CHAPITRE 10

***

L'agent de sécurité m'ouvre la porte en acquiesçant de la tête pour me saluer. Je ne daigne même pas lui répondre. Je ne suis pas d'humeur. Je suis encore bien trop énervé par Chloé.

Elle ne cesse de me texter ou de m'appeler depuis trois jours, me suppliant de lui répondre, mais je la filtre sans aucune culpabilité. Si elle veut rester avec l'autre connard, libre à elle. Si ça lui plaît d'être mal-baisée.

Encore une fois, je me suis ouvert à elle et elle m'a rejeté. Comment peut-elle préférer ce puceau à moi ?

Tous les regards se tournent vers moi et je prends même pas la peine de saluer quiconque. Ils vont tous me casser les couilles pour mon retard.

Sérieux, c'est quoi deux heures de retard ?

Je file directement dans ma loge et sursaute presque quand je vois une femme d'une quarantaine d'années patienter, assise sur la banquette.

Je la toise sévèrement, file vers l'un des placards et sors une bouteille de whisky hors de prix. Ça a certain avantage d'être célèbre. On vous refuse aucune demande.

- Qu'est ce que tu fous là, toi ? j'aboies contre la femme.

Elle se lève, lentement et commence à s'approcher, la main tendue vers moi.

- Annie, votre nouvelle maquilleuse

Ah oui, c'est vrai. La farouche petite Amy a fini par être domptée et une fois que je me suis vidé les couilles, je l'ai fait virer.

- Je m'en fous de ton nom.. dégages.

Elle ne cherche même pas à répliquer, prend sa mallette de maquillage et sort de la loge. Elle a sûrement été mise au parfum de mon comportement de bâtard. Je profite de son absence pour prendre une longue, très longue gorgée de whisky.

La porte de ma loge s'ouvre alors et je souffle d'agacement quand je vois Owen y entrer.

- Bonjour Ethan. Toujours à l'heure à ce que je vois, me dit mon frère.

Je pose brutalement la bouteille sur la petite table de la loge. Ça y est ! Je suis au point de non retour !

Je pivote ma tête rapidement vers lui et le toise dans ses grands yeux bleus que nous avons tous les deux hérités de notre mère.

- Tu es viré !

Owen sourit. Il n'a pas l'air de me prendre au sérieux.

- TU ES VIRÉ ! J'hurle.

Owen laisse son sourire sur ses lèvres. Il lève les deux mains, signe de reddition puis secoue la tête.

- Ça tombe bien ! Depuis le temps que j'avais promit à Jaden et Jeremy de les emmener à Disneyworld.
- Rien à foutre ! Dégages, je veux plus te voir.

J'abaisse la tête et quand j'entends​ la porte de la loge se refermer doucement, je prends conscience de la connerie que je viens de faire.

***

Je ne cesse de fixer cette petite assistante. Elle a un petit cul plutôt sympa et sa poitrine qui est plutôt pas mal. La blonde est carrément bonne et avec la bouche qu'elle a, je suis sûr que ses lèvres seront parfaites sur ma bite. J'irais bien faire un tour dans ma loge avec elle, histoire de vérifier l'état de mes suppositions. Je lui fais un clin d'œil et elle me sourit.

Message compris ma belle !

Je reporte mon attention sur les autres membres du staff. Une petite rousse me sourit aussi.

Toi aussi, tu auras le droit de me goûter !

L'attention de la rousse est attirée derrière moi et j'aperçois la plus belle brune à mes yeux. Elle est habillée d'un mini short qui lui sublime ses jambes interminables et bronzées. Elle est accompagnée de ses parents, qui paraissent plus amoureux que jamais.

Elle s'approche d'Andy, son regard dans le mien, à l'autre bout de la pièce et se penche sur lui pour l'embrasser sans cesser de me fixer. Je secoue la tête pour lui montrer que son comportement me fait presque pitié.

En réalité, j'ai juste envie de me lever, foutre mon poing dans la gueule de Millers et de l'embrasser sans retenu. C'est quoi son but ? Me rendre jaloux ? Je le suis depuis que je l'ai revu, bien avant même. À moins qu'elle essaie de me faire passer un tout autre message mais là je sèche. Les femmes sont trop compliquées.

Je pense tout simplement qu'elle veut jouer. Et je m'apprête à lui rendre l'appareil.

Tu veux jouer ? On va jouer, bébé

Je me lève et la voit froncer le front. Je m'approche de la blonde, choix le plus évident étant donné que c'est elle la plus proche de moi.

La blonde me sourit, déjà tout émoustillée. J'adore quand je fais cet effet aux femmes.

- Salut.
- Salut, me dit-elle d'une voix enfantine.

Je la regarde de plus près. Elle paraît jeune. De toute façon, peu importe, du moment qu'elle est majeure et pas quarantenaire.

- Ça te dirait que je te fasses visiter ma loge ?
- On peut dire que tu vas droit au but ! rit-elle
- On n'a pas vraiment de temps à perdre. Et je me demandais quelle miracle ferait ta langue sur ma queue.

Elle rit puis manque de s'étouffer quand elle voit une présence près de nous. Je tourne mon visage et Chloé me toise.

- Ethan ?
- Qu'est ce que tu veux ? Tu ne vois pas que tu déranges ?
- Je m'en fous, Ethan. Je dois te parler...
- Fais vite. La miss et moi étions en train de nous prévoir une petite soirée sympathique.

Elle se raidit un instant et je lui offre un sourire fier.

- Ça fait mal, hein ?! Quand la personne que tu aimes est avec une autre.

Elle se raidit une nouvelle fois, grimace sous mon pique et son visage se tort de douleur.

- Pourquoi tu as viré Owen ?

Ah ! C'est pour ça ! Moi qui espérait qu'elle allait me faire une petite crise de jalousie.

- Qu'est ce que ça peut te foutre ?
- Ça me fous que c'est ton frère. Et que tu es trop con, Ethan.
- Il n'est pas viré, c'est bon. Et pourquoi il a été chialer sur ton épaule.
- Justement ! Il n'a pas chialer. Il était content et il a répété trois fois qu'il était enfin libre.

Il a dit ça ? Le connard...

- Bah alors, pourquoi tu viens me parler ?
- Pfff ! T'es franchement trop con ! Vas baiser ta petite assistante, t'es bon qu'à ça de toute façon !

Elle commence à s'éloigner, énervée.

- Je ne te rappelle pas à quoi tu es bonne, toi !?

Elle tourne son visage vers moi, sans cesser de s'éloigner et me fait un magnifique doigt d'honneur.

Putain ! On devrait me décerner le prix du mec le plus con de l'année...

***

Si il y a bien un truc que je déteste, c'est me faire réveiller par cette putain de sonnette ou ce putain d'interphone.

Je me lève, grommelant les pires insultes envers mon visiteur. Qui que ce soit, il va apprendre à ne jamais réveillé un homme qui a une gueule de bois.

Hier, j'y suis allé un peu fort. Soirée en boîte avec Ashton et Julian, plusieurs bouteilles vidées en une soirée et deux pouffes dans mon pieu.

Sérieux, faut vraiment que j'arrête de boire car là, je suis tellement mal que j'ai envie de dégueuler le maigre petit déjeuner que j'ai prit à 17h. Ou alors, il faut que j'arrêtes de sortir avec Ashton ou Julian qui a toujours une arrivée super que je dois à tout prix tester. Ils me prennent par les sentiments, aussi, ces cons!

J'ouvre la porte et vois le visage inquiet de Taylor. Je souffle d'agacement en la voyant.

- Tu n'es pas prêt ? me dit mon nouvel agent, fraîchement engagée depuis deux jours
- Bah si, ça se voit.
- Mais tu n'étais pas déjà habillé comme ça hier ? Bon, vas prendre une douche, je t'attends

Putain elle me saoule. Cette meuf croit trop qu'elle est ma mère. Je me remets les idées en place, me triture le cerveau un instant. On est quel jour déjà ? Putain ! On est samedi ! C'est le jour de l'avant première.

- J'ai pas envie d'y aller.
- Comme si tu avais le choix ! Tu crois que c'est normal que l'acteur principal d'un film ne se pointe pas à l'avant première de son film? me coupe t-elle. Allez, vas sous la douche et magnes toi.

Je râle, me disant que la pire chose au monde a été de l'engager. Avec elle, impossible de négocier, de refuser quoi que ce soit. C'est elle qui décide et ça me gonfle sérieusement. Mais je n'ai pas le choix. Personne ne veut être l'agent d'Ethan West.

Quand j'ai rappelé mon frère, l'après-midi même de son renvoi, ce connard a rit. Il m'a dit de but en blanc que son renvoi était la meilleure nouvelle de sa journée et m'a raccroché au nez après m'avoir lâché que la parade commençait.

Sérieux ?! La parade ? Qu'est-ce qu'on s'en branle?

Je sors de la douche, m'habille à la hâte du seul smoking que j'ai dans mon dressing. Un petit coup de déodorant et de parfum plus tard, je redescends au rez-de-chaussée où Taylor m'attend, sagement assise sur le grand canapé. Elle tient dans sa main un magazine people et paraît très concentrée, comme si elle essayait de lire entre les lignes.

Elle croit qu'elle lit du Molière ou quoi ?!

Quand elle voit que je suis prêt, elle se lève et j'ai tout le loisir de la mater. Elle est plutôt pas mal, bien foutue, une taille de guêpe.

- Ne me lorgnes pas Ethan, je suis heureuse en couple et j'ai un petit garçon de dix mois....
- Ça n'empêche pas qu'on peut quand même s'éclater.

Elle me toise du regard et m'invite à sortir. Putain, je n'aimerais pas être son mec. Elle paraît être une chieuse castratrice.

Une fois dans la limousine, je m'emmerde à mourir et mon mal de crâne, semblant avoir fuit après cette douche, se manifeste de nouveau. Je suis déjà venu plus d'une fois à un concert ou une avant première avec la tête à l'envers mais là, ça me gonfle sérieusement d'être là. Je vais devoir subir la présence d'un bon nombre de l'équipe du film et surtout celle de Millers, qui arrivera avec ma Chloé à ses bras.

Quand le chauffeur arrête la limousine devant la salle de projection, bien trop vite à mon goût, j'ai envie de lui hurler de faire demi tour. Mais c'est sans compter que Taylor est déjà sortie et m'interpelle aussitôt.

Les flashs des journalistes ne cessent de crépités alors que je ne suis même pas sorti de la voiture.

Bon, je sors, je souris, je bois un verre et je me casse. Pas besoin de rester plus longtemps, il n'y a que les cons qui restent jusqu'à la fin. Je suis sûr que Millers sera l'un des derniers à partir. Et tout gentil comme il est, il serait bien du genre à donner un coup de main à ranger la salle avant de partir.

- Ok Ethan. Pas de vagues. Tu souris, t'es poli et super heureux d'être là, me souffle Taylor.

Mais bien sûr ! Qui ne serait pas heureux d'être là après tout ! C'est tellement génial de monter les marches avec une gueule de bois !

Je m'exécute tout de même, affiche un faux sourire mais crédible sur mon visage. Les photographes m'interpellent de tous les côtés. Je souris et quand je sens la main d'Ashton se poser sur mon épaule, je me dis que la soirée ne peut pas être si pourrie que ça. J'espère qu'il a ce qu'il faut sur lui, histoire de planer un peu pendant la séance.

Nous rions ensemble, oubliant presque la présence des journalistes et des fans. Ça fait du bien, parfois, de rester dans sa bulle. Au moins, là je suis naturel.

- Voilà ton ex, me dit-il à l'oreille.

Je me retourne et l'aperçois, dans une magnifique robe grise qui lui cache ses jambes si somptueuses. Elle a relevé ses cheveux en un chignon distingué et élégant. Franchement, on dirait une déesse.

Je la vois sourire, comme si elle était dans son élément. Elle paraît si naturelle, ça en est déconcertant. Je la vois s'approcher d'un photographe. Elle plaisante avec lui un instant puis joue le jeu et se laisse prendre en photo. Andy s'approche alors d'elle et l'enlace par la taille, posant sa tête sur son épaule. Ça y est ! La nausée me reprend.

Ils montent les marches tous les deux, main dans la main, comme un parfait couple Hollywoodien. Ils exposent leur bonheur aux yeux de tous et ça me fout encore plus la gerbe.

Je tourne les talons, préférant rentrer que de voir cette horreur plus longtemps.

***

Hello

Ok, ok... J'espère que vous êtes tous prêt(e)s pour le prochain chapitre... Mon petit doigt m'a dit qu'il allait être plutôt pas mal... hé hé ^^

J'attends vos impressions...

Kiss

Laurie

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EN MEDIA - ETHAN