chapitre vingt-deux
Améthyste observe ses doigts dont la peau est devenue fripée à force de rester dans l'eau du bain. Elle frissonne mais ne souhaite pas quitter le monégasque, aimant cette sensation de plénitude intense, appuyé contre lui.
- T'as froid ?
Elle acquiesce et les mains de Charles se déplacent pour quitter son ventre pour ne laisser que ce sentiment obscur de vide. Il la décalle légèrement pour sortir le premier de la baignoire, il s'enroule immédiatement dans une serviette blanche. Charles en attrape une autre qu'il dépose sur les épaules d'Améthyste quand elle enjambe le rebord de la baignoire.
Améthyste esquisse un sourire timide pour le remercier en tenant fermement la serviette contre son corps. Et ce petit sourire vaut bien plus que de tout l'or du monde aux yeux du monégasque. Son cœur s'enflamme quand elle pose ses lèvres sur les siennes en y mettant toute son âme.
- J'ai trois semaines de vacances, souffle-t-il contre ses lèvres. Et je veux toutes les passer avec toi.
Il ne saurait décrire les émotions se succédant dans les iris noisettes de la métisse tandis qu'elle s'écarte de lui, un faible sourire éclairant son air morose. Charles l'abandonne pour rejoindre le lit dans lequel il s'effondre sur le ventre pour consulter son portable.
Améthyste traverse la chambre sous ses yeux, désormais habillée d'une petite robe fleurie. Elle s'éclipse sur le balcon laissant une douce odeur de cigarette titiller les narines du pilote de la Scuderia. Elle reste plusieurs minutes sur le balcon avant de refaire son apparition dans la chambre, refermant la porte fenêtre derrière elle.
Charles sent le matelas s'affaisser et il n'attend pas longtemps avant qu'un corps brûlant ne se colle à son dos. Elle l'écrase légèrement et il soupire d'aise quand Ame dépose ses lèvres brûlantes contre son cou à la recherche d'affection mais il grimace en sentant la métisse s'appuyer sur ses épaules.
- J'ai un peu mal au dos, prévient-il.
Aussitôt, Améthyste se laisse glisser à côté de lui, libérant son corps. Elle laisse ses doigts courir sur sa peau dénudée tentant d'attirer l'attention du brun. Il délaisse aussitôt son téléphone pour se tourner vers la métisse, il sait que quelque chose cloche en observant ses lèvres pincées.
- Et si t'en as marre de moi ? souffle-t-elle.
Il fronce les sourcils. Améthyste se tient en tailleur et elle s'amuse à tracer des traits sur les draps blancs du lit, évitant le regard du monégasque avec facilité.
- Pourquoi tu dis ça ? questionne-t-il avec incompréhension.
Charles n'est pas sûr de tout comprendre. Il essaye mais parfois il a cette impression étrange d'avoir manqué un élément important dans le langage dans lequel communique Améthyste. Elle hausse simplement les épaules en ajoutant :
- Je sais pas. Elle disait qu'elle nous voyait trop et qu'elle en avait marre de nous voir, peut-être que parfois on se lasse.
La mâchoire de Charles se décroche face à l'indifférence qu'elle a eu en prononçant de tels propos. Améthyste parle bel et bien de sa mère biologique et il n'est pas difficile de le comprendre, pourtant il déglutit difficilement, n'étant toujours pas habitué à être pris au dépourvu.
Améthyste continue de fixer ses doigts, traçant des dessins invisibles avec comme seul support le satin de coton du drap. Elle se réfugie dedans comme étant enfermée dans un cocon dont elle ne souhaite pas s'échapper, par crainte de regarder ses yeux bleutés.
- Et je veux pas que tu te lasses de moi, avoue Améthyste à mi-voix.
Elle relève un regard attristé vers lui et le cœur du monégasque se serre un peu plus. Cette impression sans cesse de toujours devoir recommencer le saisit quand elle faiblit sans préavis.
L'impuissance face à cette négligence.
Charles craint cette fois-ci de ne pas trouver les mots juste pour rassurer la métisse. Il aimerait simplement aspirer l'eau de ses yeux embués de larmes, qui poignardent le cœur de son âme.
- Je veux pas que tu te lasses, répète-t-elle.
- Ça ne risque pas, déclare finalement Charles. Je suis amoureux de toi.
- Parfois, l'amour ne suffit pas. Regarde ma mère.
Charles ne peut pas lui dire la vérité, celle qui risque de la briser encore un peu. Celle qu'elle ne veut pas voir depuis toutes ces années, il ne peut pas lui dire que sa mère biologique ne l'a jamais aimé comme elle aurait dû le faire.
- Je peux juste te dire de me croire et de croire en nous, souffle Charles.
- En nous ? répète la métisse d'une petite voix.
Il acquiesce et quand Améthyste se jette dans ses bras pour une étreinte affectueuse, Charles sait qu'il a réussi une nouvelle fois à supprimer le doute dans ses pensées chaotiques. Il se promet d'essayer autant de fois que possible pour le bien d'Améthyste.
Parce qu'il aime voir son sourire.
Et il aime sentir les twist frôlant son torse quand elle pose sa tête contre lui et qu'il souhaite se réveiller à ses côtés tous les matins. Charles est amoureux et il sait qu'il ne se lassera jamais de ce sentiment d'extase face à Améthyste et son air morose, face à Améthyste et ses chaussures mauves.
- Charles, commence-t-elle. Tu ne devais pas aller manger chez ta mère ?
Il se redresse soudainement en observant le téléphone qu'Améthyste lui tend montrant un appel manqué de cette dernière. Ces sourcils se froncent aussitôt en constatant qu'il est déjà plus de treize heures, il a oublié et il ne peut s'empêcher de lâcher un juron :
- Quel idiot !
- C'est pas grave, dit Améthyste en embrassant sa joue. On ira acheter des tartelettes aux fraises et on arrivera pour le dessert si on part maintenant.
Charles se redresse légèrement pour observer le calme apparent d'Améthyste et ça l'apaise aussitôt de savoir qu'elle a raison.
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