CHAPITRE 17

***

Je ne sais pas pourquoi je l'ai invité à me rejoindre. Sûrement car j'ai beaucoup trop besoin de sa présence.

Durant notre séparation, il m'avait manqué mais maintenant que nous nous sommes retrouvés, il ne m'a jamais paru si loin. Je souffre de me retenir. J'aimerais pourtant le toucher, le sentir, le goûter. Mais je dois seulement me contenter de le regarder, ce qui est déjà un supplice parfois. Quand il pénètre mon regard, de ses beaux yeux bleus, je manque souvent de m'écrouler. Son regard, profond et sensuel, me fait perdre pied à chaque fois. Il exprime tellement de chose à la fois, ça en est déconcertant.

Quand Ethan prend place dans l'énorme lit King-Size, mon corps ressent le besoin d'être plus près de lui. Je m'approche de lui et je me blottis contre son torse aussitôt. Son bras m'encercle autour de la taille.

- Bébé, dis moi ce qui ne va pas ?

Je reste longuement silencieuse et je sens qu'Ethan s'impatiente. J'essaie juste de trouver les mots justes, pour ne pas le blesser.

- Je suis totalement perdue Ethan...

Ses mains se mettent à caresser mon ventre, lentement. Je sens son souffle chaud qui caresse ma nuque et j'en suis instantanément saisis. Mon corps se blottit encore plus contre lui, comme deux aimants qui s'attireraient. Même ce traître, de corps n'en fait qu'à sa tête. Comment mon esprit arrive autant à être en contradiction avec mon corps?

- J'ai besoin de te parler, comme je parlerai à un ami
- C'est pas ce qu'on est déjà... rit-il
- On est bien plus que ça, Ethan. Sois sérieux un peu, je suis pas bien là.

Il semble hésiter puis souffle un petit « ok », comprenant que je suis sérieuse.

- Ethan, je ne sais pas quoi faire. Je deviens carrément cinglée.
- Je dois donner mon opinion ou...
- Ta gueule et écoutes.

Je prends une longue inspiration et je sens qu'il est curieux de savoir ce que j'ai sur le cœur.

- Quand tu m'as quitté, tout s'est écroulé autour de moi. Tout. Je n'étais pas bien, je n'étais bonne à rien. Je ne suis même pas sûre que j'étais encore moi même. J'ai pas mal déprimé et j'ai eu du mal à rebondir... mais j'ai rencontré Andy...
- Je ne suis pas sûr de vouloir entendre ça ...

Je me relève brusquement, allume la lumière et le toise du regard. Putain, qu'est-ce qu'il ne comprend pas quand je lui dis que j'ai besoin de parler à un ami. Il le fait exprès ou quoi?

- Tu es sensé être mon ami, là. Et les amis écoutent, conseillent et soutiennent. Alors, fais un effort, West !
- Ok. Ok. Je t'écoute.

Je le fixe un instant, le menaçant du regard.

- Je... Ethan, tu sais, je dois beaucoup à Andy. C'est lui qui m'a aidé à me relever, c'est lui qui a réussit à me faire sourire à nouveau. Il m'a sauvé en quelques sortes. Je ne serais pas ce que je suis devenue si je ne l'avais pas rencontré. Je serais sûrement retourné chez mes parents et aurait tout quitter à L.A. Je n'aurais jamais créer ma boîte et je ne t'aurais sûrement jamais revu...

Ses yeux ne cessent me fixer. Son visage est impassible, limite froid mais je sais que c'est sa façon d'écouter réellement ce que je lui dis.

- J'ai comme une dette envers lui. Pour tout ce qu'il a fait pour moi. Je n'exagère pas quand je dis qu'il m'a sauvé.
- Tu es amoureuse de lui ?

Son ton n'était ni froid, ni sec. Ce n'était qu'une question...

- Non, je ne pense pas. Mais j'ai un fort attachement pour lui. Il paraît que l'amitié est une variante de l'amour. Alors si on s'en tient à ça, disons que d'une certaine manière, je l'aime, tout comme j'aime Manon ou Drew.

Il hoche la tête, compréhensif.

- Il est important pour moi, tout comme toi. Sauf que toi, tu l'es encore plus.

Je le vois esquisser un petit sourire. Il passe sa main dans ses cheveux, touché par ma révélation.

- Le problème...

Son sourire retombe aussitôt

- ... est que j'ai peur de te revenir.

Il hésite un instant, semblant réfléchir à la façon dont il doit m'exposer ce qu'il a en tête.

- Pourquoi ?

Je fixe ses deux grand yeux. Je dois trouver le courage de lui dire, de lui exposer mes craintes.

- J'ai peur de te choisir car j'ai peur que tu me quittes à nouveau

Il s'approche de moi, soufflant un « bébé » compatissant et désolé. Je lève la main vers lui, pour l'arrêter et je vois son bras s'abaisser alors qu'il s'apprêtait à me prendre dans ses bras. Le seul endroit où je rêve d'être mais si je cède, je n'aurais pas le courage de continuer à lui ouvrir mon coeur. Je céderai à la tentation.

- J'étais si mal Ethan quand tu m'as quitté. Tu m'avais tellement fait souffrir que je ne suis pas sûre de vouloir prendre le risque de subir tout ça à nouveau, je dis, en baissant la tête

Le coin de l'oreiller que j'ai prit sur mes genoux me semble soudainement fascinant.

- Je ne ferai pas cette erreur une deuxième fois, Chloé

Je relève la tête vers lui.

- Comment tu peux en être sûr ? Qu'est-ce qui te fait penser qu'au prochain pétage de plomb, tu ne me quittera pas une seconde fois ?
- Je le sais.
- Mais qu'est ce qui te dit que...
- Parce que je t'aime Chloé. Comme un dingue. J'ai compris à la minute où tu as claqué la porte que j'avais fait la plus grosse connerie de ma vie...

C'est à son tour de baisser la tête.

- Alors pourquoi n'es tu pas venue me chercher ? Pourquoi ?

Il la relève puis pose sa main sut ma joue, son regard pénétrant le mien.

- Parce que j'étais fier. Et con... Ecoutes Chloé, j'ai compris que tu étais la femme qu'il me fallait. Tu es celle qui me rend... moi. Grâce à toi, je sais ce qu'est l'amour et crois moi, aimer est plus fort qu'être aimé. Et plus dur aussi. Mais avec toi, tout devient plus simple.

Il approche son visage du mien et dépose un baiser chaste sur mes lèvres. C'est toujours dans ses cas là que le temps se fige et que je perds toute raison, au point d'en oublier mon nom.

Je me recule de lui, délicatement. Il me regarde, surpris, pensant sûrement que ses paroles me feront retomber dans ses bras. Mais je ne suis pas dupe. J'ai été à bonne école pendant toutes ces années avec Guillaume.

- Ethan... Je... On ne peut pas. Pas tant que je n'aurais pas fais mon choix...
- Mais quel choix ? Tu viens de me dire que tu m'aimes et que Millers n'est qu'un ami...
- Peut être. Mais j'ai besoin de vous deux dans ma vie. Et même si je parais égoïste, je ne veux pas vous perdre. Je ne m'en relèverai pas. Et si c'est toi que je choisis, tu devras accepter qu'Andy reste près de moi.
- J'espère que tu n'es pas sérieuse ?

Il me fixe, choqué par la requête. Il semble hésiter un instant et je prends alors sa main dans la mienne.

Tiens bon, Chloé! Sois ferme!

- Je le suis, Ethan. Et j'ai l'intention de dire la même chose à Andy. Je vous demanderai pas d'être ami, juste de comprendre que même si je fais un choix, il est important pour moi de garder l'autre en ami...
- Donc, si je comprends bien. C'est soit moi et ton amitié avec Andy ou soit lui, avec ton amitié avec moi ?
- Tu as tout compris.
- Et si je ne suis pas d'accord ?
- Si je suis importante pour toi, tu l'accepteras.

Il me fixe, incomprit et consterné. Je sais que je lui demande une chose presque impossible mais j'ai l'espoir qu'il acceptera, me prouvant qu'il m'aime et que je suis importante pour lui.

- Tu es importante à mes yeux. Depuis que je suis avec toi, j'ai changé. Je le fais car je t'aime et je préfère ne pas être moi-même plutôt que de te perdre...
- Mais tu es toi-même. C'est devant tout le monde que tu n'es pas toi-même. J'ai très bien vu comment tu étais toute la journée. Tu paraissais libre et heureux
- Car tu étais avec moi
- Peut être. Mais j'aime cet Ethan là. Pas celui qui hurle sur tout le monde ou qui agresse les paparazzis. Et encore moins celui qui s'autodétruit en prenant de la merde.

Je vois que je l'ai touché. Il se contente de baisser le visage et fixe ma main, toujours accrochée fermement à la mienne.

- Je ne veux pas que tu changes pour moi. Je préfèrerai que tu changes pour toi. Aujourd'hui, tu as fait abstraction des gens qui gravitaient autour de toi. Tu as réussi à cohabiter avec tes fans et les paparazzis.
- C'est vrai que c'était plus simple. Mais tout ça, c'est grâce à toi.

Il passe son bras sur mes épaules et m'attire vers lui. Je me laisse faire car je ne peux rien faire d'autre quand il est question de lui. Je savoure cet instant, la tête posée sur sa poitrine. Je me laisse bercer par le soulèvement de sa cage thoracique. Il me caresse les cheveux, lentement, déposant de temps en temps des baisers sur le sommet de mon crâne.

Je sais qu'Ethan est l'homme que j'aime. Il est même celui qu'il me faut. Pourtant, il est tout le contraire de l'homme idéal. Mais il est idéal à sa façon. Lui et moi sommes tellement complémentaires, contraires et semblables à la fois.

***

- Mais... ?

J'ouvre les yeux instantanément. La lumière du jour m'éblouit aussitôt. La veille, je n'ai pas pensé à tirer les rideaux et je le regrette amèrement ce matin.

Je me redresse et voit Taylor face à moi, le visage outré, figé dans la suite d'Ethan, nous regardant depuis la porte des chambres communicantes, restée ouverte.

- Mais ? Vous... Vous êtes retournés... ensemble ? bégaie t-elle.

À mes côtés, Ethan grogne et rabat la couette sur son visage. Lui non plus n'aime pas être réveillé par la lumière du jour. À moins que ce soit d'être réveillé par une question à laquelle, ni lui, ni moi, ne pouvons donner la réponse.

- Je... Je... je bafouille, voyant qu'Ethan ne semble pas me soutenir sur ce coup là.
- Je vais devoir faire un communiqué de presse. Votre réconciliation va faire jaser tout Hollywood et ça va être bénéfique pour ta carrière Ethan... Ethan ? Tu m'entends ? Ethan ? Eh, lève ton cul !

Ethan grogne une nouvelle fois mais obtempère tout de même. Il sort du lit, seulement vêtu de son bas de jogging, les yeux encore clos.

Je ne peux m'empêcher de l'observer, oubliant presque la présence de Taylor. Je sursaute même quand Ethan hausse le ton

- C'est bon, Taylor. Fais pas chier. Il n'y a aucun commentaire ou communiqué à faire. Chloé et moi sommes amis...

Ils commencent à se disputer et je préfère filer sous la douche plutôt que d'entendre cette conversation. Je m'affaire dans la salle de bain, prenant une longue douche chaude afin de me détendre au mieux pour la journée chargée qui m'attend.

Quand je sors de la douche, j'enfile un simple pantalon chino et une chemise et me maquille légèrement. Je risque de courir toute la journée alors au temps être à l'aise.

Quand j'ose enfin sortir de la salle de bain, j'espère que je leur ai laissé suffisament de temps pour ne pas retomber dans leur dispute matinale. Taylor a disparu et je vois Ethan, depuis l'autre chambre, faire des pompes près de son lit. Je fais mine de rien, enfile des ballerines et rallume mon téléphone. Il est tôt, un peu moins de sept heures quand j'entends que l'on frappe à ma porte, je m'empresse d'aller ouvrir.

Un homme d'étage pousse un chariot dans ma chambre et m'annonce que le petit déjeuner est prêt. Ça tombe bien, j'ai une faim de loup.

Ethan arrive dans ma chambre, remercie le garçon d'étage qui s'éclipse sans attendre. Ethan est étrangement silencieux et son visage semble fermé. Sa conversation avec son agent n'a pas dû se passer si bien que ça.

Ethan s'assoit sur l'un des fauteuils, devant la table dressée pour le petit déjeuner, sans dire un mot. Je m'installe face à lui, toute aussi silencieuse.

- J'ai demandé des viennoiseries de chez Paul, me dit-il.
- Merci.

Il m'offre un large sourire puis se sert un verre de jus d'orange. Je ne cesse de l'observer, ce qui ne semble pas le perturber. Même dans sa manière d'étaler du beurre sur sa tartine le rend sexy.

- Tu as de la bave au coin de la bouche. Essuies toi, ça fait dégueulasse...

Je me fige, honteuse d'avoir été grillée comme une débutante.

- Bah quoi ?! J'y peux rien si tu pues la bogossattitude à des kilomètres...

***

Bonjour les marmottes!

L'heure du café et du nouveau chapitre à sonner!

J'espère que tout le monde va bien et que vous profitez tous de vos vacances. Les miennes sont dans 10 jours et je compte minutieusement les jours jusqu'à la libération.

Je compte sur vous pour me donner votre avis. Chloé est-elle folle d'imposer ses conditions à Ethan? Et comment Andy va réagir quand elle lui parlera?

Kiss

Laurie

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EN MEDIA - ETHAN & CHLOÉ