bonus un
/!\ il est nécessaire de lire DÉPENDANCE (T2) avant de commencer les bonus de NEGLIGENCE pour ne pas être spoilé /!\
Vingt ans.
Améthyste observe sa cadette souffler les bougies de son gâteau au chocolat, celui que prépare Viviane comme un rituel qui a commencé lorsqu'elle est arrivée dans cette famille.
Quatorze années sont passées depuis qu'elle est arrivée sur la principauté, Améthyste pourrait dire qu'elle s'y sent à sa place pour la première fois de sa vie. C'est principalement grâce au monégasque se tenant à ses côtés, dont les doigts caressent distraitement ses nattes s'échouant dans son dos dénudé.
Rapidement, Améthyste s'éclipse sur le balcon. Elle tire négligemment sur le bout d'une cigarette, elle rejette une quantité monstrueuse de fumée, en prenant garde à ce que Charles n'en inhale pas. Il est appuyé à ses côtés sur la rambarde, son regard croise les yeux noisettes de la métisse.
Il sourit.
Et sans un mot, son bras encercle ses épaules lorsqu'il constate qu'elle frissonne de froid. Et ses lèvres s'écrasent sur son front dans un geste de tendresse infinie qui paralyse les pensées la jeune femme, comme à chaque fois qu'elle accueille son affection.
- Charles, est-ce que tu m'aimes ?
Cette question s'échappe de ses lèvres par automatisme et le monégasque ne paraît pas déstabilisé. Son étreinte s'accentue simplement sous l'effet de la surprise malgré le fait qu'il soit habitué à toutes ces questions vitales envers un amour viral.
Charles acquiesce, ses doigts finissent par se déposer sur sa cigarette qui se consume. Il l'attrape avant de l'écraser dans un cendrier disposé non loin d'eux sous l'air morose de la métisse, il rajoute doucement :
- Je n'aime pas ça, mais je m'y habitue. Ça c'est une preuve d'amour.
Sa main glisse sur la joue de la jeune femme, ses yeux clairs se plantent dans les siens et Améthyste sent son cœur s'arrêter. Elle aime la manière dont il la regarde depuis toutes ces années. Personne d'autre ne la regarde comme il le fait, c'est ça l'amour, le vrai. Elle le sait au fond d'elle, elle cache simplement la vérité.
- Est-ce que c'est comme quand je m'habitue à ce que tu partes même si je n'aime pas ça ? questionne-t-elle d'une petit voix.
Un petit sourire étire les lèvres du monégasque lorsqu'il acquiesce. Il est vrai que la métisse est en nets progrès sur ces derniers mois, par rapport à ses absences récurrentes.
Elle ne pose plus de question déchirant son cœur, seuls son regard et son air morose sont les seuls témoins de cette peur irrémédiable que Charles ne revienne jamais et qu'il disparaisse à tout jamais, comme son paternel l'a fait.
- Je t'aime, avoue Charles en l'observant. Je t'aime tellement si tu savais.
- Je sais, souffle-t-elle avant que leurs lèvres ne se rejoignent.
Ce baiser est étourdissant d'amour, Améthyste comprend désormais ce que cela fait d'aimer et d'être aimée en retour sans limite. Sans compter, avec toute la liberté du monde, sans craindre d'être délaissée et d'être négligée, comme elle a pu l'être dans le passé.
Et lorsqu'ils se séparent à bout de souffle, Améthyste sourit. Son air morose n'est plus. Cependant il réapparaît derrière ses sourcils froncés lorsque le meilleur ami de Charles apparaît sur le balcon.
Pierre est complètement esseulé.
Jamais, elle n'a vu le français dans cet état lors des rares fois où ils se sont croisés.
Les larmes dévalent ses joues et son regard bleuté se porte sur elle. Il est brisé, elle n'a jamais vu une personne aussi attristée de sa vie et elle reste impassible en l'observant demander les clés de la la voiture du monégasque, d'une voix éraillée.
Charles est déstabilisé, il s'éloigne d'Améthyste qui se sent soudainement vide en ne sentant plus son bras autour de ses épaules dénudées. Elle observe désormais la scène d'un air absent lorsque la main du français se tend, attendant le trousseau de clés qu'il récupère aussitôt.
- Tu devrais aller voir ta sœur dans la salle de bain, glisse Pierre d'une voix tremblante.
Son regard bleuté croise ses yeux noisettes et Améthyste ne réalise pas dans la foulée qu'il s'adresse à elle. Elle met quelques secondes à comprendre qu'il parle bien de petite sœur, ses traits se tordent d'inquiétude sous l'effet de la peur.
Et si elle avait recommencé ?
Ame déglutit difficilement en s'imaginant des milliers de scénarios. Elle néglige sa sœur depuis des années sans réellement la comprendre, sans réellement essayer de s'intéresser à ce qu'elle est. Elle essaye ces derniers temps, elle s'apprête à le questionner mais Pierre avoue le premier :
- Elle se souvient, tu sais, et peut-être qu'elle t'en parlera le moment voulu, alors s'il te plaît, écoute la.
Améthyste reste interdite tandis qu'il murmure qu'il est désolé. La métisse est chamboulée face à ses yeux bleutés qui sont le reflet de la vérité, celle de son enfance négligée et détruite à jamais. Elle se sent humiliée en comprenant qu'il sait tout, qu'il sait le moindre des faits sans qu'elle ne comprennent d'où il tient ce discours.
Et soudainement, elle comprend.
Son monde entier s'effondre.
Ambre.
Son cœur tombe.
Elle retient ses larmes sous le poids d'une étrange culpabilité tandis que le français disparaît. Elle n'a pas réussi, elle n'a pas réussi à protéger sa petit sœur comme il fallait. Elle aurait qu'elle ne se souvienne jamais.
Elle ne saurait dire ce qui est le plus terrifiant entre le fait qu'Ambre se souvienne et qu'elle n'en ait jamais parlé ou que Pierre soit au courant d'un secret qu'elle pensait enterré à tout jamais.
Enseveli dans la tombe de sa mère.
Disparu avec le départ de son père.
Petite surprise hihi
On revoit cette scène du point de vue d'Améthyste!
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