Chapitre 68


PDV Jade.

" J'en peux plus " je me plains en laissant tomber ma tête sur le bras du canapé.

Eloïse me secoue immédiatement et je gémis en me redressant.

" Aller, encore quelques heures, et ensuite tu pourras dormir " elle m'assure. Ma tête est si lourde, mes paupières aussi. Je veux juste dormir.
" Je vais aller préparer le dîner " elle annonce ensuite en se levant. " Maria !"

Quelques secondes passent avant que ma petite fée apparaîsse dans l'embrasure de la porte.

" J'ai rien fait ! " elle se défend immédiatement, ce qui me fait rire.

" Je sais mon coeur " Eloïse sourit en s'agenouillant au sol, " je vais être dans la cuisine, tu restes avec tata et tu empêches qu'elle dorme d'accord ? "

" D'accord " elle hoche la tête en me regardant par dessus l'épaule de sa mère. " Je peux aller prendre ma poupée avant ? "

" Dépêche toi " Eloïse fait un signe de main pour lui dire de partir et se relève. " Appelles moi s'il y a quelque chose, je suis juste dans la cuisine " elle me sourit, puis s'en va dès que j'acquieçe.

Je profite de ce moment pour fermer mes yeux, posant ma tête de nouveau sur le bras du canapé.

Je lâche un soupir de soulagement...

" Tata ! " Maria cri presque, me secouant.

" Non... " je pleurniche en ouvrant mes yeux. " Je veux dormir, j'ai besoin de dormir... "

" Mais il n'est pas l'heure de dormir tata ! " elle s'exclame, presque en me grondant et grimpe sur le canapé. " Je t'ai amené une poupée aussi, pour que tu ne t'ennuie pas " elle sourit en me tendant effectivement une poupée.

Sachant que Maria sera pire que sa mère et ne me laissera pas dormir, je me redresse complétement et prend sa poupée dans mes mains.

" Qu'est-ce qu'on fait avec ? " je demande alors qu'elle se déplace pour s'asseoir sur mes cuisses.

" Hmm " elle pose son pouce sous son menton et son index sur sa joue, réfléchissant. " On va faire comme ça : les deux sont amies, et aujourd'hui elles vont aller faire les magasins. Maintenant elles sont chez eux, et il faut qu'on les prépare. Tu as compris ? "

" Ouais " je ris, caressant les cheveux de la poupée comme par réflexe.

" Il fait froid dehors, donc elles ne doivent pas mettre de robe. Sinon elles vont être malades. Je vais prendre les autres vêtements dans ma chambre, tu ne dors pas pendant ce temps, d'accord ? " elle explique en me regardant sérieusement.

" Promis " je souris et elle saute rapidement au sol avant de courir à sa chambre.

D'une certaine façon, son jeu me rappelle Lucie et moi, et la conversation qu'on a eu au café, mais surtout ce qu'elle m'a dit quand on était chez elle. Je me souviens de chaque mot sortit de sa bouche, comme si c'était aujourd'hui. Je me souviens combien de fois elle a répété ' bats toi ', pour qu'au final je m'écroule. J'ai essayé de me battre, mais j'ai finit battus.

' Il essaye de s'éloigner ' elle m'avait dit. Oui, ça je l'ai bien compris. Il me restait à trouver le pourquoi de cela, et je l'ai trouvé aussi. D'une façon un peu trop douloureuse même.

Quand il m'a dit ' je ne t'aime pas ', j'ai senti mon coeur se serrer. Puis je me suis dit que c'était seulement un moyen de s'éloigner, c'était seulement son mur. Mais quand il l'a répété, en me regardant dans les yeux, en appuyant sur les mots, et avec tellement de confiance et de sûreté ; j'ai accepté les mots.

Je ne sais jamais ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas avec Samuel, mais j'ai accepté ses mots.

Tant pis...

On ne peut pas forcer à l'amour. Je ne vais plus forcer avec Samuel.

Quelqu'un me vient en tête alors que je regarde distraitement Maria grimper à nouveau sur le canapé. Elle me tend des vêtements de poupée et je force un sourire sur mes lèvres alors qu'elle me parle.

Mais je ne l'écoute plus. J'ai les paroles de quelqu'un dans mon esprit. Et ces paroles prennent soudainement un tout autre sens. Et mes sourcils se froncent. Et mes yeux se ferment.

" Tata ! " Maria me frappe la jambe.

" Je ne dormais pas " je l'assure, " ma poupée est prête, on doit se rejoindre où déjà ? "

Je repousse l'idée que je viens d'avoir au fin fond de mon esprit et essaye de me concentrer sur Maria et son jeu. Je prendrai la décision plus tard, quand j'aurai eu un peu de sommeil.

A vingt heure, il ne me reste plus que trois heures à attendre. Ou plutôt à résister. Moi qui a déjà eu des nuits sans sommeil, je pensais que je pouvais résister, mais il se trouve que ce n'est pas la même chose cette fois. Avec tous ce qui s'est passé la veille - la soirée avec Tyler, l'accident, l'hôpital, Samuel - ce n'est plus que le manque de sommeil, mais aussi la fatigue qui me complique la tâche.

" Encore deux heures et quarante minutes " Matt me rappelle au dîner, me donnant un léger coup de coude en souriant.

" Je vais dormir jusqu'à lundi " je grogne, jouant avec la nourriture dans mon assiette.

" Ça fait beaucoup d'heures tata ! " Maria s'exclame, ses yeux s'écarquillants.

" Pas du tout, non " je secoue la tête.

" Maman, ça ne fait pas beaucoup d'heures ? " elle se tourne vers Eloïse qui lui explique rapidement et le plus simplement possible pourquoi je vais dormir jusqu'à lundi.

Si seulement c'était possible...

" Au fait, tant que tu es là, tu as prévu quoi pour ton anniversaire ? " mon frère demande et tous les yeux se posent sur moi.

" Rien " je hausse les épaules au bout d'un moment.

" On peut faire quelque chose ensemble si tu veux " il propose, et je hausse à nouveau les épaules. " On en reparle quand tu seras plus éveillée " il rit ensuite et on continue à manger.

A exactement vingt-trois heures onze, ils me laissent enfin fermer mes yeux, et je peux jurer que c'est la première fois que je m'endors dès que ma tête touche le coussin.

Le lendemain je me réveille vers seize heures. Non, je n'ai pas dormi jusqu'à lundi, mais j'étais proche.

Après avoir mangé quelque chose, je retrouve mon frère au salon et le préviens de mon départ.

" Eloïse fait prendre un bain à Maria, attend qu'elles reviennent " il me demande et je m'installe à ses côtés en hochant la tête. Il passe un bras sur mes épaules et je pose ma tête contre son avant-bras en baillant,  ce qui le fait rire. " Tu as dormi presque toute la journée et tu as encore envie de dormir ? "

" Je crois que c'est parce que j'ai autant dormi que je suis fatiguée " je baille encore. Il ressert son emprise autour de mes épaules et on regarde le programme télé dans un silence confortable pendant un moment.

" Alors, pour ton anniversaire ? " il demande, brisant le silence.

Je hausse les épaules. " Comme je te l'ai dit, j'ai rien de prévue. Qu'est-ce que tu proposes ? " je relève légèrement la tête pour le regarder.

" Je ne sais pas, un dîner en famille ? Et tu peux inviter quelques amis aussi ? "

" Ouais, pourquoi pas... "

" Eloïse et Maria m'ont fait remarquer qu'on ne passait plus beaucoup de temps ensemble, je pense que ça nous fera du bien "

" C'est vrai... Bon bah c'est réglé alors. Hum par contre... On peut faire ça ici ? " je demande après réfléxion.

" Ouais, c'est ce que j'ai proposé de toute façon " il sourit.

Je lui souris en retour et me redresse pour pouvoir embrasser sa joue. " Merci " je murmure.

Après avoir passé quelques heures de plus avec la famille de mon frère, ce dernier me dépose enfin chez moi aux alentours de vingt-et-une heure. En entrant à l'intérieur, je deviens nerveuse à l'idée de revoir Samuel, mais je suis soulagée de voir qu'il n'est pas là.

Enfin, soulagée dans un sens...

Je prend un bon bain chaud et prépare mes affaires pour le lendemain, mon premier jour de stage, et m'endort peu après, ayant toujours quelques heures de sommeil à rattraper.

                                                                         * * *

N'ayant pas encore ma voiture, je suis obligée d'appeler un taxi pour me rendre à l'hôpital. J'arrive en avance comme je l'avais prévue, et me rend à l'accueil pour me présenter. Après avoir monté et descendus plusieurs étages, serré la main de plusieurs personnes et connue le lieu où je vais faire mon stage ; je suis enfin seule dans les vestiaires pour me changer.

Je me sens assez étrange pendant un moment, sachant que j'étais dans cet hôpital ce week-end. Je suis juste contente de ne pas avoir à travailler aux urgences, parce que je suis presque sûre que je me souviendrai des mots de Samuel toute la journée dans ce cas.

Je pensais voir Tyler dans les couloirs, pour avoir une certaine familiarité grâce à lui, mais ce n'est pas le cas. Même pendant la pause déjeuner je regarde autour de moi en espérant l'apercevoir mais en vain.

Bien sûr, il disparaît quand j'ai besoin de le voir.

Le reste de la journée passe plutôt rapidement et je suis contente de revenir à la maison à la fin. Une maison vide, mais je devrais m'y habituer. Samuel n'a pas l'intention de venir je pense. Tant mieux...

En repensant à lui, je me souviens des pensées que j'avais eu en jouant avec Maria. Je ne me suis pas encore décidée, et c'est une décision plus compliquée à prendre que ce que je pensais. Je continue d'y penser, me laissant du temps, et c'est seulement jeudi que j'ose prendre le teléphone et composer ce numéro.

La secrétaire décroche, mais j'ai l'impression de perdre ma voix, ne pouvant plus répondre.

" Allô ? " elle répète. Je sens qu'elle va raccrocher alors je râcle ma gorge.

" Hum... Bonjour, je voudrais parler avec Mr. Huguet s'il vous plaît "

Mes mains commencent à trembler et mon coeur bat plus vite mais je me retiens pour ne pas raccrocher.

" Vous êtes ? "

" Jade Huguet "

" Je vais vous faire attendre quelques minutes madame " elle annonce et je hoche la tête même si elle ne peut pas me voir.

Je ferme les yeux en attendant, et seulement quelques secondes plus tard j'entend la voix de cet homme que je ne pensais jamais appeler.

" J'ai pensé à votre proposition " je ne pers pas de temps et vais directement au but. J'ai juste peur que je n'aurai pas le courage de lui dire si je ne le dis pas maintenant.

" Oh... Bien " il semble surpris. " Donc, allez-vous parler avec Jeanne ? "

" Oui, mais seulement pour lui demander de venir vous parler. "

" D'accord, c'est tout ce que je vous demande. Que voulez-vous en retour ? "

Je prend une grande inspiration et ouvre finalement mes yeux. " Que vous me permettez de divorcer ".

La ligne est silencieuse pendant quelques minutes, avant qu'il se décide à parler à nouveau.

" Je vais y réfléchir " il répond simplement, sa voix encore plus distante que d'habitude.

" Mais - " je ne peux finir ma phrase qu'il a déjà raccroché. " Bien " je soupire.

Même si cela me fait mal, je sais que c'est la meilleure décision à prendre. Je ne peux pas me faire encore plus de mal en restant mariée à Samuel. J'ai l'occasion de finir ce stupide mariage, je dois - je suis obligée de l'utiliser.

Si Edouart était sincère quand il a affirmer aimer sa famille, il sera d'accord.

Je l'espère du moins.

Le lendemain ainsi que la journée du samedi, je ne fait que vérifier mon portable, dans l'attente d'un appel d'Edouart mais en vain. La décision à prendre doit être difficile pour lui aussi, je suppose.

A la fin de la journée et après être vêtue à nouveau de mes vêtements de ce matin, je prend un taxi et quitte l'hôpital pour  me rend au cimetière. Je fais un arrêt de quelques minutes pour acheter des fleurs, et j'arrive finalement sur la tombe de ma mère.

Je ne sais pas combien d'heures j'ai passé sur cette tombe, mais la nuit est déjà tombée. Je suis surprise de ne pas avoir pleurée après tous ce que j'ai raconté à ma mère. Je me suis juste assise au sol, ma tête contre la pierre tombale. J'ai relevé la tête, j'ai regardé le ciel, et j'ai commencé à parler. Je me suis vidée. Littéralement, j'avais l'impression de me vider avec chaque mot que je disais.

Ça doit être pour cela qu'à la fin un soupir de soulagement s'est échappé d'entre mes lèvres.

" Je te promet que j'irai mieux maman. Je te promet. "

Je lâche un dernier soupir et me relève finalement, quittant le cimetière. Je décide de marcher un peu, seule, dans le silence et la fraîcheur de la nuit. Il fait plutôt bon pour une nuit de mars, je remarque.

Je remarque aussi le couple âgé marchant sur le trottoir de l'autre côté de la route. L'homme de travail en costume montant dans sa voiture. Un groupe de jeunes filles riant. Un jeune homme, pas plus que vingt - cinq ans, marchant dans le sens opposé des filles se retourne pour les regarder après les avoir dépassé. Il siffle derrière eux et les filles éclatent de rire, comme si elles étaient sûre qu'il allait faire ça. Je souris en secouant légèrement la tête.

Je remarque les lumières allumés d'une maison devant laquelle je passe. Les fleurs mortes devant la fenêtre d'une autre maison. La fenêtre ouverte d'une cuisine d'où les odeurs du repas se dégagent. Un homme assis au pas de la porte d'un immeuble. Une femme agée probablement dans la soixantaine regardant par la fenêtre. Un couple sortant d'un café-bar, main dans la main, riants.

Je remarque aussi cette sensation qui s'installe en moi, ce moment de bonheur inattendu. Inexplicable. Cette soudaine envie de sourire pour aucune raison. Cette sensation de fraîcheur en inspirant, venant non pas de l'air frais de la nuit, mais de ce sentiment de bonheur.

C'est impressionnant qu'au cours de la journée, nous sommes si pressés, si occupés, que nous ne remarquons pas ces petits détails de la vie. Alors que si nous relevons la tête une seconde, si nous laissons notre regard s'ouvrir une seconde, si nous nous libérons de notre cage de la vie quotidienne une seconde ; nous pouvons tous changer. En une seconde.

Un sourire, une larme ou une parole ; quelque soit ce qu'on voit ou entend de l'autre personne, ça a un impact sur nous, notre humeur, et peut-être notre façon de pensée.

J'étais tellement occupée avec Samuel, ma famille, mon stage et tout autre choses, que j'ai oublié de prendre un moment pour moi. De relever la tête, de regarder autour de moi et de me dire que la vie avance malgré tout.

C'est peut-être ça qui m'aidait à tenir debout, venir parler à ma mère, me vider à elle, et respirer.

On se laisse tellement emporté par la vie, on ne la vit plus complétement.

C'est impressionnant, je trouve, que j'ai toutes ces pensées seulement en regardant autour de moi au lieu de baisser la tête, regarder mes pieds et me perdre dans mes pensées. C'est beaucoup mieux comme ça.

Je sors de ma quasi-transe à l'entente d'un klaxon derrière moi. J'ai envie de me frapper le front d'avoir pensé, d'avoir espéré même que quand je me retournerais je verrais la voiture de Samuel.

Il n'y a même pas une semaine il m'a dit qu'il ne m'aime pas et m'a laissé seule à l'hôpital ; et me voici pourtant, espérant qu'il vienne après moi. Je ne devrais pas être comme ça. Et je ne le suis pas, je suppose ; même si au fond de moi j'espérais que ça soit lui, je sais que je n'aurai pas couru dans ses bras.

D'où me vient l'idée de courir dans ses bras d'abord ? Je n'ai jamais fait ça. Je pense.

" Qu'est-ce que tu fais ici, toute seule ? " Marc demande après avoir baissé sa fenêtre, s'arrêtant au bord du trottoir.

" Je marche " je répond simplement, haussant les épaules.

Il regarde la route derrière lui avant de reposer ses yeux sur moi. " Montes, je te dépose "

Je jette un coup d'oeil aux alentours, hésitante. Puis, voyant une autre voiture arriver, je m'empresse de passer du côté passager pour m'installer.

" Merci " je souris légèrement en mettant ma ceinture.

Il hoche la tête et démarre. Je remarque Lola dans son siège sur la banquette arrière, le cou légèrement penché alors qu'elle dort.

Le silence étant inconfortable, je veux débuter une conversation, mais je me sens nerveuse. Pas nerveuse en fait, quelque chose d'autre sur lequel je n'arrive pas à poser le doigts dessus. Je sais que ça a un lien avec le fait que la dernière fois qu'on s'est vu, Marc a quasiment insinué qu'il ne voulait plus me voir. Et aussi le fait que Samuel l'a frappé à cause de moi.

D'ailleurs, la prochaine fois que je le vois, il ne faut pas que j'oublie de lui parler de ça. J'ai poussé le sujet au fond de mon esprit pendant un moment, parce que je voulais d'abord arranger les choses entre nous, mais maintenant qu'il n'y a plus rien à arranger...

" C'est bien à droite ? " il demande, brisant le silence seulement pour demander la direction.

" Ouais, à droite " je soupire. " Ça va mieux ? " j'ose finalement demander.

Je garde mes regard sur mes mains, mais je peux sentir ses yeux sur moi.

" Je ne sais pas. Je ne sais pas si je vais aller mieux un jour " il répond sincèrement et je ressens le pincement au coeur en me remémorant Fred.

" Tu vas aller mieux " j'affirme avec confiance, relevant la tête. " Je le sais "

Il me jette un coup d'oeil et j'attend qu'il hoche la tête ou qu'il dise qu'il est d'accord ; mais il ne fait aucun des deux.

" Je vais bien " il souffle une dizaine de minutes plus tard, s'arrêtant devant chez moi. " Je vais bien, pas mieux "

Je lui offre un léger sourire, comprenant totalement ce qu'il veut dire. Comprenant la différence entre les deux.

" Merci de m'avoir déposé " je dit finalement et après son hochement de tête - encore une fois - je m'apprête à ouvrir ma portière, mais m'arrête. Je me retourne vers lui, jette un coup d'oeil à Lola et le regarde encore une fois. " C'est mon anniversaire demain. Ça me ferait plaisir de vous voir aussi au dîner. Qu'est-ce que tu en dis ? "

" Tu fais une fête ? " il demande en retour, sa voix montrant seulement de la curiosité.

" Non, seulement un dîner chez mon frère. "

Il me regarde longuement, essayant de prendre sa décision. Je sais qu'il hésite, il n'est pas comme Samuel, seulement en le regardant je peux le comprendre.

" Samuel ne sera pas là " je continue face à son silence. " Si tu ne veux pas venir, ce n'est pas grave. Tu peux me le dire. Tu as peut-être d'autres plans, je ne sais pas. Ou tu ne veux plus me voir peut-être. Et dans ce cas je comprendrai, je veux dire, c'est de ma faute que Samuel a... Fait ce qu'il a fait, et devant Lola en plus, donc c'est tout à fait nor - "

" Respires " il me coupe, souriant sincérèment pour la première fois.

" Désolée " je souffle, reprenant ma respiration.

" Tu m'envois l'adresse ? "

Je souris, " Ouais, bien sûr. Merci Marc, vraiment ça me fait plaisir que tu acceptes de venir, et ça me fait plaisir que tu ne sois pas fâché contre moi, parce que c'est un peu de ma fau - "

" Jade " il me coupe encore et je lui en suis reconnaîssant.

" Désolée, désolée " je frotte mes mains sur mon visage en soupirant. " Je ferais mieux d'y aller. Merci encore, et à demain soir alors "

" A demain. Bonne nuit Jade "

" Bonne nuit " je lui souris une dernière fois avant de sortir de la voiture. Je lui fais un signe de main et il me le rend avant de faire demi-tour et disparaître.

Je souris, me retourne et marche vers la grande et vide villa qui m'attend.

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