《CHAPITRE 18 - LUI》.

CHAPITRE 18

***

Quand le metteur en scène annonce enfin la fin de la scène, je lâche un soupir de soulagement. Étrangement, le tournage de la pub s'est pas mal passé. Je vais finir par croire que Chloé a raison quand elle dit que c'est plus simple si j'arrêtes de faire ma diva. Réflexion qui m'a bien saoulé au passage? Moi? Une diva? Sérieusement?

Depuis que je suis arrivé à Paris, il y a trois jours, je suis incroyablement détendu. Je mène ma vie, Chloé, à mon bras, m'a encore fait visité la ville (que j'adore sincèrement ), je me prends moins la tête, m'ouvre plus à ceux qui m'entourent, de l'équipe du staff, aux touristes qui demandent une photo avec moi ou plus souvent avec nous. Même avec les paparazzis, qui ne cessent de nous coller au train depuis qu'une vidéo de mon concert improvisé a été balancé sur YouTube, je suis cool. Je leur souris même, si ce n'est pas une preuve de mon bien-être.

Je crois que c'est Paris qui me zénifie... Je ne sais pas ce qu'ils mettent dans leur air ici, mais c'est efficace.

Je descends du plateau et cherche Chloé du regard alors que quelques membres de l'équipe viennent me féliciter. Je croise Taylor, toujours et éternellement pendue à son téléphone. Elle agite les bras dans tous les sens et la conversation avec son interlocuteur paraît animée.

Quand elle raccroche, elle hurle de rage puis ses yeux se posent sur moi. Elle s'empresse de me rejoindre, d'un pas énergique et déterminé. À son regard, je vois qu'elle a pleuré.

- Ethan, il faut que je te parle ?

Oh ! Pourquoi toutes les femmes ont cette phrase stupide en tête pour faire comprendre aux hommes que c'est sérieux?

- J'ai un soucis à la maison. C'est mon fils...

Je ne réponds rien. Elle m'a dit qu'elle avait un fils ?

- Mon imbécile de mari a crû bon de ne pas le surveiller et bref, Cody a fait une mauvaise chute. Il est à l'hôpital et...
- C'est qui Cody ?

Elle m'assène d'un coup sur le bras et me toise du regard, prête à fondre en larmes à nouveau. Ok, elle est inquiète mais qu'elle ne se permette plus de me frapper. Je suis pas son pote, je suis son employeur, bordel!

- Suis Ethan, putain ! Cody est mon fils. Bref. On va devoir repartir plus tôt de Paris, je suis désolée mais mon fils...
- Pas de soucis..., je réponds, même si j'aurais souhaité que mon séjour en France soit plus long.
- Je vais appeler l'aéroport pour que le jet soit prêt...

L'idée me vient alors subitement. Chloé espérait aller faire un petit coucou à ses parents avant de repartir pour L.A. N'est-ce pas l'opportunité de le lui accorder ?

- Vas y. Moi, je reste ici encore quelques jours avec Chloé.
- Mais ? Et le film ?
- Tu vas me gérer ça, je miaule presque pour qu'elle cède à mon nouveau caprice. Prends le jet. Ton fils passe avant tout.

Pour une fois que je me montres compatissant, mieux vaut en profiter. Je suis prêt à m'emmerder dans un avion bourré de monde si cela me permet de rester plus longtemps avec Chloé.

- Mais qu'est-ce que je vais leur dire ? Tu as un contrat, Ethan et...
- Dis leur que je suis malade, je m'en fous.

Elle semble hésiter un instant.

- De toute façon, si je ne pars pas plus tard, je ne partirais pas plus tôt. À toi de voir, je la menace gentiment.

Elle finit par acquiescer de la tête et me remercie même. Je te jure, je suis trop fort !

***

- Tu ne veux toujours pas me dire où tu m'emmènes ? me demande Chloé.

La voiture a ralentit son allure depuis que nous avons quitté l'autoroute depuis presque une demie heure. Chloé regarde par la fenêtre et ne cesse de sourire.

- Tu es quand même au courant que je suis née ici et que je sais parfaitement où en va, rajoute t-elle, un sourire coquin aux lèvres.
- Tais toi et ne gâches pas la surprise.

Elle me sourit encore plus, fière d'avoir découvert la destination de ma surprise. En même temps, même si je lui avais bander les yeux, elle saurait exactement où nous nous trouvons.

- Je te préviens, mon petit village est bien différent de Los Angeles.
- J'aime la campagne...

En réalité, je déteste ça ! Je suis un urbain pur et dur ! Mais bon, pour elle, je suis prêt à aller dans une grotte.

- Vous avez la Wifi au moins ?
- Pff ! Crétin !

Elle sourit encore plus quand nous passons le panneau indiquant le nom de son petit village.

Quand le chauffeur s'arrête devant une grande maison en pierre apparente, Chloé frappe dans ses mains, attitude digne d'une enfant de cinq ans. Mais même comme ça, elle est mignonne.

Un chien aboie déjà mais se tait et frétille de la queue quand il l'a reconnait.

- Oh ! Ma Vicky ! Ethan, vient que je te présente.

Cette fille est dingue ! Je m'approche tout de même du doberman qui paraît plus si impressionnante.

Chloé s'avance dans la grande cour pavé et fonce vers la porte d'entrée de la grande maison. Elle se retourne et me sourit, heureuse d'être chez elle.

Je dois avouer que c'est pas mal. La maison a du charme, atypique. Chaque fenêtre est ornée de fleurs et au loin, je vois deux chevaux nous regarder depuis leurs boxs. Lilly adorerait être ici.

Chloé me prend alors la main alors qu'elle active la poignée.

La maison semble vide. Seul un chat gris, lové dans un fauteuil du salon, fait acte de présence. Chloé s'en approche, la caresse.

- Coucou Mina

Nous entendons alors des pas dans la pièce d'à côté et la mère de Chloé entre dans la pièce, une pile de linge dans ses mains. Elle sursaute légèrement, puis sourit. Elle dépose son linge sur la table et s'approche de sa fille.

- Oh ma chérie !

Elle a parlé français mais j'ai très bien compris la femme. Elle caresse les cheveux de sa fille un instant puis pose ses yeux sur moi avant de froncer le front.

- Tu es avec Ethan ?
- Oui. Longue histoire.

Sa mère me sourit alors puis s'avance. Je tends ma main vers elle, pour la saluer mais celle-ci préfère m'enlacer avant de déposer une bise sur chaque joues.

- Je suis contente de te revoir, Ethan. Tu as fais bon voyage ? me demande t-elle en anglais.
- Oui, merci Madame.

Elle me tapote l'épaule puis nous invite à nous asseoir.

- Vous voulez manger quelque chose ? propose t-elle.

Nous déclinons mais sa mère nous ignore totalement. Elle s'active devant le frigo puis dépose un énorme gâteau en chocolat devant nous et nous en coupe une part.

- Tu es en France depuis mardi et tu te décides seulement à venir maintenant?
- Comment sais tu que je suis ici depuis mardi ?

La mère de Chloé sort un téléphone de la poche de son pantalon et l'agite devant elle.

- Je te suis sur BuzzPeople.
- BuzzPeople ? demande Chloé..
- Oui. C'est une application en temps réel qui m'informe où tu te trouves. Et puis, j'ai vu la vidéo sur YouTube.

Chloé semble abasourdie. Je le suis tout autant. C'est quoi, ça, BuzzPeople ?

- Me regardes pas comme ça! la sermonne t-elle. Tu es peut être majeure mais tu es toujours ma fille et j'aime savoir ce que tu fais...
- C'est pas ça, Maman. C'est... Tu sais te servir d'un smartphone?

Chloé écarquille les yeux. Elle est trop marrante.

- Bien sûr ! Ce sont mes élèves qui m'ont montré. Eux aussi suivent ton actualité sur BuzzPeople ou sur Twitter. Ils me demandent souvent des nouvelles de toi.
- Merde ! Tu as même un compte Twitter, souffle Chloé, épatée
- Mais quel joli language ma fille ! Bien sûr, que j'ai un compte Twitter. Je vis avec mon époque...

Elle ne peut s'empêcher de pouffer de rire, et je dois avouer que la situation est risible. Ma propre mère ne sait même pas ce qu'est internet...

- C'est quoi cette application ? je demande.
- Ça donne les dernières nouvelles sur les célébrités. Je me suis abonnée à vos noms. Et celui d'Andy aussi. Donc dés qu'on vous signale quelque part, je reçois une notification.

Putain ! Les gens sont dingues au point de créer une application.

- J'ai un œil sur vous en permanence les jeunes. Je sais où vous êtes, quand et ce que vous faîtes ?

Depuis combien de temps existe cette application ? J'espère quelques jours car si elle existe depuis plus longtemps, je n'ose m'imaginer ce que doit penser sa mère de mon comportement depuis huit mois.

- Comment va la petite Lilly ? demande sa mère.
- Très bien. Elle est avec sa mère en ce moment.
- Elle est si mignonne. On n'a pas le temps de s'ennuyer avec cette coquine. Elle me fait penser à Chloé quand elle était petite.
- Elle ressemble beaucoup à Chloé sur certains points.

Elle me sourit, attendrie, puis se tourne vers sa fille.

- Tu as été voir ton père ?
- Non, pas encore.

C'est à ce moment que la porte d'entrée s'ouvre et que le père de Chloé s'avance dans la pièce. Il ne paraît pas surpris de nous voir. Il enlace sa fille tandis que sa mère me propose du café. Son père me toise du regard et je comprends que je ne suis pas le bienvenu. Ou alors, il le montre très mal.

Il me salue tout de même et je tente de cacher mon malaise en souriant.

- Ethan m'a fait la surprise. J'espère qu'on ne vous dérange pas ? commence Chloé.
- On se doutait que vous viendriez. Vous pensez rester combien de temps ?

Chloé se tourne alors vers moi et me sourit, attendant d'avoir l'information

- On repart lundi matin, je souffle.
- Vous dormez ici, déclare la mère de Chloé.
- Je pensais aller dans un hôtel, à cinq kilomètres d'ici, Madame Legrand.
- Il en est hors de question. Il y a de la place ici et j'ai déjà préparé vos chambres. Et s'il te plaît Ethan, appelles moi Christine.

***

Discrètement, je retire le premier bouton de mon jean sous la table. J'ai jamais aussi bien mangé de ma vie. Christine ne cessait de me resservir une fois que je finissais mon assiette.

L'ambiance à table était bien plus amical que l'accueil de son père. Ce dernier se détendait au fur et à mesure du repas et il m'a même sourit quelques fois. Il m'a fait goûté son champagne, qui honnêtement est le meilleur que j'ai goûté. Il a de quoi être fier et je comprends pourquoi Chloé faisait que de m'en parler.

J'adore être ici. Le cadre comme le paysage me fait me sentir comme chez moi.

- C'était très bon, Christine. Merci beaucoup
- Mais de rien. C'était un plaisir de recevoir une star internationale à la maison.

Je souris ne sachant pas quoi répondre à cela. Je sais que Christine ne pensait pas à mal mais je ne peux m'empêcher de me dire que je ne serais jamais normal.

Pascal nous annonce qu'il part se coucher, prétextant travailler le lendemain et je prends conscience qu'il est déjà minuit passé. Personnellement, je ne suis pas fatigué à cause du décalage horaire dont je ne me suis toujours pas fait, mais je comprends que lui le soit.

Christine nous annonce qu'elle travaille aussi demain, ayant classe à dix heures et laisse Chloé en charge de me montrer ma chambre.

Elle en profite pour me faire visiter la grande maison, m'informant que la maison est héritée de génération en génération, tout comme le vignoble.

Quand elle s'arrête devant une porte, la dernière du couloir, elle se tourne vers moi.

- Là, c'est ma chambre. Tu veux la voir ?
- Est-ce que je dois m'attendre à voir des posters de moi affichés sur tous les murs ?

Elle rit en secouant la tête.

- Non. Je n'ai jamais été du genre à adulé une star
- Même pas moi ? je demande en me glissant vers elle.
- Pff ! Tu es con ! Tout compte fait, je n'ai pas envie de te laisser entrer dans mon espace, plaisante t-elle.

Elle sourit puis ouvre la porte. Je rentre, lentement, comme si je m'apprêtais à y découvrir tous ses secrets.

La pièce est grande, dans des tons mauve et blanc. Un grand lit orne le mur du fond. Sur le coin, un bureau blanc où plusieurs livres y sont entreposés. Une coiffeuse, toute aussi blanche, se trouve à l'opposé du bureau, près d'une grande méridienne.

Quand je me retourne, je vois un petit dressing où les vêtements sont pliés soigneusement. Sur les portes, une multitude de photos y sont accrochées, principalement de Manon, Guillaume et d'autres amis. Je reconnais aussi ses parents.

- C'est les photos des gens que j'aime, me dit-elle, le sourire aux lèvres en fixant chaque visage.

Je la détaille, sous toutes les coutures. Je ne me lasserai jamais de l'observer. Elle est si belle, si pétillante, si elle.

- Tu penses que j'aurais l'honneur de faire partie du mur de tes trophées un jour ?

Elle tourne la tête vers moi puis m'attire vers elle d'une main alors que l'autre extirpe son téléphone de son autre main. Elle tend son bras devant nous et nous mitraille en photo. Nous prenons plusieurs poses, souriant ou grimaçant au gré de nos envies, nos visages collés l'un à l'autre.

Ce sont ses petits moments partagés qui me manquent sûrement le plus. Même si depuis trois jours que nous sommes arrivés en France, nous les retrouvons progressivement.

Alors qu'elle fait défiler toutes les photos, je prends conscience que je souris sur chacune d'elles. Je suis si heureux avec elle. Tellement moi.

- Celle là ! décrète-elle au bout d'un moment.

La photo affiché montre nos deux visages, les yeux louchant. C'est vrai qu'elle est super. On est si heureux sur cette photo. Elle pianote sur son téléphone et l'imprimante, sur le bureau dernière nous, s'active automatiquement. Ah, oui, ils ont la Wifi ici! Elle part la chercher et la regarde un instant, fière avant de revenir vers moi.

- Je te laisse l'honneur de lui trouver une place...

Je souris en pensant tout de suite que je me ferai un plaisir d'épingler notre photo sur la sale gueule de Millers avant de me rappeler que je n'ai vu sa face sur aucune de ses photos. En même temps, elle n'est pas retournée chez ses parents depuis presque un an. Mes yeux se posent sur une photo d'elle, en petite robe d'été et riant à gorge déployée. Je la trouve magnifique. Je retire la punaise, puis la photo et la place au centre de toutes les autres. Car oui, je veux être au centre de son attention et de sa vie. J'en profite pour garder la photo que je viens de décrocher.

Je le tourne alors vers elle, espérant que mon geste ne l'a pas vexé mais quand je vois son grand sourire s'étendre sur ses lèvres, je comprends que cette photo ne mérite pas une autre place.

***

Re-Bonjour!

Petit chapitre pour vous occuper devant votre bol de Chocapic (eh! Ça rime presque ! Mdr)

J'ai adoré leur petit moment de complicité à la fin du chapitre, alors pour fêter ça, je vous mets la fameuse photo!

Qu'avez vous pensez de ce chapitre ?

Voulez-vous le suivant?
Bon, je ne veux spoiler personne mais un rebondissement risque de pointer le bout de son nez au prochain chapitre.... Je vous en dis pas plus, j'attends vos votes pour le poster...

Kiss

Laurie

***

EN MEDIA - ETHAN & CHLOÉ

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