Chapitre 73
PDV Jade
Je ne peux m'empêcher d'étudier chaque expression, chaque geste de Sam quand je me rend compte qu'on s'arrête devant la salle de musique.
Ce n'est pas exactement ce que je lui ai demandé, mais je ne serais pas contre pour découvrir cette salle et son secret, parce que je sens qu'il y en a un.
Il ne lâche pas ma main alors qu'il tourne la clé dans la serrure et je peux pratiquement entendre sa forte respiration.
Il recule d'un pas ensuite, et, après m'avoir jeté un coup d'oeil, ouvre finalement la porte. Sa main serre la mienne plus fermement alors qu'il me guide à l'intérieur, puis il s'arrête au centre de la pièce.
Je n'ose pas parler pour l'instant, alors je ne fais que le regarder dans l'attente d'un premier pas de sa part. Il me lâche la main pour aller allumer la lumière, nous permettant de voir à clair toute la salle, et notamment tous les instruments à l'intérieur de celle-ci.
Mes yeux se posent d'un instrument à l'autre ; je prend mon temps, sachant que je suis ici sous la volonté de Sam cette fois-ci.
Sam se place derrière le grand piano blanc au centre de la pièce et je repose mon regard sur lui.
" Voilà " il ouvre les bras, montrant tout autour de la pièce, " voilà ma vie, voilà qui je suis "
Un petit sourire se dessine sur mes lèvres, puis je m'approche du piano également.
Tout en guettant sa réaction, j'approche mes doigts de l'instrument somptueux, intimidant mais tout autant magnifique. Je passe mes doigts sur les touches, n'appuyant pas dessus mais seulement pour toucher.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours pensé que le simple toucher d'un instrument pouvait nous électrifier.
Était-ce parce que je voyais les artistes se perdre dans leur bulles en jouant ? Je ne saurais dire.
Mais à cet instant, seulement en touchant le piano, je ressentais cette chose, cette tension, me faisant frissonner.
Je retire ma main d'un geste vif, et relève les yeux vers Samuel qui, les yeux fixés sur le piano également, semble perdus, ailleurs.
" Tu sais jouer de tous ces instruments ? " je demande dans un murmure, comme si j'avais peur d'élever ne serait-ce qu'un petit peu ma voix dans ce silence si confortable.
Il hoche la tête, regardant autour de nous. " Je ne joue pas très bien de tous, mais je l'ai ai tous essayé. "
Je m'approche lentement de lui, glissant ma main dans la sienne. " C'est laquelle ta préféré ? "
" Piano " il répond dans un souffle, si silencieusement. Je m'attendai à un sourire avec cette réponse, mais ce n'est pas le cas.
" Tu vas bien ? " je deviens inquiète, fronçant les sourcils. Je le fais tourner sur lui-même pour qu'il soit face à moi et prend son visage entre mes mains. Ses yeux semblent s'être voilés encore une fois. " Sam ? "
" Je vais bien " il soupire, " seulement... Quelques souvenirs qui refont surface et... " il détourne le regard.
" Je comprend " je souris, n'insistant pas pour qu'il finisse sa phrase. " Tu penses pouvoir me jouer un morceau ? " je demande ensuite en lâchant son visage. Je me déplace pour m'asseoir sur le banc devant le piano, lui faisant signe de s'asseoir à côté de moi.
" Je ne sais pas... Ça fait longtemps que je n'ai pas joué " il passe sa main sur sa nuque, mais s'installe tout de même à mes côtés.
" Je t'avais entendu joué une fois, Annie était même venus te voir " je lui rappelle, " et tu l'avais mis à la porte. Mon Dieu, comment ça l'avait frustré ! " je glousse.
" Ouais... Je - Je n'aime juste pas qu'on vienne dans cette pièce. "
" Je pense avoir compris ça " je souris, posant ma main sur sa cuisse. " Allez, je veux te voir jouer " j'insiste.
Il me regarde un instant, puis hoche la tête. Il se redresse, pose ses mains sur les touches et ferme les yeux. Le silence s'abat sur nous, et je sens comme si nous allions entrer dans notre bulle nous aussi.
J'observe silencieusement Sam alors qu'il mord sa lèvre, puis j'entend la première note.
Et à partir de ce moment, je respire littéralement le morceau qu'il joue. Je me bat contre moi-même pour ne pas fermer les yeux, pour pouvoir regarder Sam jouer, se perdre dans sa musique. C'est comme s'il avait oublié ma présence, comme s'il était devenu quelqu'un d'autre.
Une chose est sûre : cette scène est magnifique.
Il est magnifique.
Puis, soudainement, la mélodie s'efface et laisse sa place à la respiration rapide et bruyante de Samuel. Je sors immédiatement de ma rêverie en voyant ses mains trembler et je m'empresse de les prendre dans les miennes.
" Sam, calme-toi " je chuchote pour ne pas le brusquer.
" Ça va, ne t'inquiète pas " il murmure, les yeux toujours fermés.
" Tu m'aimes, n'est-ce pas ? " il demande doucement.
Je fronce les sourcils face à son comportement, posant une main sur sa joue. " Bien sûr que je t'aime " je le rassure.
Il laisse échapper un soupir de soulagement, ce qui m'inquiète encore plus. Qu'est-ce qu'il lui arrive bon Dieu ?
Sans que je puisse comprendre quoique ce soit, je sens ses lèvres s'écraser sur les miennes. Prise au dépourvu, mes yeux s'écarquillent, puis je me laisse aller dans cet élan et répond à son baiser avec autant de force que lui.
Ses mains se glissent sous mes cuisses peu après et par la façon dont ils agissent, j'assume qu'il veux que je me lève, et c'est ce que je fait.
Sans briser le profond baiser qui me coupe le souffle au fur et à mesure, il me place latéralement sur ses genoux, m'obligeant à tourner la tête.
Je sens ma cuisse s'électrifiait sous le toucher de Sam, de même que la partie dénudé de mon cou où il place son autre main.
Je ne sais pas ce qu'il lui prend, mais autant je suis surprise par la force de ce baiser, autant j'en prend du plaisir. C'est tellement... Envoûtant. Parfait.
J'ai l'impression qu'il peut continuer comme ça encore longtemps, alors, à bout de souffle, je me permet de détacher mes lèvres des siennes.
" Wow " je lâche sans réfléchir. Je glousse peu après, revenant à la réalité.
Sam pose sa tête près de mon cou, comme pour se cacher, et je passe délicatement mes doigts dans ses cheveux.
" J'avais l'habitude de jouer tous les jours, sans exception " il murmure, sou souffle me faisant frissonner. " C'est la deuxième fois que je joue depuis des années... C'est dur... Il y a beaucoup trop de souvenirs... "
" Je suis désolée, je n'aurai peut-être pas du insister pour que tu joue "
" Non, ne t'excuses pas... Ça fait du bien d'un côté. C'était toute ma vie ça... " il inspire profondément. Je sens qu'il y a beaucoup plus de choses que je dois découvrir sur lui, mais je ne me sens pas capable de lui demander maintenant. Pas après avoir vu ce que les souvenirs peuvent lui faire.
" Je jouais avec Samy... " il murmure ensuite, faisant accroître ma curiosité.
" Samy ? "
" Hmm... Il s'appele... S'appelait, Samuel. Il avait cinq ans quand je l'ai rencontré... Tu aurais du le voir, il était tellement... " il s'arrête, sa tête toujours caché près de mon cou, et j'attend silencieusement qu'il retrouve ses mots. " Il était adorable " il finit par soupirer.
Je n'ose pas briser le silence cette fois. Le fait qu'il parle de cet enfant au passé me fait peur.
" Il apprenait tellement vite... Il en avait envie, ça se voyait sur son visage, dans son sourire. Il était toujours excité à l'idée d'apprendre une nouvelle mélodie. Je lui avait appris que du piano, je lui disais toujours que les autres instruments n'étaient pas pour lui, qu'il était fait pour le piano... Je le savais, tu sais, juste à le regarder, je savais qu'il pouvait faire de grandes choses au piano. Mais il était tellement curieux... A la fin de chaque séance il insistait pour que je lui montre un autre instrument, et je refusais à chaque fois... "
" C'était comme... Ton élève ? "
" Un peu... Il s'était échappé de l'orphelinage quand je l'ai croisé dans la rue. Je l'ai amené à la maison, et le soir même mon père savait presque tout sur lui. Quand je me suis réveillé le lendemain, il n'était plus là... " il soupire. Je recommence à caresser ses cheveux, pensant que ça pourrait le mettre plus à l'aise et l'inciter à continuer.
" Mais tu vois, il m'avait expliqué comment il se sentait dans cet endroit et je ne pouvais pas le laisser là-bas en sachant tout ça. Au début j'allais lui rendre visite, ensuite je suis devenu son tuteur et je l'amenais à la maison quelques heures par semaine. On passait tout notre temps dans la salle de musique... Je lui apprenais le piano, donc on peut dire qu'il était mon élève, mais plus que ça, je le voyais comme un petit frère et comme... Bref, voilà "
Je suis curieuse de savoir ce qu'il allait dire mais, encore une fois, je ne demande pas. Je sens comment c'est dure pour lui de parler de ça par la façon dont il cache son visage et sa voix tremble légèrement sur quelques mots.
" Qu'est-ce qu'il s'est passé ? " je chuchote, un peu hésitante.
" Il est mort "
Les mots semblent rester dans l'air au dessus de nous, créant une tension inexplicable. Mes doigts cessent leur actions et je veux baisser la tête, le regarder, mais je sens que je ne vais pas aimer le voir comme ça.
Ça me brise le coeur de le voir triste.
Puis, je sens ses lèvres déposer des petits baiser humides sur ma peau, sa tête se nichant de plus en plus dans mon cou.
Je frissonne au contact et espère qu'il n'entend pas mon coeur battre si vite.
" Je m'énerve très vite et très facilement " il confesse puis reprend ses baisers, suçant légèrement ma peau.
" J'ai remarqué ça " je ris légèrement, essayant de cacher le fait que ses baisers me coupent littéralement le souffle.
" Je suis un peu protecteur "
" Un peu ? "
Il mord soudainement ma peau et je lâche un petit cri.
" Un peu beaucoup " il glousse et dépose ses lèvres sur l'endroit qu'il vient de mordre, soulageant faiblement la douleur. Il recule sa tête et sourit en observant mon cou.
Outre l'endroit douloureuse qu'il a mordu, je commence à sentir des petits picotements le long de mon cou, ce pourquoi je porte ma main dessus et fais glisser mes doigts sur ma peau.
" C'est des suçons " il m'informe, visiblement fier de son travail.
" Je sais ce que c'est " je roule les yeux.
Il arque un sourcil, " qui dois-je aller tuer pour t'avoir fait un suçon ? " il demande sérieusement.
" Toi " je glousse, " je peux savoir des choses sans forcément les expérimenter "
" Je préfère ça " il dépose rapidement ses lèvres sur les miennes, et quand il se recule, je reconnais ce sourire qu'il a toujours quand il va dire quelque chose de déplacée.
" Tais-toi " je plaque ma main sur sa bouche sans qu'il puisse dire ce à quoi il pensait. Il rit contre ma main, puis mord l'intérieur de celle-ci. " Qu'est-ce que tu as à me mordre aujourd'hui toi ? " je retire ma main immédiatement et il rit de plus belle.
" Je ne t'ai pas dit que je suis un loup-garou ? "
Je tourne la tête de droite à gauche en souriant, contente que le sujet de tout à l'heure ne nous empêche pas de sourire et n'a pas changé dramatiquement son humeur. Je suis reconnaissante qu'il s'est ouvert à moi sur son passé, mais je sens qu'il y a beaucoup d'autres choses que ça. Ce n'est pas seulement à propos de Samy, ça ne peut pas l'être.
" Tu peux m'apprendre à jouer du piano un jour ? " je demande en enroulant mes bras autour de son cou.
" Non " il répond simplement et je fronce les sourcils.
" Pourquoi ? " je rallonge un peu le mot d'un ton plaintif.
" Parce que tu met beaucoup de temps à comprendre " il rit.
Je roule les yeux et le frappe à l'arrière de la tête, avant de défaire mes bras pour me lever.
" Viens là " il glousse en me tirant sur lui une fois de plus, me faisant quasiment perdre l'équilibre.
" Je vais me coucher, lâche moi " j'essaye de le repousser mais il prend mes mains dans les siennes, m'immobilisant.
" Alors on va y aller " il sourit. Je lâche un cri de surprise quand il se lève en me tenant dans ses bras et je me retient immédiatement à son cou.
" Tu vas me faire tomber imbécile ! "
Il ne fait que rire alors qu'il commence à marcher en dehors de la salle et vers notre chambre.
" Sam lâche moi, je suis trop lourde pour que tu me portes "
Dès que les mots sortent de ma bouche il s'arrête, une expression sévère au visage.
" Ah oui ? " il demande et comme s'il me défiait, il reste planté dans le couloir, me tenant toujours dans ses bras.
Au bout de quelques secondes je détourne le regard, " c'est bon " je soupire.
" Ne dis plus jamais ça " il dit fermement et reprend sa marche alors que je pris pour que son humeur n'ait pas changé.
J'aime bien quand il est comme ça, quand il me parle, quand il sourit si souvent, quand il rit, quand il me taquine.
Quand il est lui, tout simplement.
Il me dépose sur le lit, et comme je suis déjà en pyjama, je rentre sous les couvertures pendant qu'il se change. Quand il revient au lit, il m'attire contre lui comme s'il avait senti mon hésitation et enroule ses bras autour de moi.
" Tu me connais un peu mieux ? " il murmure.
" Ouais... Mais je ne t'ai pas dit tout ça pour que tu ressentes le besoin de faire des choses comme ça. Ce que je voulais dire c'est que j'appréhende toujours tes réactions, et comme tu t'énerves assez vite, je ne sais pas de quoi je peux te parler, et de quoi je ne peux pas. "
" Je veux que tu puisses me parler de tout. Je suis désolé si je me suis énervé tout à l'heure, tu as raison, ça ne sert à rien de faire comme si ces derniers mois ne s'étaient jamais déroulés. Mais voilà, les choses comme ça, même si je m'énerve, n'hésites pas à m'en parler. C'est important pour moi de savoir à quoi tu penses et ce que tu ressens. "
Je me redresse sur un coude pour pouvoir le regarder et mord ma lèvre.
" Par exemple... Si je te demande pourquoi tu as frappé Marc ? "
" Ah ça... Je ne sais pas, tu m'as dit que tu avais fait quelque chose avec un homme et j'ai immédiatement penser à lui. J'étais déjà énervé contre moi-même à ce moment là, et je voyais littéralement rouge quand tu m'as dit ça. Je n'ai pas pu me retenir " il explique, puis hausse les épaules.
" Je n'avais rien fait..."
" Je sais, vu ton innocence, je n'en doute pas " il glousse.
" Ha ha, très drôle " je me relaisse tomber sur le dos et il m'attire une fois de plus contre lui.
Je respire profondément et ferme les yeux, voulant déjà m'endormir alors que tout va bien. Et je me sens si bien à cet instant.
" Jade ? "
" Hmm ? " je marmonne sous ouvrir les yeux.
" Tu as dit que nous ne sommes pas un couple normal... Qu'est-ce que tu aurai aimé faire si les choses étaient différentes, si nous étions un couple normal ? "
J'ouvre les yeux, mais ne le regarde pas. Je pense à tout mes rêves d'enfance, puis de jeune adolescente. Je pense à tous ce que j'avais imaginé, la vie que je m'étais créer dans ma tête, le futur que j'envisageai.
Tout ce que j'avais espéré avant qu'Edouart Huguet décide que je n'en avais pas le droit.
" Je rêvais d'avoir un petit-ami déjà, pas me retrouvé mariée à cet âge. "
" Qu'est-ce que tu aurai aimé faire avec ton copain ? "
Je hausse faiblement les épaules. " Comme toutes les filles je pense, je rêvais de vivre une relation sérieuse. Je rêvais qu'on irait au cinéma, qu'on irait faire les boutiques, qu'on irait s'allonger sur l'herbe dans un parc... Je rêvais que mon premier baiser serait dans un endroit où on sera seuls, pendant un moment où je ne m'y attendais pas, mais pas romantique non plus. Je rêvais marcher main dans la main avec mon copain dans les rues, et aussi à la fac. Qu'il vienne me chercher à la sortie des cours, qu'on marche ensemble jusque chez moi. Qu'il me présente à ses parents, que je ressente cette nervosité à ce moment...
Qu'il me demande en mariage... Que je puisse rire de ses joues rouge à cet instant, que je saute dans ses bras... Je rêvais de nous installer dans un petit appartement, qu'on puisse le décorer comme on veut, qu'on puisse peindre les murs à notre goût... "
Je continue à lui énumérer mes rêves sans réfléchir à partir de ce moment. Mon regard se perd dans le vide et ma poitrine se resserre quand je me rend compte que je rêvais de petites choses qui m'auront tellement fait plaisir ; quand je me rend compte que ces rêves là étaient ceux d'une jeune fille, pas de la femme que je suis maintenant.
Quand je me rend compte qu'on m'a enlevé mes rêves même les plus stupides des mains. Qu'on ne m'a pas donné le choix, qu'on m'a obligé à vivre cette vie que je n'avais pas envisagé. Que je n'avais pas envie de vivre.
A la fin de mon monologue, je relève la tête et retrouve Samuel endormis. Je dépose un baiser sur sa joue en souriant légèrement.
On m'avait pris mes rêves, oui, mais mon rêve de trouver quelqu'un qui m'aime, ça je l'avais accomplis. Forcé ou pas.
Et à cet instant, ma poitrine se resserra encore plus.
Moi j'avais eu la chance de tomber sur Sam. De trouver l'amour dans cette situation.
Mais les autres ?
Et toutes les filles qui vivaient la même chose que moi, si ce n'est pas pire ?
Et toutes ces petites filles ? Celles qui commençaient seulement à découvrir le monde, la vie ? Celles qui commençaient seulement à rêver ?
Et toutes ces petites filles qui sont forcées à devenir des femmes ?
Et toutes ces jeunes filles qui se retrouvent mariés à des hommes de l'âge de leur père ou grand-père ?
On ne leur a pas seulement enlevées leurs rêves. Ces filles, ces femmes, vivaient la vie de quelqu'un d'autre. Ce n'était pas la vie qu'elles avaient imaginés, ce n'était pas la vie qu'elles voulaient vivre.
On m'a enlevée mes rêves, mais on leur a enlevées l'envie de vivre. On leur a enlevées la possibilité d'aimer, d'être aimée. On leur a enlevées la possibilité de connaître l'amour, même le chagrin d'amour, le manque.
Quelle était la probabilité qu'elles tombent sur l'amour de leur vie comme moi ? J'étais seulement un cas particulier. Peut-être que sur les milliers de filles dans cette situation, j'étais la seule à avoir cette chance.
Les larmes coulèrent sur mes joues en pensant à ce qu'elles pouvaient vivre. Je ressentais de la douleur pour elles.
J'étais égoïste.
Ce que je vivais moi n'était rien comparé à ce qu'elle vivent, elles.
Ce que je ressentais moi n'était rien comparé à ce qu'elle ressentent, elles.
Le nombre de fois que j'avais pleuré n'était absolument rien comparé au leur.
Je devais me considérais chanceuse. Non, je devais accepter que je suis chanceuse.
Moi j'ai Sam. Mais elles ?
Qui donnait le droit à ces pères de décider une telle chose à propos de leurs filles ? Qui leur donnait le droit de leur enlever leurs rêves ? Qui leur donnait le droit de les obliger à vivre une vie où leurs besoins étaient oubliés ?
Qui leur donnait le droit d'enlever l'espoir, le bonheur et l'amour de ces filles ?
Ils étaient tous simplement inhumains.
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