《CHAPITRE 06 - LUI》.
CHAPITRE 06
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- Bon, Lilly, on est d'accord. Dés que Chloé arrive, tu files dans ta chambre.
- Pourquoi je ne peux pas rester avec vous ?
- Parce que Chloé et moi, on doit parler.
- Je dirais rien, je te le promets
Qu'est-ce qu'elle est têtue, c'est dingue ! Je me pince l'arrête du nez et prends une grande inspiration.
- Lilly, je... Écoutes, si tu montes, je te promets qu'on ira au magasin de jouets et je t'achèterai une poupée...
- D'accord.
L'interphone se met à retentir alors et je dois presque me battre avec Lilly pour aller ouvrir. La petite peste n'hésite pas à m'agripper la jambe et c'est en traînant de la patte que j'ouvre la porte, légèrement essoufflé.
Chloé affiche une mine grave et sérieuse. On a l'impression que son chat vient de mourir. Je n'ai pas le temps de réagir que Lilly me lâche la jambe et s'agrippe aussitôt à celle de Chloé.
- Chloé ! Tu es là !
- Oui chaton.
Elle lève la tête vers moi, plantant ses grands yeux dans les miens.
- Tu en as mis du temps, je lâche.
- Eh ! Commences pas ! J'ai fait aussi vite que possible. Jai mit un temps fou à trouver un taxi et Andy ne voulait pas me lâcher comme ça.
À la base, j'étais sensé plaisanter mais quand j'ai entendu le prénom de son exécrable petit ami, ma bonne humeur s'est envolée.
- Bon, c'était quoi l'urgence ? me demande t-elle, agacée
- Y'avait pas d'urgence, je dis
Elle serre la mâchoire et me fusille du regard. Je sens qu'elle ne va pas tarder à péter les plombs.
- On voulait te voir
Chloé paraît sur le point d'exploser mais quand Lilly lui dit qu'elle est trop contente de la voir, elle se radoucit.
- Et bien, je suis là. Je peux entrer ou on est obligé de rester sur le pas de la porte ?
Quel con ! Je ne lui ai même pas proposer de rentrer. J'ouvre un peu plus la porte et Lilly, tenant sa main, l'attire déjà dans le séjour. Elle l'entraîne sur le canapé et la force à s'asseoir. Chloé regarde à droite et à gauche, comme ci elle découvrait la pièce pour la toute première fois.
- Tu as changé de déco ? me demande t-elle naïvement.
Mieux vaut que je ne lui dise pas la vérité, qu'a peine quelques heures après l'enterrement de mon père, j'ai tout pété chez moi, fou de rage d'avoir été suffisamment con pour la perdre, elle.
- J'avais besoin de changer, je mens.
Elle hoche de la tête poliment.
- Tu n'aimes pas ?
- Non, je trouve ça trop... sombre.
Je souris. Ouais, c'est sombre et déprimant. Mais c'était mon état d'esprit à ce moment là.
Lilly, assise sur les genoux de Chloé, retire son pouce de sa bouche et tend la tête vers Chloé.
- Moi je voulais du rose mais Papa voulait pas
Chloé rit aux éclats et embrasse le sommet de son crâne.
- Lilly, tu vas aller te coucher, je dis.
- J'ai pas envie
- Si, tu vas te coucher, j'insiste
- Non
- N'oublies pas ce que je t'ai dit.
Lilly me sourit puis se lève après avoir embrassé Chloé sur la joue.
- Bonne nuit Chloé, me dit-elle.
Elle monte les escaliers sous le regard attentif de Chloé qui se tourne vers moi une fois que Lilly est à l'étage.
- Elle a grandi, dit-elle.
- Ouais. Euh... Tu veux boire quelque chose ?
- Si tu me disais pourquoi tu m'as fait venir plutôt ?
Je souris et la fixe. Elle est magnifique, comme d'habitude. Elle porte une petite robe bustier violet qui lui rehausse le teint.
Je me lève, me dirige vers le réfrigérateur où je sors deux canettes de coca puis retourne à ses côtés. Elle me remercie pour le soda puis plonge ses yeux dans les miens. Je fixe ses lèvres, me retenant de plonger dessus. J'ai tellement envie de l'embrasser.
- Comment ça se passe avec Leila ? demande t-elle.
- Bah c'est toujours une conne. Elle a accepté de renoncer à la garde exclusive contre un chèque
- Umh... Je vois qu'elle est toujours une mère exceptionnelle
- Mouais... La mère de l'année. Mais je ne suis pas mieux alors je ne peux pas vraiment la blâmer. Lilly déteste l'espèce de con qui lui sert de beau-père.
- William paraissait être quelqu'un de gentil pourtant.
Moi, je n'ai jamais pu le sentir celui là.
- Comme quoi, il faut se méfier de l'eau qui dort, dit-elle
Je ne peux retenir mon rire. Même ses expressions à la con m'ont manqué.
- Quoi ? dit-elle, étonnée
- Tu as toujours tes expressions à la con de français
- Ne critiques pas les Français, s'il te plaît. Je n'ai jamais aimé quand tu faisais ça !
Elle croise ses bras sur sa poitrine et fait la moue. Je remarque alors un bracelet qui scintille grâce aux éclairages de la villa. Je pose aussitôt ma main dessus, geste qui la surprend.
- Oh ! C'est Andy qui me la offert.
- Andy, je siffle, la mâchoire serrée.
Je ne peux toujours pas l'encadrer cet abruti.
- Il me l'a offert ce soir et...
- Ah ! C'est pour ça que tu étais si longue à arriver. Tu devais le remercier comme il se doit.
Je ne peux m'empêcher de serrer les poings. Putain ! Rien que de savoir que ce connard la touche me répugne. Et je refuse de l'imaginer sur lui.
Chloé décroise ses bras et les laisse tomber sur le canapé en cuir. Elle me regarde, outrée avant de baisser les yeux. Ses joues rosissent légèrement et je comprends qu'elle est mal à l'aise.
- Pas du tout, murmure t-elle. On en est pas encore là et...
Je ne peux m'empêcher de sourire. Ils n'ont jamais couché ensemble ?! J'aurais dû me douter que Millers était pire qu'un puceau
- Pff ! Je savais qu'il avait une petite bite... j'ironise.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? C'est juste un gentleman qui respecte mon choix et qui...
- Tu vas me faire croire que c'est toi qui refuse de coucher avec lui ?
- Mais tu me prends pour quoi exactement ?! Je ne suis pas venue ici pour me faire insulter de...
Elle se lève, le visage fermé et amer. Je l'attrape par le poignet et la retient.
- Non, excuse moi, Chloé. Je...
- Je ne veux pas qu'on parle de ça, ok ? Ça ne te regarde pas. Sinon, je me casse et tu ne me reverra plus jamais
- Excuses moi. On n'en parle plus, promis.
Elle se rassoit lentement, sans cesser de me toiser puis un petit sourire s'affiche sur son visage.
- N'empêche, tu devrais te méfier ! Soit ce mec est un gay qui ne s'assume pas, soit c'est un puceau !
Elle me frappe plusieurs fois avec un coussin qu'elle a attrapé en un instant.
- Je ne veux pas parler de ma vie sexuelle avec toi, Ethan !
Je ris devant son comportement de petite fille adorable. Qu'est-ce qu'elle m'a manqué putain !
- Et je ne veux pas que tu dises du mal de mon petit ami, rajoute t-elle.
- Pourtant, c'est un crétin, je murmure
Bien sûr, elle m'a entendu. Elle a l'ouïe plus que fine.
- Veux-tu qu'on fasse la liste de tous tes défauts, Ethan West ?
- On ne pourra pas. J'en ai aucun.
Elle me remet un coup de coussin, mais cette fois-ci en riant.
- C'est sûr que tu es la perfection incarnée ! Tu es modeste, altruiste, sociable, attentionné
- Tu as oublié beau gosse, intelligent et bourré de fric. Oh ! Et moi, j'ai une grosse b...
Elle me remet un nouveau coup de coussin, celui de trop. Je lui attrape des mains mais la peste semble avoir anticipé mon geste et le tient fermement. Nous tirons dessus un instant, aussi têtu l'un que l'autre.
- Non, sérieusement, je sais que j'ai des défauts, je dis
Elle lâche le coussin, étonnée de mon aveu.
- Je suis un gros con qui fait que des conneries.
Je lève ma tête et me plonge dans l'émeraude de ses yeux.
- La plus grosse a été de te quitter
Son regard s'abaisse et je la vois mordiller sa lèvre inférieure, ce qui me donne encore plus envie de l'embrasser. Quitte à ce que ses lèvres soient torturées, autant que ce soit par moi.
- Je ne suis pas sûre que c'était une erreur, Ethan. Je te rappelle que je ne suis qu'une bonne à rien pathétique et juste baisable...
Touché ! Et mérité ! Je ne pourrais jamais cesser de m'en vouloir pour ce que je lui ai dit ce soir là. Je sais que je l'ai blessé et humilié.
- J'étais en colère ce soir là. Tu n'es ni pathétique, ni bonne à rien.
- Je suis juste baisable alors...
J'esquisse un demi sourire. Alors, c'est ça qui l'a le plus vexée ? Que je remettes en doute ses prouesses sexuelles ?
- Loin de là ! Je peux te dire que Millers loupe un truc...
Ok, dis comme ça ! C'est pitoyable. J'aurais pu avoir plus de tact ou du moins, j'aurais dû formuler ma phrase autrement.
Avec elle, c'était génial, explosif, magique ! Une véritable déesse et aucunes femmes que j'ai eu dans mon lit ne peut prétendre à son titre.
- Ok, je vais prendre sur moi et faire semblant de ne pas avoir entendu ce que tu viens de dire, lâche t-elle.
- Désolé. Tu sais que je ne suis pas le type de mec à avoir les mots justes, ni à faire de grande déclaration et encore moins à offrir des bracelets de chez Tiffany's.
- Oui, je sais. C'est pour ça que je ne t'en tiens pas rigueur. Mais un conseil, tu devrais te remettre en question pour la prochaine...
La prochaine ? Mais il n'y aura pas de prochaine ! C'est elle que je veux et personne d'autre...
Je souris car je dois faire avec. Je me rends compte qu'elle me pardonne, petit à petit mais elle le fait. Je sais que je vais ramer pour la récupérer, car c'est mon but, c'est sûr. Je n'ai jamais été aussi bien depuis huit mois. Avec elle à mes côtés, tous mes soucis s'envolent et elle me donne la force de surmonter les épreuves.
Je me penche sur la table basse, où je prends mon carnet et mon stylo. J'ai le besoin d'écrire ce que je ressens. Ce carnet est en quelque sorte un journal intime, m'aidant à me sentir mieux au quotidien, à travers des chansons, qui la plupart du temps reste inachevées.
Elle me regarde noter mes pensées, un petit sourire au coin des lèvres. De temps en temps, je relève la tête pour l'observer, noyant mon regard dans le sien.
- Je me suis toujours demandé d'où te vient ton inspiration, dit-elle
- De tout et de rien. Dès que j'ai un truc en tête, un mot, une pensée, un sentiment, j'écris. Ça m'aide pas mal. Je dois avoir l'esprit suffisamment torturé pour que ça plaise aux gens
- Ça n'a pas l'air d'être facile
- Ça ne l'est pas forcément. Tu veux essayer ?
Elle secoue la tête en souriant, mal à l'aise.
- Non, je n'aurais aucune chance face à l'immense talent d'Ethan West, plaisante t-elle.
- Ça, c'est sûr ! Je ris. Et toi, d'où te viennent toutes tes idées ?
- Je ne sais pas. Un peu comme toi. Les gens dans la rue m'inspire. À Paris, il y a tout type vestimentaire. On peut croiser un punk qui marche dans la rue à côté d'une bourgeoise des beaux quartiers. J'ai comme des flashs et parfois, je les imagines portés un accessoire ou un vêtement de l'autre. C'est assez marrant de faire des mixtes de deux styles différents.
- Ouais, je vois. Tu travailles toujours pour Veronica ?
Son visage s'illumine alors et je vois de la fierté dans son regard.
- Non. Tu as devant toi une des dix stylistes à suivre des États-Unis.
- Sérieusement ?
- Quoi ? Tu en doutes ? rit-t-elle. Non, j'ai décidé de me lancer et de créer ma propre maison de couture. Je ne suis pas très connue pour l'instant, et c'est parfois un peu dur, surtout pour finir les fins de mois, mais je m'en sors.
- Tu as donc ouvert ton propre atelier ?
- Oui. À quelques pas de chez moi. C'est tellement génial ce qui m'arrive. Tout ça, c'est grâce à Veronica et à ...
Elle s'interrompt dans sa phrase. Je sais qu'elle veut parler d'Andy "le Magnifique". En bon petit ami, il a dû la pousser à se lancer et je suis presque sûr qu'il l'a aussi bien soutenu professionnellement que financièrement.
Pourquoi n'y ai-je pas pensé ? Voilà que je jalouse cet abruti maintenant.
- Mes parents m'ont aidé aussi. J'ai beaucoup été soutenu par mes proches et mes amis, je ne les remercierai jamais assez je pense.
- C'est génial. Je suis content pour toi
- Merci Ethan. Ça fait tellement plaisir de savoir que des personnes croient en moi, qu'ils s'intéressent à ce que je fais.
Alors c'est de ça dont elle a besoin. De reconnaissance et d'attention. Je suis un vrai con, j'aurais dû m'intéresser à ce qu'elle faisait, j'aurais dû la pousser à réaliser ses rêves. Encore une fois, je me rends compte que j'ai été un égoïste, prenant tout ce qu'elle avait à m'offrir sans me soucier de ce qu'elle avait besoin.
Je ne suis désespérément pas le petit ami idéal ! Comment pourrait-elle retomber dans mes bras et larguer Millers-si-génial ?
- J'aurais dû te pousser à te lancer, je souffle.
Elle rit puis pose sa main sur la mienne.
- Tu l'as fait. En quelques sortes. Si tu ne m'avais pas quitté, je n'aurais jamais osé je pense. Donc, indirectement, tu l'as fait Ethan
Ouais, je l'ai fait ! Mais en contrepartie, je l'ai perdu... Et je dois lui prouver que j'ai changé. Qu'elle m'a changé.
***
Post d'un nouveau chapitre pour me faire pardonner de ma longue absence de ce week-end...
J'attends vos questions, avis, commentaires, messages ou votes...
Kiss
Laurie
***
EN MEDIA - ETHAN
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