Chapitre 1 partie 1

Un an auparavant

La pluie s'abat fortement sur Toronto et les habitants rentrent vite les objets fragiles. L'une d'entre eux observe par la fenêtre de sa chambre les gouttes d'eau s'écraser sur le sol. Son téléphone sonne et affiche un certain Thomas. Elle souffle et ignore l'appel. Pendant près d'une heure, elle regarde le paysage. Son frère jumeau, Shawn entre dans la chambre et lui lance le coussin dessus. Celle-ci l'agresse verbalement avant de reprendre sa position de départ. Le canadien s'assoit auprès de sa soeur et se laisse lui aussi porter par l'horizon.

- Pourquoi tu es si déprimée ? C'est que de la pluie, dit Shawn.

- Je suis pas déprimée. Je pense juste.

-A quoi ?, demande-t-il.

-A tout, à l'école, aux mecs, à notre famille, à ma vie.

-En gros tu penses à Thomas, déduit-il.

Elle rigole doucement avant d'acquiescer. C'est ce qu'elle aime chez son frère, il la connaît par cœur et sait qu'il sera toujours là pour elle.
Elena ne savait pas comment expliquer clairement à Thomas que c'était juste un coup d'un soir, que ça ne marcherait jamais entre eux. D'habitude, en une journée et c'était fini. Cette situation l'embarrasse. Elle espérait que la pluie lui porterait conseil mais non. On ne peut compter que sur soi-même se dit-elle. Shawn se lève et part dans sa chambre laissant Elena au calme.

Leur parents les appellent pour manger, et ils s'y précipitent. Le repas se passe comme toujours dans le silence le plus complet, mis à part les tentatives de Shawn d'embêter sa sœur jumelle. Une fois fini, ils débarrassent et Elena rejoint Shawn dans sa chambre pour leur célèbre soirée The Originals.

Les épisodes défilent et le temps aussi, la fatigue commence à les prendre alors ils décident d'arrêter. Juste avant de rejoindre sa chambre, Elena se plante dans l'encadrement de la porte et se met à fixer Shawn.

- Sors moi ton raisonnement philosophique, je t'écoute, dit Shawn.

- Tu crois que les vampires existent ? Enfin je veux dire, les créatures surnaturelles, demande t-elle.

- Bien sûr que non, ce sont des créatures imaginaires, puis je pense que s'ils y en avaient nous le sauriont depuis longtemps.

- Si un jour on apprend qu'ils existent, tu te laisserais mordre ?

- Hum je sais pas... J'ai pas trop envie de rester figé à seize ans, avoue-t-il.


Noa embrasse une dernière fois son grand frère avant de le laisser partir dans le tourbillon infernal de la célébrité. Une larme perle sur sa joue et Zayn la fait disparaître d'un mouvement de pouce. Le chauffeur de Zayn klaxonne dû aux longs au revoir. Noa lui lance un regard noir avant de mimer un égorgement du cou au couteau à l'aide de sa main. Son frère en rigole avant de demander au chauffeur cinq minutes de plus.

- Promis tu m'appelles quand t'arrive, dit Noa d'une toute petite voix.

- Évidemment et je te montrerai les loges et toute l'équipe !

Elle sourit tristement avant de lâcher son frère. Il s'engouffre dans la voiture et s'éclipse petit à petit. Elle sort son portable et lui envoie un message stipulant qu'il lui manque déjà. Elle monte dans sa chambre et attend le retour de sa mère.

Elle arrive en début de soirée et Noa avait déjà préparé le dîner. Sa mère la remercie tendrement puis elles se mettent à table. Mais elle n'a pas faim. Sa fille lui prend la main et la regarde droit dans les yeux. Contre toute attente, elle rompt le lien avec sa fille et la regarde.

- Tu n'es encore qu'une enfant mes problèmes ne te concerne pas, la gronde t-elle.

- Je veux juste t'aider et je ne suis plus une enfant... C'est ça que tu n'as toujours pas compris.

- Tu l'a lu dans mes pensées ? Ou est-ce encore une de tes manipulations douteuses ?

- Je le sais. C'est tout. C'est comme Zayn. Maintenant il est grand, il doit faire sa vie même si ça nous fait mal.

Noa a raison et sa mère le sait très bien. Son don est une bénédiction comme une malédiction, selon elle. L'acceptation de ce don chez sa fille a été très dure, pour tout le monde mais il fait désormais parti de leur vie. Le repas se finit dans le calme. Noa souhaite une bonne nuit à sa mère et part dans sa chambre. Elle attend impatiemment l'appel de son frère. L'heure tourne et le sommeil finit par l'emporter.


Callie avance lentement dans la forêt à la recherche de sa proie. Armée de son arc, elle le vise. En un coup, elle transperce le cœur de cette créature du diable. Elle s'approche de lui et se met à le détailler.

- Je sais comment tu fonctionnes, tu n'auras jamais mes griffes en guise de trophée, souffle t-il.

- C'est ce qu'on verra.

Elle sort un poison de sa poche et de son autre main, fait une entaille sur le bras de sa victime. Elle y dépose quelques gouttes de poison et attend qu'il fasse effet. Plusieurs secondes après, le loup-garou convulse laissant ressortir ses traits surnaturels. Callie sourit sournoisement et récupère à l'aide de son couteau ses griffes. Elle le tue ensuite comme un vulgaire chien avant de repartir ni vu, ni connu.

Elle monte dans son Range Rover noir et rentre chez elle. Elle salue brièvement son père et met les griffes de cette nuit auprès des griffes des autres nuits. La collection commence à devenir de plus en plus imposante dans sa chambre. Elle possède près d'une centaine de sortes de griffes différentes.
Son père arrive et s'appuie à la porte de sa chambre.

- Qui est-ce cette fois-ci ? demande-t-il.

- Je ne sais pas et je m'en fous. Tout ce que je sais c'est que c'est une créature du diable.

Il souffle longuement avant de regarder sa fille droit dans les yeux. Son comportement a changé et il n'y peut rien. Tout s'est passé si vite.

- Ce n'est pas en te vengeant sur le premier loup-garou venu que tu te sentiras.

- Papa s'il te plaît arrête ! On a eu au moins un millier de fois cette conversation et on a toujours aboutit à la même chose. Il n'y a rien qui ne m'aide à aller mieux.

Chris, son père, s'approche d'elle et la prend dans ses bras. L'émotion à beau être grande, aucune larme ne coule, pour la fille comme pour le père. Il lui embrasse tendrement le front avant de lui dire que le dîner est prêt. Il avait fait des pâtes au pesto pour ce soir. L'un des plats favoris de Callie et d'Allison.

- Et tu as aussi fait un carrot cake? sourit-elle.

- Tu me connais trop bien, rigole-t-il.

Elle tourne sa fourchette autour de ses pâtes et pense. Son père la voit et pose sa main sur la sienne. Callie le regarde d'un sourire faible.

- Elles me manquent... Grand-père aussi. Pourquoi ça n'arrive qu'à nous ?

- Nous ne sommes pas une famille ordinaire. Nous sommes les Argent et nous devons vivre avec nos responsabilités.

- Je trouve qu'elles sont un peu grandes pour une si petite famille.

Il lève son menton afin que leurs regards se croisent.

- Tu n'es jamais seule. N'oublie jamais ça.

À Chino Hills, Skyler attend patiemment la sonnerie des cours. Elle fixe l'heure comme un loup regarderait un morceau de steak. Lorsque le gong retentit, elle est la première à sortir de la classe sans même écouter les remarques de son professeur. Sur le parking de lycée, son frère l'attend adossé à sa voiture. Si les lycéens n'avaient pas côtoyé son frère avant elle, ils auraient pu croire que c'était son petit ami par inadvertance.
Elle est très associable mais à tout de même une bande de pote. Le clown du groupe comme ils la surnomment.

Elle monte dans la voiture, le silence pesant règne. Ce soir est la pleine lune et il la redoute plus que tout. Leur mère ne devait savoir sous aucuns prétextes la nature de Skyler.

- Comment on fait pour ce soir ?, demande-t-il nerveusement.

- On fait comme à chaque fois.

- Sky' ! Tu sais très bien que ça risque de partir en bordel ce soir. On ne peut pas échapper à ce dîner "d'affaire" comme le dirait maman.

- En plus, ce sont que des idiots... Et ça fait bientôt six mois que c'est arrivé, je pense qu'à un moment donné j'arrive à me contrôler, lui balance-t-elle.

- Dit celle qui a failli éventrer son prof d'anglais, réplique-t-il.

- Il l'avait mérité ce connard.

Il roule des yeux et arrive à leur domicile. Leur mère les accueillit et à leur plus grande -malheureuse- surprise, les invités sont déjà présents. Skyler souffle un bon coup et affiche son plus gros sourire hypocrite aux invités. Son frère le remarque et ricane discrètement ce qui lui vaut un regard noir de la part de sa sœur.

Le repas se passe étrangement bien, pas exceptionnellement bien non plus mais la vie d'aucune personne n'est menacée, pour l'instant. Skyler défie son frère du regard pour déterminer qui aura le dernier morceau de poulet. Finalement, Skyler use des ses aptitudes pour le chopper rapidement. Elle ricane du manque de vigilance de son frère et le savoure sous ses yeux.

- Alors comment vont tes études, demande soudainement Mme Smith.

Les frères et sœurs se regardent en même temps pour savoir à qui elle parlait. La question était adressé à eux deux. Il explique qu'il recherche actuellement un appartement près de leur domicile. Skyler se fait de plus en plus petite. L'école est elle n'est vraiment pas une histoire d'amour.

- Et bien, le bâtiment n'a toujours pas brûler pour l'instant.

Les invités rigolent suite à cette remarque, cependant sa famille savait très bien qu'elle ne plaisantait pas. Sa mère rigole nerveusement et essaie de changer de sujet mais Mme Smith persiste à connaître un peu mieux Skyler.

- Et sinon ma belle, pourquoi tout ce noir ? On dirait une de ces filles gothiques et dépressives qui écoutent du rock ou du métal.

- C'est peut-être parce que je le suis. Et écouter du rock ou du métal ou encore s'habiller en noir ne fait pas de nous des filles dépressives. C'est un style comme un autre, j'aime pas votre jupe fluo et vos chapeaux de l'ancien temps et j'en fais pas toute une histoire.

Tous sont choqués de ses propos, sauf elle-même. Elle en est fière, fière de lui avoir clouer le bec. Mr Smith la regarde d'un mauvais œil. Erreur fatale...

Le dîner se finit sans tension et les Smiths disent au revoir à la petite famille.

- Au faite maman qui sont-ils ?, questionne Skyler.

- Des clients qui ont investis une grosse somme d'argent dans la boîte. C'est pour les remercier.

- Ah, c'est déjà signé ?

- Oui, l'argent ira dans la boîte demain matin quoiqu'il arrive.

- Quoiqu'il arrive, se mumure-t-elle.

Un sourire narquois se forme sur son visage. Elle embrasse son frère et sa mère puis part dans sa chambre. À partir, de là, elle ouvre la fenêtre de sa chambre et sort dans la ruelle de sa maison. Elle observe du coin de l'oeil les Smiths partir. Elle les suit. Elle attend le moment propice pour les faire sortir de la route, lorsque le moment est là, elle s'exécute. La voiture fait un bruit mortel et l'appelle du sang oblige Skyler à faire ressortir sa nature de loup-garou. Elle s'approche doucement de leur corps et leur montre bien qui elle est réellement. En un coup de canine, elle déchiquette leur corps. Leurs voix hurlent dans la noirceur de la nuit. La pleine lune rend la scène encore plus morbide. Les boyaux jonchent le sol, le sang se transforme en marre et le plaisir de Skyler ne cesse d'augmenter à chaque boyaux en pièces. Elle savoure ce moment d'une grande férocité.

Elle se retire et observe la scène grâce à la lueur de la lune. Elle vérifie chaque trace de son passage et afin d'effacer tout soupçon sur l'être humain, elle laisse au loin la trace d'un loup. Skyler s'essuie les mains et le visages de ses vêtements et avance sans même regarder avec une once de tendresse le corps des deux personnes qu'elle vient de massacrer.

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