9. Rika

L'an 4031, Époque Harmonieuse, réflexion.

Je crache en continue. Ma respiration est bloquée, mon sang m'étouffe alors que je tente de le sortir en vain. Ma tête brûle comme ma gorge, impossible de me relever dans ces conditions. Je tente de jeter un coup œil derrière moi et le vois, lui, dans ce corps de femme, partir, s'enfoncer dans un trou de ver en fuyant pour la millième fois dans sa vie.

Siskann fuit encore et encore, comme il sait si bien le faire.

Cette scène de fuite que je connais que trop bien me noue la gorge déjà douloureuse, mais je ne peux pas m'apitoyer sur mon sort. J'use donc de mon don et m'électrocute la trachée pour faire sortir le sang une bonne fois pour toute. Dans un gémissement de douleur, je respire à nouveau convenablement. Le liquide rouge que j'éjecte coule sur le sol et me permet enfin de reprendre mon souffle.

Je dois avoir le poumons perforé pour en souffrir autant, voir même avec l'estomac percé. Difficilement, je me relève à l'aide de mes bras et chancelle en essayant de retrouver mes repères. Il faut que je retourne au palais, d'abord pour me soigner, ensuite pour repartir sur de bonnes bases et tenter de retrouver Siskann.

Il ne voulait pas me tuer, il voulait fuir, et quand Siskann veut fuir c'est le début de sa stratégie avant d'offenser. Il se prépare à quelque chose encore une fois, et moi je dois l'en empêcher encore une fois

Surtout si je veux pouvoir atteindre mes objectifs.

Je forme un trou de ver sous mes pieds et plonge dedans pour arriver jusqu'à ma chambre. En atterrissant, je pousse un gémissement de douleur comme si mes cotes se déplaçaient en moi. Apparement, ça aussi ça a été détruit.

Malgré le fait que j'avais le dessus sur ce combat, j'utilisais en permanence un sort pour ralentir mes blessures et me concentrer sur la neutralisation de Siskann. Malheureusement pour moi, sa stratégie a été plus abject à fonctionner. 

Il a redonné le corps à cette fille — Aya il me semble —, et puis j'ai hésité. J'aurais pu la tuer et son plan serait tomber à l'eau mais je n'ai pas pu, son regard apeuré et perdu au milieu d'un conflit qu'elle ne maîtrisait aucunement, je n'ai pas su lui faire face. En voulant l'aider, tout s'est retourné contre moi et me voilà dans un sale état.

Je n'ai ni eu le temps de m'en rendre compte ni eu le réflexe de me protéger, ce qui fait que tout a été brisé en moi en seulement un coup. Comme quoi « ne jamais baisser sa garde » n'est pas qu'une morale de feignant. On va dire que c'était le choix le plus judicieux pour qu'il puisse m'échapper sans causer trop de dégâts.

Siskann me connaît trop bien, autant que je le connais bien trop aussi. Je ne pourrais pas compter tous les affrontements qu'on a eu depuis notre naissance, peut-être des centaines.

- Rika ! Par notre empire, qu'est-ce qu'il t'est arrivé, encore ? s'exclame Armada, ma promise, en se levant du sofa pour accourir vers moi. 

Encore ? À ses mots, j'ai l'impression que tout se répète. Encore une fois je me bats avec mon frère. Encore une fois on se blesse. Encore une fois je le hais. C'est une boucle immortelle de notre histoire. Nous nous affronteront éternellement, je crois. 

- C'est... 

- C'est personne, j'ai besoin de soins, c'est tout, crache-je dans une série de toux avant de m'écouler à genoux au sol. 

Armada use de sa magie pour m'aider à me relever et ouvre un portail jusqu'au secteur médial du palais. 

Son regard ne me quitte pas, comme si je pouvais disparaître d'une seconde à l'autre. Elle ne m'a sûrement jamais vu dans un si mauvais état. Après tout, elle n'était pas encore né lorsque je me suis affronté avec Siskann à la Grande Chute. Je crois avoir bien failli mourir aussi ce jour là, mon corps a mis des semaines à s'en remettre malgré les sorts d'inversions lancés pour ma guérison.

Seul un homme peut me mettre dans un tel état et c'est lui. Ses pouvoirs sont tout aussi déchainés que les miens ce qui rend son niveau bien plus haut que la majorité des Protecteurs du monde.

Rapidement, le personnel médical prend le relais et m'embarque dans l'une de leur salle d'opération. S'il y a bien un patient prioritaire, ici, c'est moi. Peu importe le nombre de blessés, je serai le premier à être soigné. Tant mieux, plus vite je serai remis plus vite je repartirai à la chasse. Maintenant que nous savons quelle hôte utilise Siskann, il sera beaucoup plus simple a trouver.

Un médecin m'allonge sur un lit, au milieu d'une grande pièce recouverte de machines liées aux soins. Douze autres personnels se placent autour de moi pour commencer à me soigner. Cette scène dure presque une heure, le temps de reficeler les tissus musculaires, tonifier les os et recoudre ma chair, le tout seulement grâce à la magie. 

Puis les médecins sortent pour me laisser seul. Enfin seul, non. J'entends les pas rapides de mes camarades dans le couloir. On n'est jamais tranquille... À peine ai-je le temps de retrouver l'usage de mes membres que la porte s'ouvre d'un fracas assourdissant, me faisant presque sursauter. Trônn ainsi que les deux princes et deux princesses entrent en poussant un soupire rassuré quand ils me voient sourire.

- Vous venez m'attaquer ou me réconforter ? dis-je en voyant l'état du mur après que la porte s'est enfoncée dedans.

Les trois hommes rient, Armada lève les yeux au ciel, ce qui ne m'étonne pas, et Oreyna accoure à moi pour me faire un câlin. Je la serre à mon tour en la recouvrant de baisers sur la joue, sa douce joue d'enfant bien trop fragile pour être si près de moi.

Oreyna est la plus jeune, une enfant encore en pleine croissance qui découvre la puissante époustouflante de ses alters. L'un d'eux est d'ailleurs très surprenant, un mélange de contrôle d'âme et de communication psychique. 

Les autres approchent à leur rythme et m'entourent comme une secte.

- Alors, c'est vraiment lui ? souffle Trônn en accrochant mon regard.

Lui. Depuis toujours, c'est lui. Ça a toujours été lui

Je lâche Oreyna qui se glisse dans les bras d'Armada. Une tension s'abat soudainement dans la pièce et j'avale ma salive le temps de trouver une réponse plus ou moins rassurante.

- C'est lui, oui. Autant au niveau du pouvoir que de son âme, il n'a pas changé. Mais-

- Allons le tuer une bonne fois pour toute ! s'exclame Kronos près à incendier toute la pièce, alors qu'il est incapable de m'égratigner.

- T'as jamais tué personne, calmes-toi le petit-prince, le recarde Trônn.

Armada me prend la main et m'incite à poursuivre.

- Mais...? dit-elle.

- Mais il se sert de son hôte comme bouclier.

Leurs expressions sont bien différentes. Trônn réfléchit, il me connaît bien et il pense sûrement comme moi.

Peut-être que son hôte joue un rôle tout aussi important que Siskann ? Peut-être que les deux réunis sont encore plus puissants que séparément ? Et peut-être que le seul point faible de Siskann est cette fille justement.

Les deux princesses n'ont pas l'air d'avoir d'avis en particuliers, le regard ignorant qu'elles échangent est clair ; Elles nous suivront quoi qu'il arrive, après tout.

Toutefois, du coté des deux princes, la réponse est direct. Un peu trop même.

- Tuons-la. Siskann mourra avec elle, toute manière, relance Kronos.

- Je suis du même avis. T'en penses quoi, Rika ? demande Yassimi, partagé entre la brutalité de son frère ou mon objectivité.

Je me redresse sur mon lit et bois le verre d'eau posé sur me chevet sous l'œil attentif de tous.

- Si la fusion astrale entre les deux est aussi puissante, mieux vaut se méfier. Il se pourrait que leurs pouvoirs mutent et nous prennent par surprise. Car, j'ai beau connaître Siskann par cœur, je ne sais rien sur les capacités de la jeune fille.

Le silence qui tombe après mes explications en dit long sur la situation. Impossible de prédire quoi que ce soit au vu de notre manque d'information. On ne sait ni l'objectif de Siskann, ni le nombre d'alliés qu'il détient, et encore moins ses nouvelles capacités avec la fusion à son hôte. Ce qui nous fait perdre considérablement l'avantage qu'on avait sur lui.

Mon esprit est d'ailleurs toujours en train de se remémorer notre combat. J'essaye d'analyser les coups que je me suis pris et ceux que j'ai bien fait d'éviter, les réactions de mon adversaire, les failles qu'il aurait pu exhiber sans que je ne m'en rende compte sur le moment... Toutefois, la situation actuelle ne nous donne pas le luxe de pondre une conclusion de suite, beaucoup d'éléments manquants nous barrent la route. Mieux vaut prendre le temps d'observer avant de prendre les armes.

- Alors on fait quoi ? s'impatiente Yassimi, attendant que je donne les ordres.

- On tue qui ? renchérit Kronos.

Trônn soupire en voyant le prince balancer des solutions dans le vide qu'il ne parviendra jamais à réaliser.

- Toi, tu ne tueras personne, ça c'est clair, lui dit-il d'ailleurs en croisant les bras.

Après un petit rire, je réponds enfin à la question de Yassimi :

- Rien. Observons, renseignons nous sur elle, sur ce qu'elle est et sur ce que Siskann peut s'approprier d'elle. C'est le seul danger qui me chiffonne vraiment.

Yassimi n'apprécie pas, il croise les bras et rétorque :

- Si elle est si forte, pourquoi elle se soumet à lui ? Ça n'a pas de sens. Tu penses qu'elle aurait perdu le contrôle de son corps sur lui ?

Je me lève de mon lit et me dirige vers ma pile de vêtements tout neufs.

Il faut creuser cette affaire tracassante et vite. Je profite de ces quelques secondes pour me remémorer le rapport de Marco avant qu'elle ne lui échappe des mains, sans oublier les quelques minutes que j'ai eu avec Aya, lorsque Siskann avait disparu.

Tout me montre qu'elle a le dessus, elle a volontairement laisser le contrôle à Siskann pour s'échapper de nos mains. Mais, est-ce qu'elle le souhaitait vraiment ? Ou ont-il négocié entre eux pour une meilleure cohabitation ?

Ces réponses, je ne les aurais que lorsque je la retrouverai elle. Pas Siskann mais bien Aya, elle est la seule capable de me donner des informations. Je n'ai aucune idée de ce qui la motive à rester près lui, mais il doit bien avoir une raison autre que la soumission face à sa puissance. Aya a été notifié magicienne Rouge, ce n'est pas pour rien que je m'inquiète de son pouvoir.

Avec une grande inspiration, je réponds au prince :

- Si Siskann avait le contrôle, c'est seulement parce qu'elle lui a autorisé. Maintenant, reste à savoir pourquoi. C'est pour ça qu'il vaut mieux se pencher sur cette histoire, maintenant, avant que ça ne dégénère.

J'enfile rapidement une veste et garde mon pantalon de soin pour ne pas perdre plus de temps. Je dois retrouver mon frère.

Je dois retrouver Aya.

Traversant le centre médical royal, Trônn à ma suite, je me mets déjà en place une stratégie d'approche en tête.

Siskann s'est téléporté, mais où ? La seule raison pour laquelle j'ai réussi à dévier la trajectoire de Siskann lorsqu'il a voulu s'enfuir des mains de Macro, c'est que j'étais déjà au courant de ce qu'il mijotait.

L'analyste m'a contacté avant même de mettre un pied dans la demeure. Il aurait été presque terrifié par l'aura qui provenait de l'endroit, je crois même qu'il voulait que je le rejoigne au plus vite. Mais mieux valait éviter de combattre en pleine ville, alors j'ai attendu, la moindre erreur de sa part, et je savais qu'il allait fuir. Siskann n'aurait jamais éliminé autant de cibles sous les yeux de la jeune fille qui semblait déjà apeurée de devoir s'opposer à Marco. 

Sa seule option était la fuite. Encore la fuite.

J'ai donc attendu qu'il crée son portail pour formé le mien encore plus grand juste en dessous et ainsi pouvoir absorber le sien. 

Enfin bref. Tout ça pour dire que même bien préparé, j'ai échoué. Et la prochaine fois je serai beaucoup moins tolérant.

Tout en marchant à travers les couloirs, j'allume mon écran à l'avant-bras et prends contact avec l'un de mes subordonnés spécialisés dans la filature. Il répond rapidement et je lui demande de récupérer le plus d'informations possible sur Aya. Ça sera déjà un bon début de savoir qui est cette mystérieuse fille.

- On part maintenant ? me demande Trônn qui me talonne la marche.

Je hoche la tête tout en tapotant sur mon écran pour ouvrir un plan du globe, réfléchissant aux différentes possibilités où aurait pu se téléporter Siskann. 

- On va où ?

Trop absorbé par mes réflexions, je ne lui réponds pas. Mon frère aurait pu aller n'importe où sur cette planète. Les options sont larges, mais on peut sûrement déduire les endroits les plus probables de l'attirer.

Trois continents : Aka ; Ama et Afa, mais un seul choix possible. Alors je procède par élimination. Aka, aussi appelé Royaume de Sola, ça serait suicidaire pour lui de retourner là-bas. Afa, le territoire oriental et désertique, là où étaient son ancien empire. Il n'y reste plus grand chose, alors pas très judicieux d'aller s'y cacher.

J'ai ma réponse.

Il y a un seul endroit qui peut l'y emmener et c'est Ama, là où les magiciens corrompus et les déserteurs se terrent. Le continent où tout est possible, là où les plus riches et puissants gouvernent, mais aussi là où j'ai aperçu Tyko.

- Départ sur Ama dans 15 minutes, ordonne-je en même temps à Trônn qu'à toute l'équipe de Protecteurs à travers mon écran.

Le temps nous est compté, on ne peut se permettre de se tourner les pouces alors qu'un tyran se promène dans les rues.

- Tu es bien déterminé à l'arrêter, tu es sûr que c'est la meilleure idée ?

Trônn est le seul capable de s'opposer à moi, car il sait. Il est au courant que ma relation avec Siskann est ambigu, un mélange d'affection mais aussi de haine se bouscule depuis ma naissance pour lui, je n'ai jamais su me décider concrètement du comportement que je devais aborder à son égard. Mes opinions fluctuent en fonction des jours, je peux vouloir l'aider une fois pour exiger sa mort quelques heures plus-tard, et cette confusion peut me rendre incohérent en mission.

- C'est surtout la seule idée que j'ai, pour l'instant, me contente-je de répondre, évitant un énième débat sur le sujet.

- Et donc, qu'arrivera-t-il lorsque nous serons face à lui ? Ou plutôt, lorsque tu seras face à lui ?

Il trottine pour arriver à ma hauteur et m'attrape le bras, plongeant son regard sombre dans le mien sûrement confus. 

Il n'était pas présent à la Grande Chute pour voir à quel point j'ai eu du mal à battre Siskann, et non parce qu'il était puissant, surtout parce que je m'entêtais à écouter mon cœur au lieu de ma raison. Parce que je voulais croire en lui, j'étais prêt à sacrifier mon équipe pour tenter de le sauver. Et j'ai perdu tout mes hommes, simplement parce que ma foi était plus grande que ce qu'on pouvait m'apporter. J'ai attendu le dernier moment pour pouvoir l'abattre une bonne fois pour toute, j'ai attendu qu'il mette en pièce mon escouade et des milliers d'innocents.

Je ne savais pas que c'était difficile de tuer son frère.

Au final, après cette terrible décision, Siskann était mort, mes hommes aussi. J'avais tout perdu ce jour là, mon espoir et mon cœur. 

Mais maintenant qu'il est revenu, je ne saurais même plus comment réagir. Dois-je le tuer de suite ou espérer encore le voir redevenir le frère que j'aimais tant ? C'est bien une preuve que je n'ai rien appris de mes erreurs passées. Peut-être le tuerai-je sans hésiter ? Ou bien tenterai-je une énième fois de le résonner ? Si cette jeune fille a réussi le faire entendre, c'est que la peine n'est pas encore perdue, du moins, je l'espère.

- Nous verrons quand le moment sera venu, lui dis-je pour écourter cette conversation.

15 minutes pour se préparer, c'est déjà bien assez court pour ne pas perdre de temps sur un sujet dont la seule issue est l'impasse.

- Le moment est déjà venu, Rika, mais tu ne veux simplement pas avouer que tu espères le retrouver. Avoue-le, tu as encore espoir de retrouver ton frère. 

Le retrouver, oui je l'espère.

J'ai perdu ma famille, il ne me restait que Siskann. Mais lui aussi a fini par disparaître. Il s'est opposé à moi, m'a fait devenir son pire adversaire et maintenant je dois me battre entre le sauver ou l'achever. Je suis le seul capable de l'arrêter, mais aussi le seul qui ressent une maigre compassion à ses actions. Car je sais qu'au fond ce n'était pas de sa faute. Son enfance était si sombre qu'elle m'effraye parfois encore, il n'a pas choisi d'être l'antagoniste de notre histoire, on l'a fait devenir ainsi, et il se bat chaque jour pour avoir la paix qu'il mérite.

Parfois la vie est injuste, elle a fait de moi l'homme le plus aimé du monde et lui le plus détesté, le destin est bien cruel.

- Je ne crois pas que ça soit le bon moment pour parler conflits familiaux, crache-je en repoussant sa main qui accrochait mon bras.

Il soupire mais ne se rabaisse pas à ma colère, au contraire il reste neutre et poursuit ses remarques.

- Si tu ne te sens pas capable de le tuer, alors laisse-nous en l'honneur ! Ne prends pas le risque de le laisser une nouvelle fois s'échapper.

Je grogne, mes iris virent au violet fluorescent et percent le regard irrité de mon camarade. Il recule méfiant mais poursuis tout de même ce débat.

- Il est mort, Rika. Siskann-Est-Mort. Ce n'est plus ton frère.

Ma respiration s'alourdit, elle devient plus profonde, plus grave. Je perds mes moyens et mords nerveusement ma lèvre pour ne pas me jeter sur mon ami. Pourtant, il n'a pas tord. C'est ça le pire, c'est qu'il n'a pas tord. Je pourrais risquer la vie de mes camarades, de mes amis, rien que pour essayer de sauver mon frère. Et ça, je ne peux pas le changer. 

Mon coeur s'est arrêté de battre depuis qu'il est mort, et plus rien ne compte dorénavant. Je cours après un but qui m'aide à oublier ma solitude, mais ça ne me suffira sûrement pas. 

Alors que j'allais tourner les talons, espérant fuir cette conversation qui me fait bouillonner de rage, l'Empereur Alecia Yurii débarque dans notre couloir. 

Surpris, je m'incline, suivis de Trônn.

- Trônn, file de préparer pour la mission, ordonne-t-il avant de voir mon partenaire s'exécuter rapidement, sortant de mon champs de vision. 

Toujours incliner, je sens la présence de l'Empereur près de moi. Il soupire et caresser mes cheveux de sa main. 

- Rika, vous êtes dispensés de la mission du jour, navré. Les Protecteurs seront projetés sur Ama durant les trois prochains jours pour une mission de reconnaissance, le tout sous le commandement de Trônn...

Dans un élan de rage, je me relève pour lui faire face. Il sait que je ne lui ferai aucun mal, et c'est ce qui l'incite à me tenir tête. 

- Non. C'est quoi encore cette histoire ?! m'exclame-je. 

- C'est un ordre, respectez-le. 

Sur ce, il tourne les talons, me laissant une colère amère à travers la gorge. Je le déteste tous. 

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