Chapitre 23
Je ferme la porte des toilettes juste derrière moi et je reste debout, le dos contre la porte.
Je ne fais pas attention aux discussions des quelques filles présentes dans la pièce et je ferme les yeux pour éviter qu'une larme s'échappe.
Voilà, nous y voilà, le moment où tous mes espoirs se brisent en quelques secondes, me faisant mal au cœur au passage.
C'est très clairement l'histoire de ma vie sentimentale. Qui se répète encore et encore.
J'ai l'habitude de ressentir ce genre de choses, mais aujourd'hui ça fait encore plus mal parce que c'était la première fois que j'embrassais le garçon qui me plaisait.
Tout était si parfait.
Il y a certainement quelque chose qui s'est passé à la soirée, ce n'est pas possible.
Ou peut-être qu'il s'est rendu compte que je ne lui plaisait pas tant que ça finalement.
Ou bien, j'embrasse très très mal, ce qui est possible, je n'ai pratiquement jamais embrassé quelqu'un.
À part, deux personnes en soirée mais ça ne compte pas, je n'étais pas maître de mes propres actions.
J'essaye d'avoir des respirations calmes pour retenir mes larmes. Je n'ai aucune envie de craquer dans ces toilettes miteuses et faire comme dans tous ces films romantiques, finalement pas si réalistes que ça.
Il faut que j'essaye de voir le bon côté des choses mais clairement, je n'en trouve pas.
Ce qui me dérange dans cette situation c'est que je ne comprends pas le pourquoi du comment.
Tout s'est fait si rapidement et il ne m'a même pas tenu au courant de son ressenti.
J'ouvre alors les yeux et je saisis mon sac.
Je me décide à prendre mon courage à deux mains et d'aller le voir, lui demander des explications, je refuse de tomber dans un cercle vicieux à cause de lui.
Il est hors de question que je me prenne la tête jusqu'à la fin du semestre pour quelque chose d'aussi stupide. J'ai des choses beaucoup mieux à faire et plus intéressantes.
Avant de sortir de ma petite cabine, je m'assure d'être complètement seule dans la pièce.
Je sors finalement et je me dirige vers les lavabos et je me regarde dans le miroir.
« Tout va bien. » Je lâche. « Tu vas gentiment aller le voir et tout se passera bien. Tu risques d'être très triste mais tu es habituée maintenant. » Je parle seule.
Je me recoiffe rapidement et je remets un peu de rouge à lèvre avant de quitter les toilettes.
Je monte à l'étage où je peux observer ce qu'il se passe dans la cour extérieure sans forcément être vue, il suffit simplement d'être discrète et de ne pas se coller aux vitres en scrutant tout le monde. Il ne faut pas oublier que les vitres ne sont absolument pas teintées.
Ça serait bête que Samuel me voit entrain de le fixer. Je ne sais pas pour qui il me prendrait.
Je me place sur le côté et j'observe discrètement les différentes personnes présentes dehors. Je réalise que c'est beaucoup plus compliqué que je ne le pensais étant donné que nous sommes à l'heure du déjeuner et que tout le monde est dehors.
J'essaye de rester naturelle quand des personnes passent devant moi avant d'observer à nouveau ce qu'il se passe à mes pieds.
Après de longues minutes de recherche, je finis finalement par repérer Samuel qui est sans surprise avec mon frère et ses amis.
Mon cœur se serre quand je vois Philippines à ses côtés affichant un très grand sourire.
J'ai soudainement peur qu'il se soit passé quelque chose entre les deux ce week-end.
J'abaisse finalement mes épaules et je soupire.
Je suis complètement ridicule.
Je ne suis quand même pas entrain d'observer le garçon qui me plait pour aller lui parler ? Alors qu'il ne me calcule même plus.
Et bien si.
Je décide alors de retourner en cafétéria retrouver mes amies, honteuse.
« Mél, tout va bien ? Tu es toute pâle ? » Me demande Joséphine.
« Ça va. » J'ai dû mal à parler. Ma gorge se serre et je dévie le regard.
« Tu vas t'en remettre Mél, ce n'est pas comme si tu étais sortie avec lui, il y a juste eu un bisou. » Elle poursuit et j'ai soudainement envie de lui crier dessus.
J'aurai aimé la voir dans ma situation.
Chloé la pousse légèrement en lui faisant de gros yeux.
« Après tu sais, ça ne veut peut-être rien dire. Son téléphone a peut-être vraiment eu un problème et il ne t'a certainement pas vu toute à l'heure. » Ajoute Sophia.
« C'est gentil Sophia mais on sait toutes très bien que tu me dis ça pour me rassurer mais que tu ne le penses pas. » Je lâche et elle hoche la tête.
« Tu es sûr que tout était clair après que vous vous soyez quittés ? » Demande Chloé.
« Qu'est-ce que tu entends par là ? » Je demande.
« Je ne sais pas, peut-être qu'il t'a dit quelque chose... » Elle se racle la gorge.
« Oui, il m'a dit qu'il avait passé un super moment avec moi. » Je réponds en colère contre lui.
Un silence apparait et les filles s'échangent des regards.
« Tu comptes aller lui parler ? » Me demande finalement Sophia.
« Je voulais mais je n'en ai pas le courage. Qu'est-ce que je peux bien lui dire ? Hey Samuel, tu ne réponds pas à mes messages, tu m'ignores, je suis censée penser quoi ? » J'imite avec une voix aiguë en roulant des yeux. « Non je ne peux pas. » Je reprends une voix normale.
« Pourquoi pas ? » Elle hausse les épaules.
« Parce que je n'oserai jamais. »
« Peut-être que si tu allais lui parler, ça te permettrait de comprendre. » Ajoute Chloé.
« Je préfère attendre encore un peu. »
« Comme tu voudras. » Chloé soupire en sachant très bien qu'elle n'aurait pas gain de cause.
Je regarde l'écran de mon téléphone avant de diriger mon regard vers Samuel, toujours dans la petite cour extérieure.
Mon cœur se serre et je me sens soudainement stupide d'avoir imaginé une seule seconde que quelque chose de plus sérieux se passerait avec lui.
Il a dû bien rigoler, surtout quand je l'ai embrassé pour la seconde fois.
Un sentiment de honte s'empare de moi et j'ai envie de me cacher et de ne plus jamais faire face à Samuel.
Heureusement que Théo n'a rien su et rien vu, il m'en aurait forcément voulu et se serait foutu de moi jusqu'à la fin de ma vie. Je peux déjà l'imaginer entrain d'éclater de rire en me disant : mais tu es stupide ou quoi ? Comment as-tu pu croire qu'un garçon comme Samuel serait intéressée par une fille comme toi ?
Je tressaille rien qu'en y pensant.
« Tu veux qu'on se retrouve après les cours ? » Joséphine me demande et je me retourne vers elle.
« Non c'est gentil. » Je force un sourire. « En tout cas pas pour moi, peut-être que tu as besoin de parler. » Je me reprends.
« Pourquoi ? »
« Je ne sais pas, par rapport à Thomas. »
« Oh Mél, ne t'inquiète pas, pour l'instant ce n'est pas le problème. Oui j'ai encore mal, oui j'ai encore de la peine mais c'est la vie. » Sa voix flanche légèrement mais elle se reprend. « Aujourd'hui, c'est toi qui ne vas pas bien. »
« Oui mais ça n'a rien à voir avec toi. Enfin, je veux dire, j'ai de la peine oui mais comme tu as dit, je l'ai juste embrassé. »
« Ne t'inquiète pas, tu vas vite t'en remettre. » Chloé me sourit.
« Oui, j'ai l'habitude. » J'hausse les épaules.
« Les filles, je suis vraiment désolée mais je dois aller en cours. » Sophia intervient en rangeant ses affaires.
« Oh, oui bien sûr, nous aussi d'ailleurs. » Je regarde Chloé.
« On se voit plus tard. » Joséphine sourit.
Les filles me prennent rapidement dans leur bras et Chloé et moi nous dirigeons vers notre salle de cours.
« Je reviens. » Je lui dis. « Je vais juste remplir ma bouteille d'eau. »
« Oh, attends je viens avec toi. »
Nous entrons dans les toilettes et je remplis ma bouteille d'eau.
« Mél, tu sais, il ne faut pas que tu te prennes la tête. Je pense simplement que tu as tendance à te faire des films dès que les choses vont un peu dans ton sens. »
« Oui je sais, j'en suis consciente, je me suis emballée. »
« Tu trouveras vraiment quelqu'un qui te correspond. »
« Oui. » Je réponds très peu convaincue.
Nous quittons ensuite les toilettes et je remarque Samuel juste devant moi.
« Va lui parler. » Me chuchote Chloé.
« Non. » Je réponds fermement.
« Si vas-y. » Elle me pousse légèrement.
« Chloé, stop, je n'irai pas le voir. J'ai déjà assez honte comme ça. »
« Tu ne le regretteras pas et tu seras fixée. »
« Je n'ai pas envie d'être fixée, je vais arrêter de lui parler, l'ignorer et ça sera fini. »
« Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. »
« Ça l'est pour moi. »
Chloé soupire et j'entre rapidement dans ma salle de cours.
Chloé s'installe à mes côtés et elle essaye une fois de plus de me convaincre mais je fais la sourde oreilles.
J'essaye de me concentrer au maximum sur le cours pour éloigner Samuel de mes pensées.
À la fin du cours, Chloé me quitte pour aller rapidement à une réunion avec son groupe de marketing et je décide d'aller à l'étage supérieur de la cafétéria pour aller travailler un petit peu avant de rentrer chez moi.
Je m'installe sur une chaise haute et j'ouvre mon ordinateur pour commencer à travailler sur un énième projet de groupe.
Au bout d'une heure, je décide de laisser mes affaires et je me dirige vers le distributeur de snacks pour me payer une petite gourmandise.
J'hésite de longues secondes devant ce choix, tout me donne envie et je n'ai qu'un choix à faire.
« Je te conseille de prendre un KitKat, c'est le plus rentable. »
Je me retourne en reconnaissant la voix de Samuel et mon cœur s'emballe.
« Quoi ? » Je fronce les sourcils.
« Je te vois hésiter depuis tout à l'heure alors je me suis dit que tu aurais peut-être besoin d'aide. »
Je ne réponds rien et je décide de prendre un Kinder Bueno.
« Je n'avais pas envie de KitKat. » Je réponds sèchement en saisissant mon snack sucré dans la petite trappe.
Je ne le regarde pas et je me dirige vers ma table. Il ne cherche même pas à reprendre la conversation.
En milieu de chemin, je décide de faire demi-tour et je me place à côté de Samuel.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé entre ce week-end et aujourd'hui ? » Je lâche.
Il se tourne doucement vers moi et ne semble pas tenir rigueur de mon agacement, ce qui me blesse encore plus.
Il s'en fiche royalement.
« Rien pourquoi ? » Il hausse les épaules.
« Je ne sais pas, tu ne réponds pas à mes messages, tu fais comme si je n'existais pas. »
« Tu ne t'attendais quand même à ce que je vienne te voir et t'enlacer devant tout le monde, rassure-moi ? »
Je suis surprise par cette nonchalance et son insolence.
J'ai l'impression d'avoir quelqu'un de complètement différent en face de moi.
« Non pas du tout, juste me dire bonjour. »
« Écoute Mélissa, je ne sais pas ce que tu as compris samedi mais je crois que nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d'onde. »
Cette phrase a l'effet d'une bombe dans mon esprit et dans ma poitrine.
Ça me frappe tellement fort que j'ai l'impression que je vais tomber.
« Je ne sais pas pourquoi on s'est embrassé d'accord ? C'était une erreur. En tout cas, ça ne veut rien dire à mes yeux. Nous ne sommes pas en couple ou je ne sais quoi. » Il fait un geste de la main.
« Tu aurais peut-être dû y penser avant de m'embrasser alors. » Ma gorge se serre et je peux à peine parler.
« Je sais. »
Je sais ? C'est tout ce que cet imbécile a à me répondre ?
Je suis tout simplement sidérée.
« Je t'ai pourtant dit que j'avais déjà assez souffert et que j'en avais assez qu'on joue avec mes sentiments. » Je sens mes yeux s'humidifier et je réalise que je suis désespérée à ce point pour lui dire ce genre de choses.
« Écoute, je suis désolé. Je ne pensais pas que tu ressentais des choses comme ça. »
« D'accord, pas de problème. » Je peux à peine articuler. « Je peux juste te demander une faveur ? » Ma voix vacille.
« Oui bien sûr. » Il ne semble absolument pas être préoccupé par mon état et j'ai un mouvement de recul.
« Je ne veux plus que tu me parles, plus du tout. »
« Mélissa, ne le prends pas comme ça, et puis comment veux-tu que je ne te parle pas alors que tu es la sœur de mon meilleur ami ? » Il lâche un rire nerveux.
« Tu fais avec. Je ne veux juste plus que tu t'adresses à moi, pour n'importe quel prétexte.. »
« Mél, attends, tout est très compliqué actuellement. » Il fait un pas vers moi et son expression neutre et nonchalante a disparu.
« Je m'en fiche. Je refuse d'être encore prise pour une imbécile. Et mon prénom c'est Mélissa, pas Mél. » Je finis sèchement et je m'éloigne de lui.
Je range ensuite rapidement mes affaires dans mon sac et je quitte l'établissement d'un pas rapide.
Quelques larmes s'échappent et c'est une fois que je suis complètement à l'extérieur que j'extériorise tout.
Mon cœur me fait terriblement mal et mon cerveau me répète sans cesse que tout le monde m'avait prévenu.
Un combat débute entre mon cœur et mon esprit, me donnant le tournis.
C'est de ma faute, je n'aurai jamais dû miser autant sur ce stupide baiser. J'y ai tellement cru, je me suis dit que moi aussi j'avais le droit d'être aimé, que moi aussi je pouvais connaître la sensation d'avoir des sentiments réciproques pour une personne.
Maintenant c'est une certitude, je vais finir seule.
Toute ma vie.
Tu n'exagères pas un peu là Mél ?
Peut-être que je ne mérite tout simplement pas de vivre ce genre de choses, peut-être que ce n'est pas fait pour moi.
J'essaye de me contenir mais c'est de plus en plus difficile.
J'ai beau y être habituée, ça fait toujours aussi mal.
Lorsque je m'essuie le visage, je vois Théo, Benjamin et Sacha sortir de l'établissement et je décide immédiatement de me cacher mais je réalise que c'est trop tard quand j'entends Théo m'appeler.
« Mél ? » Sa voix se rapproche et je me maudis intérieurement.
Je m'essuie rapidement le visage et je sors mon téléphone pour voir à quoi je ressemble.
Ça va, je ne suis pas trop rouge même si on peut deviner que je viens de sécher mes larmes.
« Mél, ça va ? » Théo est maintenant devant moi et Benjamin juste derrière tandis que j'aperçois Sacha rouler des yeux.
J'ai envie de le gifler.
« Oui tout va bien. » Je force un grand sourire.
« Tu pleures ? » Il me regarde légèrement inquiet.
« Pas du tout. » Je lâche un petit rire.
« Quelqu'un t'a fait du mal ? »
Oui, ton meilleur ami.
« Non vraiment pas, tout va bien. » Je le rassure.
« Pourtant tes yeux sont supers rouges. » Benjamin intervient.
Sacha se place alors juste à côté de Benjamin et je me sens vraiment mal à l'aise.
Je déteste pleurer devant du monde.
« Personne ne m'a fait du mal, ce n'est vraiment rien, j'avais besoin de relâcher la pression. »
« Oh ne me dis pas que tu es stressée avec les cours ? » Théo sourit et Sacha lâche un petit rire moqueur.
« Si. » Je m'empresse de sauter sur cette opportunité. « Je m'étais vraiment investie dans un travail, je pensais qu'enfin j'allais obtenir les crédits que je méritais mais par surprise, le professeur a complètement dénigré mon travail, alors que j'avais respecté absolument toutes les consignes. S'il avait pu déchirer ma copie devant toute la classe, il l'aurait fait. »
Le regard de Sacha change légèrement et je détourne le regard.
« À ce point ? » Demande Théo.
« Oui, il m'a pratiquement humilié devant tout le monde. Mais ce n'est pas grave, je vais m'en remettre, je commence à avoir l'habitude. »
« Quoi ? Ce n'est pas la première que ça t'arrive ? » Théo s'étonne.
« Si si bien sûr que c'est la première fois. » Je m'empresse de répondre. « Enfin, je veux dire, dès que je pense que je fais un super travail, ce n'est pas le cas. »
« T'inquiète Mélissa, tu en as bientôt fini. Si ton frère a son diplôme tu n'as aucune raison de t'inquiéter. » Sourit Benjamin en filant un petite tape sur l'épaule de Théo.
Je lâche un petit rire et j'essuie la dernière larme sur ma joue.
« On allait chez moi, tu veux venir ? » Propose Benjamin et Sacha souffle discrètement.
« Je ne veux vraiment pas vous déranger. Mais merci en tout cas. » Je souris.
« Mél, je n'ai pas envie que tu rentres seule à la maison, que tu t'enfermes dans ta chambre et que tu continues d'aller mal, parce que je te connais et je sais que c'est ce que tu comptes faire. Alors viens avec nous. »
Je suis agréablement surprise de la réaction de Théo.
Finalement peut être que s'il avait su pour Samuel, il aurait prit mon parti.
« Et profites-en parce que ça sera la dernière fois que je te dis ce genre de choses. » Il sourit.
« Aller, viens Mél. » Benjamin sourit.
« C'est gentil, merci beaucoup. »
Théo passe son bras autour de mes épaules et je sens mon cœur se réchauffer.
« Vous comptez faire quoi au juste ? » Je demande.
« On va travailler un peu et puis après et bien je ne sais pas. » Répond Benjamin. « Tu sais quoi ? C'est toi qui choisiras, on fera tout ce que tu veux. »
« On ne va pas aller jusque-là quand même. » Ajoute Sacha.
« Ça me va. » Je souris pour agacer un peu Sacha et Théo me serre contre lui.
Je culpabilise soudainement d'avoir été à deux doigts de faire extrêmement de peine à Théo pour un garçon qui n'en valait pas le coup.
Nous nous dirigeons vers la voiture et les garçons me laissent choisir la musique.
Benjamin aussi est vraiment adorable avec moi et ça me donne du baume au cœur.
Mon regard suit le trajet et j'essaye de penser à autre chose pour oublier la peine que je ressens actuellement.
Point de vue de Samuel :
Je n'aurai jamais pensé que ce soit aussi difficile.
Mélissa est presque partie en courant et je m'en veux mais c'est comme ça.
Nous ne pouvons pas construire quoique ce soit et même si je ne regrette absolument pas de l'avoir embrassé, je ne peux pas lui faire ça.
Je préfère qu'elle ait de la peine maintenant et savoir que ça va vite passer, plutôt qu'elle en ait plus tard et que ça lui brise totalement le cœur.
Ma gorge se serre et je suis incapable de boire une seule gorgée de mon café.
Je finis même par le mettre sur le côté et je me passe la main sur le visage.
Ça me semble juste impossible de ne plus adresser la parole à Mélissa, tout simplement parce que je n'en ai pas envie.
J'ai passé un agréable moment samedi à ses côtés et je regrette vraiment la proportion qu'on prit toutes ces choses.
Je lève ensuite la tête et je soupire d'agacement quand je vois Philippines s'approcher de moi.
J'ai des images de nous deux remontant à la nuit de samedi et j'ai un sentiment de dégoût qui me parcoure tout le corps.
Cette nuit m'a au moins permis de comprendre que je ne désirai plus du tout Philippines.
C'était la plus grosse erreur que j'ai faite.
« Coucou. » Elle sourit en s'installant à mes côtés. « J'ai vu la petite Mélissa sortir de l'école presque en larmes, c'est toi qui viens de lui briser son petit cœur ? »
« Quoi ? » Je me tourne. « Elle pleurait ? »
Un sentiment de culpabilité fait immédiatement son apparition.
« Je n'étais pas assez proche d'elle pour le voir mais elle n'avait pas l'air bien. Entre nous, je pense que tu as fait le bon choix. »
« Écoute Philippines, je n'ai pas de temps à t'accorder. Je dois y aller, Benjamin m'attend chez lui. »
« Attends, ne me dis pas que tu vas encore me faire le coup de la dernière fois ? » Elle semble surprise.
« Je ne sais pas d'accord, c'était une très mauvaise idée de passer la nuit avec toi, c'est tout ce que je sais. J'avais bu et j'ai fait n'importe quoi. »
« Samuel, c'est agaçant à la fin. C'est bon, j'ai compris la leçon, tu n'as plus besoin d'aller voir Mélissa juste pour m'avoir de nouveau. »
« Je crois que tu n'as pas bien compris, le petit plan merdique avec Mélissa c'est fini, j'ai compris une chose ce week-end c'est que je ne voulais plus rien avec toi. » Je lâche sèchement pour qu'elle comprenne une bonne fois pour toute qu'il n'y aura plus jamais rien entre nous deux.
Son visage se ferme et je saisis mes affaires.
« Maintenant, excuse-moi, mais je dois y aller. Mes amis m'attendent. »
« Samuel, attends. » Elle essaye de me suivre.
« Lâche l'affaire Philippines, vraiment. Tout ça, ça en devient pathétique. Ne t'inquiète pas, je ne dirai rien à Théo et non je ne me rapprocherai plus de personne juste pour une stupide vengeance. Fais ta vie et je fais la mienne. » Je finis et je la laisse en plan pour aller chez Benjamin.
J'ai seulement besoin de voir mes amis et de passer une bonne soirée.
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Hey hey !
Comment allez-vous ?
On dirait que notre petit Samuel a des regrets... ;) Mais est-ce que ça sera suffisant ?
J'essaye toujours d'avoir des chapitres d'avance pour publier de manière régulière, donc le prochain chapitre arrivera en début de semaine :)
Je vous embrasse !
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