《CHAPITRE 02 - LUI》.
CHAPITRE 02
***
Cette putain de sonnerie ne cesse de m'hurler dans les oreilles. Sans rire ! J'exploserai bien ce téléphone contre le mur
- Putain ! je grogne
Je me redresse, chope mon téléphone et décroche en aboyant.
- Ouais !
Mon interlocuteur semble surpris un instant puis se ressaisit.
- Monsieur West ? Madame Garcia à l'appareil…
- Quoi ?
- Je…
L'institutrice de Lilly s'interrompt. Qu'est-ce qu'elle me fait chier celle là à me réveiller à cette heure ci ?
- Monsieur West ! Il est presque seize heure et personne n'est venue chercher Lilly.
Des mains se posent sur mes épaules et une pouffe miaule alors mon nom, limite suppliante.
- Fais chier… je dis en me dégageant de ses mains.
- Pardon ?
- Je ne vous parlais pas, je crache. Elle est où sa baby-sitter ?
- Je ne sais pas. C'est plutôt à vous de me le dire.
- Eh, vous ne me parlez pas sur ce ton ! Je suis Ethan West et…
- Peu importe qui vous êtes. C'est la troisième fois en dix jours que Lilly a été oublié. Dois-je prévenir les services sociaux ou…
- Non. Je m'en occupe.
Je raccroche au nez de cette conne et navigue déjà dans mon répertoire.
- Ethan ? J'entends.
- Tu es où bordel ? Tu sais quelle heure il est ?
- Oh ! Merde ! Je… désolée, je n'ai pas fais attention à l'heure et…
- Tu n'as pas fais attention à l'heure ? Tu te fous de ma gueule ? L'école de Lilly vient encore d'appeler donc tu bouges ton cul et tu vas la chercher. Je ne te paie pas à faire les magasins…
- Je… oui, j'y vais de…
Je lui raccroche à la gueule. Quelle conne, celle là ! Incapable de faire ce pour quoi je la paie.
Je me rallonge sur mon lit quand les mains de la pouffe de cette nuit se posent aussitôt sur mon torse. Elle commence à me caresser et je vire aussitôt ses mains. Je suis pas d'humeur.
Elle réattaque, fourrant sa main dans mon boxer. Je souffle d'agacement. Elle me saoule celle là.
- Dégages, je dis calmement.
- Oh ! Ethan, gémit-elle
- Dégages je te dis.
J'attrape sa main et la retire brusquement de mon sous vêtement. Je sens son regard vexé sur moi mais je ne daigne même pas la regarder. Je me redresse, m'assoit sur le bord de mon matelas et mes yeux se portent aussitôt sur une bouteille quasiment vide de whisky. J'en prends une rasade, rapidement, en guise de petit déjeuner et décide de l'accompagner par la seule chose qui me fait du bien en ce moment.
Je tasse la poudre blanche à l'aide du boitier de mon nouveau CD puis me prend le tout dans la narine en inspirant rapidement.
Sérieux, ça fait du bien ! Vraiment et j'ai hâte que les effets commencent à agir.
Derrière moi, je remarque que la pouffe n'est toujours pas partie. Quand ses mains se reposent sur moi et que sa langue taquine le lob de mon oreille, je cède aussitôt. Elle veut que je la baise, pas de soucis. Je ne suis bon qu'à ça en ce moment.
Depuis Chloé, je ne tourne plus vraiment rond.
J'évite de penser à elle mais c'est seulement quand je suis bourré ou défoncé que j'arrive à l'oublier.
Au début, je faisais le fier mais j'étais au trente sixième dessous, intérieurement. Je sais que j'ai merdé, de A à Z, lui mettant sur le dos toutes les merdes qui me tombaient sur le coin de la gueule. En réalité, tout ça était de ma faute.
Je suis un pauvre con. J'ai quitté la seule femme qui a cru en moi, je lui ai brisé le cœur en l'insultant de tous les noms. Chloé n'est pas pathétique et bonne à rien. Elle est extraordinaire. C'est grâce à elle que j'ai apprit à aimer quelqu'un d'autre que ma petite personne. C'est elle qui m'a apprit à relativiser chaque petits soucis de la vie… Mais j'ai tout gâché car je n'ai pas su maitriser ma colère.
La dernière fois que je l'ai vu, c'était à l'enterrement de mon père, trois mois après notre rupture. Elle était venue, s'était mise dans un coin mais je l'avais comme même aperçu, à l'ombre d'un énorme séquoia. Malgré que son visage était dans la pénombre et caché par des lunettes de soleil, j'avais distingué chaque trait de son visage et l'avait observé, comme si je la découvrais comme au premier jour. Malgré que ses larmes avaient coulées, elle restait la plus belle chose au monde qu'il m'avait été donné de voir. Mais comme un con, j'ai perdu cette chose magnifique.
Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas été la voir ce jour là, sûrement parce que je suis un gros connard fier et borné.
Ça a été la deuxième plus grosse erreur de ma vie…
Surtout quand ce même jour, un article est sorti, montrant elle et l'autre con plus amoureux que jamais. J'ai tout pété chez moi ce soir là, ma famille avait mit ça sur le compte du décès de mon père sûrement. Mais j'aurais dû aller la voir, la supplier de me pardonner.
Depuis, je refuse de regarder ou même d'entendre les articles des magazines à la con.
Comment a-t-elle pu m'oublier aussi vite alors que moi, je ne m'y suis toujours pas fait depuis presque huit mois… Je survies sans elle, incapable de faire quelque chose correctement alors qu'elle, elle semble vivre sa vie pleinement…
J'ai tellement besoin d'elle, de l'entendre me dire qu'elle n'est pas mon chien, ni ma propriété. J'ai besoin qu'elle me remette sur le bon chemin et qu'elle fasse de moi un homme heureux…
On aurait pû l'être, heureux. Tous les quatre, avec Lilly et le bébé. Je n'arrive pas à m'enlever de la tête ce qu'aurait pû être notre vie, à tous les quatre. Je suis sûr qu'elle aurait fini par m'épouser.
Il faut que j'aille la voir. Je ne dois pas continuer à me torturer le cerveau comme ça. Elle me manque trop et je dois la récupérer.
Et si il est trop tard, m'alerte ma petite conscience
Non, il ne peut pas être trop tard. Chloé et moi, c'est une évidence. Nous sommes faits pour être ensemble.
Qui ne tente rien n'a rien !
Elle est conne cette conscience ! Elle a les mêmes expressions débiles que Chloé. Je vais finir par croire que la conscience n'est autre que les conseils que Chloé m'a aurait donné.
Je reprend conscience de l'endroit où je me trouve. Sur moi, la pouffe me chevauche sans retenue, agitant son cul sur moi. Je la vire sans retenue, alors qu'elle proteste.
- Bon, maintenant, tu dégages !
***
Il n'y a qu'un con qui reste dans sa caisse à regarder un immeuble, c'est moi.
Depuis plus d'une heure, je n'arrive pas à me décider. Je crois même que mon corps ne veut plus répondre. Je fixe cet immeuble et le trouve étrangement impressionnant. Je ne suis même pas sûre qu'elle vive toujours ici. Ça se trouve, elle vit dans son propre appartement ou avec Millers.
Pourquoi est-ce si difficile de sortir de cette voiture, de traverser cette rue et d'aller frapper à sa porte ? Peut-être car j'ai peur de sa réaction. Si j'avais été à sa place, je n'aurais même pas chercher à m'écouter. Je me serais claqué la porte au nez, refusant de voir un être aussi immonde que moi. Sérieusement, je m'étonne encore de supporter mon reflet dans le miroir alors pourquoi, elle, elle voudrait me voir ?
Parce qu'elle est compatissante, adorable, forte et amoureuse ?
Après tout ce temps, elle n'est peut être plus amoureuse de moi ? Elle semble avoir tourné la page et peut-être que je devrais en faire autant ?
Non… J'ai beau avoir essayé, je n'y arrive pas. Ma vie sans Chloé, c'est… Je n'arrive même pas à mettre un mot sur ce que ce serait… Inconcevable ? Impossible ?
Mon téléphone se met à sonner, me tirant de mes pensées. Je soupire en voyant le nom s'afficher.
- Quoi ?
- Ok. Tu es encore de bonne humeur, à ce que je vois ? me fait mon frère.
- Si tu n'es pas content, démissionnes !
C'est toujours l'amour fou entre nous deux.
- Justement, j'y songes sérieusement. J'en ai ma claque de toi. Tu es un petit con prétentieux et arrogant…
- Et tu appelais pour ça ? Je le coupe
- Non. Je t'appelais pour te dire que tu es invité à l'avant première de…
- Rien à foutre.
- Ethan, me sermonne t-il
- Me saoules pas, j'irais pas à ton truc. J'en ai rien à foutre de…
- C'est l'avant première de Secret Défense. Tu es obligé d'y aller et d'en faire la promotion. Tu as signé un contrat et…
Et merde ! Putain de contrat ! Il faut toujours qu'il y ait un putain de contrat pour me faire chier...
- Ok, ok. C'est bon. Mais c'est moi qui me charge de trouver une meuf…
- Hors de questions ! La dernière fois, tu as ramené des pétasses à peine vêtues et…
- Je fais ce que je veux !
- Comme d'habitude...
Il me saoule vraiment. Je préfère couper court à la conversation.
- Bon, tu me saoules. Je fais un truc là !
- Ouais, tu es occupé à baiser des …
Je raccroche au nez de mon frère puis jette un coup d'œil à la rue.
Hormis des joggeurs ou des gens qui se promènent, la rue semble déserte. Il est à peine dix neuf heures. Le soleil a commencé gentiment sa descente et le ciel a prit une couleur orangée. Depuis combien de temps n'ai-je pas pris le temps d'observer un coucher de soleil ? Depuis bien trop longtemps.
Je tourne mon visage vers l'immeuble de Chloé.
Non, je ne dois pas y aller. C'est moi qui ait tout gâché, je dois la laisser tranquille, la laisser mener sa vie sans moi…
La porte de son immeuble s'ouvre alors.
Elle a revêtue une petite robe noire, celle qu'il lui épouse si bien son corps et est perchée sur des escarpins noirs qui lui subliment les jambes. Ses cheveux ont poussé et lui tombent dans le dos. Elle les a même teints. Ils sont bien plus clairs, légèrement blondis et cela illumine encore plus son visage. Elle est magnifique, comme toujours.
Quand j'aperçois le sourire qu'elle offre à la personne qui l'accompagne, mon sourire retombe aussitôt. Andy Millers ! Ce petit branleur trop bien élevé !
Je rage aussitôt.
Il y a quelques mois, la presse leur avait inventé une relation mais cela avait été vite démenti par Andy lui-même. Tant mieux ! Je n'aurais pas supporter qu'elle soit avec lui. Ce mec est tellement exécrable. De savoir que je vais commencer le deuxième volet de Secret Défense avec lui dans quelques semaines me dégoûte déjà bien assez.
Je les regarde rire tous les deux ensembles et quand leurs doigts s'entrelacent avant qu'il ne s'embrassent amoureusement, je me fige aussitôt.
Non, ce n'est pas possible ? Elle ne peut pas être avec ce bouffon ?
Je crispe mes doigts sur le volant et sert le cuir.
Je les regarde s'éloigner sur le trottoir et observe chacun de leurs faits et gestes. Andy lui ouvre la porte de son petite cabriolet de puceau et elle le remercie d'un large sourire. Putain, elle aime ça. Les petits signes de galanterie ! Non, je la connais, elle ne peut pas aimer ses niaiseries ? Son sourire prouve le contraire pourtant.
Le cabriolet s'insère alors sur la chaussée et quand il passe devant mon 4x4, je me tasse dans mon siège pour qu'ils ne me voient pas.
***
Hello à tous!
Voici le chapitre 2 du point de vue d'Ethan... Je sais que beaucoup l'attendait...
Dites moi ce que vous en avez pensé....
Je souhaite un bon week-end à tous ceux qui ont la chance d'être en week-end prolongé et je compatis à ceux qui doivent se faire chier pour aller payer leurs factures...
Pour ma part, je vais rejoindre mon amie d'enfance à 800 kms de chez moi pour fêter son EVJF donc il y a de fortes chances que je ne publies pas avant mardi prochain... mais ne vous inquiétez pas, je vais écrire plusieurs chapitres (eh, faut s'occuper dans le train).
Kiss
Laurie
***
EN MEDIA - ETHAN
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