13. Aya
L'an 4031, Époque Harmonieuse, Accueil enflammé.
- Aller, on se réveille, résonne une voix grave à travers mes oreilles.
Je sens mon corps trembler. Non, plutôt être secoué. Quelqu'un me secoue violemment, et des mains glacées empoignent mes deux épaules. Mes yeux toujours fermés, je préfère croire que c'est un mauvais rêve.
- La prochaine fois, écoute mes conseils au lieu d'en faire qu'à ta tête.
Cette même voix. Elle résonne dans le noir, pourtant c'est bien réel car ma joue ressent le souffle chaud de ses paroles à chaque fois que je les entends. Un homme me parle, mais ça ne m'aide pas à retirer le gouffre sombre qui m'entoure.
Une autre secousse surgit et cette fois mes organes font un bonds. Ma tête chauffe comme une eau bouillante débordante d'une casserole, j'ai l'impression de m'être pris un violent coup au crâne. Les yeux toujours fermés, je commence à ressentir une nausée à force d'être secouée comme une poupée.
- Si tu ne te lèves pas, je reprends ton corps, me menace encore cette voix.
Mes neurones se connectent instantanément et je réalise que c'est la voix de Siskann qui braille dans mes oreilles depuis le début. Et sûrement lui qui me broie les articulations en essayant de me réveiller par la force.
J'ouvre doucement les paupières, laissant entrer la lumière à petite dose pour habituer mes pupilles. En bougeant mes doigts, je sens l'eau de notre océan sous moi, notre subconscient. Je prends quelques secondes pour caresser ce liquide si réconfortant et me redresse ensuite péniblement, la tête toujours prête à exploser. Même mes souvenirs ont pris la fuite.
La dernière chose dont je me souviens est de cette horrible gifle que le vendeur m'a mise, c'était aberrant. On ne frappe pas une femme comme ça, surtout une cliente, et encore moins une inconnue dans la rue. D'où lui vient cette mauvaise manière de traiter les autres ? Il n'a pas hésité une seconde à lever sa main, je ne lui avais pourtant rien fait. Voler deux affaires n'allait pas faire écrouler son monde, ni sa boutique. Enfin trois affaires, pas deux, mais bon ça ne change rien à la morale. Il m'a hurlé dessus comme si c'était sa meilleure option pour récupérer la monnaie manquante, il s'est vivement trompé. Ce n'est absolument pas une façon de s'exprimer pour obtenir ce que l'on désire.
Puis j'étais en pleine réflexion, il aurait pu attendre que je me réveille pour me parler, ou alors me toucher simplement l'épaule, rien ne l'obligeait à me frapper de la sorte pour avoir mon attention.
En y repensant, je peux sentir encore la fragilité de ma pauvre joue.
- Mais à quoi tu penses, sérieux ?
Sa voix s'aggrave au fur et à mesure qu'il parle. Il sait que je suis consciente mais il sait aussi que je me suis perdue dans ma tête même en étant dans mon subconscient. Être dans son esprit en l'étant déjà, c'est possible ? Apparement.
Je ne sais depuis combien de temps Siskann attend mon réveil mais maintenant que c'est arrivé, je préfère consacrer mon temps à savoir pourquoi je me suis pris une gifle par un vendeur. Après tout, faut me comprendre, c'est un sale comportement, je ne peux pas laisser passer ça.
- Aya, ce n'est pas le moment de remettre ta vie en question.
D'un rire gênée, j'attrape sa main pour me relever.
- Mais il m'a giflé ! m'exclame-je soudainement, le faisant presque sursauter.
- Qui ?
Durant quelques secondes, je le maudits. Il en a tellement rien à faire, c'est dingue.
- Le vendeur ! T'as... oublié ou je rêve ?
Il soupire profondément et m'attrape les épaules, dépassant ma hauteur de plusieurs dizaines de centimètres.
- Quoi ? Mais on s'en fou du vendeur, là t'es enfermé avec deux chasseurs de primes qui veulent ta peau, donc réveilles-toi.
Bien plus agacée par les paroles de Siskann que par ces soit-disants chasseurs de prime, je fuis mon subconscient pour retrouver mon corps. J'ouvre les yeux difficilement, encore avec ce mal de crâne qui me cie l'arrière de tête jusqu'à la nuque.
Je suis sur une chaise, les membres attachés comme un animal, au centre d'une pièce recouverte de métal.
Je reconnais ce matériaux autour de moi, ressemblant à du métal mais qui n'est autre qu'une barrière de protection contre les sorts magiques. Je ne peux pas utiliser mon pouvoir ici, du moins normalement. Je crois que certaines magies peuvent malgré tout se frayer un chemin à travers cet obstacle, même si c'est rare.
Toutefois je ne tente rien, avec les chaînes qui m'entourent et qui m'empêchent même de respirer correctement, impossible de me défendre.
Peut-être ont-ils peur de Siskann ? Car le véritable danger pour eux ici, n'est certainement pas moi.
Soudain, la porte face à moi s'ouvre et deux hommes que je connais bien s'engouffrent dans la pièce. Leur sourire veut tout dire, leur regard fière aussi. Mes derniers souvenirs avant de m'évanouir me reviennent d'ailleurs.
Comment ai-je pu oublier ces détails...
Les deux chasseurs de prime dont j'ai sauvé la cible.
- Avant que notre patron ne s'occupe de toi, on a une petite question, commence l'un des deux chasseurs, sa main jouant avec l'une de ses locks.
Ils s'échangent un regard complice avant que l'autre ne poursuive.
- Comment as-tu su ?
- Su quoi ?
Énervé que je ne fasse pas le moindre effort pour répondre, l'un d'eux m'attrape fermement le menton et ressert sa prise jusqu'à faire craquer ma mâchoire. Je gémis de douleur en tentant de m'en défaire mais sa force est surhumaine.
- Tu sais toujours pas ? me menace-t-il, la main toujours sur mon menton, prête à le déboîter.
Laisse-moi les tuer.
- Non... dis-je à l'attention de Siskann qui s'agite dans ma tête.
- Non ?! s'écrit le chasseur, pensant que je lui parlais à lui.
Quel enfer. J'aimerais que Siskann soit mon dernier recours, chaque fois que je l'appelle le chaos naît. Il faut que je m'en sorte seule, tant que ma vie n'est pas trop en danger, je dois compter sur moi. Et non sur le tueur en série qui ne cherche qu'à assouvir ses besoins meurtriers pour son plus grande plaisir.
- Je... peine-je à dire, la mâchoire coincée entre ses doigts qui se resserrent à nouveau. Je peux lire dans les pensées, c'est tout. C'est comme ça que j'ai su votre histoire de femme à marier.
Il pivote vers son camarade qui s'approche aussi. Je me retrouve telle une faible proie au milieu de deux tortionnaires capables du pire, mon cœur bat la chamade et je n'ai aucun moyen d'y échapper.
Avec le peu de courage qu'il me reste, je lève difficilement le regard vers eux dans l'espoir d'user de mon don malgré la barrière magique. Ma magie a amplement diminuée par la barrière, elle n'est plus capable de me faire pénétrer dans leur esprit. Toutefois, ça ne suffi pas à m'arrêter. J'agrandi mes paupières, dilatent mes pupilles et tente d'ouvrir une brèche dans leur regard. Une faille dans laquelle je pourrais me faufiler et faire sauter leurs neurones.
Durant quelques secondes, j'ai l'impression de réussir. Ils reculent doucement de ma chaise et s'éloignent. Avec un peu de chance, je pourrais les tenir à l'écart de moi. Mais l'un d'eux semble s'être libéré de mon emprise et m'envoie un coup de pied en plein dans l'estomac.
Je suffoque, crachant ma salive au sol pour sortir de l'étouffement qui m'empêche de respirer. Je tousse, encore et encore, sentant mon estomac complètement ratatiné, s'il n'est pas encore en miette.
- Sérieux, tu croyais nous avoir aussi facilement sale sorcière, lance-t-il.
L'autre, conscient qu'il était sous hypnose, m'attrape les cheveux et me tire le visage en arrière pour me redresser. Avant même de comprendre, un autre coup de pied se plante sur ma poitrine et je hurle de douleur tout en essayant de me débattre.
C'est peine perdue, même après m'avoir lâché les cheveux, mon corps trop affaibli se recroqueville et je n'ai même plus la force de les regarder dans les yeux. Mon alter est inutile. Je me concentre simplement sur ma respiration pour ne pas retomber inconsciente et plonge mes yeux dans le sol qui devient flou. Je commence à divaguer, il faut que je trouve une solution pour réduire la douleur de mon corps qui m'empêche de tenir le coup.
Je ferme donc un instant les yeux, libérant mon esprit de cette tyrannie. Si je veux survivre et ne pas succomber à la panique, je dois faire en sorte que mon corps se libère de se stresse permanent.
C'est mon plan de secours en cas de danger.
Mon esprit se ferme, mon corps se vide, ma tête s'éclaircit. Tout ce qui me constitue s'éloigne de moi, me permettant de fuir inconsciemment cette situation horrifique. Il ne reste que mon état conscient, ma parole, mes sens, et rien d'autre. Même mes souvenirs ont pris la fuite, enfin la plupart. J'ai fermé définitivement mon esprit au monde extérieur, par pur instinct de survie, ce qui m'aide à accepter n'importe quelle situation avec calme et neutralité.
Je ne ressens plus rien, ni émotions ni douleur. Je suis comme un point de vu extérieur de mon corps, observant la scène avec simplicité et indifférence. J'arrive même à fusiller du regard les deux chasseurs face à moi.
Même Siskann a disparu. Il a sombré dans les tréfonds de mon inconscient, incapable de remonter à la surface pour assister à ce qu'il m'arrive. Je suis seule, maintenant.
- Fréro, je crois que ton coup ne l'a pas assez amoché, lance l'un des chasseurs en m'attrapant le visage de ses deux mains.
Il relève ma tête, m'obligeant à le regarder. Je n'avais fait attention à ses yeux foudroyants qui semblent provenir des plus beaux orages du ciel. Ils sont somptueux, électrisants, ils m'aident à tenir ce duel de regard. Le chasseur s'approche d'avantage, son visage à quelques centimètres du mien, et m'incite clairement à user de mon don.
- Vas-y, refais-le. Lis dans mes pensées. Entre en moi, et ose me défier. Je t'attends, gamine.
Gamine.
Mes yeux vides et glacials soutiennent les siens, ils se battent même en duel. Je souris au coin, appréciant ce moment autant que je peux. Ses mains m'agrippent fermement, m'empêchant de fuir. Mais pourquoi fuirais-je ? J'aime absorber le regard des autres. Son camarade sourit follement derrière moi et s'agite, prêt à m'envoyer son plus gros coup si « j'ose », comme il le dit, entrer dans la tête de son ami.
La gamine elle va oser.
Nos deux regards se jaugent quelques secondes qui semblent être éternelles, mais aucun de nous de bouge. Je ne prends même pas la peine de cligner mes paupières, car son défi me tente. Je ne mourrai pas sans me défendre, quitte à y laisser la peau j'aurais au moins pu prendre du plaisir à jouer dans le dernier et majestueux regard qu'est le sien.
Mes pupilles se dilatent et je souris.
Soudain, un éclair bleu minuscule mais rapide, s'échappe de mon regard pour traverser celui de mon adversaire. Hurlant de douleur, il s'écroule au sol et se frotte le visage, essayant de retrouver péniblement la vue. Surprise, j'écarquille les yeux et cherche l'explication à ce phénomène. Mais l'autre chasseur de ne m'y laisse pas le temps, il m'attrape le col et m'étrangle.
- C'est quoi ce délire ?! Comment tu peux encore avoir ton alter !
Il me secoue, euphorique à l'idée que je puisse briser la puissance de la barrière magique censée me supprimer mon pouvoir. Pourtant, rien de tout ça provient de moi. L'éclair n'est pas mon alter, et ni celui de Siskann je crois. Alors d'où vient-il ?
Alors que la nausée me remontait à la gorge à force d'être secouée, la porte derrière-nous s'ouvre soudainement en grand. Le chasseur me lâche tandis qu'il aide son ami à se redresser. Je crois qu'il est aveugle, l'éclair a cramé ses pupilles et ce sans même que je puisse comprendre. Les deux chasseurs s'éloignent, laissant la place à un troisième homme qui entre dans la pièce.
Au vu de la peur qui se lie dans les yeux de mes deux tortionnaires, ce nouvel inconnu doit être leur chef.
Sa démarche lente et confiante me fait trembler à chaque pas, réduisant l'écart qui nous sépare. Je baisse rapidement les yeux vers mes pieds et serre les poings en imaginant la suite de cette torture s'accroître.
L'homme est vêtu d'un costume élégant couleur cuivre mais les harnais ornés de lames aiguisées à sa cuisse trahissent sa violence. Ce n'est pas un simple homme d'affaire, c'est un combattant. Les cicatrices sur son sourcil droit révèlent les durs combats qu'il a dû aborder dans sa vie.
En examinant son visage, je remarque ses cheveux bruns clairs bien coiffés qui lui tombent gracieusement dans les yeux. D'ailleurs, mon regard s'arrête au sien. Alors que celui de Siskann est d'un violet éclatant, le sien à lui est d'un rouge sang effroyable. Je n'avais jamais vu d'iris aussi rouges, c'est terrorisant.
Il s'approche et une fois devant ma chaise, il se penche à la hauteur de mon visage. Nous nous observons l'un et l'autre en silence. Son regard n'a pas peur d'affronter le mien, au contraire il me l'offre. Et pour la première fois de ma vie, j'ai l'impression que c'est lui qui m'absorbe.
- Pourquoi avais-tu du sang de Rika sur toi ? demande soudainement ce démon aux yeux rouges.
Que vient faire le Protecteur Rika dans cette histoire ?
Impossible de faire le moindre son, ma gorge est serrée tout comme mes dents. Le peu d'action qu'il me reste sur mon esprit est très restreinte, mes souvenirs paraissent lointains et s'emmêlent les pinceaux. Le sort que je me suis lancée pour ne plus ressentir la moindre douleur est efficace, il m'aide à ne pas sombrer dans ma peur, ni dans l'anxiété. Grâce à cette méthode, je suis une simple humaine stoïque dont les capacités sont purement communicatives.
Malgré mon silence, l'homme ne perd pas patience, au contraire sa voix est lente et calme, il prend son temps. Pour illustrer ses paroles, il me montre une robe blanche et tachée de sang qu'il secoue sous mon nez.
- Je répète : Pourquoi le sang de Rika Saba est-il sur ta robe ?
- Laisses tomber, c'est une gamine capricieuse. Mieux vaut s'en débarrasser, propose le chasseur aveugle derrière-lui.
Je n'écoute même pas ce qu'ils disent. À vrai dire, je n'entends pas vraiment. Dans mon état actuel, je suis seulement capable d'utiliser un sens à la fois. En l'occurence, là je me concentre sur mes yeux pour observer cette robe et non mes oreilles pour écouter la voix du démon aux yeux rouges et de ses deux larbins de chasseurs.
Et après avoir soigneusement analysé la robe, je reconnais ma tenue, celle que j'avais laissé trainer dans la boutique avant de fuir. C'est l'un des seuls souvenirs qui me vient à l'esprit en rapport avec cette robe, et le seul aussi dont j'ai encore les détails. En y repensant, je me souviens aussi de cette douloureuse gifle qui m'est tombée dessus, je me rappelle même de la sensation de brûlure pimentée que j'ai eu par la suite.
Et tout ça pour cette robe ? Je me suis fait frappée pour un vêtement ? Non, je ne crois pas. Je ne sais plus, mes souvenirs sont flous. Mais cette histoire de vendeur va me hanter à vie, c'est certains.
En regardant à nouveau la robe, une lueur de honte me monte aux joues. Elle est si sale ! D'ailleurs, comment a-t-elle atterri ici ? Dans les mains de cet inconnu démon ? Qui a ramassé ma robe ? Si c'est le vendeur, je pense réellement le menacer de mort la prochaine fois que je le croise. M'a-t-il dénoncé ? Et pourquoi ? Parce que j'avais laissé une robe affreuse sur son plancher ?
J'ai de vagues souvenirs qui me viennent, aucun ne semblent se lier ensembles mais je tente d'y voir plus clair tout de même. L'image d'une jeune femme en pleure me vient, une femme à marier je crois, enfin c'est ce que je suppose avec ma tête qui me joue des tours.
Quel est le lien entre le vendeur et la femme à marier ?
Je ne crois pas qu'il l'a connaissait, même s'ils se trouvaient au même endroit au même moment, ce qui reste étrange. Les deux étaient dans la boutique. Oui, mais après ?
Puis la femme pleurait, quelque part. Est-ce le vendeur qui devait épouser cette femme ? Et la robe blanche que me secoue le démon sous le nez, est-ce la tenue de mariage de la femme du vendeur ? Non, puisque c'était à moi. J'ai volé la robe de mariage de cette femme ?
Oh bordel...
- Le vendeur devait épouser une femme mais elle pleurait, alors elle jeté ma robe au sol et elle est partie. Puis on m'a accusé d'avoir tout manigancé alors je me suis fait gifler, réponds-je comme si je récitais une poésie à l'envers.
Les trois hommes arquent un sourcil et un silence pesant s'abat dans la pièce.
- Qu'est-ce tu racontes ? s'étonne le chasseur aux yeux fonctionnels.
Moi-même je ne sais pas.
Reprends-toi, Aya.
Mes pensées s'embrouillent, je ne comprends plus rien, tout s'emmêlent et j'ai l'impression de partir en fumée. Tous les évènements se mélangent, mes souvenirs aussi, je perds le file et regarder les yeux rouges de mon interlocuteur ne m'aide pas.
Mes amis m'appelaient « la touriste » lorsque j'utilisais ce sort pour éviter une dispute dont j'avais même pas connaissance. Je n'aime pas les problèmes, et encore moins être dedans. Alors si je peux y échapper d'une façon ou d'une autre, je ne me prive pas.
J'observe la robe, puis l'homme, puis à nouveau la robe, et je souris.
- C'est ma robe, je l'ai oublié à la boutique, merci.
Il voulait qu'on parle de cette robe, je crois. Alors j'ai dit ce que j'en pensais.
L'homme aux yeux rouges échappe un rire en laissant tomber la robe à mes pieds. Mais il ne se relève pas, au contraire sa main se pose sur ma cuisse et son visage se rapproche du mien.
Ses yeux s'éclaircissent. Je n'avais pas fait attention à ce détail plutôt mais ils ne sont pas totalement rouges. De fines rayures orangés zèbrent ses iris. Admirative de ce spectacle unique, je redresse mon visage et écarquille mes paupières pour mieux distinguer cet art visuel. Je suis aspirée par son regard et j'adore ça. Il le remarque et esquisse un sourire au coin qui veut tout dire. Il ne lâchera pas mes yeux avant moi, mais ce jeu je le connais si bien, je le maitrise à la perfection. Je vis pour y gagner.
- Ne me dis pas que c'est toi, la petite demoiselle aussi jolie soit-elle, qui t'en es prise au plus grand magicien du monde ? demande-t-il sans un seul clignement des yeux, ce qui a pour effet de m'impressionner.
Rouge aux rayures oranges, oui, c'est ce que forment les deux prunelles que sont ses yeux. Comment n'avais-je pas remarquer ce détail majestueux plutôt ?
Il est le seul à me tenir tête. Le fait qu'il ne cille pas me frustre, j'éprouve le besoin de plonger dans ce regard enflammé, il le faut. Mes iris se préparent, ils se dilatent et mon cœur bat la chamade à l'idée de découvrir ce que cache cet homme derrière ses flammes rondes qui lui servent de yeux.
- À ta place, je ne ferais pas ça, Aya.
Il connaît mon prénom ?
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