Chapitre 8
PDV Jade.
« Ne pleures pas Lola, tout va bien » tenté-je de réconforter la petite fille assise à mes côtés. La salle d'attente est vide et le silence augmente mon anxiété. Je déteste voir un enfant pleuré, et surtout ne pouvoir rien faire.
« Je veux pas... Que mon... Frère... Part... » dit-elle entre ses sanglots.
« Fais moi confiance, ton frère va bien ». Je ne sais même pas quelle est la maladie de son frère, seulement que c'est mortel. Mais il doit y avoir un moyen non?
On attend presque une demie-heure assises en silence, avant que Marc revient. Il a les yeux rouges, même s'il essaye de le cacher je peux le voir.
« Tout va bien? » demandais-je hésitante. Il ne fait qu'hocher la tête avant de prendre Lola dans ses bras. Je ne sais pas quoi faire quand il se dirige vers la chambre de son fils avec Lola, devrais-je les suivre? Je préfére rester ici, assise dans mon coin, et attendre qu'ils reviennent. Ils doivent sûrement vouloir un moment d'intimité et je ne veux les déranger.
« Jade? » Je relève la tête vers Marc, il n'ose pas me regarder dans les yeux. Je me lève de ma chaise et avance vers lui, hésitant sur le fait de le prendre ou pas dans mes bras. Il a besoin de réconfort mais, qui suis-je pour lui en donner?
« Je vais voir le médecin, est-ce que tu peux rester avec Lola s'il te plaît? » demande-t-il quand je suis à un pas de lui.
« Biensûr » dis-je d'une voix douce, espérant le calmer ne serait-ce qu'un petit peu. J'ai envie de lui demander s'il va bien mais ce serait stupide, je sais que non alors pourquoi demander? Je ne dis rien de plus et me dirige vers la chambre de son fils alors qu'il disparaît dans le couloir. Un petit garçon brun avec un magnifique sourire est assis sur le lit d'hôpital, Lola en face de lui. Je souris à cette image puis referme la porte derrière moi. Leur visage se retournent vers moi à l'entente du bruit, alors que je m'installe sur la chaise à côté du lit.
« Bonjour madame » me sourit le jeune homme. Il tient sûrement son sourire de son père, c'est tellement beau à voir sur son visage.
« Bonjour jeune homme. Je suis Jade » souris-je en lui tendant ma main qu'il resserre immédiatement.
« Je m'appele Fred »
« Enchanté Fred. Quel âge as-tu? » demandais-je pour tenir une conversation.
« Bientôt sept ans » dit-il fièrement.
« Tu deviens un homme » souris-je. Ça me fait mal de voir ce petit garçon avec un sourire innocent et de savoir qu'il va peut-être mourir. Je ne sais pas ce que je ferais si j'étais à la place de Marc. Lola tend sa main à son frère qui la prend immédiatement. Cette famille est vraiment forte, ils ont tous les yeux rouge dû aux larmes, mais ils peuvent sourire tout de même.
« Papa a dit que tu étais une amie » dit soudain Fred, faisant de ce fait revenir toute mon attention vers lui.
« Oui, je suis seulement une amie » approuvais-je en jetant un coup d'oeil à Lola. Elle ne semble toujours pas convaincue.
« Merci de rester avec papa alors » ajoute Fred en me souriant. Je lui souris en retour avant que la porte s'ouvre sur Marc. « On peut y aller » dit-il en se dirigeant vers le placard dans le coin de la chambre. Il sort quelques vêtements puis s'approche du lit, où il fait redresser Fred doucement. Je meurs d'envie de savoir pourquoi nous sommes venus et pourquoi nous partons maintenant. Et surtout pourquoi Fred sors de l'hôpital. Mais je vais attendre qu'on rentre pour lui demander. Est-ce que je vais aller avec eux?
« Laisse, je vais le faire » dis-je en voyant les mains tremblantes de Marc qui n'arrive pas à habiller correctement son fils. Il hoche la tête puis me tend le pull que je prend avant de me placer devant Fred. Délicatement, je passe le pull sur ta tête puis le réajuste autour de son mince corps. « Voilà » dis-je en souriant.
Marc prend quelques affaires dans l'armoire qu'il met dans une valise avant qu'on sorte tous de la chambre, accompagnés d'une infirmière. Il a laissé des vêtements dans le placard, donc Fred va sûrement revenir. Marc prend son fils dans ses bras pour l'installer à l'arrière de la voiture, il attache sa ceinture puis fait la même chose avec Lola. Je m'installe côté passager, quelque peu gênée. Ou nerveuse. D'une certaine façon, je ne sais pas comment agir ni quoi dire. Je ne veux pas dire ou faire la mauvaise chose, je veux simplement l'aider.
J'entend Lola et Fred ricanaient à l'arrière, ce qui me fait sourire. Je tourne la tête vers Marc alors qu'on s'approche de son appartement. Il semble vraiment triste...
« Tu viens avec nous ?» demande gentiment Fred quand on sors de la voiture. Je regarde Marc qui me fait un hochement de tête. « Oui » répondis-je simplement en suivant cette merveilleuse famille jusqu'à leur appartement. Marc dépose Fred sur le canapé, où Lola prend déjà sa place, puis sors du salon. Je reste debout, inconfortable avant que Marc revient avec une couverture qu'il met sur Fred.
« Allons à la cuisine » me dit-il en sortant du salon. Je le suis sans rien dire, il m'invite à m'installer sur une chaise autour de la table ronde de la cuisine, puis sors deux tasses et du café. J'attend qu'il s'assoit aussi, me tendant un verre de café brûlant, avant de prendre la parole.
« Ça va? » demandais-je d'une voix douce. D'habitude je déteste quand les gens me posent cette question quand ils savent que je ne vais pas bien, même si j'essaye de ne pas montrer ma douleur. Mais là je ne sais pas quoi dire d'autre.
« Ça va aller » murmure-t-il en regardant son verre.
« Il va mieux? » un petit bout d'espoir est perceptible à travers ma voix, mais elle disparaît quand il tourne la tête de droite à gauche.
« Mais tu l'a amené à la maison » remarquais-je. Pourquoi l'avoir sortit de l'hôpital si son cas ne s'est pas amélioré?
« Je l'amène tout les week-end. »
Je ne fais qu'hocher la tête et bois un peu de mon café. Je brûle quasiment le bout de ma langue, ce qui m'amène à faire une grimace et j'entend un petit ricanement.
« Toujours maladroite? » demande-t-il avec un petit sourire en coin.
« Un peu » dis-je en essayant de calmer la douleur. Il se lève de sa chaise en riant puis revient avec un verre d'eau que j'accepte immédiatement.
« Pourquoi l'hôpital t'a appelé ? » demandais-je une fois le silence réinstallé. Il repose le verre à la table, puis baisse la tête.
« Il a pleuré... Apparemment un des enfants qui restent dans le même étage que Fred lui a parlé de sa mère... Il est très sensible à ce sujet, moins que Lola mais il n'a pas pu se retenir quand il a vu ce garçon courir dans les bras de sa mère »
Je frotte mon bras de bas en haut, ne sachant pas quoi dire, puis je pose ma main sur la sienne sur la table. Il relève la tête et me sourit.
« Elle nous manque tous... » souffle-t-il.
« Je te comprends... C'est dur, surtout pour toi ». Ma mère me vint à l'esprit, et je me met à la place de Lola ou de Fred. Ils n'ont presque rien vécus avec leurs mère, surtout Lola puisqu'elle est morte à son accouchement, alors que moi j'ai eu la chance de vivre de merveilleux moments avec la mienne. La douleur est toujours en moi, au fond, mais j'ai réussi à passé par dessus. Je le devais.
« Papa ? » intervint la petite voix de Lola, dans l'embrasure de la porte. J'enlève immédiatement ma main de celle de Marc et me retourne vers la petite fille. Je crois qu'elle n'a rien vu.
« Fred a faim » dit-elle simplement avant de disparaître dans le salon.
« Tu veux que je t'aide à prép... » commençais-je quand Marc se lève de sa chaise mais je fus coupé par la sonnerie de mon téléphone.
« Excuse moi » dis-je avant de sortir de la cuisine. Je porte l'appareil à mon oreille après avoir décroché et prie pour ne pas que mon père me cri dessus.
« Où es-tu? » demande-t-il simplement de sa voix grave.
« Euhm... Chez une amie »
« Je t'attend, viens vite à la maison » dit-il puis raccroche, ne me laissant pas le temps de répondre.
Je reviens à la cuisine et préviens Marc de mon départ. Après avoir embrasser Fred et Lola, qui semblait plutôt joyeuse de mon départ, je sortis de l'appartement. J'ai promis à Marc que je l'appellerai et j'ai bien l'intention de le faire. La marche vers la maison me semble longue, sûrement parce que je suis perdu dans mes pensées. Et aussi à cause de la neige qui me ralentit.
PDV Samuel.
Quelques jours plus tard...
« Prépare toi, on va à l'entreprise juste après le déjeuner » mon père annonce d'une voix rauque avant de refermer la porte de ma chambre. Je souffle avec frustration avant de me laisser tomber sur mon lit. Je n'ai pas envie de me lever, je n'ai pas envie d'aller à l'entreprise, je n'ai pas envie de voir cette fille, et je n'ai pas envie de me marier. Mais pourtant je le fais. Je rentre directement sous la douche et passe un peu prés un quart d'heure avant d'en sortir. J'aurais aimé y rester plus longtemps mais je ne veux pas énervé mon père. Pour l'instant. Je dois aller à cette entreprise et parler une dernière fois avec cette fille. Je ne vais pas la laisser détruire ma vie. Non mais qui est-elle?
« On y va tout de suite » prévint mon père dès que je descend les escaliers. Je ne dis rien et le suis en dehors de la maison, ne protestant pas sur le fait que je n'ai pas déjeuné. J'ai d'autres problèmes en ce moment.
« Tu es encore nouveau dans ce domaine alors on va confier le travail à un architecte beaucoup plus expérimenté » dit-il une fois installé dans la voiture.
« Oui oui » dis-je rapidement pour finir cette discussion avant qu'elle ne commence. Le trajet me semble plus court que d'habitude, peut-être parce que j'ai réfléchis à ce que je vais dire à cette fille. Je n'ai pas été suffisamment claire les deux dernières fois je crois, je vais ajouté une dose plus importante aujourd'hui.
« Soit gentil » dit rapidement mon père alors qu'on sort de la limousine. J'aperçois immédiatement la fille devant l'entreprise, seule. Gentil ? Bien sûr que je vais l'être. À ma façon.
« Merci d'être venu » dit mon père en lui tendant la main très professionnellement. Elle serre la main de mon père en marmonnant un petit truc et son regard se déplace vers moi. Je la foudroie quasiment du regard, elle baisse ensuite la tête. Tant mieux.
« Installez vous, je vais voir si Kévin est arrivé » annonce mon père avant de sortir de son bureau. C'est le moment idéal. Je me lève de la chaise où je venais juste de m'asseoir, puis m'avance jusqu'à elle. Elle relève la tête d'où elle est assis et un sentiment de supériorité m'envahit. J'aime bien cette situation en fait.
« Écoute moi bien. C'est la dern... »
« Si c'est pour me dire de faire quelque chose pour annuler ce mariage alors ne gaspille pas ta salive, je n'y peux rien » me coupe-t-elle.
Je déteste qu'on me coupe la parole. Et je déteste cette fille.
« Tu va... » commençais-je encore une fois mais elle me coupa en se levant, osant me regarder dans les yeux pour la première fois.
« Moi j'ai essayé, j'ai essayé plusieurs fois pendant que toi tu te bourrais et te maudissais sur ton sors. Moi j'ai essayé mais j'ai cédé, je n'y peux rien. Alors si tu veux vraiment annulé ce mariage, tu n'a qu'à bouger ton cul et non me donner des ordres. Compris? »
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