Théo va réagir. »
Son visage se radoucit et il semble plus calme.
« Oui. Tu n'as pas tort. Il est déjà un peu en colère. »
« Alors je ne préfère rien dire. Ce n'est pas le moment. »
Ne panique pas.
Surtout Mél, détends-toi.
« Tu sais très bien qu'on tient tous très fort à toi donc rien que pour ça, je ne dirai rien parce que ce n'est pas de moi qu'il doit le savoir mais je pense que le plus tôt il le saura, le mieux il le digérera. »
« Je ne sais pas... »
« Mél, s'il le sait par quelqu'un d'autre ça sera pire. »
Je réponds par un profond soupir.
Mon téléphone se met à vibrer et nos regards se baissent immédiatement sur mon écran.
C'est Samuel.
« Tu peux répondre si tu veux. » Il détourne le regard.
« Non, je le rappellerai. »
Je mets mon téléphone en silencieux et le range dans ma poche.
« Honnêtement Mél, je suis vraiment content pour toi. Tu me connais, j'ai toujours voulu ton bonheur mais fais juste attention à ton frère. »
« Je sais Raph... Je sais. »
« Enfin bon, pour en revenir à la bonne nouvelle. Je t'avoue que j'ai fini par me dire que tu ne trouverais jamais personne. » Il dit avec un sourire moqueur.
« Quoi ? » Je lui donne une tape sur l'épaule.
« Nous étions désespérés pour toi. »
« Ferme là. » Je souris.
« On t'imaginait déjà, seule, dans un appartement, accompagnée d'une vingtaine de chats. »
« C'est mignon les chats. »
« Oui enfin vingt, ça fait un peu beaucoup. »
« Tu m'énerves. » Je le regarde amusée. « On peut aussi parler de toi. »
« Quoi moi ? Je suis avec ma copine depuis le lycée. »
« Oui et bien toi tu finiras avec ta copine, vingt chats comme deux petits vieux qui n'ont plus rien à se dire. »
« C'est gentil les vieux. » Il entre dans mon jeu et je lève les yeux au ciel en souriant.
Un petit silence rapide apparait mais je décide de le prendre dans mes bras, à sa grande surprise.
« Merci Raph, de ne rien dire. Je te promets que j'irai voir Théo pour lui en parler. »
« Pas de problème. » Il me caresse doucement le dos. « Tu sais, tu n'es pas non plus obligée de lui annoncer seule, Samuel peut t'accompagner. »
« Oui, c'est vrai. »
« Il faut que tu choisisses le moment propice. »
« Malheureusement, nous ne sommes jamais tous les trois. »
« Invite le à diner. »
« Mais ça va pas ? Les doutes de Théo se confirmeront et nous n'aurons même pas le temps de nous expliquer qu'il sera déjà fou de rage. »
« Hum... Je vois. »
« Non, il faut un moment où il ne se doute pas de grand-chose et qu'on le prenne à part pour lui parler. »
« Ça, ça risque d'être compliqué. À moins que vous alliez tous au même endroit et que du monde soit avec vous. »
« Oh. » Mon esprit s'illumine. « Sacha organise une grande soirée chaque année, et cette fois-ci elle a lieu à la fin du mois. Je peux y aller et Théo et Samuel y seront. »
« À une soirée ? Sérieusement Mél ? » Il grimace. « Tu ne peux pas trouver mieux ? Je ne sais pas moi, une soirée cinéma, un petit apéro chez vous et quand tout le monde part, tu lui annonces avec Samuel. »
« Hum... Non. La soirée c'est mieux. »
« Mais c'est pire. »
« Non parce qu'avec le monde, Théo se retiendra d'agir trop brusquement. »
« Pas sûr. » Il est très peu convaincu.
« Je verrai bien comment je le sens aussi, si je vois qu'il est complètement ailleurs, j'attendrai. »
« Pas trop longtemps Mélissa, je t'en prie n'attends pas. »
« Raph, il n'y a pas urgence non plus, on parle seulement du fait que je vais lui annoncer que je suis en couple avec son ami. »
« Oui mais il a confiance en toi et lui cacher, ça lui fera plus de mal qu'autre chose. »
« Je sais mais on verra. »
« À table. » J'entends ma mère.
« Réfléchis bien à tout ce qu'on vient de se dire. »
« C'est promis. »
« Tu viens manger ? »
« Non, je préfère rester dans ma chambre. »
« Tu es sure ? »
« Certaine. »
« Bon et bien, on se voit plus tard alors. »
« Oui, n'hésite pas à remonter pour m'apporter le dessert. » Je fais un clin d'œil.
« Ça marche. » Il lâche un petit rire avant de quitter ma chambre.
Je saisis ensuite mon téléphone et je rappelle Samuel qui cette fois-ci me répond.
« Tout va bien ? Désolé j'étais sous la douche. »
« Non pas de problème. » Je réponds. « Je voulais simplement te parler. »
« À propos de quoi ? »
« Hum... Je ne sais plus. » Tout un peu confus dans ma tête. Au départ, je voulais simplement lui parler de l'attitude de ma mère mais maintenant, j'aimerai aussi lui parler de Théo.
« Tu ne sais plus ? » Il rit. « Tu es pire qu'un poisson rouge ma parole. »
Je souris légèrement.
« Je suis un peu perdue. »
« Tu sais que tu peux tout me dire Mél. »
Non pas vraiment. Je suis incapable de lui dire que je suis amoureuse de lui par peur que ça ne soit pas vraiment réciproque.
Mais ce n'est pas grave, parce que ce n'est pas ce qui me tracasse aujourd'hui.
Ça sera pour une autre fois.
« Alors au départ je voulais te parler de ma mère mais ensuite j'ai eu une discussion avec Raphaël, le frère d'Evan, par rapport à Théo. »
« Et il en est ressortis quoi ? »
« Théo a de sérieux doutes. Sur nous deux. »
« Comment ça ? » Il semble un peu plus concentré.
« Sacha lui aurait parlé de notre comportement à la soirée. »
« Oh non, c'est pas vrai. »
« Si si c'est bien réel. »
« Je ne comprends pas, nous sommes assez discrets pourtant. »
« Oui c'est pour ça que je suis étonnée. »
« Je pense que Sacha a dû en rajouter des couches. »
« Mais c'est sûr. On parle de Sacha je te signale. »
Je l'entends soupirer.
« Il faut qu'on soit encore plus distants, toi et moi. »
« Comment ça ? » Je grimace.
« Il faut simplement qu'on arrête de se parler, de la journée, devant les autres. »
« Ne me dis pas que tu me refais le coup de l'autre fois ? »
« Non pas du tout. » Il semble être exaspéré. « Mél, je tiens vraiment à toi, on a dit qu'on repartait sur de bonnes bases. »
« Oui je sais. » Je me ravise. « Désolée. »
« Tu penses bien que j'ai envie de te voir toute la journée mais si tu veux vraiment ne pas le dire à Théo maintenant, c'est l'unique solution. »
« C'est de ça que je voulais aussi te parler. Je pense qu'il faut qu'on le dise à Théo, tous les deux. »
« Oh. »
« Si tu n'es pas prêt, je le comprends parfaitement, on attendra. » Je dis en espérant qu'il soit ma solution pour retarder encore plus l'échéance.
« Non mais je suis prêt. Ça m'est égal personnellement, je pense qu'il faut le sache le plus rapidement possible pour que ça le blesse un peu moins. »
Je grimace.
Ce n'était pas ce que je voulais entendre.
Raphaël sort de ce corps.
« Bon alors très bien. »
« On pourra lui en parler ce week-end. »
« Non. » Je lâche plus vite que prévu. « Enfin, j'aurai préféré lui annoncer ça à la soirée de Sacha. »
« Quoi ? Mais tu n'y vas même pas. »
« Finalement peut être que ce n'est pas si mal. »
« Mais tu m'as dit tout à l'heure que ce n'était pas possible à cause de ton test d'anglais. »
« Je me reposerai le dimanche. »
« Attends, je ne comprends pas. Tu veux lui dire à cette soirée ? Devant tout le monde ? Mais t'as pété un boulon ou quoi ? »
« J'ai simplement réfléchi. Je me dis que le monde autour de lui l'empêchera de réagir un peu trop rapidement. »
« Alors, excuse-moi mais je suis à cent pour cent contre. Il est absolument hors de question que je lui en parle ce jour-là. »
« Mais Samuel... »
« Non mais je ne reviendrai pas là-dessus Mél. » Il me coupe. « Je ne sais pas ce qu'il se passe dans ta tête mais ça n'a aucune cohérence. Tu vas encore plus le blesser. »
« J'ai simplement pensé que... »
« Que c'était de la merde. » Il me coupe de nouveau. « Je suis désolé mais tu ne réfléchis pas là. Il ne faut pas qu'on en fasse une affaire d'État mais la moindre des choses c'est de lui annoncer juste tous les trois, dans un coin calme et isolé. »
« Justement, j'ai pensé qu'on aurait pû le prendre à part pour lui en parler. »
« Ah oui ? Alors explique-moi comment tu veux t'y prendre. Je suis curieux. »
Non il n'est pas curieux. Il veut simplement m'entendre développer mon idée pour en rajouter une couche.
« Je ne sais pas... Je n'y ai pas tellement pensé. J'ai imaginé qu'on aurait pu arriver chacun de notre côté, on attend que la soirée se passe un peu, ensuite on va le voir pour discuter, on l'emmène au fond du jardin ou je ne sais où, on lui parle, il le prend mal mais ne dis rien à cause de monde autour et l'affaire est réglée. »
« Bébé, je ne sais pas dans quel monde tu vis. Mais jamais ça ne se passera comme ça. »
« Qu'est-ce que tu en sais ? »
« Rien je n'en sais rien. Mais je connais suffisamment Théo pour savoir que c'est une idée à jeter à la poubelle. »
Je soupire avant de m'allonger sur mon lit.
« Alors je ne viendrai pas à cette soirée. »
« Tant mieux, si c'était l'unique raison qui te poussait à y aller, effectivement il vaut mieux que tu restes chez toi. »
« Mais il faut quand même qu'on trouve un moyen de lui dire. »
« On y réfléchira ensemble. »
« Et quand ? »
« Pendant que je t'aide à réviser, on en parlera. »
« Ok... » Je soupire.
« Mais qu'importe ce qu'on choisira, ça sera certainement mieux que la première idée. »
« Tu as surement raison... »
« Oui pour le coup, oui. »
« Je vais te laisser alors. » Je dis plus doucement.
« Tu ne voulais pas me parler de ta mère aussi ? »
« Ça peut attendre, on en discutera demain. »
« Tu es sure ? »
« Certaine. »
« Alors je n'insiste pas, on essaye de se voir demain. »
« Super. »
« Bonne soirée ma Mél. »
« Bonne soirée. »
Mon téléphone glisse doucement contre mon visage et quand je regarde mon écran, Samuel a déjà raccroché.
Je place mon téléphone sur la table de chevet avant de me tourner de l'autre côté pour essayer de trouver un meilleur moyen pour annoncer ça à mon frère.
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Hey !
Le moment de vérité approche :)
Je voulais vraiment vous remerciez pour votre soutien, je lis chacun de vos commentaires et je suis contente de voir que vous êtes là depuis le début :)
Je remarque également les petits nouveaux qui nous rejoignent ;)
Normalement le prochain chapitre et pour la fin de semaine :)
Je vous embrasse !
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