18. Aya

L'an 4031, Époque Harmonieuse, Premiers pas .

- Pense à respirer, surtout, m'informe Tyko derrière moi.

Mes poumons se gonflent d'air et, dans un élan de courage, j'expire toute ma réserve à travers ma bouche. Je répète le processus jusqu'à ce qu'il devienne évident, que l'action robotique tourne au naturel. J'inspire profondément et expire longuement, laissant l'air chaud de la salle d'entraînement alimenter mon corps et nourrir ce nouveau pouvoir qui coule en moi.

Depuis que nous avons échappé aux Protecteurs par miracle — ou grâce à moi plutôt — mes deux amis tiennent absolument à m'entraîner et me faire domestiquer l'alter stupéfiant de Siskann dont je suis l'unique héritière pour l'instant.

Assise en tailleur sur les tatamis humides, je tends mes bras devant moi, étirant mes doigts le plus loin possible et poursuis mon mécanisme respiratoire. C'est ici que je m'entraîne, dans une pièce immense au milieu d'une maison immense. Le nouveau repère de mes amis, et de moi du coup.

Tyko se tient derrière moi, tout comme Siskann, pour d'abord éviter de subir un sort manqué mais aussi pour me guider vers ces premiers pas. Un peu plus de 2 semaines  ce sont écoulés depuis ma rencontre avec Rika.

Une nouvelle marque est apparue sur ma cuisse : Deux mains, l'une au-dessus de l'autre, sans qu'elle puisse jamais se toucher, et le tout dessiné par des milliers de files semblables à des neurones. Grâce à Siskann, j'ai pu comprendre l'alter qu'elle me donnait : Imitation. Son pouvoir me permet d'imiter, sans m'approprier, les alters des autres, simplement par le touché de l'âme.

C'est d'ailleurs cette marque qui m'a permis de lancer un éclair sur les deux chasseurs de prime lors de mon interrogatoire. Paralyser ou endormir une cible par la décharge électrique est le pouvoir qu'ils possédaient et,  sans m'en rendre compte, je l'avais retourné contre eux.

Aujourd'hui, je sais user de ce nouveau pouvoir.

Plusieurs fois, je l'ai expérimenté sur Tyko et j'ai su dompter ses époustouflantes flammes. Malheureusement, je ne le tiens pas encore assez longtemps.

- Comme tout à l'heure, ressens la matière qui t'entoure, les molécules d'air qui frôlent tes doigts. Apprends à voir plus loin que ce que t'es yeux le permettent, m'aide Siskann d'un ton délicat.

Mon corps tout entier se laisse consumer par le pouvoir de Siskann, je le sens couler en moi. Il circule dans mes veines, mon sang, mes articulations, il tend mes muscles et peut accélérer dangereusement mon cœur si je me laisse trop submerger.

Sa puissance est si grande que mon corps parvient pas toujours à suivre, je peux rapidement devenir essoufflée et je ne parle pas des courbatures qu'elle me provoque chaque nuit. Mon corps n'est pas encore habitué à tant de puissance. C'est pour ça qu'à coté de ces entraînements d'alters, la préparation physique est importante.

Et mes deux professeurs ne manquent pas d'y penser.

Une explosion invisible parcourt mes membres. Partant de mes jambes, elle se dirige dans mes bras, puis mes mains. Et mes doigts. Elle ne demande qu'à sortir, une réserve de force immense se trouve à l'intérieur de mes paumes, sous ma peau et fait bouillonner mon sang. J'ai dû mal à m'empêcher de trembler, l'effet de brûlure que je redoute tant apparaît, comme à chaque fois que j'en demande trop.

Par peur de perdre l'usage de mes mains, je me crispe, ma respiration s'affole et je serre les poings par réflexe.

Soudain, la pièce se multiplie éternellement. Les murs disparaissent, laissant une infinité de dimensions de notre position où nous trois nous nous trouvons.

Oups...

Les tatamis sont reproduit indéfiniment, la salle semble éternellement grande et tous les meubles se trouvent aussi avec des milliers de copies d'eux-mêmes. Le plus incroyable à mes yeux est de voir les jumeaux de mes amis dans toutes ces pièces, eux aussi se sont reproduits une infinité de fois.

Je vous présente une dimension miroir mais version Aya. Donc sans limite, sans contrôle et flippante.

- Pas mal, mais c'est raté, balance Siskann en observant ses nombreux clones autour de lui qui répètent sa phrase une infinité de fois, comme un écho.

- On avait dit une dimension miroir, pas mille, ironise le maître de feu.

Ce dernier s'approche lentement de moi. Il est confiant. La partie de lui encore en moi l'est bien en tout cas, et il n'a pas l'air fâché. Cette première impression me rassure après le sort complètement médiocre que je viens d'appliquer.

Siskann n'a jamais été en colère contre moi. Sauf pour m'obliger à soulever des poids extrêmement lourds et muscler mes misérables bras dont je me fiche royalement. Je déteste le sport, il le sait mais ne veut rien savoir. Je suis menacée de mort si je rate la moindre séance.

Je ne sais pas quelle grande motivation les fait s'occuper autant de moi mais ça m'épuise, l'école divine était tellement simple à coté de tout ça.

- Désolée, j'ai...

- Paniqué ? me coupe Siskann juste derrière mon dos. J'ai vu ça, t'as mis beaucoup plus de force qu'il n'en fallait. Desserres ta poigne et ça sera réglé.

Je m'exécute, détendant lentement chacun de mes doigts, toujours les bras levés. Je laisse mes mains en suspensions et garde mon regard devant moi, sur mon clone face à moi qui répète l'identique de mes mouvement. Comme un miroir. Puis autour de moi tout change. À chaque doigt que j'allège une dimension s'écroule et les dédoublements diminuent. Jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une, une seule dimension miroir, une seule pièce en plus, un seul clone de mes amis.

Une seule clone de Aya.

J'observe ma jumelle clone assise en tailleur également, à quelques mètres de moi et qui me dévisage aussi. Elle me juge, clairement.

Enfin, moi je la juge et elle elle m'imite, plutôt.

Mais je le prends tout de même très mal. Puis c'est quoi cette coupe affreuse qu'elle porte, je me coiffe mieux que ça normalement. Sa queue de cheval semble avoir été arraché, les boucles forment de gros sacs de noeuds tout le long des mèches.

Reprenant mon processus respiratoire pour garder le sort fonctionnel, j'occupe mon regard sur celui de ma jumelle clone. Mon deuxième moi.

Ses iris cristallisés crée un contraste effroyable avec sa peau doré et ses cheveux noirs, un mélange entre l'impassibilité d'un vampire et la culture épicée d'une sorcière. Sans oublier la féroce coupe qui se dresse sur son crâne qui me fait penser à un loup-garou enragé. Bien que je n'ai jamais vu une seule de ses créatures, tout me pousse à croire que j'en suis l'héritière. Un enfant miracle entre trois bêtes mystiques, quelle chance. Malheureusement je n'ai ni la voracité, ni la témérité et encore moins l'aplomb de ces trois là. Finalement, je n'ai hérité que des défauts physique de chacun.

- C'est quoi cette piètre confiance en soi, fais un effort, lance soudainement ma jumelle.

Je sursaute et bondis sur mes jambes pour me cacher derrière Siskann.

- T'as peur de toi, là ? Sérieusement ? poursuit-elle en se relevant également.

Mon regard jongle entre le visage moqueur de Siskann et celui provocateur de mon clone qui s'avance vers nous. Aucun des deux n'a l'air de vouloir m'expliquer ce qu'il se passe et pourquoi ma jumelle d'une autre dimension est... vivante ?

Je pivote alors vers Tyko qui arque un sourcil et m'incite à sortir de ma tanière pour faire face à ce problème. Toujours accrochée au bras de Siskann, je m'éclaircis la voix et inspire profondément, faisant fasse à mon propre pouvoir. En effet c'est moi qui ai fait ça, je peux donc sûrement y remédier.

Puis si même ma jumelle ne croit pas en moi, peut-être devrait-on remettre en question ma capacité à pouvoir dompter la puissance de Siskann. Ce sort miroir n'est pourtant pas le plus difficile, mais il est le premier à me prendre au dépourvu. J'ai passé la nuit a m'initier à la théorie des cordes comme me l'avait demandé Siskann : « Si tu veux maîtriser les dimensions, il va falloir allumer tes neurones » disait-il en me voyant rallier sur mes cahiers d'exercices.

Et quelle horreur cette leçon !

Attention allumage de neurones en cours : La théorie des cordes — selon la simplification de Siskann pour tenter de me faire comprendre plus vite — serait l'explication scientifique de possibles dimensions supplémentaires à celles que l'on connaît déjà. Notre monde est en trois dimensions, car nous pouvons observer le monde que par sa hauteur, sa largeur et sa profondeur.

C'est ainsi que Siskann m'a gentiment dit : « Le cerveau humain est pitoyablement limité, il est incapable de déceler plus de trois dimensions. Contrairement à moi et mon 6ème sens qui pouvons : Les voir mais aussi les utiliser à notre avantage ».

Et c'est après cette reproche bien nappée sur l'incompétence de ce qui me sert de cervelle, que j'ai finalement compris où il voulait en venir.

En gros, les 5 sens humains ne sont pas suffisants à parler de dimension supplémentaires ou d'univers parallèles. Ce qui revient à la théorie des cordes qui est l'explication la plus plausible du pouvoir de Siskann, celui de manier l'espace-temps et d'y ajouter sa petite touche de personnalité.

Une phrase de mère m'est d'ailleurs revenue à l'esprit lors de cette infernale leçon : « Notre expérience du monde réel se crée à travers nos sens, mais rien ne nous dit qu'ils recèlent la vérité. La réalité serait alors simplement une perception de notre vision du monde ? Mais rien ne nous dit que nous avons tous la même. »

Écouter les paroles de mère est une chose, les comprends en est une autre.

Enfin, c'est bien beau de connaître toutes ces leçons par coeur. En attendant, rien n'explique pourquoi ma jumelle s'en prend ouvertement à moi alors qu'elle est censée être mon miroir.

- J'ai confiance en moi, chuchote-je peu sûr de ce que j'affirme.

Ma jumelle non plus n'a pas l'air de me croire, tellement peu qu'elle échange un sourire avec Siskann.

Tout se chamboule en moi, je ne comprends rien. Pourquoi parle-t-elle sans que je n'ai prononcé le moindre mot ? Elle devrait m'imiter, être mon miroir. J'oublie toutes mes leçons, toutes les paroles de mère ou de quiconque, j'oublie la moindre explication scientifique ou magique qui pourrait justifier que j'ai un clone bel et bien vivant.

Il ne me reste qu'une théorie valable en tête. La seule probable à mon goût : J'ai une jumelle.

Une vraie jumelle. Mère m'aurait donc menti depuis ma naissance. Mais ça voudrait dire que père est aussi à l'origine de cet affreux mensonge, et mes frères aussi. En fait, tout le monde ment depuis le début !

- Allo, Aya ? Je ne suis pas ta jumelle, rit-elle. Je suis toi.

Cette fois, les vertiges me montent au crâne. Si elle est moi, alors je suis qui ?

On ne peut pas être deux dans ce monde, même trois si on compte Siskann. Mais quelle horreur, trois âmes dans un même corps ! Et le mien en plus. Je ne peux pas accepter qu'une telle chose se produise. Mon corps n'est pas une auberge pour âme perdues, je ne suis pas en capacité d'accueillir les réfugiés du monde.

Toutefois, une autre théorie, toute aussi probable, expliquerait également pourquoi ma clone est apparue dans ma dimension miroir : le dédoublage.

Si l'on oublie le fait que mère m'est menti sur l'existence d'une sœur jumelle, je peux penser que je suis finalement capable de jumeler des... personnes ? Comme moi, par exemple, je me suis dédoublée. C'est ce que je dois y comprendre, je crois.

Il faut absolument que je dédouble mère, elle est trop importante, même que je la quadruple, pour être sûr de ne jamais la perdre.

- Aya, on arrête 5min les théories absurdes et on se concentre plutôt sur la science logique, d'accord ? Je suis ce que tu es, mais je ne suis pas réelle, m'explique ma jumelle avec la confirmation de Siskann à mes cotés. Et puis non tu ne peux pas dédoubler mère, ni quoi que ce soit d'autres en fait. Dédoubler ce n'est pas ton alter. C'est le résultat de ta dimension miroir qui crée cet effet-là.

Donc je n'ai pas trois âmes dans mon corps, ça me rassure tellement. Je n'arrivais pas à m'imaginer une seule journée ainsi, ça aurait été invivable. C'est déjà bien assez compliqué avec Siskann, alors si on doit rajouter une autre Aya, sans façon. Deux fois plus de pensées, deux fois plus de peurs, deux fois plus de problèmes...

Sans façon.

- Pourquoi me parle-t-elle ? refuse-je toujours de croire ce qu'il se passe. C'est qui ?

Siskann soupire en voyant qu'aucun de mes neurones n'abreuve les paroles de ma jumelle depuis le début. Je n'ai rien retenu, outre le fait que la présence de cette fille me dérange complètement.

Difficile de comprendre l'incompréhensible aussi.

- Ça, c'est ta dimension miroir, désigne-t-il du doigt la pièce dédoublée autour de nous, avant de se retourner vers moi pour pointer cette fois ma jumelle. Et ça, c'est ton clone de la dimension miroir. Elle reflète ce que t'es physiquement mais aussi mentalement, c'est une autre partie de toi, une infime fraction de ton esprit que tu as modelé.

Tyko s'ajoute à l'explication en se plaçant à mes cotés.

- C'est comme les petites voix dans ta tête qui se contredisent. Certaines disent oui, d'autres non, d'autres peut-être, ect... Ici, c'est pareille. Il y a toi, et des milliers d'autres toi aux opinions différentes. Mais dans l'ensemble, ça reste toi.

Je me détache doucement de Siskann et m'approche de ma jumelle d'un regard sondeur, à la recherche peut-être de ce qu'elle pourrait bien signifier de moi. Quelle partie de moi représente-t-elle ?

Le côté « Confiance en moi » que je n'ai jamais trop eu, c'est sûr.

Ça ne m'étonnerait même pas vu la manière dont elle me méprise depuis quelques minutes.

- Donc ce n'est pas ma jumelle ? demande-je pour être sûr, une bonne fois pour toute, que je peux écarter cette hypothèse de ma tête.

Siskann secoue la tête de gauche à droite ce qui me rassure amplement. Je pousse un soupire et me tourne vers ma... mon clone, ou je ne sais quoi.

- Tu peux partir, maintenant ? lui dis-je d'un revers de la main dans le vide.

Me voir est insupportable, m'entendre parler aussi. J'ai jamais aimé me regarder dans un miroir alors avoir un clone est très déstabilisant.

- Et bien, je comprends pourquoi t'as jamais confiance en toi, proteste Tyko d'un rire sarcastique. Si c'est comme ça que tu traites le peu de courage que tu possèdes. 

- Elle fait flipper ! J'ai pas envie d'avoir une jumelle !

Siskann lève les yeux au ciel, voyant que je n'ai toujours pas oublié ce terme de jumelage qui est — oui, je sais mais ça ne veut absolument pas sortir de ma tête — totalement faux. Je vois un double, une fille comme moi, vivante, réelle, c'est forcément une jumelle. D'une autre dimension peut-être, ou qui provient de ma tête, mais ça ne change rien à la donne.

Je me tourne à nouveau vers ma jumelle toujours plantée près de moi, les bras croisés comme si ma présence l'a dérangeait. Elle me toise de haut en bas et attend patiemment que je l'insulte pour sûrement se la jouer rebelle.

Ce n'est certainement pas une partie de moi que j'apprécie. Elle ressemble à la garce des films d'adolescents, celle dont personne peut se voir pour tous les problèmes qu'elle crée.

- Je ne suis pas une garce. Je suis toi, idiote, lance-t-elle alors que j'arbore un air offusqué.

Je me tourne vers Siskann comme pour lui montrer qu'il faut abattre rapidement cette femme avant qu'elle ne réduise le monde en cendre comme l'antagoniste d'un vieux film d'action. Toutefois, son air moqueur en dit long sur ce qu'il pense de la situation. Il s'en contre-fiche. C'est mon problème, et ça le restera tant que je n'aurais pas décidé de le régler.

- T'es vraiment méchante pour une jumelle, m'énerve-je en la pointant du doigt telle une coupable.

Siskann étouffe un rire.

- Aya, ce n'est toujours pas ta jumelle. Et puis c'est toi qui a créé cette dimension miroir, c'est donc toi qui peut l'arrêter. Elle ne disparaîtra pas tant que tu ne l'auras pas décidé.

Trois jours que je m'entraîne à créer une dimension miroir, trois jours que j'échoue, sauf aujourd'hui. Et j'assure que ça sera la dernière, je suis terrorisée de me voir.

Du moins, de voir cette partie de moi avec autant d'assurance, elle me déstabilise. Elle est imposante, sûr d'elle, provocante et loin de me ressembler. Peut-être que je devrais être comme ça pour réussir, être capable de m'enraciner si fort là où je mets les pieds que je pourrais en faire mon territoire.

C'est peut être la version Aya mega badass ?

Je fais le vide dans ma tête, fuyant pensées et désirs, imaginant notre subconscient calme et silencieux. L'endroit le plus réconfortant que je connaisse. C'est à cette pensée que je suis apte à réaliser n'importe quoi, car je sais que cet océan m'en rend capable. Puis ma jumelle disparaît, comme la dimension miroir qui nous entourait, ce qui nous ramène à une seule réalité. La pièce qui était doublée redevient unique, les meubles, les clones de mes amis, tout retombe en une seule et unique copie.

Alors que je pousse un fort soupire de soulagement, le maître de feu remue le couteau dans la plaie de mon sort complètement manqué.

- Pas ouf. T'en penses quoi, Siskann ? lâche Tyko d'un rictus, passant sa main sur mon épaule.

Siskann lui rend son air vicieux avant de me dévisager, sourire aux lèvres.

Je les connais à force. Si je me rate, peu importe le domaine, peu importe la raison, je vois amplement augmenter mes tours de terrain en course. Moi qui hais le sport, ils ont trouvé un moyen de m'en dégoûter encore plus qu'avant.

Dans un long et lourd soupire je sors de la pièce en trainant des pieds, les deux magiciens sur mes talons. Je me dirige vers l'entrée de l'immense maison et enfile mes basket de course avant d'ouvrir la porte. Le vent me frappe de plein fouet, tout comme la pluie qui me pousse à rapidement refermer la porte. Je n'avais pas remarqué qu'une tempête de neige s'abattait dehors et m'attendait également pour pouvoir m'abattre moi aussi.

- Tu sais arrêter la pluie ? me demande Siskann en haussant un sourcil à ma réticence de mettre un pied dehors.

- Bien-sûr que non, mais...

- Alors sors.

Enfoiré.

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