《CHAPITRE 21 - ELLE》.

CHAPITRE 21

***

J'ai eu beau essayer, impossible de leur faire décrocher un sourire. Dix heures d'avion, dix heures de torture... Sérieusement, je ne sais pas lequel des deux a été le plus pénible. Entre l'un qui faisait la gueule et l'autre qui m'ignorait totalement. Je vous laisse deviner lequel faisait quoi. Coincée en première classe entre eux deux, j'ai même songé à appeler l'hôtesse pour qu'elle m'apporte une corde, jusqu'à ce que je me rappelle que la corde fait partie des objets prohibés dans un avion. En gros, si tu veux te suicider à dix milles pieds, c'est impossible.

Quand la voix du pilote nous a annoncé que nous arrivions enfin à LA, j'ai presque eu envie de l'épouser. Je n'avais qu'une hâte, que je me casse de cet avion de la mort.

Une fois descendue, une petite pointe de nostalgie et un mal du pays m'ont presque donné le cafard mais je me suis vite ressaisie quand j'ai aperçu les paparazzis nous mitraillant déjà derrière les grandes baies en verre. J'étais bel et bien de retour au bercail.

Même en arrivant à cinq heures trente du matin, ces emmerdeurs sont là. En même temps, ils n'ont rien eu à se mettre sous la dent pendant cinq jours. Ce sont leurs confrères français qui ont eu du pain sur la planche. Andy pose son bras sur mon épaule, comme si il n'avait pas fait la gueule pendant ses dix fichues heures de vol et affiche un sourire commercial. Je ne suis pas d'humeur et surtout pas présentable après le vol. Je me contente de me cacher le visage de mes mains, me laissant guider par Andy.

Quand je sens une légère brise s'engouffrée dans mes cheveux, je retire mes mains et me retourne. Ethan n'est plus là et je sens aussitôt une pointe de déception au plus profond de moi. En même temps, vu son attitude, j'ai clairement compris qu'il m'en veut. Mais il s'attendait à quoi franchement ? Que je quitte Andy à neuf mille borne ? Ça aurait été franchement dégueulasse...

Il m'avait pourtant promit d'être patient, en me laissant le temps de quitter Andy.

Quand le chauffeur personnel d'Andy me dépose devant mon immeuble, je sors de l'habitacle de la voiture mais j'ai tout juste le temps de récupérer ma valise que la voiture est déjà repartie.

Sympa...

Je monte jusqu'à mon appartement, chargé de ma valise et fourre la clef dans la serrure. L'appartement est incroyablement silencieux, contrastant parfaitement avec l'ambiance de la maison familiale.

Je me dirige vers ma chambre et sursaute lorsque je m'assois sur mon lit et que j'entends un petit cri. Guillaume sort sa tête de l'amas de couette et me regarde, encore endormi.

- Qu'est-ce que tu fais là, le moche ? je demande.
- Bah, tu étais partie. Et ta literie est plus sympa que ce foutu canapé.

Je souris et retire mes escarpins. Je le pousse gentiment afin qu'il me cède une petite place. Il s'exécute et m'observe, inquiet.

- Le vol était pourri ? demande t-il.
- Ouais. Comme mes compagnons de voyage...

Il sourit, pas étonné de ma révélation.

- Andy était comme un dingue depuis mardi. Intenable. On s'est retenu plus d'une fois de ne pas le frapper.
- On ?
- Ouais. Avec Drew. Je te jure, on l'a fait pour toi...

Je ne réponds rien. Je ne vais pas le remercier alors que l'éventualité de les frapper m'a traverser plusieurs fois l'esprit pendant le vol.

- Tu ne sais pas quoi faire ? dit-il
- Si, j'ai fait mon choix.

Guillaume se redresse et me scrute mais je n'ose pas le regarder. Je sens que mon choix ne va pas lui plaire, bien qu'il n'ait pas grand-chose à dire à ce sujet et que son opinion ne compte plus depuis bien longtemps.

- Pourvu que ce ne soit pas Andy
- Ethan tu veux dire ?
- Non, non. Andy.

Je le regarde, pas sûre d'avoir bien entendu, malgré qu'il l'ait répété deux fois.

- Je ne peux pas le blairer ce con ! ajoute t-il
- Tu es sérieux ? Mais...
- Je faisais ça pour toi. Même Drew ne peut pas le sentir
- Mais tu n'aimes pas Ethan non plus.
- C'est différent.

Il lui a quand même péter le nez. J'aurais la rancune tenace à sa place.

- Je vais te répéter ce que j'ai dit à Ethan. Quitte à ce que tu sois avec un connard, autant que ce soit lui. Bon, après tu as la possibilité de les laisser tous les deux, je suis là, moi, plaisante t-il

Je l'assène d'un coup de coude dans les côtes. Non, merci, j'ai déjà donné pendant beaucoup trop longtemps.

- Merci bien, il y a déjà trop de connards autour de moi pour que tu t'y fourres toi aussi.
- Pas faux.

Nous rions ensemble. Ça m'avait presque manqué. Après tout, avant de nous mettre ensemble, nous avons été amis pendant longtemps.

- Tu l'aimes ?

Il n'a pas besoin de préciser. Je sais qu'il parle d'Ethan. J'hoche la tête.

- Autant que tu m'as aimé ?
- C'est diffèrent. Toi, tu as été mon premier vrai amour. Je pense qu'une part de moi t'aimera toujours un peu. Mais Ethan, c'est l'homme qu'il me faut. Il est loin d'être parfait mais il est parfait à mes yeux.

Il dépose un baiser sur ma joue, comprenant ce que je lui confies.

- Je m'excuse, Chloé. Sincèrement. Je t'avais, tu étais parfaite à ta façon mais j'étais trop con pour le voir.

Je lève mon visage vers lui, fier que pour une fois, il paraisse sincère dans ses excuses. Je n'ai plus aucune animosité ou rancune envers lui. Guillaume est mon ami et je ne me verrais pas passer un autre jour sans son amitié.

***

Après quelques heures de sommeil, j'arrive encore un peu fatiguée à l'atelier. J'ai tellement de travail que je ne peux me permettre d'être plus longtemps absente. Judith est déjà suffisamment conciliante et je n'aimerais pas qu'elle se tape tout le travail.

Quand j'entre dans l'atelier, après avoir gentiment ignoré les questions des paparazzis que je n'ai même pas écouter, je vois Judith se battre avec sa machine à coudre, lui grommelant les pires insultes. Je m'approche lentement vers elle et pose ma main sur son épaule, ce qui l'a fait légèrement sursauté.

Elle se fige quand elle me voit, puis se lève d'un bond pour me sauter au cou.

- Tu m'as trop manqué. Allez montres la moi ! J'en peux plus depuis ce matin ! Tu aurais pû au moins me le dire mais je suis trop excitée pour t'en vouloir

Je la calme, m'inquiétant de la voir dans cet état mais surtout me demandant bien ce qui peut la rendre si euphorique.

Devant mon visage consterné, elle saisit ma main gauche et la scrute.

- Elle est trop belle ! J'adore. Allez, racontes moi tout. Il s'est mit a genoux ? Oh ! C'est pour ça qu'il a été en France? Il voulait demander ta main à ton père ? Putain, il est trop romantique, je crois que je pourrais tomber amoureuse de ce mec
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Elle me fixe, un petit air de « on me l'a fait pas » sur son visage. Elle se retourne, relève un long morceau de tissu et tend un magazine devant moi.

- Tout le pays ne fait que d'en parler !

Je lis le gros titre et écarquille les yeux.

Chloé et Andy : fiancés !

Je ne peux m'empêcher de rire. Ouais, c'est ça ! Fiancé, première nouvelle. Ces enfoirés feraient tout pour vendre leur torchon, c'est dingue.

Devant mon hilarité complète, je me dois de préciser que c'est des conneries.

- Mais ? Et la bague ?
- Bijou familial. Ma grand mère me l'a donné ce week-end. C'est la bague que mon grand père lui a offert en fiançailles et..
- Donc c'est bien une bague de fiançailles ?
- Oui, mais ce n'est pas Andy qui me l'a offerte.

Elle fronce le front puis son regard se bagarre entre le magazine et moi.

- Mais ? Andy a fait une déclaration et...
- Quoi ?

Je me saisis du magazine en lui arrachant des mains. Je tourne les pages, cherchant désespérément ce foutu article et quand je le trouve enfin, je ne me met à jurer.

Chloé et Andy vont se dire oui...

Ce matin, Chloé Legrand et Andy Millers sont rentrés de leur petite escapade en amoureux par un avion venant tout droit de Paris. Et quelle a été notre surprise quand la demoiselle s'est affiché avec une bague à son annulaire.

Après renseignement, il s'avère que la bague a été confiée par la grand mère de Chloé, elle-même, transmit de génération en génération dans la famille Legrand, à Andy.

D'après nos sources, Chloé porte avec fierté ce bijou et sa famille leur a souhaité tout le bonheur du monde quand ils leur ont annoncé leurs fiançailles​. Les jeunes fiancés espèrent se marier cet été et Chloé est très excitée à l'idée de se marier.

J'arrête ma lecture ici. Je ne peux pas en lire plus. Comment a-t-il pu me faire ça ? C'est forcement Andy. Lui seul sait que la bague me vient de ma grand-mère.

Je jette de rage le magazine à terre et le piétine même. Quel salaud ? Il me fait la gueule pendant dix heures, me jette presque de sa voiture pour aller s'empresser de raconter des conneries à la presse ? Il va m'entendre.

Je prends mon téléphone, le rallume, chose que je n'ai pas fait depuis l'arrivée à L.A et mon téléphone se met à vibrer sans interruption. Les SMS m'indiquant les messages sur mon répondeur, ne cessent de s'accumuler.

- Bordel de merde ! J'hurle.

Judith paraît ne pas savoir où se mettre. Elle me fixe, le regard désolé.

- Je ne suis pas fiancée à Andy. Je comptais le quitter mais je crois que je vais plutôt le tuer de mes propres mains.
- Tu vas rompre avec lui ?
- Oui. J'aime Ethan et avec ce qu'Andy vient de me faire, je peux te dire que je ne suis pas prête de regretter mon choix.

***

Après avoir insulté la Terre entière pendant presque une heure, Judith a réussi à me calmer. Elle a prit mon téléphone et depuis près d'un quart, elle écoute et supprime mes messages vocaux un à un. Cette fille est une sainte. Non seulement, elle est une super styliste et amie mais en plus, elle joue son rôle de secrétaire à la perfection.

- Owen West ? me souffle t-elle.
- Mets en haut parleur s'il te plaît.

Elle s'exécute et pose l'appareil sur le bureau.

Chloé, c'est Owen West ! Écoutes, je viens de lire la presse. Je tenais à te féliciter. Je ne te caches pas que j'aurais préféré qu'Ethan se décide à ouvrir les yeux mais encore une fois, il a fait le con. En tout cas, je suis très heureux pour toi. Bon, je te laisse. À un de ses jours ma belle.

L'opératrice vocale me propose les différentes options et je lui ordonne de rappeler mon correspondant. L'appareil sonne trois fois avant qu'Owen décroche.

- Salut Owen, c'est Chloé
- Eh salut. Ça va ? Tu as eu mon message ?
- Oui, c'est pour ça que je te rappelle.
- Je suis content pour toi. Julia t'embrasse et te félicite aussi ainsi que...
- Je ne suis pas fiancée, je le coupe..

Il se tait un instant et semble hésiter.

- Mais ? Il y a eu une déclaration et...
- Andy s'est permit d'annoncer cette nouvelle à la presse mais je n'ai pas accepté de l'épouser. Il n'a d'ailleurs pas fait sa demande et...
- Il faut que tu démentes cette information... dit-il, déterminé
- Je sais. Mais je ne sais pas quoi faire et...
- Ok. Fais moi confiance, je m'occupe de tout. Je te rappelle, ok ?

J'hoche la tête et me rappelle qu'il ne peut pas me voir. Je suis débile parfois, c'est consternant.

- En attendant, ne fais rien, ne parles pas aux journalistes, c'est compris ?
- Oui.
- Ok. Je te rappelle.

Et il raccroche sans rien ajouter.

***

Hello mes petits loups...

J'en connais un qui va subir les foudres de sa belle! Mais quel enf*** d'avoir fait ça!

Je pense que toute cette histoire ne va pas aider Chloé et Ethan...

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Kiss

Laurie

***

EN MEDIA - CHLOÉ

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