Chapitre 50

PDV Extérieur

L'amour. Un sentiment si fort, si sublime, si atroce, et si destructif. On en rêve comme on en fuit.

 C'est tellement beau, c'est tellement magique de regarder un être d'une façon que personne d'autre peut. C'est tellement beau de pouvoir comprendre un être d'une façon que personne d'autre peut. De sentir cette chaleur au plus profond de soi à ses côtés, de sentir son coeur fondre à la vue de son unique sourire. C'est tellement magique de sentir littéralement le bonheur autour de soi et cela grâce à un seul être.

C'est si magnifiquement mal. Ça te compresse la poitrine, te bloque le souffle, quand cet seul être va mal.  Ce seul être devient ta lumière, mais cette lumière t'éblouie tellement que ça fait mal. Ça fait mal, au plus profond, ça te détruit. Petit à petit, doucement, délicatement... C'est si magnifiquement atroce que l'on accepte la douleur venant avec.

Était-ce l'amour qu'elle ressentait pour lui?

Jade, innocente, naïve, gentille - trop gentille - jeune fille de dix-neuf ans, éprouvait-elle de l'amour? Qu'est-ce que c'était l'amour? Comment pouvait-elle le savoir si elle ne l'avait pas encore vécue?

Mais pourtant il y avait bien quelque chose. Elle le sentait, tout au fond d'elle, elle éprouvait bien un sentiment. Que ce soit l'amour ou pas, il y avait bien quelque chose.

Elle ne pouvait pas le nier. Mais elle pouvait le cacher.

Parce qu'elle savait très bien que ça n'avait pas lieu d'être. Samuel la détester depuis le premier jour, Samuel ne voulait pas d'elle et Samuel ne voudra jamais d'elle. Alors, ce sentiment qu'elle éprouvait pour lui - amour ou pas - elle devait s'en débarasser. Et au plus vite.

Elle devait reprendre contrôle d'elle même. Où était la femme forte d'il y a quelques mois? Où était la femme qui pouvait cacher ses sentiments? Où était la femme qui lançait des sourires partout?

Des sourires... Ces sourires brisés que personne ne pouvait reconnaître, ces sourires brisés que personne ne pouvait comprendre, encore interpréter.

Jade n'était plus elle-même depuis l'annonce du mariage, et si elle ne voulait pas souffrir encore plus, il lui restait une seule chose à faire. Retrouver en elle la force qu'elle avait il y a d'ici quelques mois, sourire et avancer.

Elle avait déjà accepté que ses rêves n'allaient pas se réaliser - le temps de ce mariage du moins - et elle devait accepté qu'elle ne pouvait pas rêver maintenant. Elle ne pouvait pas - elle ne devait pas espérer quelque chose de Samuel. Il était incapable de lui donner ce qu'elle voulait tant. Il était incapable de l'aimer.

Elle se devait de penser de la sorte pour échapper à une autre forme de douleur. Beaucoup plus atroce, beaucoup plus destructif que ce qu'elle avait vécus. Elle se devait de penser de la sorte pour échapper à l'amour.

Si elle n'était pas déjà tombée du moins...

PDV Jade

Un silence ni pesant ni confortable s'était installé dans le salon depuis un petit moment. Samuel avait arrêté de pleurer, il reniflait de temps à autre, sa tête posé sur mon épaule. Mon bras était encore autour de ses épaules et ma main glissait le long de son bras dans un effort de réconfort que j'espérais lui donner.

J'avais peur, peur de ce silence. Voir Samuel si vulnérable était une première pour moi, mais je savais que ça n'allait pas durer. Je suppose qu'il a fait une crise de panique ou une chute sentimentale, mais dans les deux cas, cela n'allait pas durer. Samuel allait se relever, avec plus de force qu'avant.

Son silence me laissait supposer qu'il était en profonde réfléxion, qu'il pensait à son prochain pas. Mais j'espérais pour lui que ce ne soit pas le cas. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ni aujourd'hui, ni avant, mais je devine que l'évènement d'aujourd'hui va tout changer.

J'espère que cela sera pour le bien et non pour le mal.

Samuel relève la tête de mon épaule soudainement et je peux voir ses yeux écarquillés quand je tourne la tête vers lui. Je veux lui demander si ça va, s'il va mieux ou pourquoi il a l'air terrifié; mais avant que je puisse le faire il est déjà debout et se dirige vers la sortie du salon sans m'adresser un mot.

" Samuel! " j'appelle après lui tout en me relevant du sol, mais j'entend déjà ses pas dans les escaliers.

Ne sachant pas ce qu'il va faire, je le suis, seulement pour le voir entrer dans la chambre de sa mère. Quelques secondes plus tard Alice en sort et ferme la porte derrière elle. Je décide donc de laisser Samuel seul avec sa mère et suis Alice en bas des escaliers.

" Tu peux m'expliquer ce qu'il s'est passé? " je demande d'une voix fatiguée alors qu'on se dirige vers le salon.

On retrouve ici Mathilde, nettoyant le désordre de Samuel. J'enlève mon manteau et le dépose sur un des canapés avant de commencer à les aider à nettoyer.

" Laisser madame - " Mathilde commence mais je la coupe en levant ma main.

" Je veux aider "

Elle jette un coup d'oeil à Alice avant d'hocher la tête.

" Qu'est-ce qu'il s'est passé? " je demande encore une fois, Alice ne m'ayant pas répondu. Je relève la tête vers les deux quand aucune réponse ne m'est donné. " Je vous écoute "

Mathilde soupire et se relève du sol. " Monsieur est arrivé un peu énervé ce soir, le dîner ne s'est pas très bien passé, puis ils ont commencés à se disputer. Je suis arrivé au salon quand les cris se sont amplifiés, et j'ai vu monsieur gifler sa femme. Elle ne le regardait pas, donc je suppose qu'elle a été pris au dépourvu, et avec la force de la gifle elle a perdu l'équilibre et est tombée. Elle a cogné la tête au bord de la table basse et son front s'est ouvert sur le côté. " elle lâche un soupir en terminant alors que je digère tout ce qu'elle vient de me dire.

Je ne suis pas choquée par les actions de Edouart, cet homme est inhumain. Il a déjà failli me frapper, donc qu'il frappe sa femme ne me surprend pas. Mais ça me dégoûte encore plus. Jeanne est si gentille et aimable, Edouart ne la mérite pas.

Je me demande si ça arrive souvent ce type de dispute. Premièrement, je n'espère pas cela pour Jeanne, et deuxièment je ne comprendrais pas pourquoi Jeanne est encore avec cet homme si cela arrive fréquemment.

Est-ce que Samuel est au courant? Sûrement. Je ne peux pas savoir ce qu'il ressent, parce que je n'ai jamais vu mon père lever la main sur ma mère, mais Annie a vu mon père me frapper. Elle je n'oublierais jamais le jour où je l'avais convaincu que notre père était un homme bien malgré cela. Elle m'avait dit vouloir le détester pour ce qu'il m'avait fait, et j'avais fait mon possible pour que cela n'arrive jamais. Je vois que ça a marché, elle l'aime plus que tout aujourd'hui.

Des bruits de pas lourds venant des escaliers nous fait tous relever la tête. Je me précipite en dehors du salon alors que la voix de Jeanne parvient à mes oreilles et bientôt j'aperçois Samuel descendre les escaliers avec une valise à la main, sa mère derrière lui, encore en larmes.

" Samuel s'il te plaît! " elle pleure derrière lui mais celui-ci ne l'écoute pas et dès qu'il est en bas des escaliers, il dépose la valise au sol et se retourne vers sa mère, seulement pour la prendre par le bras et la tirer vers lui.

" Sam qu'est-ce que - "

" Toi tu la fermes! " il me coupe en criant. Je prend un pas de recul, surprise. " On y va " il affirme ensuite d'une voix ferme et prend la valise de sa main libre avant de tirer sa mère vers la sortie.

Je secoue la tête et passe mes mains sur mon visage avant de retourner au salon pour prendre mon manteau, puis reviens à l'entrée et récupère mon sac. Jeanne ne se  débat plus alors que Sam l'emmène vers le garage, et je les suis sans rien dire.

" Samuel, non " Jeanne s'arrête quand Sam ouvre la portière du côté passager pour elle. " Je ne peux pas, pas maintenant "

" Quand alors? Quand? " il cri.

J'hésite un peu avant de me rapprocher d'un pas de plus pour me tenir aux côtés de Jeanne et sans que je puisse dire un mot Sam pose son regard sur moi et pointe en même temps son index dans ma direction.

" N'oses pas dire un mot, tu vas le regretter " il dit entre les dents, me menaçant.

" Laisse la tranquille, elle n'y est pour rien " Jeanne intervient.

" Monte et allons nous en. Maman, s'il te plaît " sa voix est soudainement plus douce et ses traits de visage s'adoucient. " Je t'en supplie " il murmure, baissant les bras.

Jeanne lâche un soupir et monte finalement dans la voiture, Samuel fermant la portière après elle. Il me demande de monter à mon tour, sans me regarder un d'un ton froid. Je m'installe donc à l'arrière et après avoir déposé la valise que je suppose être celle de Jeanne, Sam s'installe aussi et démarre.

Le trajet se passe dans un silence complet. Je regarde par la fenêtre et ne prend pas la peine de regarder vers l'avant, ne voulant pas attraper le regard de Sam à travers le rétroviseur.

Je ne me suis pas encore remis d'avoir accepter que j'avais des sentiments pour lui, et il a déjà commencé à s'éloigner. Tant mieux dirais-je, ça me faciliterait la tâche. Je dois attendre jusqu'au divorce, et je veux qu'il reste éloigné de moi jusqu'à ce moment. De mon côté, je dois aussi rester éloigner de lui, ne pas penser à lui. Ou du moins, je dois essayer. Je ne sais pas encore l'ampleur de mes sentiments, j'ai besoin d'un peu de temps pour digérer tout ce qu'il se passe, autant autour de moi que dans mon coeur.

Une fois arrivés à la maison, j'emmène Jeanne au salon alors que Sam monte sa valise à l'étage.

" Vous allez mieux? " je demande maintenant que je sais ce qu'il s'est passé. Un pansement a été fait sur le côté de son front, mais il n'est pas assez grand pour être important.

" Oui, merci " elle hoche la tête en souriant. Elle prend ensuite ma main dans la sienne et la serre, " Je suis désolée de vous déranger comme ça, mais Samuel ne m'a pas laissé le choix "

" Tu nous déranges pas " la voix forte de Samuel nous parvient sans que je puisse ouvrir la bouche. Jeanne serre ma main encore une fois alors que son fils s'avance vers nous puis s'asseoit de l'autre côté de Jeanne. Il prend son visage entre ses mains et la tourne légèrement, examinant son pansement au front.

J'entend mon portable sonner donc je me précipte à l'entrée où j'ai laissé mon sac, et je laisse en même temps Sam seul avec sa mère. Un numéro étranger s'affiche sur l'écran de mon portable et je décroche en fronçant les sourcils.

" Jade? " je reconnaît presque immédiatement la voix de Léna et un petit sourire s'étend sur mes lèvres.

" Léna! " je m'exclame.

" Est-ce que ma mère va bien? "

" Oh euh... " mon sourire s'efface alors que je me dirige vers la cuisine pour empêcher que Sam entende ma conversation, " elle va mieux oui " je répond finalement.

" Et Sam? " sa voix sonne inquiète.

" Il... Il va bien aussi "

Je l'entend soupirer avant qu'elle ne reprenne la parole, " il a pris ses médicaments? "

" Quels médicaments? "

" Mathilde m'a expliqué ce qu'il s'est passé, ça lui ai déjà arrivé ce type de crise. C'est rare, fin moi j'ai été témoins une seule fois, mais ma mère gardait toujours une boîte de médicament dans la cuisine. Ça va l'aider à se calmer et l'empêcher de faire n'importe quoi. Tu pourrais faire en sorte qu'il en prenne un aujourd'hui? Je doute qu'il puisse dormir sinon... "

" C'est une maladie? " je demande, inquiète suite à son explication.

" Non, pas vraiment. Mais c'est un médecin qui a prescrit ces médicaments, donc ce serait bien qu'il en prenne un aujourd'hui. "

" Euh d'accord, j'irais les chercher, Mathilde sait où elles sont? "

" Normalement oui "

" D'accord, je m'en occupe ne t'inquiètes pas "

" Merci " elle soupire, " je dois y aller, je reprend les cours là. Oh et j'appelerai sûrement Sam ce soir, fin demain matin pour vous, parce qu'il devait m'appeler il y a une heure. Et aussi... Prend soin de lui, s'il te plaît "

" Je le ferai... "

Après quelques mots de plus je raccroche et m'adosse contre le comptoir, passant ma main sur mon front. Je prend quelques grandes inspirations avant de me diriger vers le salon, seulement pour m'arrêter à l'entrée de celui-ci.

Samuel est dans les bras de sa mère, sa tête posée sur son épaule. Je décide de ne pas les déranger et me retourne. Je n'ai pas de voiture et il n'y a pas de chauffeur, mais je dois me rendre de nouveau à la villa pour prendre les médicaments de Sam comme Léna me l'a demandé. J'hésite un moment en voyant les clés de voiture de Samuel sur le meuble à chaussure, puis secoue la tête et appelle plutôt un taxi.

Je met rapidement mon manteau et mes bottes et sort à l'extérieur sans prévenir. De toute façon ils ne remarqueront pas mon absence. Le taxi arrive une dizaine de minutes plus tard et me conduit à la villa des Huguet en une vingtaine de minutes.

Mathilde semble surprise quand elle me voit, je ne perd pas trop de temps et lui demande immédiatement les médicaments de Sam. Pendant que j'attend à l'entrée, une voiture fait son entrée dans la villa, et quelques minutes plus tard Edouart en descend, se dirigeant vers moi.

" Qu'est-ce que tu attends? " il me regarde de dessus, comme pour m'intimider. Mais d'une certaine façon je ne le suis pas.

" Ça ne vous regarde pas. " je rétorque et me retourne à nouveau vers la porte. Il ne répond rien et me contourne pour entrer à l'intérieur. " Par contre, je ne pensais pas que vous étiez si faible que ça. C'était bas ce que vous avez fait, très bas. "

Il ne se retourne pas mais s'arrête. " Ne joue pas à ce jeu avec moi jeune fille, je ne suis pas Samuel. "

Il s'en va après ça, et sa phrase se répète plusieurs fois dans ma tête. Je sais que Sam et Edouart sont différents, d'une certaine manière, mais je ne comprend pas pourquoi les deux appuient sur le fait qu'ils sont différents. Je me souviens il y a quelques semaines encore Sam disait être rien comme son père, et je lui avais dit que, au contraire, il était comme son père. Aujourd'hui je ne pourrais plus dire cela.

Sam ressemble sûrement à son père avec son tempéramment, mais Sam ne frappera pas une femme. Je ne pense pas du moins. Il utilise plutôt les mots pour blesser lui. Il m'a fait du mal physiquement, mais ça s'arrêtait à sa forte poigne sur mon bras.

Une fois avoir récupéré les médicaments je retourne dans le taxi qui m'attendait et on se remet en route. L'image de Sam dans les bras de Jeanne me revient en tête et je demande à ce qu'on fasse demi-tour pour aller au cimetière.

Je ne vais plus voir ma mère tout les deux jours maintenant, je me contente d'une fois par semaine. J'ai été la voir il y a deux jours, donc ça fera deux fois cette semaine. Tant mieux.

Je demande au chauffeur de m'attendre encore une fois, lui promettant que je ne vais pas m'absenter pendant longtemps. Et en effet, je passe seulement une dizaine de minutes sur la tombe de ma mère. J'avais seulement besoin de parler avec quelqu'un, sans qu'on me dise quoi faire ou pas faire. J'avais seulement besoin de me vider, de m'exprimer.

Après cela le taxi me dépose chez moi et après avoir payer une bonne somme je rentre finalement à l'intérieur. Alors que j'enlevais mon manteau puis mes bottes, Samuel me rejoint rapidement à l'entrée.

" Où tu étais? "

Son ton me surprend encore une fois mais je ne le laisse pas paraître. " Au cimetière " je répond simplement puis me dirige vers la cuisine. Je sens sa présence derrière moi alors que je dépose le paquet de médicaments sur le comptoir puis sort un verre et le remplit avec de l'eau.

" Qu'est-ce que c'est que ça? " il demande en prenant le paquet en main juste quand je lui tend le verre.

" Tes médicaments, Léna a dit que tu devais en prendre un aujourd'hui "

Il relève immédiament la tête et sa mâchoire se tend. " Tu as été à la villa? "

" Ouais " je hoche la tête.

Il soupire, " je ne veux plus jamais que tu ailles dans cette maison, compris? Surtout pas toute seule. Est-ce qu'il était là? "

Je comprend qu'il parle de son père sans qu'il n'ai à le mentionner.

" Il est arrivé quand j'étais là-bas "

" Il t'a fait quelque chose? " sa question est instantané après ma réponse.

Je secoue la tête et un soupir s'échappe de ses lèvres. Je lui tend encore une fois le verre d'eau, puis après un instant de réflexion il le prend de mes mains. Il regarde pendant quelques minutes le paquet de médicaments, et finalement en sort un comprimé avant de l'avaler.

" Où est Jeanne? " je demande en m'adossant contre le comptoir.

" Elle dort. Je l'ai installé dans la chambre d'ami. "

" Tu as bien fait " je hoche la tête.

" Je vais dormir au salon " il lâche ensuite, me faisant relever la tête vers lui avec les sourcils froncés.

" Pourquoi? "

" Je ne veux plus partager la même chambre avec toi " il explique en regardant droit devant lui, " si ma mère est dans cet état aujourd'hui, c'est à cause de toi, et je ne veux plus te voir constamment près de moi "

" Pardon? Comment ça peut être de ma faute? Je n'étais même pas là! "

" Si tu n'étais pas rentré dans ma vie, je n'aurai pas eu à déménager. J'aurai pû empêcher ce qui est arrivé aujourd'hui. Mais je n'ai pas pû, à cause de toi. "

" Mais - " je m'arrête avant de protester. Son ton calme et son comportement calme m'irrite, et le fait qu'il m'accuse pour tout ce qu'il lui arrive m'agace à un très haut niveau. Il veut dormir au salon? Alors qu'il aille dormir au salon. De toute façon je me devais de rester loin de lui, pour mon bien, alors c'est une bonne occasion.

" Tu sais quoi? Accuse moi de tout ce que tu veux, je m'en contre-fiche. J'en ai complétement marre de toi, donc tu me feras un très grand plaisir en allant dormir au salon. Je n'étais pas enthousiaste de partager mon lit avec un homme comme toi de toute façon. Sur ce, bonne nuit "

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top