Chapitre 3
Callie Argent
Callie traque encore une autre créature de l'ombre. C'est habituel à Beacon Heals. Mais cette fois, elle est interrompu par un appel téléphonique de son père. Elle rejette l'appel et continue sa chasse. Cependant il persiste, en général, ils ne s'appellent quasiment pas. Elle redoute que ce soit important. Tout en gardant sa proie dans le viseur de son arbalète, elle décroche à l'aide de son oreillette.
-Père, répond-elle.
-Callie ? Tu es où ?, s'inquiète son paternel.
-En train d'éliminer la proie. Dans un... Deux...
-Stop !, hurle-t-il dans son oreille.
Son oreillette grésille intensément et lui fait perdre le contrôle de son arbalète qui dévie la trajectoire de sa flèche. Le loup-garou a eu une remarquable chance. Pendant près de vingt minutes il essaie de la raisonner. Elle finit par abandonner sa chasse du soir et rentre chez elle.
La porte grince et le parquet se fait petit sous ses pas lourds et fermes. Elle intimide tout le monde sauf une personne : son père. Elle le rejoint dans la cuisine. Il est accoudé au bar, le téléphone dans la main. Dès qu'il voit sa fille, il la prend dans ses bras. Elle se laisse faire même si ça lui fait plus mal qu'autre chose.
-Pourquoi tu m'as appelé, interromp t-elle.
-Je ne suis pas d'accord avec ton comportement.
-Je crois que tu oublies un peu trop vite comment notre famille a tourné à cause de ces loup-garous, dit-elle froidement.
-Non, justement. On ne doit pas blâmer ceux qui n'y sont pour rien !
-Tôt ou tard ils le feront papa ! Et c'est seulement quand ils m'auront lacérer avec leurs dents que tu t'en rendras compte ?!
-Et des gens comme Scott alors ? Il n'a jamais tué.
-Il le fera. Même Stiles à tué, alors qu'on croyait tous que ce serait jamais lui.
-Comment tu sais ça ? Tu n'y étais même pas, s'offusque-t-il.
-J'étais très proche d'Alisson. Bien plus que toute la famille réunis.
Elle s'avance et ouvre le bestiaire à une page au hasard. Elle touche lentement du doigt la page et fait résonner ce bruit infernal.
-Elle m'a aussi dit comment fonctionnait les règles dans la famille. Les femmes dictent les règles. Alors je vais la changer.
Elle se tourne face à son père et avance doucement, le bestiaire en main. Il ne reconnaît plus sa famille. Il est effaré de la voir ainsi changé. Une larme menace de couler mais son self control est au dessus de tout.
-Ne fait pas n'importe quoi. Je t'en pris, supplis-t-il.
-Premièrement les Argents ne supplient pas. Ensuite je vais quelque peu modifier la devise. Avant c'était "nous protégeons ceux qui ne peuvent pas se protéger eux même", maintenant ce sera, "nous chassons tout ce qui doit être chassé".
Elle lâche lourdement le livre sur la table à la page qu'elle a ouvert. Une vision d'horreur s'offre aux yeux de son père. Il passe également ses doigts sur la page. La bête du Jevaudan illustre monstrueusement la feuille. Il pense ensuite à sa descendance qui est resté tout de même très floue de son côté. Depuis bien longtemps la descendance des loup-garous de cette bête a été perdue.
Callie ferme brusquement la porte de sa chambre. Elle ne sait pas comment réagir, sa frustration l'empêche de réfléchir correctement. D'en bas, elle entend son père faire les cents pas. Après mûre réflexion, elle se met au lit, toujours aussi nerveusement. Elle avale un cachet d'aspirine et vérifie que son arme de nuit est bien à sa place. Puis elle tombe dans un profond sommeil.
-Callie !, hurle la voix de sa jumelle.
Callie tourne la tête dans tous les sens, cherchant d'où provient la voix. La pièce noir où elle se trouve ne facilite pas son travail de localisation.
-Ah !, hurle une autre voix.
-Maman ?!, appelle Callie.
Un liquide chaud et collant lui est projeté dessus. Elle crie par surprise et se recroqueville sur elle-même. Tout en se basculant d'avant en arrière elle se murmure que ce n'est qu'un cauchemar. Un autre hurlement déchire le silence. Callie a l'impression de devenir folle. Ses mains s'engouffrent dans sa masse de cheveux. Elle se masse les tempes, les larmes menacent de couler mais sa fierté prend toujours le dessus.
-Aide moi !
-Je ne peux pas, chuchote Callie.
-Fille indigne !, crache sa mère. Tu ne mérites pas de porter le nom des Argents !
Elle secoue la tête refusant cette idée. Ses yeux baignent désormais dans un lac et ses joues découvrent l'effet des chutes du Niagara. Soudain, plus rien. Le silence a repris ses droits mais elle sait pertinemment que ça ne va pas durer. Comme on dit, le calme avant la tempête...
Un lampadaire s'allume brusquement sur une brune. Elle ne peut pas y sortir, comme emprisonné dans cette lumière lugubre.
-Tu m'as laissé mourir, expose la voix d'Alison. Tu n'étais pas là durant ces trois dernières années. Tu m'as laissé crever à petit feu !
-C'est faux !, réplique-t-elle. On savait toute les deux pourquoi ! On a fait un choix ensemble.
-Tu veux dire tu as fait ton choix. Je ne l'ai jamais exprimé. Comment l'aurais-je pu avec toi ?
-Tu mens, nie-t-elle.
Des pas se font entendre dans la zone d'ombre. Une silhouette féminine fait son apparition. Le corps d'Allison troué d'une flèche, immobilise Callie.
-En es-tu sûre ? Tôt ou tard la vérité éclate soeurette. Et tu vas enfin voir ton vraie visage au grand jour.
-Baliverne !, hurle Callie. J'aurais tout fait pour toi ! J'ai tout fait pour toi !
Sa respiration devient la seule sonorité du lieu. Les larmes ont cessé de couler, laissant place à la rancune et la haine. Sa propre sœur l'avait abandonné, sa propre jumelle l'a incité à devenir un monstre. Elle ne comprend pas comment elle pouvait faire une telle chose. Des souvenirs refont surface, ils sont très brefs et flous.
-La roue tourne Callie, et elle t'écrasera au moment où tu t'y attendra le moins, mumure Allison.
Callie se réveille en sursaut, toute transpirante. Ce cauchemar la tourmente depuis la mort de sa sœur. Elle se recroqueville sur elle-même et essaie de se calmer. Tout tourne en boucle dans sa tête, elle n'arrive plus à démêler le vrai du faux. Prise de rage, elle sort de son lit et ouvre son armoire. Sa décision est rapide: des vêtements noir comme le charbon. Elle les enfila et pris des dagues puisque son arbalète est toujours en bas. Elle se dit qu'il vaut mieux ne pas prendre le risque d'aller le chercher.
Elle ouvre la fenêtre de sa chambre, se laisse glisser sur le toit et atterrit sur le sol en une roulade parfaitement exécutée. La rue est trop silencieuse, se dit-elle. Elle s'arme discrètement et avance à pas de loup vers la route. C'est définitivement trop calme. Les lampadaires ne disjonctent même plus, diffusant une parfaite lumière en continue. Callie met un pied sur la route puis le second et observe attentivement à l'opposé. Elle fronce les yeux et distingue deux grands yeux rouges. Seulement ce ne sont pas les seuls. Plusieurs paires d'yeux, rouges, jaunes ou bleus, s'imposent devant Callie. Elle jure un bon moment dans sa tête avant de reculer doucement. Un grognement retentit derrière elle. Elle est cernée. Les loup-garous s'avancent vers elle, il y avait de tout, des coyotes-garous des complètement transformés ou les "normaux", comme disait Callie pour se rassurer.
Le chef est imposant, il fait près de trois mètres et ses dents lacérés et pointus font légèrement peur à Callie. Un bêta grogne bruyamment puis s'élance vers Callie. Celle-ci se positionne, prête à le réceptionner. Les griffes du bêta tentent de désarmer la chasseuse. Très vite, Callie plante une dague empoisonnée sur l'avant bras du loup-garou et une seconde en plein cœur. Quelques secondes après, il s'effondre raide mort. Une ribambelle de grognements et de hurlements se déchaînent sous les lueurs de la pleine lune. Callie les voit devenir de plus en plus puissants. Elle ne sait plus où donner de la tête.
L'un des alphas donne le signal et tous se ruent sur la chasseuse. Elle peine à tous les maîtriser. Elle reçoit des griffures de partout et se fait projeter au sol.
-Non !, s'écrie Callie de désapprobation.
Le plus féroce grognement qu'elle ait entendu résonne dans toute la rue. Il s'avance en sortant ses canines bien éguisés pour l'occasion. Callie comprend de suite ce qu'il s'apprête à faire. Elle cache son visage des ses mains et recule le plus loin possible. Deux mains ornées de griffes la saisient fermement. Il s'approche dangereusement d'elle. Callie gesticule de partout et hurle à la mort mais rien n'y fait. Ses crocs se plantent sur son visage, la chair se retrouve à vif et le sang dégouline sur son ensemble noir. Ses yeux sont transpercées par les dents de l'animal qui resserre un peu plus sa mâchoire sur elle avant d'arracher brutalement la majeure partie de son visage. Callie ne ressent plus aucune douleur, ses nerfs sont déchiquetés en petites boules de viande. Ses mains tentent de visualiser l'ampleur des dégâts mais celles-ci si sont attachés par ce même monstre. Elle hurle de douleur encore une fois en se tenant le poignet. D'autres morsures viennent la prendre de tout les côtes. Ses vêtements sont arrachés, ainsi que sa chair et certains de ses os. La douleur est tellement intense et insupportable. Elle n'arrive pas à se protéger ni à hurler à l'aide. Bientôt, tout son corps n'est que sang et boyaux frais. Elle devrait être morte mais son esprit est encore conscient. Elle ressent chaque parcelle de sa peau, chaque morsure, chaque boyaux réduit en bouillie.
La meut finit par la laisser pour morte sur la route. Au loin, elle entend avec sa seule oreille, une voiture arrivé. Le véhicule s'arrête près d'elle et un homme sort du véhicule.
-Callie ?, résonne la voix de son père.
Callie ne sait pas si elle doit être soulagée ou non de savoir que son père est là et la voit dans cet état. Il s'agenouille vers elle et souffle, probablement de frustration. Un bruit étrange gêne Callie, son père prépare quelque chose. Soudain, elle se revoit un autre liquide chaud sur tout son corps. Celui-ci lui brûle les veine, elle a envie de s'arracher le peu de peau qui lui reste.
-Adieu ma fille.
Il jette un objet sur elle et la chaleur prend place. Elle brûle vive sur la route à cause de son père. La sensation de cramer est tout aussi insoutenable. Si ses yeux étaient encore à leur place, elle aurait versé une larme. Le plus dur est qu'elle ne peut rien faire pour arrêter cette situation. Son corps est vide de vitalité mais elle ressent très bien la douleur. Elle ne peut s'imaginer une seconde devoir supporter ça plus longtemps. Pour la première depuis la mort de sa sœur, elle veut mourir pour ne plus ressentir la douleur. Elle serre les poings et s'imagine la belle vie qu'elle aurait voulu avoir, celle qu'elle garde depuis sa naissance au fond de son cœur.
Ses yeux s'ouvrent brusquement. Elle reste immobile durant plusieurs minutes. Les rayons du soleil illumine sa chambre et son père anime la maison d'en bas. Finalement, elle se lève et descend comme un zombie voir son père. Elle le salue comme d'habitude et s'assoit sur le canapé en fixant la télévision éteinte.
-Ça va ma puce, demande chaleureusement Chris.
-Ça va, répond-elle d'un ton las.
Il n'insiste pas plus et retourne dans la cuisine. Son cauchemar semblait si réel. Elle se rabaisse légèrement et se protège le corps de ses mains. Puis, elle se met à les observer. Une marque autour de son poignée est présente.
-Comme si on m'avait arraché la main, se chuchote Callie.
-Quelle marque !, s'exclame son père. Tu t'es fait ça avec tes dagues ?
Elle acquiesce d'un hochement de tête et se reconcentre sur sa marque. Donc tout ce qu'elle avait vécu était réel ou juste le fruit de son imagination. En se réveillant elle était sûre que ce n'était qu'un rêve, mais cette marque vient de mettre le doute dans son esprit.
-J'ai besoin d'une pause, lache-t-elle tout à coup.
Son père s'agenouille devant elle et demande plus d'explications. Elle reste très vague mais le prie de la comprendre malgré tout. Il lui sourit tendrement et lui promet qu'ils changeront d'air quelque temps.
-Pourquoi pas Los Angeles, j'aimais bien ma vie là-bas même si j'étais loin de vous, dit-elle nostalgique.
-On peut même partir dans la journée si tu le veux.
Elle sourit, pour la première fois, sincèrement depuis longtemps. Ils s'enlacent avant de déjeuner tout les deux dans la bonne humeur. L'espace d'un instant Callie oublie tout les tracas de quotidien et espère pouvoir repartir de zéro dans cette ville qu'elle chéri tant.
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