Chapitre 5 - Éclats du passé

L'instant d'après, Darren toqua et ouvrit pour juste laisser passer son bras. J'attrapai la chemise grise et l'enfilai. Elle sentait aussi la vanille. Cette odeur m'était nostalgique, apaisante et douloureuse. Elle me rappelait nos nuits brûlantes dans les draps moites de nos ébats, nos après-midi à s'enlacer sous une couverture pour lutter contre le froid, nos baignades dans cette salle de bain à la lueur de bougies. Elle me rappelait aussi la toute dernière fois qu'il avait pu me toucher et m'enlacer. Je sanglotais dans ses bras, les mains accrochées à ses omoplates, le visage niché dans son cou parfumé de vanille.

En posant ma main sur la poignée en bois, mon ventre gronda. Plus d'une journée sans manger, ça creusait l'appétit. J'allais sans doute lui piquer quelque chose avant de repartir. Mais où repartir ? J'y réfléchirais l'estomac plein.

Je marchai dans le couloir blanc, vide, et froid. Nous avions prévu d'y installer des tableaux à l'époque. Je me souvins avoir déniché une nature morte. Une pomme rouge et luisante tranchée à côté d'une botte de foin, non loin d'un fleuve. Je me demandais ce qu'il en avait fait. On voulait aussi installer des meubles et des étagères. Le passage aurait été étroit, mais beaucoup moins glaçant.

Lorsque j'ouvris la porte du salon, la lumière des lampes à huile m'accueillit chaleureusement. Dans la pénombre aux teintes de flammes valsant à pas hésitants, je parvins à discerner le canapé toujours placé au centre de la pièce, face à une table basse qui la séparait de la cheminée en pierre, éteinte. On avait beaucoup bu de chocolats chauds ici. Une boisson que je ne pouvais pas goûter sur le navire.

« Tu portes toujours aussi bien mes vêtements. »

Je levai l'œil au ciel en le distinguant à ma droite, adossé à un mur auquel était accroché le fameux tableau que j'avais volé, quelques années plus tôt.

« Et toi, t'es aussi sexy qu'un mérou en jarretelles. »

Je lui passai devant à grands pas pour rejoindre le comptoir de la cuisine, et plus précisément un panier de fruits. J'attrapai une pomme avec contentement :

« Au moins, tu as des pommes. C'est la seule chose qui me réconforte ici.

— Toujours pour toi, oui. »

Je haussai un sourcil en me tournant dans sa direction. Savait-il que je viendrais ? Il s'était avancé de quelques pas, se trouvant désormais à trois mètres de moi.

« Tu as quelque chose à voir avec ces hommes ? questionnai-je en croquant un morceau de pomme. »

Es-tu DN ?

« Quels hommes ?

— Ceux qui m'ont fait ça, soufflai-je en désignant mon visage de l'index.

— Je croyais que c'était un poisson. »

Je levai l'œil au ciel. Il me cherchait, il finirait par me trouver. Mais après ma pomme.

« Du coup ? repris-je d'un ton cassant en croquant un morceau. »

Acidulé. Aux picotements à l'intérieur de ma bouche, je compris que ma blessure n'était pas de mon avis, mais j'aimais bien trop le goût sucré qui s'étalait sur ma langue.

« Du coup, je ne vois pas de quoi tu parles. »

Je le dévisageai. Son visage était désormais fermé. Il me fixait avec une grande attention, s'attardant sur mes blessures.

« Le bain t'a fait du bien ?

— Plutôt, concédai-je. Ça faisait un moment que je n'avais pas profité d'eau chaude.

— Tant mieux. »

Il esquissa un sourire timide, mais je rejetai la tête sur le côté. S'il pensait pouvoir engager la conversation ainsi, il se trompait lourdement. Ses pas furent en partie étouffés par la moquette s'éloignaient. Je profitai de son absence pour me rendre vers la porte d'entrée. Je regardai par l'œil-de-bœuf. La nuit était si noire que pendant un instant, j'avais cru que je n'avais pas déplacé le cache. Serait-ce seulement une bonne idée de sortir maintenant ?

Je retins un cri quand un linge m'enveloppa la tête. Je me retournai avec vivacité, et l'emprise se desserra immédiatement :

« Calme-toi ! Je voulais juste te sécher les cheveux !

— Car j'ai besoin de toi pour ça ? grognai-je.

— Tout le haut de ta chemise est trempé, alors on dirait que oui. »

Je ne pus que souffler sèchement en lui passant devant, traînant la serviette de bain d'un bras ballant.

« Bon, Neven. On va s'éviter comme ça combien de temps ?

— Le temps que je m'en aille. »

Je me laissai tomber sur le bord du canapé et posai ma pomme entamée sur la table basse pour sécher mes cheveux qui, effectivement, mouillaient mes nouveaux vêtements. Je soufflai lorsqu'il se rapprocha pour s'installer à mes côtés, à moins d'un mètre.

« Neven. S'il te plaît. Il faut qu'on en parle.

— Parler de quoi ? Il n'y a rien à dire. »

Je me crispai lorsqu'il posa ses mains sur le torchon sur ma tête :

« Je m'en occupe. »

Comme avant. J'ignorais pourquoi, mais il adorait s'occuper de moi comme d'une poupée. Ses yeux brillaient à chaque fois que l'on se lavait : il savait qu'il pourrait me pouponner derrière. À l'époque, j'aimais qu'il prenne soin de moi. J'aimais me montrer fragile entre ses mains. J'aimais me sentir si précieuse qu'il devait faire attention au moindre de ses mouvements. J'aimais me sentir comme une femme « normale ». Chez lui, je n'avais pas besoin de grogner, de faire mes preuves en tant que pirate, ni d'intimider. Non, chez lui, je n'avais qu'à être bercée entre ses bras, sans penser à ma survie ni au travail que je devais fournir. Et puis, surtout, mes excentricités lui plaisaient. Le fait que j'étais une pirate lui plaisait. Le fait que je n'avais pas de manières lui plaisait. Je lui plaisais.

« Ça faisait longtemps. »

Un murmure échoué dans la nuit que je ne rattrapai pas.

« Tu es devenue capitaine, alors ? tenta-t-il.

— Il paraît. »

Il poussa un léger soupir.

« On ne va pas s'ignorer comme ça pendant des heures...

— Je pense que si. »

En voulant me redresser, mes jambes tremblèrent puis cédèrent sous mon poids. Et je retombai sur le canapé. À ses côtés.

« Tu vas bien ? s'exclama-t-il en prenant mon bras. »

Je le repoussai comme je refoulerais un insecte.

« Très bien. J'ai oublié ma pomme, mentis-je en la récupérant pour croquer dedans. »

De toute évidence, je manquais de force. Une balade nocturne, de nouvelles courses poursuites ou des combats seraient sans doute de trop ce soir. Je risquais donc d'être contrainte de passer la nuit ici. À mon grand damne.

« Bon, Neven... »

Et il voulait sa discussion, en plus... Autant en finir :

« Bon, abrège. Tu m'appelles, tu m'appelles, tu n'as que mon prénom à la bouche, mais ça ne va pas plus loin. Alors, parle. »

Je daignai enfin lui jeter un regard. Il avait écarquillé ses yeux émeraude, sans doute surpris par mon changement d'attitude.

« Tu veux un chocolat chaud avant ? »

Je haussai un sourcil. Sur le point de lui rappeler que nous étions en pleine nuit, je me ravisai :

« S'il te plaît. »

Je n'y avais pas droit tous les jours.

Dix minutes plus tard, nous étions mieux installés sur le canapé en cuir. Il m'avait entourée d'une épaisse couverture. Elle était douce et sentait aussi la vanille. Le nez perdu contre le tissu, emmitouflée jusqu'au cou, je me détendais de plus en plus. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas reposée ainsi.

Sur le navire, il fallait toujours être en alerte. Mon matelas me faisait de plus en plus mal au dos, et la couverture était de plus en plus rêche. Je ne profitais guère de mes nuits même si j'étais toujours soulagée de pouvoir m'allonger à la fin de mes journées.

Là, c'était différent. Je pouvais profiter sans réfléchir, sans penser. Je n'avais qu'à fermer les yeux pour m'endormir. Je n'avais qu'à tendre la main pour me repaître d'un chocolat. Je n'avais qu'à laisser mon corps s'affaisser pour épouser la forme du canapé.

« Tu te sens à l'aise à présent ? »

J'en aurais presque oublié Darren. Je tournai la tête vers lui, à ma gauche. Il s'était installé près de moi, nos jambes se frôlaient – si la couverture ne faisait pas office de barrière, je l'aurais déjà repoussé. Assis en tailleur, il agitait l'un de ses pieds qui tapait sur le canapé avec frénésie. D'un regard désormais perdu, il cherchait un point à fixer dans la pièce assombrie.

« Pas trop mal, soufflai-je en enfonçant à nouveau mon nez dans la couverture de vanille.

— Bon, voilà. C'est à propos de ce qu'il s'est passé, il y a un peu moins de cinq ans. »

Je lui indiquai de poursuivre d'un léger mouvement de tête.

« J'ai quitté cette fille quelques jours après ton départ. J'ai pensé que tu reviendrais...

— Pourquoi j'aurais voulu ?

— Je ne sais pas... souffla-t-il. Enfin, à vrai dire, je ne pensais pas que tu abandonnerais comme ça...

— Tu te moques de moi ? grondai-je. »

Il ouvrit la bouche, mais je le devançai :

« Rappelle-toi bien ce qui s'est passé ce jour-là. Je t'ai retrouvé fiancé à une autre femme. Je t'ai proposé de partir avec moi, mais tu m'as trouvé des excuses dignes d'un ivrogne qui répète à qui veut l'entendre que c'est la dernière fois qu'il boit. Tu m'as déçue. Blessée. Trahie. Évidemment, que je ne comptais pas revenir. »

Il baissa les yeux. Ses lèvres pulpeuses s'ouvrirent à nouveau, mais il ne parvint toujours pas à parler. Cette première valve d'aveux m'emmena vers une nouvelle :

« Je vais te dire pire. »

Je mordis ma lèvre inférieure, la poitrine serrée.

« Pendant longtemps, j'ai cru que tout était ma faute. J'ai cru que je n'étais pas assez bien... »

Je revoyais sa mère m'insulter.

« Que je n'étais pas assez féminine pour que tu puisses vraiment m'aimer... »

J'entendais remarques et injures que l'on soufflait à mon passage, car j'étais une femme pirate.

« Que je n'avais pas droit d'aimer ni d'être aimée, comme je ne suis pas une femme « normale »... »

Je retenais mes larmes de couler.

« Pendant cinq ans, continuai-je d'une voix frémissante, je m'en suis voulu tant bien même je savais que ce n'était pas ma faute. Tout ce que j'avais gagné à tes côtés... toute cette confiance en moi... tout ce bonheur insouciant... j'ai tout perdu. Je suis repartie du plus bas, et j'ai dû me reconstruire seule. Avec ces plaies qui ne partaient pas. Ces plaies qui m'ont empêché de vivre et d'aimer. Ces plaies qui n'ont toujours pas cicatrisé. »

Je rejetai mon regard vers mes pieds que je frottais l'un contre l'autre. Je n'avais jamais parlé avec un cœur aussi ouvert de cet événement, et surtout, de cette partie de moi qui avait du mal à se libérer.

Darren soupira. Il n'était pas dépité ni fatigué ni en colère, simplement souffrant. Se rendait-il enfin compte de ce qui me traversait depuis cinq ans ? Comprenait-il que notre séparation si abrupte avait brisé un morceau de moi ?

« Neven, lança-t-il en posant une main sur mon genou. Je suis désolé. »

Il me regardait droit dans l'œil. Son visage était grave, sa bouche affaissée, ses fossettes disparues.

« Je me suis vraiment comporté comme un connard. Je suis désolé. Je me suis rendu compte de mon erreur bien trop tard. Si je pouvais revenir dans le passé... je t'aurais emboîté le pas sur le navire, pour passer ma vie à tes côtés. J'ai tout fait foirer. Je m'en veux. C'est ma faute. C'est ma faute si je n'ai pas su m'imposer. C'est ma faute si on n'a jamais pu faire éclore notre amour. J'ai piétiné les graines qu'on avait semées, celles que tu as voulu protéger... je suis désolé. J'ai tout détruit... »

Évidemment, j'avais fini par lui en vouloir un peu. À vrai dire, je nous en voulais à tous les deux. En manque de confiance, j'avais d'abord pensé que tout était ma faute. Puis, j'avais rejeté une partie sur lui pour ne pas avoir à tout porter : c'était lui qui ne m'avait pas suivie, bien que ce soit moi que sa famille ne voulait pas. Il murmura :

« Je suis désolé, vraiment. Je me dis qu'on pourrait encore être ensemble, actuellement. Plus fiancés, mais mariés. Et ça me tue de me dire que j'ai tout gâché... »

Oui, tu avais tout gâché... tout commençait si bien entre nous. Jeunes, passionnés, amoureux. Tout aurait dû fonctionner. L'entendre porter la responsabilité... l'entendre de ses lèvres, et pas de celles et ceux qui avaient voulu me réconforter... l'entendre avec sa voix me soulageait le cœur, moi qui avais longtemps pensé que tout était ma faute, car j'étais qui j'étais : une jeune femme pirate défiant les normes de la société.

La main de Darren remonta pour passer autour de mon dos, par-dessus ma couverture.

« Je ne pensais que je t'avais autant blessée... chuchota-t-il en posant son front contre mon épaule. Je ne pensais pas à ce point-là. Je suis désolé... »

Mes bras se redressèrent avec le réflexe de l'enlacer, mais je me fis violence pour les arrêter. Darren ne méritait plus mon réconfort ni mon attention. Certes, je me retrouvais dans cet endroit avec cet homme dans ces vêtements... mais ce n'était qu'un reflet du passé dans un miroir brisé cinq ans plus tôt. Même si on le réparait, les fissures seraient toujours visibles, et le verre bien trop fragile pourrait à nouveau exploser.

« Est-ce que... tu accepterais de me pardonner ? Je m'en veux vraiment... murmura-t-il en redressant la tête.

— Pourquoi je le ferais ?

— Je me doutais que tu n'accepterais pas comme ça... »

Il n'avait pas oublié que je pouvais me montrer très rancunière.

« Mais j'avoue que j'y ai un peu cru... »

Nous nous regardâmes. Ses yeux se baissèrent vers mes lèvres pendant un instant. Mon ventre se noua. Je tournai la tête :

« C'est fini. Passe à autre chose. »

Sa main se crispa sur mon bras.

« Tu ne peux pas me dire ça comme ça...

— Et pourquoi pas ?

— Je t'ai attendu pendant cinq ans...

— Je ne te dois rien, murmurai-je en me tournant vers lui. Tu aurais pu coucher avec toute la ville, ça n'aurait pas été mon problème. »

Darren ferma les yeux et grimaça. Il les rouvrit, étincelants. En une fraction de seconde, la pression chaude de sa main disparut de mon bras pour se poser sur ma joue. Je frémis et le repoussai à travers la couverture :

« Ne me touche pas ! »

Il se décala sur le canapé. Le vert de ses yeux semblait plus sombre, mais plus doux aussi.

« Désolé... ça faisait si longtemps que je n'avais pu toucher ton visage...

— Au diable tes excuses, soufflai-je en le regardant de travers. »

Je me penchai pour récupérer ma tasse et boire une gorgée de chocolat. Je retins un grognement : trop chaud.

« Neven, écoute. »

Quand il commençait ses phrases ainsi, c'était pour parler de sujets sérieux. Comme la dernière fois...

« J'ai beaucoup réfléchi pendant toutes ces années. Je pense souvent à toi... pour ne pas dire à peu près tous les jours. Ça a vraiment été compliqué sans toi, au début... C'était plus compliqué que toutes les fois où tu partais en mer et que j'attendais ton retour dans ma minable petite boutique de pêche. Tu es mon rayon de soleil parmi une foule de robes. Je savais que tu reviendrais un jour ou l'autre, toujours éclatante et chaleureuse. À la suite de notre séparation... j'ai eu l'impression qu'il pleuvait tout le temps, et qu'il pleuvrait tout le temps. Tu m'as tellement manquée... »

Ses mots me rappelaient mes pensées. Ils me rappelaient la perte de Mora. Impossible de m'y faire pendant des mois et des mois. J'avais peu de souvenirs de cette période, comme si je cherchais intérieurement à l'effacer. Selon mon père, j'en faisais des terreurs nocturnes. Elles avaient beau ne durer que quelques minutes, cela suffisait à effrayer les hommes les plus courageux de l'équipage. Cris, agitations, larmes, voire coups – mon paternel avait reçu un poing dans le visage pendant une nuit où il essayait de me calmer et il en avait gardé un vilain bleu pendant des semaines. Si mon père et Rimbel s'inquiétaient pour mon état, beaucoup de pirates pensaient que j'étais tout simplement possédée... Ou bien, que j'étais évidemment en train de me métamorphoser en sirène. Alors, beaucoup m'évitaient.

La perte de Mora m'avait flanqué une droite. J'avais eu l'impression d'avoir perdu un morceau de moi et de m'être retrouvée seule au monde. Alors, me sentir exclue par la plupart de l'équipage par peur ou par dégoût avait d'un côté rendu mes journées plus pénibles et douloureuses encore, et de l'autre, n'avait fait qu'empirer mes terreurs nocturnes. Plus longues, plus intenses.

Heureusement, même si mon père pouvait se montrer insensible, je savais qu'il me chérissait de tout son être. Il avait remué vents et marées pour rentrer en contact avec des médecins et trouver des solutions pour que je me remette à dormir normalement. Il avait également ordonné à ses hommes de se comporter comme d'habitude avec moi, balayant tous leurs soupçons ésotériques. Et, petit à petit, à l'aide de divers thés à visée d'apaisement, de réintégration au sein de l'équipage, j'avais, au fil des mois, repris un sommeil serein.

La voix paisible et pénible de Darren me ramena à la réalité :

« Chaque jour, je me disais que tu reviendrais et que tu me rejoindrais dans ma boutique pour m'acheter des hameçons... je m'imaginais te prendre dans mes bras, m'excuser, et t'embrasser jusqu'à en perdre mon souffle. »

J'imaginais parfois que tu surgirais dans ma cabine d'une façon ou d'une autre pour m'enlacer, m'embrasser, et me consoler.

« Je m'imaginais abandonner mon magasin en te prenant la main. Tu m'emmènerais vers le port, vers ce ponton que j'ai franchi maintes fois sans jamais te suivre... et je monterais à bord, à tes côtés. »

J'imaginais que tu regarderais l'horizon près de moi plutôt que de m'observer m'éloigner depuis la terre.

« J'ai beaucoup réfléchi. Je me suis dit que le jour où tu reviendrais... je te suivrai. Je ne ferai pas la même erreur qu'il y a cinq ans. »

Je m'étais toujours demandé comment j'agirais si un jour tu revenais.

Un coucou à Sephista pour son insulte incorporée !


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