《CHAPITRE 11 - ELLE》.
CHAPITRE 11
***
Malgré ce que je montre, ce qu'Andy m'a fait à mon anniversaire me reste en travers de la gorge.
Nous n'avons toujours pas crevé l'abcès et quand nous nous sommes revus, à sa demande, sur le plateau de tournage trois jours plus tôt, j'ai affiché un grand sourire.
Lui fait semblant de rien, comme si notre première dispute n'avait jamais eu lieu ou était réglée.
Intérieurement, je fulmine. Extérieurement, je sublime.
Je n'avais pas envie de l'accompagner ce soir, mais je fais ça pour lui, car je n'aimerai pas que sa réputation de gentil garçon soit entachée. Au moins, avec Ethan et son étiquette de connard, je n'avais pas ce soucis.
Les journalistes, derrière les barrières de sécurité nous appellent alors que mes pieds ont à peine touché le sol. Je joue le jeu, car étrangement, j'apprécie de plus en plus le contact avec les journalistes. Après tout, ils ne font que leurs jobs...
Je pose devant le photographe de Fashion et réponds aux quelques questions de Monica Landowski.
Quand je sens des mains m'encerclées la taille par derrière, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que c'est Andy. Je l'ai reconnu rien qu'à son parfum. Il pose son menton sur mon épaule et nous nous faisons prendre en photo.
Je souris mais la proximité d'Andy me gêne. Je suis toujours bien trop en colère contre lui. Il m'a quand même interdit de revoir Ethan et ça, je ne le peux pas.
Depuis l'épisode du baiser de samedi dernier, je ne sais plus où j'en suis. J'ai l'impression qu'un petit diable et un petit ange se livre une guerre sans merci dans ma tête. Ma raison et mon cœur ne manquent pas de me déstabiliser.
Je n'ai pas vu Ethan depuis une semaine. Il filtre mes appels, ignore mes messages et j'ai dû me faire violence plus d'une fois pour ne pas débarquer chez lui ou au studio. Je n'ai vraiment pas envie de passer pour une dingue qui harcèle son ex. Pourtant, c'est ce que je suis. Il me manque tellement. Il me manque encore plus depuis que je l'ai revu, après cette longue absence.
Quand je sens la main d'Andy glisser dans la mienne, je me tire de mes pensées et reprend conscience de l'endroit où je suis. Je me laisse attirer par lui et mes yeux se lève vers le haut des marches. Ethan, en compagnie de son ami Ashton, pénètre alors dans le grand bâtiment et j'ai tout juste le temps d'apercevoir la moue refrognée d'Ethan...
***
J'affiche un grand sourire et hoche la tête respectueusement. Andy rit avec un metteur en scène et je me sens limite de trop.
Mais qu'est ce que je fous là, putain ?
Je m'emmerde royalement et je n'ai qu'une hâte, me barrer d'ici.
La soirée est sympa, certes, mais je ne suis pas tout à fait à l'aise ici. C'est beaucoup trop sage, trop calme.
Avant le lancement du film, toute l'équipe a été invité à venir sur la scène. Ils s'étaient exécutés, jouant le jeu et souriant à tout va. L'ambiance était bonne enfant et Richard, le producteur, s'était même permis de plaisanter. Ethan lui, s'était contenté de sourire, mais j'avais vu qu'il était là sans être là. Son visage était vide, sans expression.
Une fois descendue, toute l'équipe s'était installée sur leurs fauteuils et le film avait débuté. Je n'avais pas cessé de fixer Ethan, ne faisant pas attention au film, ni aux réactions des téléspectateurs. Je ne voyais que lui. Il avait ce regard si triste et si torturé.
C'était la même expression qu'il avait lors de nos retrouvailles, quelques jours plus tôt...
Quand une main se pose sur mon épaule, je me retourne automatiquement, telle un zombie et tombe sur le sourire d'Helen Geller. J'ai presque oublié qu'elle était sensée m'appeler depuis la semaine dernière.
- Chloé, je suis si heureuse de vous revoir. Comment allez-vous ?
- Très bien merci. Et vous ?
Elle se penche vers moi et me bise les deux joues, comme si nous nous connaissions depuis des années.
- Je suis désolée, je devais vous appeler mais j'ai eu un emploi du temps si chargé...
- Ce n'est pas grave, Madame Geller...
- Madame Geller ? rit-elle. S'il vous plaît, Chloé, appelez moi Helen.
Je souris, ne sachant pas quoi lui répondre.
- Vous avez quelques minutes ? J'aimerai vous parler d'un projet. Je sais que ce n'est ni le lieu, ni le moment mais je profite de vous voir pour...
- Non, non, allez y... je la coupe en profitant de l'occasion de me tirer de cet ennui mortel.
Elle me sourit puis me propose de nous éloigner. Je la suis, nous frayant un chemin parmi la foule occupée à boire une coupe de champagne ou à mordre dans des petits fours hors de prix.
Quand nous sortons de l'immense hall, le bruit devient moins assourdissant et ce semblant de calme est bien plus agréable.
Helen s'assoit devant une table et m'invite à prendre le gros fauteuil libre face à elle. Je m'exécute en souriant, me demandant ce qu'elle attend de moi et ce qu'elle va m'annoncer.
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Chloé. Je n'aimerai pas vous arracher à mon neveu plus longtemps.
J'opine même si je ne suis pas tant pressée de le retrouver.
- Comme vous le savez, je suis la directrice générale de l'UNICEF et je suis très investie dans la mission de récolter des fonds afin d'améliorer les conditions de vie des jeunes enfants.
Je lui souris timidement. J'espère qu'elle ne va pas me demander de lui faire un chèque, car à part lui en faire un en blanc ou lui payer en billet de Monopoly, je ne pourrais pas faire grand chose pour ces enfants.
- J'ai le projet d'organiser un gala de charité afin de récolter des fonds.
- Très bien.
- J'avais l'idée d'organiser un défilé de mode pour enfants.
Ça y est ! Je pense savoir de quoi elle veut me parler... Je trouve l'idée chouette. Après tout, c'est pour récupérer de l'argent pour des enfants, autant les mettre à l'honneur.
- J'aimerai que ce soit vous qui créez la collection.
- Je... J'en serai honorée.
- Je tiens à vous souligner tout de même que vous ne serez pas rémunéré. Mais les matériaux et frais seront entièrement prit en charge par l'organisation.
- Oui, bien sûr. Ça va de soit
Elle me sourit, satisfaite de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde. Je n'aurais d'ailleurs demandé aucun centimes. C'est une cause si importante que j'aurais l'impression de me faire de l'argent sur le dos de pauvres enfants.
- Avec le conseil d'administration, nous avons décidé que l'univers de Lewis Caroll serait le thème de la soirée et que des enfants seraient bien sûr les modèles.
- L'idée est super. Je sens que ça sera une soirée intéressante.
- Oui, je l'espère. Actuellement, je suis à la recherche de célébrités acceptant que leurs enfants soient les mannequins du défilé. Cela permettrait que les parents s'investissent financièrement à la cause et cela attirera les médias, curieux de savoir si les enfants sont aussi prometteurs que leurs parents.
Ouais, c'est bien joué ! Les parents seront fiers de voir leur enfants défilés et n'hésiteront pas signé un gros chèque. Cette Helen Geller est vraiment une femme intelligente.
- Que pensez-vous de ma proposition ? Seriez-vous intéressé de créer les vêtements de la soirée ? Cela vous permettrait de vous faire connaître un peu plus...
- Je suis honorée que vous me le proposiez. Et bien sûr, j'accepte de vous aider pour cette belle cause.
Elle me sourit puis se lève lentement sans cesser de me fixer.
- J'ai hâte de commencer, je dis en me levant à mon tour.
- Très bien. Je vous appellerai pour convenir d'un rendez-vous. On règlera les détails à ce moment là.
J'opine puis nous nous apprêtons à retourner dans la grande salle quand mon téléphone se met à sonner dans ma pochette. Je l'extirpe de ma pochette et me fixe quand je vois le nom d'Ethan s'afficher.
- Je vous laisse, s'excuse Helen avant de reprendre la direction de la grande salle.
Je ne lui réponds même pas, ne pouvant détacher mon regard de mon écran. Que me veut-il donc ? Lui qui me snobe depuis une semaine.
Je décroche tout de même.
- Viens me rejoindre sur le toit, me dit-il sèchement.
Et il raccroche...
***
J'aurais peut-être dû ignorer sa demande, me contenter de retourner auprès d'Andy mais mon instinct m'a poussé à monter sur ce fameux toit. Je n'étais pas résolu à le laisser.
J'ai cherché l'accès pendant un moment, puis a enfin trouvé les marches menant au sommet.
Je pousse la porte et sent un vent frais souffler sur mon visage. Je frisonne à son contact tout en cherchant Ethan des yeux. Je le vois, debout et immobile, sur le rebord du toit, à quelques centimètres du vide.
Il n'a tout de même pas l'intention de sauter ?
Je m'approche rapidement, mes talons claquant contre la surface dur recouvrant les bruits de la ville.
Ethan ne se retourne même pas. Il se contente de porter à ses lèvres une bouteille de champagne qu'il boit à même le goulot. Il titube légèrement, et mon cœur se ressert, à l'idée qu'il est à deux doigts de risquer de s'aplatir contre le trottoir, plusieurs mètres plus bas.
Je presse le pas et me plante près de lui.
- C est beau, hein ? me dit-il
C'est beau, hein ? Il se fout de moi ou quoi ?
- Ethan... Tu pourrais descendre s'il te plaît. Tu me fais peur.
Il ne m'a toujours pas regardé. Il reprend une gorgée de champagne et quand je le vois tituber une nouvelle fois, mes mains se portent aussitôt sur ses jambes.
Comme si j'aurais pu le retenir si il serait tombé ? Au moins, j'aurais essayé...
À mon contact, je le vois fermer ses yeux, comme si il savourait ce moment.
- Je me suis déjà posé cinquante millions de fois la question. Quel homme je serai si je ne serais pas célèbre, reprend-t-il en rouvrant les yeux.
Il continue d'observer les lumières de la ville, s'imprégnant de ces couleurs. J'ai envie qu'il me regarde. J'en ai besoin. Je voudrais le prendre par les épaules et le forcer à pivoter mais j'ai bien trop peur qu'il dégringole de l'immeuble.
- Ça se trouve, tu aurais été peintre. Ou flic.
- Flic ?
Il tourne son visage vers moi et me sourit. Malgré qu'il fasse nuit, j'aperçois tout de même son regard, injecté de sang et humidifié à cause d'une forte absorption d'alcool. Je repense à la fois, ou, un peu trop éméché, Manon et moi avions dû le ramener à la villa tant bien que mal.
Ce soir là, il m'avait ouvert son coeur de bien des façons, pleurant à l'idée qu'il allait perdre son père et me déclarant qu'il voulait m'épouser. Ou en serions nous, si son père était toujours vivant et si j'avais accepté sa demande ?
- Flic ? Sois sérieuse bébé. Il est de notoriété publique qu'eux et moi ne sommes pas vraiment amis.
- Je ne sais pas alors... Quel homme serais tu devenu alors ?
Il rit nerveusement, passe sa main libre dans ses cheveux.
- Je serais un homme heureux, souffle t-il en refixant l'horizon.
Malgré qu'il est murmuré, j'ai l'ouïe fine et je n'ai pas eu besoin de tendre l'oreille plus que ça pour l'entendre.
- Pourquoi ? Tu ne l'es pas ?
Il tourne une nouvelle fois son visage vers moi, mais cette fois ci en me fusillant du regard. Il pivote alors légèrement sur lui-même et saute à pied joins du muret.
- Est-ce que j'ai l'air heureux, là ? crache t-il
Il continue de me fixer de ses grands yeux bleus, ceux dans lesquels je vendrais mon âme pour m'y perdre dedans.
- Non. Tu as plutôt l'air saoul ou défoncé. Ou les deux.
- Je suis tout à la fois. Bourré, défoncé, malheureux, amoureux...
- Oh ! Je laisse échapper.
Il s'approche alors de moi, le visage crispé et je recule par instinct.
- Pourquoi tu me fais ça, Chloé ? Pourquoi ? Pourquoi tu me fais souffrir autant ?
- Ethan...
- Pourquoi tu t'affiches avec ce gros con ? Pourquoi tu m'exposes ton bonheur en plein dans la gueule ? Tu aimes me faire souffrir, c'est ça ?
- Qui te dit que je suis heureuse...
Il me fixe, perdu. Je le suis tout autant. Je ne peux pas dire que je suis malheureuse mais je ne suis pas heureuse pour autant. Je suis perdue, totalement.
Les mains d'Ethan encerclent alors mon visage. Ses yeux plongent dans les miens. Je le vois hésiter, prêt à me dire quelque chose mais il ne semble pas en trouver le courage. Il m'attire alors contre son torse et me caresse les cheveux. Nous restons un instant, dans les bras l'un de l'autre, oubliant l'endroit insolite où nous sommes. Je frissonne toujours à cause du vent qui souffle contre mon dos nu mais je m'en fiche. Je savoure juste la chaleur de son corps contre le mien et de son souffle chaud qui frappe le sommet de mon crâne.
- Tu sais quel jour on est ? dit-il
Je lève mon visage mais lui garde le regard fixe.
- Aujourd'hui, on aurait dû être parent...
Mon cœur rate un battement. Il a raison. Si je n'avais pas perdu le bébé, nous serions quatre aujourd'hui. Mon cœur se ressert un peu plus et ma gorge se noue. Le bébé et lui ont été les deux choses les plus durs à surmonter pour moi. Même si je sais que l'une de ses deux choses sera perdu définitivement, je reste tout de même reconnaissante que l'autre chose soit toujours là. Ethan est là.
Il passe son pouce sur ma joue et je renifle discrètement. Il repose ses mains de chaque côtés de mon visage et je ferme aussitôt les yeux à son contact.
Ses lèvres se posent alors sur les miennes, doucement. Je me laisse faire, succombant à mes désirs. Ses lèvres, chaudes, douces et divines me font baisser toutes mes barrières. Je suis désespérément amoureuse de lui.
- Dis moi que tu m'aimes ? dit-il entre deux baisers.
Je souris car c'est la demande la plus sensée que j'ai entendu de toute ma vie.
- Je t'aime, je murmure.
Ses mains descendent alors le long de mon dos et agrippe chacune de mes cuisses. Il me soulève d'un geste, aussi facilement que dans mes souvenirs. Il fait quelques pas et mes fesses rencontrent une surface métallique dure et froide alors qu'il m'embrasse toujours, plus fougueusement cette fois ci.
- Je t'aime Chloé
Mes mains s'agrippent encore plus à sa nuque et celle d'Ethan me rapproche encore plus de lui, alors que l'autre passe sous le tissu de ma robe. Il caresse ma peau nue et remonte jusqu'à mon intimité.
Il ne tarde pas à retirer mon sous vêtement puis ses lèvres se détachent des miennes pour plonger sur mon décolleté. Je sens son sexe durcir contre moi encore plus.
Chacun de ses baisers me procure des frissons tout au long de ma colonne vertébrale. Chacune de ses caresses me procure des sensations que je pensais éteintes depuis des mois.
Quand son doigt vient titiller mon clitoris, je le sens sourire sur ma poitrine.
- Elle aussi, elle m'avait manquée.
Du grand Ethan à l'état brut !
- Toujours le mot juste à ce que je v...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il me pénètre d'un doigt, puis de deux. Je gémis déjà. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas ressenti tout ça. Depuis huit mois exactement. C'est toujours aussi bon.
Ses vas et vient ne tardent pas à me faire gémir une nouvelle fois. Mon Dieu ! Il faut qu'il me prenne, là, maintenant. Si il continue à me faire languir, je risque d'exploser.
- Prends moi Ethan...
- Ah ! Enfin, j'ai cru que tu n'allais jamais me supplier...
- La ferme et viens.
Mes mains s'occupent de défaire la ceinture de son pantalon mais quand il les vire d'un geste brusque, je comprends qu'il veut prendre les choses en main. Ethan a toujours été très dominant et souvent, nous nous battions pour prendre le dessus. Mais là, je me laisse faire totalement. Je n'ai pas envie de me battre. Pas maintenant. Je ne veux qu'une chose, qu'il entre en moi et qu'il me fasse prendre un pied d'enfer.
Quand il libère son sexe, dur et apprêté, il repasse ses mains sur mes fesses et m'attire vers lui une nouvelle fois.
Il me sourit, plongeant ses yeux dans les miens et quand je sens qu'il entre en moi, j'écarquille légèrement les yeux.
Oh Mon Dieu ! Ça fait tellement de bien !
Il sourit, satisfait de l'effet qu'il me procure
- Tu es si étroite...
Je souris également, satisfaite à mon tour.
Il continue ses vas et vient qui me retournent totalement la tête. Je sens mon clitoris gonfler sous ses gestes experts. Il est en moi depuis quelques secondes que je sens déjà l'orgasme pointer le bout de son nez. Ce mec est un pro. Il devrait en faire sa profession, sérieusement.
- Tu es si mouillée. Merci de m'accueillir si chaleureusement...
- Tais toi un peu...
Pour m'emmerder, il accélère ses coups de hanches mais c'est tout à fait le contraire que je ressens. Il me prend fort et sauvagement, comme pour me montrer que je lui ai manqué.
- Toi aussi, tu m'as manqué !
Quand j'entends les vibrations du téléphone d'Ethan, je me rappelle soudainement d'Andy.
Merde Andy !
***
Et bien! Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il était temps!
N'hésitez pas à me laisser vos impressions et vos avis et dites moi, selon vous ce qu'il va se passer par la suite...
Kiss
Laurie
***
EN MEDIA - CHLOÉ
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