《CHAPITRE 14 - LUI》.

CHAPITRE 14

***

J'observe Chloé qui affiche un sourire rayonnant. Elle ferme les yeux en levant la tête avant de la tourner vers moi.

- Umh... Je sens déjà les viennoiseries, le champagne et... la pollution parisienne. Beurk...

Elle grimace sous ma réflexion et je ne peux retenir un rire. Elle est vraiment magnifique et ce petit tailleur qu'elle porte lui fait un cul d'enfer. Je la regarde s'avancer et je souris. Elle est si heureuse d'être là. Si j'avais su qu'il suffisait de l'emmener en France pour la rendre joyeuse, je l'aurais fait depuis longtemps.

Taylor, derrière moi, est déjà pendue à son téléphone, dans une conversation assez animée.

- Ethan, dépêches toi s'il te plaît ! J'ai trop envie d'un croissant au beurre de chez Paul ! me supplie Chloé.

Je ne sais pas qui est ce Paul mais après dix heures de vol, je n'ai pas envie de voir qui que ce soit.

Je presse le pas et quand j'arrive près d'elle, elle me saisit le bras. Nous nous engouffrons dans le grand hall d'arrivée. L'avantage quand on voyage en privé, c'est qu'on n'a pas besoin de se soucier des bagages et des formalités d'arrivée sur le territoire.

Je passe mon bras au dessus de son épaule, fier d'avoir cette femme à mes côtés, même si elle ne m'appartient pas entièrement.

Les paparazzis nous mitraillent déjà et je sens que Chloé se raidit. Elle avait sûrement oublier ce petit détail qui fait malheureusement partie de mon quotidien depuis que je suis né. Au moins, ici, les paparazzis sont moins agressifs et moins pénibles. Si seulement, ils étaient comme ça à L.A.

J'approche Chloé contre moi et tend ma main libre devant l'objectif des appareils photos. Je sais que c'est débile car ils sont plusieurs à nous prendre en photo mais c'est en quelques sortes un reflex quand je vois ces appareils. Et c'est aussi pour me proteger, de la protéger.

Nous sortons de l'aéroport alors que les paparazzis nous collent toujours au train puis grimpons dans une grosse berline où Taylor nous attend déjà.

- Merde ! Moi qui voulait passer chez Paul ! Dit-elle
- Oui, bah ton ami attendra. On file a l'hôtel.

Chloé pouffe de rire.

- Paul est le nom d'une boulangerie, pas d'un ami.
- Oh !

Putain, j'ai l'air d'un con ! Je lui propose d'envoyer le chauffeur aller lui chercher sa précieuse viennoiserie mais elle refuse quand elle m'explique qu'elle en achètera sur les Champs Elysées.

Nous prenons alors la route vers Paris, empruntant une autoroute à vive allure. Chloé a les yeux rivés vers l'extérieur, s'absorbant du paysage. Je ne vois pas ce qu'il y a de si beau à voir. Ces immeubles et ces bâtiments ternes sont loin d'être beaux.

Au bout de plusieurs minutes, le paysage change totalement. Les vieux immeubles de type haussmannien, les monuments mythiques et les terrasses des bistrots sont beaucoup plus agréables. Chloé est toujours sous le charme de cette ville. Quand la voiture s'arrête devant le Georges V, Chloé se tourne vers moi, souriante. Elle est déjà très belle mais Paris la sublime encore plus.

- Je suis trop contente d'être là ! me dit-elle tout excitée alors que le chauffeur lui ouvre la portière.

Elle me sourit puis descend du véhicule avant de m'attendre sur le trottoir où plusieurs photographes la mitraillent en photo. Elle a l'air de s'en foutre complètement et me demande de venir, un large sourire aux lèvres. Comment dire non à cette créature ?

Je sors de la voiture, les objectifs braqués sur moi et je lui saisis la main pour l'attirer dans le grand hôtel où un portier nous ouvre les lieux en nous saluant, suivis par Taylor, toujours pendue à son téléphone et d'un groom, poussant un énorme chariot à bagages en or.

Avec elle, je suis le roi du monde !

Nous nous dirigeons vers une réceptionniste qui parait dingue rien qu'en me voyant. J'arbore mon plus beau sourire devant l'effet que je lui fais et je subis les foudres du regard de Chloé. Elle est jalouse ? Tant mieux. Ça en sera que plus facile pour moi.

Chloé parle à la réceptionniste dans sa langue natale en employant un ton un peu trop sec. Oui, elle est jalouse et je compte bien profiter de la situation. Après tout, ce n'est pas moi qui est maqué. Je suis libre comme l'air, moi !

Après avoir récupéré les clefs de nos chambres respectives, un groom se charge de nous accompagner à nos suites. Je le vois sympathisé avec Chloé et je vois qu'elle profite à son tour de la situation en me rendant jaloux. Quelle petite peste !

Après une brève visite de nos chambres, le groom se soucie de savoir si tout nous convient.

- Les chambres communiquent bien entre elles ? Je m'assure auprès de lui

Il opine.

- Et le verrouillage de la porte a été désactivé de son côté ?
- Oui, Monsieur West.

Je lui fourre un billet de cent dollars dans la poche de la veste de son uniforme et le congédie aussitôt. Les chambres communicantes étaient ma seule demande particulière et j'apprécie qu'ils aient respectés ma requête.

Chloé me regarde alors, toujours pétillante.

- Bon, je vais aller prendre une douche, me dit-elle.

***

Je sors de ma chambre, un paquet de croissants au beurre dans les mains. Je n'ai même pas eu à me déplacer, juste à appeler le room service pour qu'un de leur employé me ramène les précieuses viennoiseries de Chloé. Je m'apprête à frapper quand la porte de sa chambre s'ouvre alors soudainement. Je sursaute presque et quand je vois son visage étonné, j'arbore mon plus beau sourire.

Elle pose alors ses yeux sur le petit paquet beige que je tiens et sourit à son tour.

- J'allais sortir pour en acheter. Merci Ethan. Tu es un amour.

Je ris intérieurement. Je n'ai fait ça que dans un seul but, la faire succomber.

Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle me prend le paquet des mains et dépose un baiser sur ma joue pour me remercier.

- J'allais aller faire un tour. Tu veux venir avec moi ?

Et m'afficher dans les rues de Paris où je suis presque sûr que ce sera la folie à chaque coin de rue ? En même temps, je n'ai qu'une envie : passer du temps avec elle.

- Allez, viens ! Je suis sûre que tu n'as jamais eu l'occasion de visiter la ville avec une Parisienne dans l'âme...

Je n'ai d'ailleurs jamais visiter Paris. Les peu de fois où je suis venu pour le travail, je restais cloîtrer dans ma chambre d'hôtel, tel un hermite.

Je n'ai pas le temps de répondre quoique ce soit qu'elle attrape ma main et m'attire déjà vers les ascenseurs.

Nous patientons devant les cages dorées et je ne cesse de la fixer dans les grands miroirs face à nous.

- Ok. Tu veux commencer par quoi ?
- Je ne sais pas. Tout ce qui te fera plaisir
- Non Ethan. Ce qui te fera plaisir à toi. Moi, je connais Paris comme ma poche.
- Bah dis moi ce que tu préfères ici ?

Elle porte son index à sa bouche, levant les yeux au ciel et les plissant légèrement. Elle est magnifique et je ne peux m'empêcher de fixer son doigt, que je jalouse avec une multitude d'arrière pensées à l'esprit.

- On pourrait aller visiter la tour Eiffel, ou le jardin des Tuileries. Non, allons sur la Butte Montmartre. J'adore l'ambiance qui y règne et...
- Vas pour la Butte Montmartre, je la coupe.

Elle me sourit puis s'engouffre dans l'ascenseur. Elle en profite pour ouvrir son petit sac si précieux et y hume l'odeur. Même d'ici, je sens la saveur alléchante. Elle fourre sa main à l'intérieur puis prend le croissant délicatement, comme si elle tenait la chose la plus précieuse au monde.

Son regard paraît avoir rajeuni d'un coup et quand elle croque dedans, je m'humifie aussitôt les lèvres. Ça a l'air super bon son truc.
Elle gémit de plaisir et je ne peux m'empêcher de comparer son petit cri à celui de notre instant volé sur ce fameux toit. J'aime quand elle gémit. J'adorerai l'entendre toute ma vie. Je me rapproche d'elle, tandis que l'ascenseur descend les étages et je sens qu'elle se tend à ma proximité.

- Fais voir ton truc

Elle secoue la tête, comme une enfant et éloigne le plus loin de moi son croissant. Je lui souris, le regard plein de sous entendu et m'approche encore plus d'elle, jusqu'au point de la bloquer dans l'angle de l'ascenseur. Je vois qu'elle panique et étrangement, j'adore ça. Je plante alors mes yeux dans les siens. Nos lèvres ne sont qu'à quelques centimètres l'une de l'autre et je me fais violence pour ne pas retirer cette distance entre nous qui me paraît beaucoup trop loin.

- Fais moi goûter ! je demande.

Elle secoue une nouvelle fois la tête.

- Plutôt crevé, Ethan West !
- Oh ! Ce serait bien dommage. Fais moi goûter, un petit bout, bébé...

Elle déglutit, signe de son malaise. Ses yeux s'abaissent et remontent vers mes yeux. Elle vient de fixer mes lèvres, le temps d'une seconde suffisante pour comprendre qu'elle a autant envie de mes lèvres que moi. Il va falloir que je me retiennes. Elle n'est pas encore prête à succomber entièrement et aussi facilement à moi. Et je ne veux pas me contenter d'un baiser. Je ne veux qu'elle. De ses lèvres charnues, à son corps de déesse, en passant par ses si jolis seins fermes et ses fesses si voluptueuses.

Je sens mon érection se manifester et quand ses yeux descendent rapidement vers le bas, je ne peux m'empêcher de sourire. Elle pouffe de rire quand son regard remonte vers moi.

- Ranges moi ça, Ethan !
- Impossible. Réaction physique que j'ai quand je te vois.

Sa bouche s'entrouvre alors légèrement, son regard rempli de gêne. Ses joues s'empourprent et je la trouve, une fois de plus, très belle. Je m'apprête à fondre sur ses lèvres, me disant qu'un baiser pourrait sûrement me contenter pour quelques heures quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent alors subitement.

- Putain ! Je laisse échapper

Un couple de vieux bourgeois entrent dans la cage d'ascenseur en nous toisant avec mépris alors que je me décolle de son corps. Et j'ai toujours cette putain de gaule en plus !

Je prends alors sa main rapidement dans la mienne et la tire hors de ce foutu ascenseur.

***

Jusque là, je n'ai pas eu trop le droit aux « Ahhh » ou aux « Oohhh » habituels des fans hystériques sur mon passage. Les groupies, ici, paraissent beaucoup plus respectueux qu'à Los Angeles.

Nous nous baladons, sur le Trocadéro, parmi la foule de touristes qui semblent bien plus obnubilés par la Tour Eiffel plutôt que par moi. Tant mieux ! Je passe une excellente journée et ça m'emmerderait de devoir rentrer à l'hôtel si tôt.

Chloé s'allonge dans l'herbe, profitant des premiers rayons de soleil dans la capitale. Ici, il fait froid. Beaucoup plus froid qu'à L.A.

Nombreux sont ceux qui ont eu la même idée que nous. Beaucoup de jeunes en ont profités pour se détendre, à la sortie de l'université. Beaucoup sont entre amis, riant ensemble ou jouant au soccer, pardon, football, comme on dit ici. Certains, plus solitaires, bouquinent studieusement, un livre à la main et un gobelet Starbucks dans l'autre. Certains sont en couple et profitent de l'être aimé, dans les bras l'un de l'autre.

Je me demande comment les gens qui nous entourent nous perçoivent, Chloé et moi. En amis ? En couple ? Personne ne pourrait croire que nous sommes deux personnes amoureuses et séparées. J'ose espérer que l'on nous voit comme un couple.

J'observe Chloé, allongée sur le dos, s'amusant à décortiquer une petite fleur que les français appellent « pâquerette ». Elle parait si douce, si concentrée, si... Elle. Tout en elle me plaît, de son corps, à son intellect en passant par son caractère de chieuse. Je l'aime comme elle est. Et je sais que c'est réciproque. C'est ça qui me fait dire que nous sommes des âmes sœurs.

Bordel ! Il a trop de romantisme dans l'air de Paris que j'en deviens moi-même poète !

Je sors mon petit carnet, inscrivant mes dernières pensées et Chloé est aussitôt absorbée par mon occupation. Elle se redresse, alors que mon stylo glisse toujours sur les pages blanches. Elle tend son cou au dessus de moi. Je fais mine de ne rien voir. Elle est tellement curieuse que ça en est marrant.

- Qu'est ce que tu en penses ? je demande alors

Je l'entends hoqueter de surprise et quand je tourne mon visage vers elle, ses joues rosissent complètement.

- Euh... Je... Ça ferait sûrement une superbe chanson.
- Ou pas, je plaisante.

Elle paraît encore plus gênée et je ne peux m'empêcher de rire. Elle est tellement mignonne. Je pose ma main sur son visage et l'attire vers moi pour y déposer un baiser sur la joue. Rien que ce petit contact me fait durcir.

- Ça te dit d'aller manger un bout ? J'ai trop la dalle, dit-elle.

Je vois bien qu'elle veut changer de sujet mais je ne dis rien. Je me contente seulement d'attraper sa main et me pousse sur mes pieds pour me relever.

***

Bonsoir tout le monde...

J'espère que vous allez tous bien?

J'aimerais avoir vos impressions sur ce chapitre. Bon? Mauvais? Sans avis?

Je publie la suite demain (même si les deux prochains chapitres sont déjà prêts).

Passez une bonne nuit.

Kiss

Laurie

***

EN MEDIA - CHLOÉ

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