《CHAPITRE 03 - ELLE》.
CHAPITRE 03
***
Mes doigts pincent le tissu de la robe et ma main gauche prend aussitôt celle d'Andy. Je souris. Dans son smoking Armani, Andy est resplendissant. Ses cheveux ont été tiré vers l'arrière et lui donne un air plus mâture.
Il me propose son bras que je prend avec un sourire béat. Il m'encourage du regard et m'attire vers les marches du bâtiment.
Les flashs des appareils photos crépitent depuis un petit moment et Andy sourit déjà. Son regard croise le mien et il me sert la main, pour m'encourager une deuxième fois.
Lui est clairement dans son élément alors que moi, j'ai l'impression de faire tâche.
La veille, quand je lui ai dit mes appréhensions à aller au gala, Andy m'a encouragé, comme il le fait si bien depuis des mois. Il m'a soufflé que ce n'était que l'arrivée qui était la plus impressionnante et que le reste de la soirée consistait à dîner, à sourire et à donner un gros chèque.
Andy est quelqu'un de très humain et généreux. Pour lui, défendre la cause des plus faibles devrait être l'affaire de tous et il n'hésite pas à donner de son temps, comme de son argent, pour aider les plus démunis. Je trouve ça génial qu'il soit aussi altruiste.
Je marche sur le grand tapis rouge puis monte les quelques marches, au bras d'Andy qui paraît vraiment très à l'aise. Il n'hésite même pas à aller saluer quelques personnes, son sourire si naturel aux lèvres.
Quand il m'arrête sur la dernière marche, je prends soudainement conscience du nombre de personnes qui ont le regard braqué sur nous. Des journalistes crient notre nom, dans l'espoir que nous nous retournions vers eux pour avoir un meilleur cliché.
Quand la main d'Andy glisse sur ma hanche et qu'il m'attire contre son corps, je souris. Ça y est! Le moment tant attendu pour Andy d'officialiser notre relation est arrivé.
Mes yeux plongent dans les siens et j'ai une envie soudaine de l'embrasser. Andy est quelqu'un de bon et un homme extraordinaire. Je suis fière d'être dans ses bras ce soir.
Je retire la distance entre nous et l'embrasse, oubliant ce qui nous entoure. Nos lèvres parfaitement collées offre un baiser tendre à nos téléspectateurs.
C'est quand j'entends mon nom que je me recule du visage d'Andy. Il sourit et je sais que je dois avoir le même sourire aux lèvres.
- Chloé, s'il vous plaît ?
Je me retourne et une journaliste d'une trentaine passée me sourit, un micro à la main. Elle s'approche de moi, toujours souriante, suivie par un caméraman.
- Monica Landowski du magazine Fashion. Chloé, vous êtes magnifique ce soir.
- Merci, je réponds simplement.
- Pourriez-vous nous dire de quel créateur vient la robe que vous portez ce soir ?
Elle tend son micro près de mon visage alors que la caméra ne cesse de me fixer.
- Bien sûr. J'ai moi-même créé cette robe. Qu'en pensez-vous ?
Je fais un tour sur moi-même en souriant. La journaliste rit puis avance son micro vers elle.
- Je pense que vous avez beaucoup de talents, Chloé. Pour l'exposer comme pour la créer. Je tuerais ma propre mère pour avoir la même.
Je ris devant la plaisanterie de Monica.
- Je vous remercie et j'espère que votre mère ne sera pas offensée de le savoir.
Elle rit à son tour.
- Merci Chloé.
Je comprends qu'elle vient d'en terminé avec moi et je comprends surtout que je viens de faire ma première interview. Autant, j'étais à l'aise de répondre aux questions de Monica, autant je suis maintenant stressée à l'idée d'avoir parlé à une journaliste.
Je tente de me remémorer la brève conversation, espérant de ne pas avoir dit de conneries.
Andy me tire vers lui et nous entrons dans le hall du bâtiment.
- Alors ? Fière de ton interview ? me souffle t-il à l'oreille
- Oh mon Dieu ! J'espère que je n'ai pas dit de conneries
- Non, tu étais parfaite, comme d'habitude. Souriante et détendue. Tu as même plaisanté. C'était très bien.
Il dépose un baiser sur ma joue alors que nous pénétrons dans la grande salle. Je n'en reviens pas. Je viens de donner ma première interview et j'étais parfaite selon Andy.
***
Si j'aurais su qu'on mangeait si peu à un gala de charité, j'aurais été mangé un burger avant de venir. Je suis affamée et je n'ai que quelques petits fours dans le ventre.
J'hoche la tête au discours interminable d'une mamie sans vraiment l'écouter. Je souris de temps en temps et me contente de ne répondre que par des « oui » ou des « en effet ».
Franchement, je m'emmerde à cette soirée et je ne cesse de me répéter que c'est pour la bonne cause, sinon, j'aurais déjà demandé depuis longtemps à Andy si nous pouvions partir.
Une femme d'une soixantaine d'années, portant une longue robe rouge, s'approche de moi et je soupire intérieurement, espérant ne pas me taper toutes les vieilles rombières des alentours. Son visage me paraît froid et ses cheveux tirés en arrière, lui donne un air strict. On n'a pas l'air de vouloir plaisanter quand on est en présence de cette femme.
Quand elle s'arrête devant moi, elle m'affiche un sourire qui retire toute austérité de son visage.
- Chloé Legrand, c'est cela ?
- Tout à fait. Et vous êtes ?
- Helen Geller. Directrice générale de l'UNICEF.
- Oh ! Enchantée Madame Geller. J'aime beaucoup ce que vous faîtes pour votre organisation.
- Merci Chloé.
Derrière elle, Andy arrive à grands pas, son sourire habituel aux lèvres. Il est très beau, c'est indéniable et quand il sourit, il rayonne encore plus. Pas étonnant que toutes les filles tombent à ses pieds.
Parfois, je me demande ce qu'il peut bien me trouver. Je suis une fille banale pourtant. Dès que nous nous sommes rencontrés, le feeling est tout de suite passé entre nous. Je ne suis pas amoureuse de lui, mais je pourrais le devenir. Il faut juste me laisser le temps de guérir de mes blessures.
Andy dépose un baiser sur la joue d'Helen Geller. Ils se connaissent ? Rien de bien surprenant. Andy est tellement adorable que tout le monde tombe sous son charme. Mais de là à se familiariser autant avec une connaissance ?
- Tu as rencontré Chloé ? demande t-il
- Oui, mon chéri. C'est une jeune fille charmante.
J'écarquille presque les yeux, en entendant leur échange. Andy semble voir mon incompréhension et rit en secouant la tête.
- Chloé, voici ma tante Helen
- Tante et marraine, précise Helen. Andy est le fils que je n'ai jamais eu...
La tante et le neveu paraissent complices et rient ensemble.
- Et bien, on me cache des choses, je plaisante.
- Non, ne te méprends pas, juste un petit oubli. Euh... Chloé, je crois que ton téléphone sonne.
Je n'avais même pas entendu mon appareil. Je le sors de ma pochette et m'éloigne en m'excusant.
Je me fraye rapidement un passage en direction des toilettes, et me fige quand je vois le nom d'Ethan s'afficher sur l'écran.
J'hésite un instant, me demandant si il ne serait pas plus judicieux de ne pas répondre. J'arrive à tourner la page, à me désintoxiquer de lui. Je serais dingue de lui répondre.
Mais pourquoi appellerait-il après huit mois de silence ? Si il le fait, c'est qu'il doit avoir un problème.
Le temps de réfléchir, la sonnerie se tait. J'ai été trop longue et la bataille intérieure entre ma raison et mon cœur semble avoir décidé pour moi.
Que dois je faire ? Le rappeler ? Le connaissant, que je ne lui réponde pas, il a dû se vexer, ou jeter son appareil contre un mur. Ethan a des réactions excessives parfois. Non, souvent en fait.
Mais si il était en danger ?
Pourquoi je pense ça d'ailleurs. À la façon dont il m'a jeté, huit mois auparavant, je devrais le laisser dans sa merde !
Mon téléphone se met une nouvelle fois à sonner et je sursaute avant de répondre aussitôt. Si il m'appelle par deux fois, c'est que ça doit être grave.
- Allo ? je dis
Très original ma fille, après huit mois. C'est pathétique ! Mais ça, il ne s'est pas gêné de me le dire quand il a rompu.
Personne ne répond dans le combiné. Il m'a peut-être appelé par erreur. Deux fois de suite ?
Je n'entends rien d'autre qu'une musique assourdissante. Si Monsieur s'amuse à m'appeler quand il est en boîte ou à la fête du siècle, ça ne m'intéresse pas.
- Allo ? je répète
- Chloé ? fait une petite voix étouffée.
Je reconnais aussitôt la petite voix fluette de Lilly. Elle laisse échapper plusieurs sanglots. Elle a une grosse peine et l'entendre ainsi me déchire le cœur.
- Qu'est ce qui se passe ma Lilly ?
- Tu.. Tu... Tu...
- Respires Lilly. Respires lentement et dis moi ce qui ne vas pas mon petit chat.
Elle met plusieurs secondes avant de retrouver son calme.
- Papa, il a été méchant avec moi. Viens me chercher s'il te plaît. Je serais sage, je te le promets...
- Lilly, je...
- S'il te plaît Chloé, me supplie t-elle
J'hésite un instant mais pour qui je passerai si je tournais le dos à une enfant de quatre ans? Elle paraît en avoir gros sur la patate.
- Où est ton père ?
- Dans le salon, avec ses copines. Mais moi, je ne les aime pas. Elles sont méchantes avec moi.
- Ne bouges pas. J'arrive, je réponds.
Je raccroche aussitôt et me retourne, prête à aller rejoindre Lilly et botter le cul des copines de son père. Ses pouffes plutôt.
Je sursaute quand je vois Andy patienter derrière moi, adossé au mur, son éternel sourire aux lèvres.
- Je... Je m'excuse Andy, je...
- C'est la petite Lilly ?
Je ne lui ai pas caché, que je suis l'ex d'Ethan West. Ce jour là, il avait rit, m'informant que tout le pays était au courant grâce aux magazines People. Je lui avait raconté les liens indescriptibles qui nous unissaient, Lilly et moi, comme une mère et un enfant. Il avait été compréhensif, comme toujours.
J'hoche la tête alors qu'il me demande si c'est grave.
- Je vais t'appeler un taxi. Vas prendre soin d'elle
Je lui souris et m'apprête à partir quand je m'arrête et plonge mon regard dans ses grands yeux gris.
Je dépose mes lèvres sur les siennes. J'ai vraiment un homme en or. Compréhensif, attentionné et pas jaloux pour un sous.
- Merci, tu es génial, comme toujours...
- Je sais. Je t'appelerai.
- D'accord.
Je redépose mes lèvres sur les siennes puis m'éloigne en lui faisant un signe de la main.
***
- Vous pouvez m'attendre, j'en ai pour dix minutes.
- Pas de soucis, Mademoiselle.
Je claque la portière arrière du taxi et remonte l'allée, toujours perchée sur mes escarpins que je n'ai pas eu le temps de faire et que je maudis depuis des heures.
Dans l'allée, plusieurs voitures sont stationnées. Je n'en reconnais aucune et me demande à qui elles peuvent bien appartenir. Sûrement aux nouveaux amis d'Ethan, bien que ce serait surprenant étant donné qu'il est aussi sociable qu'un ours solitaire.
J'entends la musique parvenir de la villa et hésite un instant. Je regarde le bâtiment. Ça fait tellement longtemps que je ne suis pas revenue ici et je me rappelle très bien la dernière fois que j'ai passé cette porte, le cœur brisé et la gorge serrée.
Mon cœur me dit de ne pas y pénétrer mais ma raison me rappelle que Lilly est à l'intérieur.
Je pousse la porte et une odeur de fumée, mêlée à celle de la sueur et d'alcool me monte au nez. L'épais nuage de fumée envahit la pièce et les seules choses que j'arrive à distinguer sont des silhouettes de pouffes, à moitié à poil, qui dansent comme des connes sur une chanson.
Je reste un moment figé, avant de me rappeler que Lilly m'attend sûrement dans sa chambre. Je fonce dans les escaliers.
A l'étage, la fumée est moins épaisse mais tout de même omniprésente. Sérieusement, je vais me taper un cancer avec ces conneries. Je longe le long couloir et aperçoit un couple, dans une position pas très catholique, se prenant contre la porte de la chambre de Lilly.
Il n'y a donc pas de respect ici ! Trouvez vous une chambre !
Je prends une grande inspiration et me plante devant eux, les interrompant dans leurs ébats. La fille, une blonde, est clairement pétée et elle écarquille les yeux quand elle me voit. L'homme, lui, me lorgne de la tête aux pieds.
- Vous n'avez pas honte ? C'est la chambre d'une petite fille. Allez baiser ailleurs...
- Tu peux te joindre à nous si tu veux, dit l'homme en me fixant comme si j'étais une friandise.
Je l'assène d'un coup de sac à main et je les déloge de la porte.
Quand j'entre dans la chambre, l'air y est déjà beaucoup plus respirable. Lilly m'attend sagement, assise sur son lit. Son visage ne laisse rien paraître mais quand elle se tourne vers moi, son visage s'illumine . Elle saute sur ses pieds pour courir vers moi et me saute au cou quand je m'abaisse. Elle s'y accroche, refusant de le lâcher, comme si sa vie en dépendait.
- Ça va ? je lui demande.
Elle hoche la tête lentement.
- On va préparer tes affaires.
- J'ai déjà préparé, en t'attendant.
Je souris. Elle a tellement grandi en quelques mois.
Je mets le sac à dos de la fillette sur ses épaules et la soulève pour la caler sur ma hanche.
Je sors de la chambre, bien décidée à sortir Lilly de cette ambiance de débauche. Comment Ethan peut-il laisser sa fille dans de telles conditions ?
Il va m'entendre ce connard ! J'espérais ne plus le voir mais je ne peux le laisser mettre sa fille en danger comme ça...
Je descends les marches et cale la tête de Lilly sur mon épaule. Autant préserver l'innocence de Lilly du mieux que possible...
Je me fraye un chemin dans le brouillard de fumée, évitant plusieurs personnes.
C'est pire que l'enfer ici ! Il ne manquerait plus que les flammes et Satan !
Quand j'arrive devant le grand canapé, je scrute chaque personnes assises. Mes yeux s'écarquillent quand j'aperçois une brune, seulement vêtue de ses sous vêtements, allongée sur la table basse. Un trait de poudre blanche est aligné près de son nombril et un homme est penché sur elle, un tube blanc coincé dans le nez. Je n'ai jamais pris ou même vu de drogues de ma vie, mais je suis suffisamment cultivé pour reconnaître de la cocaïne.
Quand l'homme relève sa tête en souriant, la faisant basculer en arrière, je manque de m'écrouler. Non ! Il ne peut pas faire ça ? Il ne peut pas être con à ce point ?
Ma surprise se change rapidement en colère et quand mes yeux croisent les siens. Son sourire s'efface aussitôt. Nous restons un instant à nous regarder, ne faisant pas attention à ceux qui nous entoure. Il paraît surprit mais je le suis encore plus que lui. Je vois qu'il tente de dire quelque chose mais reste dans un mutisme déconcertant. Je m'apprête à lui dire ô combien je suis déçue, ô combien il est con. Mais quand la jeune femme allongée sur la table basse relève la tête et me regarde avec dédain, je tourne aussitôt les talons.
***
Hello
Petit chapitre pour me faire pardonner de mon absence de ce long week-end... La suite dans le train....
Kiss
Laurie
***
EN MEDIA - CHLOÉ
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