chapitre dix

Améthyste continue de l'embrasser avec avidité comme sa vie en dépendait, que si elle arrêtait, son cœur suivrait. L'adrénaline gagne du terrain sous l'effet des mains de Charles, glissant le long de sa peau métissée, parcourant les quelques taches brûlées sur ses côtes, qu'elle s'est infligée.

Ame perd pied quand il murmure sur prénom inlassablement alors que leur corps sont en symbiose, terminant en apothéose. Cette fois-ci est différente, moins impatiente, plus imprudente.

Et le vide ne se fait pas sentir.

Charles attend quelques instants, le temps qu'elle reprenne ses esprits. Les yeux plissés, il dépose des baisers sur sa joue, attendant qu'elle se lève pour disparaître. Améthyste ne ressent pas ce besoin viscéral de prendre une douche pour combler ce vide sidéral, étrangement absent quand les bras de Charles se resserrent autour de ses hanches et qu'elle reste blottit contre lui, les lèvres bloquées par des non-dits.

- Merci, murmure-t-il au creux de son oreille.

Et elle sourit doucement, un doux feu brûlant son cœur et remplissant le vide sous son plexus. Aucun cauchemar ne vient la troubler, aucune pensée virevoltante ne vient la bouleverser tant qu'elle reste dans les bras de Morphée.

A son réveil, Améthyste se sent bien aux côtés du brun dormant paisiblement. Elle se sent étrange et elle pourrait rester aussi longtemps que possible dans ce lit si seulement il n'y avait pas ce vacarme se déchaînaint dans sa tête telle une tempête.

Améthyste se souvient des marques d'attention qui disparaissaient au fur et à mesure qu'elle grandissait comme une évaporation brutale venant happer la moindre goutte d'eau de son corps, la laissant dans une anémie sans fin.

Celle d'une carrence.

Celle du manque.

Celle de la négligence.

Elle se redresse, sentant son estomac se tordre sous l'anxiété arrivant à grands pas comme la panique luisant au fond de ses iris noisettes quand elle avoue précipitamment :

- J'ai fait une énorme connerie.

Charles hausse les épaules, rabattant simplement la couverture pour sortir de son lit et sans un mot, il se dirige vers la salle de bain.

Un renouveau.

Ce sentiment de vide arrivant au galop.

Améthyste se retient d'éclater en sanglot.

Elle entend l'eau couler à flot.

Il réapparaît pour chercher un tee-shirt dans le placard, ses cheveux bruns mouillés tombant sur son visage innocent. Ses mots sont brutaux et s'enfoncent comme un coup de couteau dans son cœur quand il demande simplement :

- T'es pas encore partie ?

- Qu'est-ce...

- C'est ce que tu fais normalement, souffle Charles en restant indifférent.

Améthyste se sent acculée par son ton insensible qu'il utilise, elle se met aussitôt sur la défensive.

- Arrête tes conneries, tu pars aussi quand t'es chez moi après qu'on est baisé.

- Et je le fais pour toi, murmure-t-il d'une voix brisée.

Il se retourne pour lui faire face, et Améthyste a l'impression d'être poignardée en voyant ses yeux attristés. Elle a la gorge nouée et ne sait plus comment réagir face aux sentiments contradictoires s'élevant en elle.

- Et on n'a pas baisé hier soir, rectifie Charles.

- C'était quoi alors ?

Il soupire face à tant d'illusions et pourtant, il tente de faire abstraction de sa maladresse et de ses sentiments qu'elle continue de dissimuler aux yeux de tous avec tant de facilité alors qu'il a percé son cœur au grand jour.

Quand elle l'a regardé.

Quand elle l'a embrassé.

Quand elle l'a aimé.

Il a compris que c'était bien plus qu'une simple échappatoire et qu'une simple partie de jambes en l'air.

- T'as rien ressenti ?

Elle secoue la tête et les yeux verts du brun se voilent d'eau ne pouvant plus rester indifférent tandis qu'elle fracasse ses sentiments avec son air morose.

Améthyste l'observe s'approcher de lui à grand pas, il dépose ses lèvres brûlantes sur les siennes. Son cœur s'arrête presque face à l'ardeur qu'il met dans son échange, elle sent ses ongles pétrir la peau de ses hanches durant cet affrontement.

Ceux de ses sentiments.

Ceux de deux cœurs battant avec affolement.

Et il s'éloigne aussitôt, laissant de nouveau la métisse être envahie par cette sensation de vide indescriptible face à son regard désabusé et à l'absence de ses lèvres sur les siennes.

- Ne me dis pas que t'as rien ressenti, supplie-t-il presque en attrapant son poignet.

Améthyste soutient son regard, elle se sent terrifiée par les sensations montant au creux de son ventre et qui ébranlent tous ses sens. Elle n'écoute même pas la réponse franchissant ses lèvres par automatisme :

- Non.

Son poignet retombe contre sa hanche, et elle fixe Charles et son regard meurtri, les bras ballants autour de son corps, désabusé et désemparé par la situation qu'il ne contrôle plus. Il n'a pas vu les limites et les signaux. Il n'a pas vu qu'il allait trop vite en tentant de lutter contre tous ces maux.

- T'es une menteuse, murmure Charles. Et tu te mens à toi même, c'est ça le pire.

Elle ne montre aucune émotion face à leur histoire qui tombe à l'eau, Charles a l'impression de se prendre une balle en plein cœur quand elle s'éloigne pleine de rancœur vers la porte d'entrée, le cœur barricadé et entouré de ses secrets.

- Et moi, je t'aurai pas abandonné. Je suis pas comme lui, mais ça tu l'as jamais compris. T'as jamais compris quand quelqu'un t'aimait, souffle-t-il d'une voix brisée.

Il lâche ses derniers mots, avant qu'elle ne referme la porte derrière elle. La porte de son cœur, qu'elle avait laissée entrouverte et Charles avait cru pouvoir s'y introduire avec tant de facilité, sans se laisser happer par les rouages mécaniques d'Améthyste. Il s'en sort brisé.

j'ai galéré à l'écrire, je suis un peu déçue du rendu mais je n'arrive pas à l'améliorer plus 🥺

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