Chapitre 44 - Au centuple

Malaury


   Rassuré de savoir Neven entourée par deux hommes aux capacités certaines, je me reconcentrai sur le commandant Dayag. Je resserrai mes doigts sur le manche de mon épée dans une grimace. Plusieurs entailles profondes dans mes doigts m'empêchaient de me battre correctement.

Heureusement, désormais, ma bien-aimée, tenant à peine sur ses jambes, était à peu près en sécurité. Plus que seule au monde, peinant à avancer parmi les combattants.

Désormais, je pouvais en terminer avec cette vermine qui m'aura pris ceux que j'aimais par deux fois.

« Elle n'a pas l'air en forme, souffla le commandant en jetant un œil vers Neven accrochée à son père, la tête abandonnée sur son épaule. »

Son visage dégageait la pâleur d'une étoile. Son combat l'avait épuisée, et sa blessure la vidait peu à peu de son sang.

Je jetai un œil aux alentours. Les navires des pirates nous avaient dépassés et étaient donc trop loin pour nous venir en aide. Ils étaient partis en amont pour se battre avec le reste de la flotte. Nous étions désormais les plus proches du Repaire, à pourtant six minutes de nage au moins. La Mora ne pourrait pas franchir un centimètre de plus, elle coulait inéluctablement.

Mathurin était encore en vie, heureusement. Jack le protégeait férocement pendant qu'il prodiguait les premiers secours à qui en avait besoin. Lui aussi, avait vu la dépouille d'Issan. Il avait lâché quelques larmes de rage et hurlé avant d'abattre deux hommes en face de lui. Dire que nous ne pourrions même pas l'enterrer si nous ne parvenions pas à ramener sa... ses dépouilles au Repaire...

Je repoussai l'épée du commandant avec vivacité, et j'enchaînai avec un coup dans ses côtes qui le fit grimacer.

Peut-être une barque ?

Je n'en voyais aucune.

D'autres l'avaient déjà emprunté pour fuir avec ?

Je retins un soupir et évitai son épée.

À une sensation de chaleur dans mon dos, je m'écartai d'un pas de côté. Tout était danger autour de nous : la mer, les flammes, les hommes.

« Mathurin ! hurla Rimbel. Neven a besoin de toi ! Elle perd trop de sang !

— J'arrive ! »

Cet échange fit plisser les yeux du commandant. Je connaissais ce regard empli de mesquinerie. Il n'était pas question qu'il l'empêche de rejoindre Neven.

Alors qu'il se déplaçait, je lui bloquai le chemin et le fis reculer dans un coin à coups d'épée, quitte à ce que mes bras reçoivent des représailles.

« Je sais ce que tu veux faire ! grondai-je en abattant ma lame sur son épaule. Personne ne la touche ! menaçai-je dans un regard noir et terrifiant. »

À coups de plus en plus répétés et puissants, j'avançais jusqu'à le coincer contre les bastingages. Mes bras étaient couverts d'entailles, mon torse dégoulinait de sang, mais cette souffrance m'importait peu tant qu'il ne l'atteignait pas.

Je le dépassais depuis toute ma hauteur, comme une ombre planait au-dessus de sa proie, le visage seulement marqué par la rage.

« Tu m'as beaucoup pris... »

Tandis que je me défendais avec une épée, je levais l'autre, les yeux plongés dans ma victime dont la face se décomposait au fil de mes mots :

« Laisse-moi te rendre ma souffrance au centuple. »

J'assénai mon arme sur son corps que je meurtris, la haine et la vengeance vibrant à chacun de mes coups plus violents que les précédents. S'il était sans doute mort dès les premiers instants, je n'avais pas su m'arrêter avant que ma colère ne s'essouffle. Il n'était plus qu'une bouillie informe. Il n'avait sans doute eu que ce qu'il méritait.

Je me retournai. La plupart des marines avaient quitté la carcasse qui continuait de couler au fond de la mer. Mathurin était penché au-dessus de Neven, des bandages entre les mains, tandis qu'Alaric et Rimbel l'observaient avec appréhension.

Cette soirée était une catastrophe.

Le chapitre est très très très court, je sais... T-T

Qu'avez-vous pensé du combat ?

Trop court ? :/

(J'ai tout enchainé, je sature peut-être niveau scènes d'action comme c'est pas mon truc...)

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