Chapitre 5
Caleb Blake
Le soir vient de tomber sur la ville et les étudiants se préparent à fêter le week-end. Beaucoup d'entre eux ne pensaient qu'à ça depuis des mois. C'était la fête de l'année que fixent chaque année les étudiants de Peter McClinkey High School.
Caleb lui, n'aime pas trop ce genre de fête. De plus, c'est un soir de pleine lune. Et il sait pertinemment que s'il est découvert, ses parents adoptifs retrouveront sa carcasse livrée par les chasseurs. Il sort tout de même de chez lui afin de faire changer les pneus de la voiture de sa mère. La seule occasion pour lui de sortir le soir sans avoir à se justifier. Il a beau être un jeune adulte, il est encore traité comme un enfant. Mais il ne leur en veut pas, après tout, ils ont juste peur de le voir partir un jour.
Il se gare devant l'atelier et descend à la rencontre du mécanicien.
-Tient Caleb !, s'exclame-t-il. Ça fait longtemps.
-Oui trop même, acquiesce Caleb en lui tchequant.
Il l'invite à rentrer complètement la voiture pour qu'il puisse effectuer l'échange. Pendant qu'il travaille, il interroge Caleb à propos de tout et de rien. La plupart des réponses de ce dernier semble complètes mais en réalité, ce n'est que du rembourrage mélangé à un soupçon de vérité. Le temps semble long pour le loup-garou qui craint les effets de la lune. Sans s'en rendre compte, il presse le mécanicien. C'est donc confus et navré que le mécanicien rend la voiture. Il s'excuse puis incite Caleb à le voir un de ses jours. Toujours pressé, Caleb répond furtivement et démarre la voiture à toute vitesse.
Il grille les feux rouges et accélère dans les lignes droites. C'est en trombe, qu'il gare la voiture et claque la porte de sa chambre. Sa mère se précipite à sa porte et lui demande si tout va bien.
-Va-t'en !, hurle Caleb.
Il sent le rythme cardiaque de sa mère accélérer. Il peut également sentir de l'anxiété et du regret. Pendant de longues minutes, elle reste derrière la porte, espérant qu'il se calme. Cependant, Caleb perd totalement le contrôle. Cela faisait bien longtemps que la pleine lune n'avait pas eu autant d'effet sur lui.
Un rugissement sourd sort de sa bouche. Ses crocs commencent à se former et ses griffes rayent les meubles auxquels il s'accroche. Sa vue devient floue et ses sens le prennent d'un coup. Il ne doit pas rester dans sa chambre. Caleb ouvre sa fenêtre violement et court à l'extérieur, laissant son instinct animal prendre le dessus.
Ses pas se font lourd dans le sol. Il se rapproche au plus de la forêt ou plutôt des montagnes. Il ne sait pas vraiment combien de kilomètres il a parcouru.
-Ah !, rugit-il.
Une flèche lui a transpercé le bras droit. Il l'arrache fermement, se décrochant de l'arbre. Son self control revient peu à peu. Il discerne une silhouette humaine. Une silhouette masculine, armé. Un chasseur. Il grogne légèrement avant de lui sauter au cou. Le chasseur l'esquive et le tase. Une décharge électrique traverse son corps et le plaque au sol. Caleb gémit de douleur et menace le chasseur. Ce dernier ricane et s'accroupit à sa hauteur.
-Ah mon petit loup-garou. Tu vaux autant que tes parents.
-Comment ça, dit-il en fronçant les sourcils.
-Ne me dis pas que tu as cru à un accident de voiture, s'exaspère l'homme.
-C'est toi qui les a tués ?!, répliquât-t-il en serrant les dents.
-Je n'ai pas eu ce privilège mais je sais qui l'a eu.
La colère s'empare du corps de l'adolescent, il se relève d'un coup et aggripe ses griffes au cou du chasseur. Ses yeux bleus se plongent dans ceux de sa prochaine victime. Il serre la prise qu'il a sur lui et sort les dents.
-Dis-moi leurs noms.
L'homme ne dédaigne pas répondre. D'un élan de rage et de tristesse, il l'égorge. Le sang gicle sur son visage et ses mains. Un dernier son s'échappe de l'homme nouvellement mort. Il s'écroule au sol le regard vide de vie. Caleb regarde la scène. Cet excès de colère qui l'a poussé à tuer, une fois de plus, un homme. Ce n'est pas lui qui l'a tué mais l'animal en lui. Jamais de son plein gré, il n'ôterait la vie d'autrui. C'est ça qui le rend si mal dans sa peau, c'est devoir payer les conséquences de l'animal qu'il ne sait pas contrôler. Une larme s'échappe, mais, est sauvagement arraché du visage de l'humain par l'animal. Dans un dernier élan de bonté, il prend le corps du chasseur et l'enterre avec tout les autres. À quelques centaines de mètres du panneau d'Hollywood. Il se dit que de supprimer quelqu'un et de ne pas le faire savoir à sa famille, autant que sa tombe soit sous une vision de rêve.
Il jette le dernier tas de terre sur la tombe. Il y plante une pierre avec un chiffre romain marqué dessus. Caleb fixe l'horizon, la lune est cachée par la multitude de nuages qui menace le ciel. Son instinct animal a totalement disparu, après tout il a fait son travail.
L'adolescent cache la pelle à son endroit et commence ,ou plutôt fini, sa balade nocturne. C'est en traînant des pieds qu'il se dirige chez lui.
Crac.
Il se tourne violemment derrière lui. Rien n'a l'air suspect. Il continue d'avancer.
Crac.
Cette fois-ci, il n'a pas le temps de faire un mouvement, qu'il est projeté contre un arbre. Il ronchone de douleur et lève les yeux sur son agresseur. Un autre homme, beaucoup plus effrayant que le premier, le saisit par les épaules et le relève. Il le menace des ses griffes sous son cou. Caleb est paniqué et bégaye.
-Je m'en fou de ton fric petit morveux. Je veux juste savoir qui tu as tué !
Il déglutit. Il est au courant. Des milliers de questions l'interpellent. S'il est courant, combien de personnes peuvent-elles aussi le savoir ? Il resserre son emprise sur la gorge de Caleb.
-Je... Je ne sais pas... Je sais juste que c'est un chasseur. Promis !
-Tu mens ! Dis-moi son nom !, hurle l'Alpha.
Il rugit sur le pauvre Caleb. L'adolescent secoue la tête, ne voulant pas que l'animal en lui réplique.
-Je répète une dernière fois ma question, qui était-il ?, dit-il de sa voix de loup-garou vengeur.
-Je n'en sais rien, souffle Caleb.
L'Alpha n'y croit pas. Il égorge le petit et l'envoie au sol. Caleb grogne puis finit par se relever la tête baissé. Tout doucement, il relève la tête, laissant découvrir à l'Alpha ses beaux yeux bleus lumineux.
-Tu aurais dû écouter le petit, lâche-t-il.
Il s'avance dangereusement vers l'adulte et griffe la joue de son adversaire. Le combat est lancé. Les yeux rouges rugissent sur les yeux bleus qui ne se laissent pas dominer. Le sang versé choque la nature environantes. Des rugissement font trembler la montagne. Caleb se glisse derrière l'Alpha est plante ses griffes dans dos puis le soulève afin de le projeter vers la falaise. L'homme reprend vite ses esprits et saute au cou de l'adolescent. Des coups de pieds comme des coups de griffes sont déployés des deux côtés. Aucun des deux n'a l'avantage. Caleb est avantagé par sa jeunesse et sa rage, mais l'Alpha lui a la connaissance et l'expérience.
Les deux s'apprête à se déchirer le visage quand un coup de feu est tiré. Caleb regarde au niveau de son ventre et voit qu'il est touché d'une balle en argent. Choqué, l'Alpha déguerpit au plus vite laissant crever l'Oméga.
Caleb ramène ses jambes à son cou. La douleur est si intense qu'il lui est impossible de s'enfuir. Sa vision est floue et ses mains tremblent. Il tente maintes fois de retirer cette maudite balle en argent. Des pas résonnent dans ses oreilles. Il distingue au moins trois humains. Probablement des chasseurs.
-Vas-y Caleb, avance bordel !, se reproche-t-il à lui-même.
Il rampe vers les tombes. Les chasseurs se rapprochent dangereusement du lieu de la lutte. Un dernier effort, c'est tout ce que Caleb demande à son corps. Il hurle dans sa tête et parvient au cimetière. En se cachant derrière un arbre, il appuie sur sa plaie et prie le bon dieu de lui laisser la vie sauve malgré son massacre.
-Bordel mais qu'est ce que ça pue ici !, rouspète un viel homme.
-Sûrement des cadavres en décomposition. T'approche pas si tu veux pas finir comme eux.
-Mais c'est des morts ! Tu veux qu'ils te fassent quoi ?!, réplique apparemment une jeune voix.
-Le coroplisme, renseigne le vieux. Une maladie récente que les victimes des loup-garous développement après que leur sang est été en contact avec leurs griffes.
-Et c'est grave ?
-Tu peux mourir dans d'affreuses souffrances sinon ça va.
Ils s'éloignent peu à peu de Caleb. Un sentiment de soulagement s'empare de lui. Seulement, il est vite repris par l'information qu'il vient d'apprendre. Mais dans cet état, il ne peut rien faire. C'est péniblement qu'il se relève et marche vers chez lui.
C'est en voyant sa maison, qu'il prit conscience de la folle nuit qu'il vient de passer. Il rentre en même temps que ces camarades de classe bourrés de leur fête achevée. Il manque tellement de force, qu'il force la porte d'entrée et traîne jusqu'à son lit où il plonge dans un léger coma de dix heures.
À son réveil, il se lève brusquement. Une trace de sang décore sa chambre et ses draps. Sa plaie est encore douloureuse mais supportable. Caleb se précipite dans la salle de bain et s'arme de la pince à épiler de sa mère. Malheureusement, elles est trop petite pour retirer une si grosse douille. Il ne reste plus qu'une solution : il sort les griffes et se les plante dans son ventre. Au bout de quelques secondes, il y sort enfin la douille et la jette dans l'évier.
-Putain, jure-t-il.
-Caleb ? C'est à toi tout ce sang ?, demande son père.
-Merde !, marmonne Caleb. Euh, non ! C'est une expérience que j'ai testé pour le lycée mais elle a un peu foiré, ment-il.
-Je vois... Veille à tout nettoyer alors et j'espère que tu ne prévoyais pas de sortir car hier les gamins bourrés du quartier ont défoncé la porte.
-Pas de soucis, acquiesce t-il.
Il nettoie toute la salle de bain et sa chambre. Son téléphone vibre sous la masse d'affaires musical. Il jette tout au sol puis décroche.
-Allô ?, résonne la voix de sa mère.
-Maman ? Mais t'es pas à la maison ?!, s'étonne-t-il.
-Ah, ben je vois que ton père t'as laissé faire la grasse mat'... Je voulais juste te demander d'aller étendre le linge et ranger le salon. Je reviens un peu tard ce soir.
-Tu sais les SMS existent aussi...
-Oui mais je voulais entendre ta voix mon poussin. Bisous et embrasse ton père pour moi.
-Oui maman, dit-il avant de raccrocher.
Une vision d'horreur traverse son esprit :lui embrassant réellement son père. Il s'enlève cette idée et effectue toutes ses tâches avant de s'affaler sur le canapé.
-Te décontracte pas trop, mon patron va venir déjeuner avec nous.
-Mais maman est pas là.
-Je sais mais il n'y aura pas sa femme non plus. Juste entre homme.
Son père l'oblige à se changer tandis qu'il prépare à manger. La sonnette retentit assez rapidement au goût de Caleb. Il part ouvrir et ses yeux manque de se décrocher lorsqu'il voit l'Alpha qui l'a laissé pour presque mort, se dresser devant sa porte.
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