chapitre neuf

Améthyste reste derrière, attendant pour rentrer dans la maison des Leclerc, elle évite tout contact visuel avec l'ancienne coiffeuse quand cette dernière salue Viviane et Ludovic.

- T'as de chouettes chaussures, dis donc ! s'exclame la mère de famille.

- Merci, articule-t-elle. C'est Charles qui me les a offertes.

Et Améthyste continue de fixer ses chaussures mauves et elle jure voir un petit sourire étirer les lèvres de Pascale. Elle évite soigneusement son étreinte et s'empresse de rentrer dans la maison, se sentant bien trop oppressée dans le hall d'entrée.

Ses yeux noisettes parcourent la pièce, elle croise ceux de Arthur qui la salue simplement d'un petit sourire. Et Améthyste fait une chose qu'elle n'a jamais faite, elle s'avance sur ses jambes pour tchecker le monégasque, surpris de cet initiative.

- Ambre ne vient pas ? questionne le petit frère de Charles.

Elle hausse les épaules comme seule réponse et disparaît bien vite sur la terrasse extérieure pour fumer une clope. Ça détend ses muscles, ses pensées embrouillées, Améthyste trouve que ces deux semaines sont passées plutôt rapidement.

Elle aura essayé d'avoir moins mal, d'être moins vide, d'avoir un teint moins livide et de faire disparaître cette envie morbide.

Elle n'a pas ressenti le manque.

Celui de Charles.

Il va revenir bientôt et peut être que son cœur arrêtera d'être poignardé par des centaines de couteaux. Il reviendra, il essuiera ses larmes, il apaisera le vacarme qui bat dans sa tête telle une tempête.

A travers la baie vitrée, Ame observe les deux familles installées sur les canapé, leurs yeux rivés sur la télé diffusant le grand prix d'Autriche. Elle détourne le regard aussitôt, ne souhaitant rien voir de la course et cette voiture rouge qui prend la tête sous les exclamations raisonnant depuis le salon.

Charles avait toujours dit que sa cinquième victoire serait pour elle.

Après Anthoine et Jules.

Après son père.

Après sa mère.

Après ses frères.

Elle.

La métisse tire sa cigarette avec anxiété comme si cela allait réduire la pression s'exercant dans ses tempes et les battements frénétiques de son cœur tapant sa cage thoracique. Il y a trop de pression, trop d'enjeux malgré qu'elle ne connaisse ni ses résultats précédents, ni ses concurrents.

Et Améthyste espère qu'il gagnera aujourd'hui et que ça ravivra des sentiments enfouis, quelque part au fond de son cœur, que ça la tirera de son malheur.

Améthyste l'observe passer la ligne d'arrivée en écrasant son mégot de cigarette dans le cendrier. Il est premier et reste debout sur sa monoplace rouge arrêtée. Son poing levé dans les airs lui est tout destiné et Améthyste sent son cœur s'emballer.

Un porte-bonheur mauve orne son cou quand il récupère la coupe.

Elle reste discrète n'étant pas encore prête à les affronter. Améthyste observe derrière la baie vitrée leur joie, leurs rires aux éclats la bouleversent. Arthur lui jette un coup d'œil, alors qu'un sourire éclaire ses lèvres pulpeuses, elle est un peu heureuse en rentrant à l'intérieur.

- Il rentre avant minuit, glisse Arthur à son attention.

Elle sent son cœur battre d'exaltation sous cette impulsion. Le champagne est ouvert mais elle n'en boit pas un verre, préférant rester sobre pour être sûr d'avoir ses moyens en sa possession

La jeunesse dorée se réunit pour fêter, comme il se doit, cette victoire monégasque. Améthyste se sent bien au milieu de la foule, ses hanches suivant la musique rythmée propulsée dans les enceintes.

Et la clameur augmente autour d'elle, les verres se lèvent à l'unisson pour accueillir l'arrivée du champion dans le salon de l'appartement d'Arthur. Il passe la porte, un sourire aux lèvres, la casquette de la victoire ancrée sur son crâne.

Améthyste sait qu'il se tient juste là, à portée de ses bras.

Elle continue de se mouvoir sur la piste de danse jusqu'au moment où une visière se pose sur son crâne et obscurcit les colorations des lumières. Ame sent son corps s'embraser sous son toucher, son cœur s'arrêter sous ses lèvres gercées qui glissent sur sa peau métissée.

Charles est soulagé, il n'a pas besoin de la récupérer et de lui courir après comme à chaque fois. Et il sait qu'elle n'a pas replongé en posant ses mains, simplement près de son plexus, à travers le tissus. Elle ne tressaille plus.

- Cette victoire t'était destinée, murmure-t-il au creux de son oreille.

Améthyste se retourne possédée par un besoin pressant de capturer ses lèvres, de sentir son corps près du sien, pour se rassurer, pour se laisser guider dans cette danse endiablée sous cette musique rythmée.

See I wanna stay the whole night

I wanna lay with you till the sun's up

I wanna let you inside

Oh, heaven knows I've tried

I wish that I could I let you love

Wish that I could let you love me

Et quand ses lèvres se pressent sur les siennes, Améthyste se promet d'essayer encore une fois. Elle voudrait pouvoir le laisser l'aimer comme il se doit, au moins une fois.

Améthyste essaiera de rester cette nuit, et de ne pas fuir devant cette alchimie qui les unit.

j'espère que vous avez aimé 🙃🥰

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