chapitre six
Améthyste n'a pas la force de se lever de son lit, c'est comme ça depuis qu'elle a terminé une sieste en milieu d'après-midi. Une heure de plus ou de moins dans son lit ne changera rien. Elle fixe l'heure sur son téléphone, constatant qu'il est plus de vingt-et-une heure et qu'elle doit vraiment se dépêcher.
Elle panique un court instant devant son placard, ne sachant pas quels vêtements choisir par peur de se ridiculiser, que ses amis se moquent d'elle. Ame n'a plus le temps de choisir et attrape une combinaison pantalon d'un ton pastel, qu'elle enfile avec des simples chaussures blanches.
Sa gorge se noue face à ses chaussures mauves abîmées et elle détourne le regard précipitamment, elle est irrémédiablement blessée.
Améthyste arrive à cette soirée monégasque dans les dernières, elle n'a pas les idées claires pour discuter avec ses amis. Elle préfère s'isoler bien vite sur le balcon, tirer une clope de la poche de sa combinaison devant la mer méditerranéenne qui se meut sous ses yeux embués de larmes.
Améthyste ne s'isole pas, elle évite simplement le pilote de la Scuderia Ferrari, qui est, déjà revenu pour sa plus grande surprise. Elle aurait préféré qu'il ne revienne jamais pour ne pas confronter son regard incertain face à son comportement vacillant.
Et quand Charles apparaît sur le balcon, il détaille sa tenue et constate qu'elle ne porte pas ses habituelles chaussures mauves et il est convaincu que quelque chose cloche. Il se doute que c'est bien plus que son habituel air morose quand elle évite son regard avec tant de facilité.
Dix-neuf jours se sont écoulés durant lesquels Améthyste s'est écroulée.
Elle se sent si faible quand la première larme dévale sa joue troublant la vision qu'elle peut avoir sur ses chaussures blanches. Elle voudrait que celles-ci soient mauves, cette couleur apaisante qui réfrène ses angoisses constantes.
Améthyste sanglote en inspirant une taffe de sa cigarette, elle est obligée de tousser pour évacuer la prise d'air néfaste. Elle sent deux bras l'envelopper, malgré sa réticence grandissante, elle n'a pas la force de se dégager de cette étreinte puissante.
Ses barrières ne sont pas plus rigides qu'un château de carte et s'effondrent au moindre coup de vent, quand commence la danse de ses sentiments. Elle est un paradoxe brutal valsant entre le besoin de s'éloigner de Charles et celui de rester près de lui.
A l'intérieur, il y a Ambre.
A l'extérieur, il y a Charles.
Améthyste ne sait plus où donner de la tête. Alors elle reste dans cette étreinte étourdissante où ses maux s'évaporent sous les murmures d'une voix bienveillante, rappelant son enfance.
Améthyste n'a connu que ces bras musclés dans son existence brisée.
Et elle y reste, perdant sa respiration contre le brun, respirant son odeur suave et Améthyste murmure doucement en resserrant ses bras autour de son corps :
- J'ai cru que tu m'aimais plus, que t'allais partir...
- Améthyste.
- Et que t'allais me laisser comme mon père, finit-elle.
- Regarde ce que j'ai autour du cou, souffle Charles.
Améthyste relève les yeux pour observer le pendentif, la pierre mauve est seule et la métisse s'apprête à demander où est passée la deuxième pierre mais Charles l'a devance :
- Je l'ai rendu à Ambre. T'avais besoin des deux pierres mais -moi- une seule pierre précieuse me suffit, tu ne crois pas ?
Elle acquiesce.
- Et j'aimerais bien garder ce pendatif encore longtemps si tu veux bien me le laisser, conclut Charles.
Améthyste acquiesce une nouvelle fois. Ses joues s'empourprent comprenant que Charles ne parle pas seulement d'un malheureux pendatif. Elle se sent immédiatement rassurée et elle se hisse sur la pointe des pieds pour effleurer ses lèvres arrachant un soupir de soulagement au pilote.
Ce dernier presse ses lèvres avec plus d'ardeur sur les siennes et son cœur accélère dangereusement dans sa poitrine. Et quand elle s'éloigne pour reprendre sa respiration, Charles ne peut contenir un sourire, dévoilant les minuscules fossettes sur ses joues rosées.
- Et maintenant, j'ai une question à te poser, souffle-t-il. Je t'ai connu avec de plus belles chaussures, c'est une vengeance personnelle pour mon absence ?
Charles regrette aussitôt sa question en voyant les larmes revenir à l'assaut sur les joues de la métisse. Améthyste a la gorge nouée en sentant les pouces du pilote se poser sur le creux de ses paupières pour essuyer l'eau de ses paupières.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- C'est ridicule, déclare-t-elle en ravalant ses larmes.
- Je ne pense pas, non.
- J'ai fait un trou dans la semelle en faisant du vélo.
C'est ça qu'Améthyste aime bien chez Charles, c'est qu'il ne se moque pas d'elle. Il voit le problème, il ne le nie pas et il ne le sous-estime pas alors que d'autres le feraient.
- Ça ne sera pas pareil que les premières. Mais je t'en rachèterai, je te le promets, répond Charles.
Et Charles tient toujours ses promesses.
je suis si fière de ce chapitre même si il est court 😫
Si vous aimez bien ce style d'écriture et ce genre de sujet, je vous conseille de lire Strike Gold sur mon profil (c'est pas une fanfiction, juste une fiction lambda dénonçant les violences et un autre sujet...)
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