Chapitre 14

« À table. » J'entends mes parents nous appeler depuis la cuisine.

Je descends à toute allure juste pour avoir le malin plaisir de voir la réaction de Théo quand mes parents lui feront des reproches.

Je m'installe à table et je suis surprise de ne voir que Louis descendre.

« Théo n'est pas là ? » Je demande.

« Non, ça fait un moment qu'il est parti. » Il hausse les épaules.

« Il te manque maintenant ? » Mon père me fait un sourire au coin. « Tu ne le vois pas déjà suffisamment la journée ? »

« Si justement, c'est ça le problème. Il est où ? » Je me tourne vers Louis.

« Chez ses amis. »

« Pourquoi faire ? »

Louis me fixe.

« Mélissa je n'en sais rien moi et je m'en fiche. »

« Je vais l'attendre jusqu'à ce qu'il rentre. »

« Oula ma chérie, tu t'engages dans une longue bataille. Il faudrait déjà qu'il rentre. » Se moque mon père.

« Non mais c'est vrai que ce n'est pas sympa ce qu'il a fait. » Intervient ma mère.

« Qu'est-ce qu'il s'est encore passé entre vous deux ? » Mon père soupire.

« Il m'humilie papa, constamment. »

« Comment ça ? »

« Je mangeais avec un de ses amis et il a clairement fait comprendre que c'était la honte d'être avec moi. Devant tout le monde. » Je m'exclame.

« C'est qui tout le monde ? Il l'a hurlé dans toute la cafétéria ? »

« Non, il l'a dit devant ses amis. »

« Et ce sont tes amis ? »

« Non pas du tout. » Je grimace.

« Alors ignore ça Mélissa. Tu es une grande fille et il ne l'est pas. On se demande d'ailleurs avec ta mère si un jour il va enfin grandir mentalement. Apparemment ce n'est pas pour tout de suite. Ses amis ne sont pas les tiens et tu ne risques pas de les croiser souvent, le principal c'est que tu te sentes bien comme tu es. »

Louis affiche un petit sourire après que mon père ait fini de parler et je soupire.

« Dans le fond papa tu as raison mais c'est juste que ce n'est pas la première fois qu'il fait ce genre de choses et vraiment ça m'agace. »

Je n'ose pas dire que ce qui me dérange vraiment, c'est qu'il l'ai dit devant Samuel.

« Et c'est normal que ça t'agace mais passe au-dessus, Par contre c'est vrai que s'il continue on va peut-être aller lui parler mais pour l'instant ça ne fait que deux semaines que vous avez repris les cours. »

Les réponses de mes parents ne me plaisent pas vraiment mais il va apparemment falloir que je me contente de ça.

Je me sers de la salade et j'écoute d'une oreille distraite Louis parler de ses cours. Mes parents le regardent avec la plus grande des fiertés et je souris parce que moi aussi je suis très fière de lui.

Il réussit absolument tout ce qu'il entreprend et je suis sure qu'il accomplira de grandes choses dans le futur.

« Il faut quand même que tu commences à réviser ton Bac de Français mon chéri. » Sourit ma mère. « Je sais bien que tu préfères les sciences mais c'est important aussi. »

« Oui mais j'ai l'impression de perdre mon temps. Et puis c'est en fin d'année maman, j'ai encore bien le temps. »

« C'est toujours ce qu'on dit et ensuite on se retrouve complètement noyé. »

« Enfin là on n'a même pas encore commencé à étudier les textes. »

« Laisse-le un peu respirer, je pense qu'il sait ce qu'il fait. » Mon père regarde ma mère.

« Oui mais je m'inquiète. »

« Chérie, on est en septembre. »

« Vous avez raison, c'est moi qui me stress trop pour un rien. »

Mon père nous jette un regard amusé et nous finissons de manger.

Nous débarrassons ensuite la table avant de nous assoir sur le canapé pour regarder un film que nous aimons tous les quatre.

Nous partons ensuite nous coucher et j'essaye de veiller pour attendre Théo mais mes yeux se ferment tout seuls et je ne peux bientôt plus lutter.

Le lendemain, je me réveille en forme étant donné que mes cours ne commencent que l'après-midi. J'ai donc pu avoir une nuit complète.

Je me lève et je décide de me faire un petit brunch pour ne pas avoir trop fin vers quatorze heures. Je prépare donc des œufs, des tartines d'avocat et je me serre du bon jus de fruit frais.

Pensant être seule, je décide de mettre un peu de musique et je commence à faire quelques pas ridicules de danse en chantant faussement.

Je commence à placer mes avocats sur ma tranche de pain grillée et quand je me retourne je sursaute en voyant Théo qui toise du regard.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » Je demande après avoir repris mes esprits. « Tu n'es pas censé avoir cours ? »

« Si. » Il répond simplement avant d'ouvrir la porte du frigo pour se servir un verre de jus.

« Et tu n'y vas pas ? »

« Non. »

« Pourquoi ? »

« Parce que je n'ai pas envie Mélissa. Je suis rentré tard hier et donc je suis fatigué. » Il hausse les épaules.

Je me tourne de nouveau vers mes œufs qui sont entrain de cuire et quand la cuisson me semble parfaite, je les mets dans une assiette.

« Mélissa. » Il commence. « Je suis désolé pour hier. » Il soupire.

« Tu sais que tu me fais de la peine Théo ? Ce n'est pas parce que je suis ta sœur que tu peux être si méchant. »

« Je sais, je suis désolé c'était ridicule ce que j'ai dit. »

« Oui et très immature. À vingt-trois ans ça me surprend. »

« Je sais mais ça m'a un peu... Irrité, disons, de te voir manger en tête à tête avec Samuel. »

« Pourquoi ça ? »

« Je ne sais pas Mél, ça m'a fait bizarre. »

« Tu sais, c'était juste amical, aucune ambiguïté et il n'y en aura pas. »

« Oui je m'en doute. »

« Puis ça s'est fait vraiment par hasard. »

« D'accord et bien je suis désolé, une nouvelle fois, je t'ai complètement humilié devant mes amis et vraiment je ferai en sorte que ça ne se reproduise plus. »

« Merci Théo, ça me fait plaisir. » Je lâche un petit sourire.

En toute franchise, c'est mon frère donc forcément que je finis par passer au dessus mais si ça avait été une de mes amies, elle aurait la gueule pendant plusieurs semaines. 

Il boit une gorgée de son jus et louche sur mes tartines d'avocat.

« Tu en fais combien ? » Il demande.

« Deux pourquoi ? »

« Tu peux en faire une troisième ? »

« Quoi ? Mais pourquoi ? »

« Pour moi. »

« Oh non Théo, j'ai super faim en plus. Lève-toi, prend un couteau, coupe l'avocat et étale-le, il n'y a rien de plus simple. »

« Mais je suis fatigué. »

« Et moi j'ai faim. » Je prends mon assiette et je me dirige vers la terrasse pour déjeuner.

Je m'installe sur ma chaise et je savoure chaque bouchée de mon petit-déjeuner que je trouve absolument succulent.

Théo ne tarde pas à me rejoindre avec un bol de céréales.

« Tu as cours jusqu'à quelle heure ? »

« Dix-neuf heures. »

« Ah ouais. » Il sourit. « C'est affreux. »

« Oui je sais merci. »

« Tu finis par quoi ? »

« Finance. »

« Oh l'horreur. » Il se moque doucement. « Je suis tellement content que ces années soient révolues. »

« Oui et bien moi j'ai hâte que ce soit fini et que je parte en échange universitaire. »

« C'est quand déjà que vous faites vos choix ? »

« Après les vacances de Noël. »

« Ah ça va tu as le temps. »

« Oui et ce n'est pas ce qui me stress le plus. »

Je continue de manger et de parler avec Théo.

Nous finissons de manger et après avoir débarrassée, je me dépêche de monter dans ma chambre pour me préparer.

Je pars ensuite vers l'école et à quelques mètres de l'entrée je rejoins Joséphine qui m'attend.

Je la découvre toute pâle, les cheveux en bataille et un visage encoure un peu bouffi. J'en déduis que ça ne va pas mieux et qu'elle a certainement pleuré toute la nuit.

« Comment tu vas ? » Je demande.

« Mal, je ne vais pas te mentir. »

Nous marchons vers notre salle tout en continuant notre conversation.

« J'ai pleuré en rentrant, j'ai résisté à l'appeler toute la soirée mais en pleine nuit j'ai cédé. »

« Il a répondu ? »

« Je l'ai réveillé. »

« Oh. Raconte, comment ça s'est passé ? »

« Mal comme tu peux l'imaginer. Il était deux heures du matin et forcément il était en plein sommeil, ce qui m'as énervé. C'était stupide de ma part d'ailleurs mais j'étais agacée qu'il arrive à trouver le sommeil tranquillement pendant que je n'arrivai même plus à respirer. »

J'hoche la tête pour l'inciter à continuer.

« Je lui ai demandé ce que j'avais fait pour qu'il prenne une telle décision, pourquoi est-ce qu'il était allé voir ailleurs, pourquoi est-ce qu'il ne m'a pas quitté avant d'aller coucher avec cette inconnue, si on pouvait avoir une seconde chance enfin pleins de questions auxquels il n'a pas su de me répondre. » Elle soupire tristement.

« Et tu penses qu'il pourra te répondre à tout ça ? »

« Évidemment, il m'a dit qu'il était fatigué et que si je le souhaitais on pouvait se voir ce soir pour en parler. »

« Où ça ? »

« Chez lui. »

Je soupire.

« Jo, on avait dit dans un endroit neutre. »

« Je sais mais c'est la seule opportunité qu'il m'a donné. »

« Non, il y avait pleins d'autres possibilité. Il sait très bien que tu diras oui à tout. »

« Non c'est faux. »

Je la regarde.

« Bon d'accord mais c'est parce que j'espère qu'il change d'avis. »

« Joséphine, je te dis ça parce que tu es mon amie mais fait attention. » Je suis surprise de voir que je répète exactement ce que Sophia m'a dit la veille. « J'ai peur qu'il te fasse plus de mal qu'il ne t'en a déjà fait. »

« Non, il ne peut pas faire plus. »

« Si, crois-moi. Il peut très bien s'amuser un peu avec toi et te faire espérer. »

« Tu ne le connais pas Mélissa, il ne me ferait pas ça. » Elle me répond sèchement.

« Je dis ça comme ça Joséphine, je ne veux juste pas te voir encore plus mal. »

« Mais je suis déjà au plus bas Mélissa. » Elle s'exclame avant de se calmer quand elle remarque les quelques regards qui se braquent sur nous. « Je ne peux pas être pire. » Elle ajoute plus doucement.

« Je comprends. » Je capitule avant d'entrer dans notre salle de cours.

Nous nous installons dans les derniers rangs et Joséphine ouvre son ordinateur mais ne l'allume pas. Elle ne suit déjà pas beaucoup en temps normal alors ce n'est certainement pas dans cet état qu'elle sera le plus concentré.

Elle reste à fixer son écran d'ordinateur noir pendant que j'allume le mien.

« Je n'ai plus envie de rien. » Elle continue. « Je suis vidée de tout. »

« C'est normal de ressentir ça, tu l'aimes et ça s'est fait si soudainement. »

« Vraiment Mélissa, je te donne un conseil d'amie mais ne tombe pas amoureuse, pas maintenant. »

« Je te rassure, même si je le voulais, ça ne se passera pas. Les garçons d'ici ne sont pas intéressés par des filles comme moi. »

« Heureusement, ils ne te méritent pas Mél, tu mérites bien mieux et je pense que tu vas trouver chaussure à ton pied ailleurs. »

Elle me sourit légèrement et je souris à mon tour.

« On verra mais actuellement ce n'est pas le problème. » Je réponds. « Pour l'instant c'est toi, tu ne vas pas bien et il faut qu'on soit là pour toi. »

« Merci beaucoup mais je n'ai pas envie de devenir votre boulet que vous trainez partout. Je l'ai déjà été pour Thomas apparemment. »

« Ne dis pas des choses pareilles, c'est normal qu'on soit là pour toi. On ne peut pas être juste ensemble pour rigoler et s'amuser, il faut aussi qu'on soit soudées dans les mauvais moments. »

« Hum... Tu as surement raison. »

« Oui j'ai raison. » Je souris.

Le professeur arrive et le cours commence.

Je suis concentrée à cent pour cent tandis que Joséphine est presque entrain de s'endormir. En même temps, elle n'a certainement pas dû beaucoup dormir cette nuit alors je peux comprendre qu'elle soit dans cet état-là.

Pendant le cours, je reçois un message m'indiquant que mon cours de fin d'après-midi est annulé, ce qui me soulage beaucoup parce que je n'avais aucune envie de suivre ce cours de finance. Je déteste ça et ça ne m'intéresse pas.

Le cours se termine et une fois de plus, je réveille Joséphine.

« C'est fini. » Je la secoue légèrement.

Elle ouvre doucement les yeux avant de s'étirer en baillant.

« Le professeur m'a remarqué ? »

« Non, il était beaucoup trop dans son cours pour s'en rendre compte. »

« Parfait. »

« Ça t'a fait du bien ? »

« Oui vraiment, j'ai dormi comme un bébé bizarrement. »

« Je ne sais vraiment pas comment tu fais pour dormir aussi profondément en plein cours. Ça me semble impossible. »

« Oh pourtant crois moi, c'est très simple. » Elle rit doucement.

Nous rangeons nos affaires et nous dirigeons vers la petite cour intérieure où Sophia et Chloé nous rejoignent. Joséphine leur raconte ce qui s'est passé cette nuit et les filles semblent du même avis que moi, ce qui agace, une fois de plus Joséphine.

« Je vous tiendrai au courant de toute façon. » Elle finit par se lever. « Je dois y aller, il y a des problèmes de transport et je n'ai pas envie d'arriver trop en retard. »

« Bon courage et oui envoie nous un message quand tu es sortie. » Chloé répond.

« Oui oui. »

Elle s'éloigne et nous restons toutes les trois.

« Il ne faut pas qu'elle oublie qu'il l'a trompé il y a deux jours. » Poursuit Chloé.

« Oui et j'ai peur qu'il joue vraiment avec ses sentiments. » J'ajoute.

« Mais c'est sûr. » S'exclame Sophia. « Tu as vu comment elle est ? Elle est prête à tout pour le récupérer alors que c'est lui a fauté. »

« Je pense honnêtement qu'il va lui dire que c'est fini et ça lui faire encore plus de mal. » Ajoute Chloé. « Il ne va pas vouloir retenter quoique ce soit avec elle. »

« Tu penses ? » Je demande.

« Oui vraiment, je pense au contraire qu'il ne veut plus du tout avoir de contact avec. »

« Hum... On verra. » Conclut Sophia.

Nous poursuivons sur un autre sujet avant de nous quitter pour rentrer chez nous.

Je passe plus de temps que prévu dans les transports dû à certains problèmes techniques et une fois sortie de toute cette cohue, je me dirige chez moi.

J'ouvre la porte et après avoir enlevé ma veste et mes chaussures je me dirige vers la cuisine prendre une petite sucrerie.

Sur le chemin je m'arrête quand j'aperçois Théo et ses amis jouer à un jeu vidéo. Je suis cependant rassurée de ne voir que les garçons mais je ne sais pas du tout comment agir.

« Salut. » Je lâche timidement dans le salon.

Théo continue de jouer et répond un simple « salut » sans me regarder.

« Je te dis salut dans deux petites minutes Mélissa. » Répond Benjamin et je souris.

Sacha me dit un bonjour à peine inaudible et Samuel qui ne joue pas lève la tête pour me regarder et me sourit.

« Salut Mélissa. Tu vas bien ? »

« Très bien et toi ? »

« Super merci. » Il répond amusé et je crois que je rougis. 

La partie se finit au même moment et Benjamin se tourne vers moi.

« Salut ! » Il me sourit.

« Alors qui a gagné ? » Je demande.

« Moi comme d'habitude. » Théo fait mine d'être blasé. « C'est beaucoup trop simple. »

« Il faut savoir que c'est la première partie qu'il gagne depuis tout à l'heure. » Répond Benjamin.

« Vous êtes là depuis combien de temps ? »

« Deux heures. » Répond Samuel.

« Deux heures ? » J'hallucine.

« On est quatre et il n'y a que deux manettes donc on alterne et ça prend du temps. » Ajoute Théo. « Et toi, tu ne devais finir à dix-neuf heures ? » Il se lève.

« Si mais le professeur nous a envoyé un mail pour nous annoncer que c'était annulé. »

« C'était quel cours ? » Demande Samuel.

« Finance. »

« Oh l'horreur. » Ils disent en même temps.

« Oui comme vous dites donc je suis contente que ce soit annulé. » Je souris. « Bon et bien, je vais me chercher un petit truc à manger et à boire, vous voulez quelque chose ? » J'enchaine rapidement pour m'éclipser de cette situation qui ne me mets pas du tout à l'aise. 

Ils se regardent entre eux et Théo lève la tête vers moi.

« Si ça ne te dérange pas, juste quelques bières. »

« Oh, oui bien sûr. » Je dis avant d'aller dans la cuisine.

J'ouvre le frigo et j'en sors quatre bières. Je saisis ensuite un verre que je remplis d'eau et je prends un petit Kinder Bueno qui traine dans une armoire avant de repartir dans le salon. 

--------

Hey ! 

J'espère que vous allez bien ! :) 

Et voilà pour ce nouveau chapitre avec plusieurs petits évènements pour notre chère Mélissa. 

Sachez en tout cas que le Point de Vue de Samuel arrive très prochainement (dans deux chapitres si je ne me trompe pas). Les points de vue des autres personnages ne sont pas pour tout de suite, il va y a voir des rebondissements clés qui me permettront de les insérer :) 

Prochain chapitre ce week end ! :) 

Je vous embrasse :) 


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top

Tags: #amour