Prologue

Le feu ravageait les pleines désertées de ses habitants. Une pluie de cendres s'abattait déjà sur les arbres calcinés. Seul le craquement du bois incendié et le crépitement des flammes résonnaient sur cette planète anéantie. Les maisons s'effondraient, les corps jonchaient les sols, leurs visages déchirés par leur dernier cri avant de rejoindre le doux confort de la mort. Au sol gisait une poupée de tissus reposant dans les mains d'une petite fille qui, si on ne faisait pas attention au sang qui parsemait ses vêtements, pourrait paraître endormie.

Non loin de là, au cœur de ce chaos, se tenait un homme à la carrure imposante. Il contemplait son œuvre d'un sourire carnassier. Vengeance était faite. A son cou pendait une chaîne, à laquelle était accrochée la relique, cœur de la planète. Il émanait d'elle une lumière éblouissante, projetant une aura dorée autour de l'homme au sourire terrifiant.

Encerclé par les flammes, il semblait les contrôler. Alors que tout autour de lui brûlait, l'homme été miraculeusement épargné, comme si les flammes étaient pourvues de leur conscience propre, ou comme si elles suivaient les ordres d'une voix supérieure.

Soudain, au centre de cette apocalypse, surgirent quatre personnes encerclant le géniteur de ce cataclysme. Les quatre protagonistes avaient les bras levés vers le ciel voilé de noir. Le vent s'était levé, emportant dans son sillage cendres et âmes meurtries. Ravivant les flammes qui dévoraient la planète mourante.

Les quatre étrangers semblaient murmurer des paroles sacrées, de leurs mains avait l'air de naître une énergie indescriptible submergeant l'environnement alentour.

L'homme partit d'un rire fou, résonnant aux oreilles des nouveaux venus.

— C'est terminé ! J'ai vaincu, vengeance est faite ! La relique m'appartient et je vais enfin vous voir mourir à mes pieds ! Me suppliant de vous laisser la vie sauve ! cracha alors l'homme hystérique.

Les quatre acolytes baissaient lentement les bras, leurs lèvres se mouvaient au rythme de leurs paroles murmurées dans une langue inconnue. Le vent ne faisait que s'intensifier au rythme de leurs pas qui se rapprochaient de leur ennemi commun.

Le sourire de ce dernier s'évanouit, alors qu'autour de lui les flammes se tassaient. Il tourna sur lui-même. Saisissant en vain les reliques à son cou. Voulant leur faire exécuter ses désirs sordides. Mais la relique ne l'écoutait plus, ses vrais gardiens étaient enfin là.

— Vous n'avaient pas le droit ! hurla-t-il alors.

— Telyon, profanateur de la relique sacrée, ravageur de Tacromia, ta planète mère, assassin de tes frères et sœurs..., commencèrent alors en cœur les quatre incantateurs.

— Cette relique me revient autant qu'à vous ! Vous m'avez renié ! Éloigné de mon dû ! Vous devez payer ! cracha-t-il en tentant de sortir du cercle d'énergie naissant autour d'eux.

Une lumière étincelante entoura le cercle de magiciens. Le vent soufflait, plus fort que jamais, criant les voix des hommes et femmes morts autour d'eux, sifflant le désir de réparation, le désir de vengeance. La planète elle-même semblait murmurer son désir de justice.

— Nous te punissons à l'exil éternel, ton châtiment sera pire que la mort que tu as donné à chaque être vivant de cette planète, continuaient les voix harmonieuses, faisant vibrer le cœur de la planète blessée.

La relique semblait luire encore plus fort, d'une lumière aveuglante, s'élevant dans les airs, se libérant du cou de celui qui se l'était assigné. Alors qu'il tente de la rattraper, cette dernière sembla lui brûler la main.

— À jamais sera cachée la relique, à l'abri de toute personne aux intentions mauvaises. Et par chaque cycle un nouveau protecteur sera choisi, et se verra digne de la protection de ce trésor octroyant un pouvoir aussi magnifique que destructeur.

Sur ces mots, le bijou incandescent se sépara. Donnant naissance à quatre artefacts uniques. S'envolant chacun vers un des quatre mages présents en cercle autour du profanateur vaincu.

Autour de Telyon des racines sortirent de terre, s'enroulant autour de son corps sous ses hurlements. Des tourbillons d'air et d'eau se formèrent, le submergeant de toutes parts alors que le feu lui léchait la peau. Le vent semblait porter le soulagement de la planète, murmurant sa victoire face à l'agresseur.

Peu à peu le spectacle prit fin. La lumière aveuglante se dissipait en accord avec les paroles des mages qui diminuaient. Et alors que le calme revint. Les quatre protecteurs avaient disparu, à l'instar des reliques nouvellement créées, et des habitants survivants emportés à l'abris par les sauveurs.

Ne laissant qu'une statue de pierre et de plantes grimpantes au milieu d'une planète morte.

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