Chapitre 26
PDV Jade.
" Jade! " Léna est la première à sortir de son état de surprise pour accourir vers moi.
Mon regard est cloué dans celui de Samuel alors que Léna m'aide à me relever. J'attend qu'il fasse ou dise quelque chose, mais il ne fait que me regarder, comme s'il était figé sur place.
" Oh mon Dieu as-tu quelque chose?" Jeanne prend place à mon autre côté.
" Non... Non... Ça va " je marmonne, massant mon poignée.
Samuel secoue la tête et recule, puis sort du salon. Sans rien me dire.
" Fait moi voir " Jeanne demande, prenant ma main. Elle examine mon poignée avec les larmes qui coulent encore de ses yeux avant d'appeler Mathilde pour qu'elle apporte de la crème. Celle-ci arrive quelques minutes après et Jeanne masse mon poignée en appliquant la crème.
" Tu as mal? " Léna me demande, une expression inquiète et triste au visage.
" Un peu " j'avoue. Ça ne me fait pas vraiment mal si je bouge pas mon poignée en fait.
" On devrait peut-être aller à l'hôpital " Jeanne examine encore mon poignée après avoir finit d'appliquer la crème.
" C'est pas important, vraiment, ça devrait passer dès demain" je la rassure. La dernière chose que je veux c'est aller à l'hôpital.Surtout le soir de Noël.
Jeanne insiste encore un peu mais au bout du compte elle est convaincue que je n'ai pas besoin d'aller à l'hôpital. Edouart sort du salon après ça, et Jeanne prend sa tête dans ses mains.
" Je suis vraiment désolée " elle souffle, " tu n'aurais dû ni voir ni subir tous ça ".
" Ce n'est pas de ta faute " je la rassure gentiment, mais je sais que je ne pourrais pas la convaincre. Aucun mot sortant de mes lèvres ne pourrait la convaincre.
" Je vais prendre l'air " je déclare après quelques minutes en me levant. Elles hochent la tête et je sors du salon, me dirigeant vers l'entrée. Je met mon manteau et mes bottes, puis ajuste mon bonnet sur mes cheveux avant de sortir. Il y a une fine couche de neige au sol, il ne neigeait plus depuis hier mais ce soir ça a recommencer. Ce ne sont que quelques flocons qui tombent au sol, alors ça ne devrait pas me déranger. Je vais à l'arrière de la villa, dans le grand jardin. Tellement grand que je n'ai pas encore tout visiter. Je marche d'un pas lent, laissant mes empreintes sur la neige. Il y a tellement de question dans ma tête, et aucune réponse. Les questions se multiplient chaque jour, mais toujours aucune réponse.
Pourquoi Edouart a dit que c'était de la faute de sa femme si son fils est comme ça? Pourquoi Samuel a dit qu'il n'était pas comme son père? Pourquoi Samuel ne s'est pas excusé?
Je suppose que j'ai le droit d'être déçue à cause de ça. Malgré tous ce qu'il peut dire et faire, il est humain. Il a un coeur, non? Il protège sa mère, mais il ne prend pas la peine de s'excuser pour m'avoir quasiment pousser au sol. C'est décevant. Je m'attend toujours à beaucoup de choses des gens, mais je suppose que je devrais changer ça avec Samuel. Je ne devrais rien attendre de sa part, et si un jour il fait quelque chose, je serais surprise. C'est tout.
Mes pas se mélangent à d'autres empreintes sur la neige et je me retrouve à les suivre. Je ne regarde plus l'environnement, mais seulement les empreintes sur la neige. Quelqu'un a dû marcher d'un pas lourd puisque les empreintes sont très profondes, enlevant presque la neige au passage. Je relève la tête alors que j'entend un bruit régulier de grincement. Et c'est là que je prend conscience que les pas appartenaient à Samuel. Celui-ci est assis sur une balançoire, de dos à moi, se balançant légèrement d'avant en arrière, d'où le grincement. Et comme hier soir, j'ai cette horrible envie d'aller l'aider avec tous ce qu'il ne va pas. Il semble si seul, si perdu, ça me brouille les pensées. Je ne reconnais pas Samuel dans ces moments...
Mes pas me guident vers lui sans que je puisse réfléchir. C'est comme si une force m'attirait, et je n'y peux rien. Samuel n'a rien sur lui à part sa chemise, pas de bonnet, pas d'écharpe, pas de manteau. Mais il ne tremble pas, il ne fait que regarder le ciel en se balançant.
" Hey " je murmure une fois derrière la deuxième balançoire. Sa tête tourne vers moi immédiatement, il semble surpris un moment puis il détourne le regard alors que je fais le tour de la balançoire.
" Je peux?" je demande en montrant la balançoire.
Il soupire et hoche la tête. Il y a un peu de neige alors je l'enlève avec le revers de ma main, soufflant au contact avec la froideur. Je m'installe ensuite sur la balançoire, puis je fais comme Samuel. Je regarde le ciel en me balançant légèrement d'avant en arrière.
Le seul bruit est le grincement de nos deux balançoires, aucun mot n'est échangé, ni un regard d'ailleurs.
" Je suis désolé " il soupire soudain. Je tourne la tête pour le regarder mais il regarde toujours le ciel. Eh bien, n'est-ce pas une première? Samuel qui s'excuse, c'est surprenant! Mais même si je suis contente qu'il s'est excusé, je ne veux pas qu'il se sente mal pour ça. D'accord, il m'a fait mal, mais c'était pas intentionnel, non? Et le plus important était qu'il s'excuse.
" C'est pas grave " je répond un moment après.
" Ça l'est " il réplique instantanément.
" C'était pas intentionnel, puis je suis un peu maladroite don- "
" Tu peux arrêter de trouver des excuses? " il me coupe d'un ton sérieux en tournant la tête, " intentionnel ou pas, je t'ai poussé et je t'ai fait mal. Point. Le mal est fait, pas besoin de trouver d'autre excuse "
Est-ce qu'il culpabilise? Ça a l'air... Mais ça aussi je ne veux pas, la culpabilité est un sentiment fort et dangereux et je ne veux pas qu'il culpabilise pour ça.
Tu devais le détester, me rappelle mon subconscient.
Ouais, je le devais, mais ce n'est pas si facile que ça. Il essayait seulement de défendre sa mère, il ne m'a pas poussé au sol parce qu'il le voulait, c'était dans l'action. Puis, j'aurais peut-être pas dû intervenir...
" Je peux voir? " sa demande me sort de mes pensées paradoxales.
Je le regarde en fronçant les sourcils, me demandant ce qu'il veut voir.
" Ton poignée " il souffle.
" Oh " je souffle aussi. Pourquoi il veut voir mon poignée? " Euh... je crois, oui" je marmonne, tendant ma main.
Il prend délicatement ma main, remontant la manche de mon manteau pour examiner mon poignée. Il passe ses doigts dessus doucement puis essaye de plier mon poignée vers le haut.
" Ça te fait mal?" il demande en inspectant mon expression.
" Un peu " j'avoue.
Il hoche la tête, pliant mon poignée vers le bas cette fois-ci. Il relève la tête, attendant de voir si ça me fait toujours mal ou pas.
" Ça va " je le rassure et il hoche encore une fois la tête.
Il masse légèrement ma peau, glissant ses doigts tout autour de mon poignée. Des frissons me parcourent tout le corps, non pas par le vent ou la neige, mais par le contact de ses doigts. Ses yeux sont fixés sur ma poignée alors que les miens sont sur lui. Il est... différent.
" C'est rouge " il remarque.
Je lâche un petit rire, " c'est normal la rougeur tu sais?"
Mais lui ne rit pas, il garde un visage sérieux. Il regarde encore un instant mon poignée avant de remettre correctement la manche de mon manteau. Il laisse ma main et retourne dans sa position initiale, le regard au ciel.
Devrais-je partir pour le laisser seul? Ou devrais-je essayer de tenir une conversation? Il semble calme, pour une fois. Et il agit de façon plus... gentille? Je pourrais essayer, non?
" Tu n'aimes pas Noël?" je lui demande sans détourner mon regard du ciel alors que quelques flocons tombent sur mon visage. Je vais tenté ma chance d'avoir une conversation normale, qu'est-ce que j'ai à perdre de toute façon pas vrai?
" Je ne sais pas " il souffle après quelques minutes de silence.
Il ne sait pas? Comment ne peut-il pas savoir si il aime ou pas Noël? Je veux dire, soit tu aimes quelque chose, soit tu ne l'aimes pas, il n'y a pas de milieu ni de 'je ne sais pas '. Mais bon , ce n'est que ma façon de penser.
" Je vois... " je murmure. Je ne vais pas trop forcer au risque qu'il s'énerve comme d'habitude.
Du coin de l'oeil je le vois tourner la tête et me regarder.
" Tu vois? Fin, tu as compris? " il semble confus et surpris.
" Eh bien, je n'ai pas compris " j'admet, " mais je ne voulais pas forcer ".
" Hmm " il détourne le regard, " en fait... Je ne sais pas ce qu'est vraiment Noël " il parle lentement, doucement, presque dans un murmure. Son regard est au loin, comme s'il pensait à quelque chose, à un souvenir peut-être? Je décide de le laisser parler sans l'interrompre.
" Mon père n'aime pas Noël " il reprend, " alors on fait comme lui. Ma mère achète un sapin chaque année, mais c'est tout. On a pas les festivités comme les autres, on en a jamais eu. Quand on était petit, ma mère achetait des petits cadeaux de Noël à Léna et à moi, mais on ne ressentait pas la joie de Noël comme les autres. Donc, je ne sais pas vraiment ce que c'est " il souffle. Il me regarde ensuite, remarquant que je le regarde déjà. " Donc, oui, je ne sais pas si j'aime Noël ".
Je hoche la tête en baissant le regard. Je ne savais pas que Samuel pouvait être comme ça, comme... Triste. Ouais, c'est exactement ça. Il semble triste. Je pensais que les enfants dans les familles comme le sien étaient heureux, qu'il fêtaient Noël mieux que les autres. Mais je vois que je me suis trompée. L'argent ne fait pas le bonheur, ça je le savais déjà ; mais je ne pensais pas être face à une telle famille. Elle semble brisée, et je ne sais pas si un jour elle va pouvoir se ressouder.
" Et toi, tu aimes Noël? " il me retourne la question après quelques minutes de silence.
" Oui " je répond presque instantanément, un petit sourire se dessine sur mes lèvres aux souvenirs, " fin, j'aimais ça quand ma mère était là. On pouvait décorer la maison, on accrochait des dessins de flocon à nos fenêtres, et un petit père Noël aux barres du balcon. On faisait des biscuits en forme de sapin, fin les miens ressemblait seulement à des rectangles " je ris, " mais j'ai appris à en faire au fur et à mesure " j'ajoute. " Puis, on se regroupait autour d'un dîner tous ensemble et mon père racontait à chaque Noël les mêmes anecdotes. Mais j'écoutais toujours comme si c'était la première fois. C'était... C'était bien " je souffle. Je souris légèrement, mais la boule dans ma gorge remonte légèrement sachant que je ne pourrais plus jamais vivre ce genre de Noël.
" Tu aimais vraiment ta mère hein?" il murmure.
" Ouais... Elle... Elle était merveilleuse... "
Il hoche la tête et je vois même l'ombre d'un petit sourire sur ses lèvres.
" Tu aimes ta mère aussi hein?" je lui retourne la question.
Il hoche la tête, " elle est merveilleuse ".
Je ris quand il utilise les mêmes mots que moi mais j'aurais aimé moi aussi pouvoir utilisé le présent et non le passé.
Le silence se réinstalle, mais il est assez confortable. Les flocons de neige se font plus fréquents et le vent souffle un peu plus fort, ce qui m'amène à frotter mes mains ensemble. Et dire que Samuel n'a même pas froid...
" C'est beau ici " je remarque, n'attendant pas de réponse. Je voulais simplement le dire.
" Ouais, c'est beau " il murmure, " c'est notre coin à Léna et moi. Cette balançoire date d'une dizaine d'années. Et celle sur laquelle tu es assise a déjà été cassé " il m'informe, " Je suppose que j'avais perdu le contrôle, donc j'ai poussé Léna un peu trop fort et la chaîne s'est brisée ".
" Oh... Et Léna? "
" Elle est tombée au sol " il ricane, regardant un peu loin devant lui, comme s'il se rappelait de la place où est tombé sa soeur.
Je secoue la tête en souriant. Mais... Samuel a rit? Ou j'ai mal entendu?
" Waouh " je fait semblant d'être impressionnée.
Il me regarde les sourcils froncés, " quoi? ".
" Tu sais rire? " j'arque un sourcil, essayant de cacher mon sourire.
Il sourit légèrement puis détourne le regard, " je ne ris pas beaucoup hein? "
" Pas vraiment ouais. Et tu ne souris pas beaucoup aussi. Tu as toujours ce froncement de sourcils au visage " je l'imite du mieux que je peux et il lâche un rire. Deuxième fois! Samuel n'est pas si mal que ça en fin de compte...
" Je ne fais pas cette tête " il se défend, mais il n'y a pas assez d'amusement dans sa voix. Je décide de ne pas trop forcer, l'entendre rire et le voir sourire est suffisant je suppose.
" Tu étais où ce soir? " je ne peux m'empêcher de demander. Je mord ma lèvre inférieure en attendant sa réponse. J'aurais peut-être pas dû lui demander, je ne veux pas qu'il change de comportement, il est assez sympa comme ça...
" Quelque part " il murmure, son visage redevenant sérieux.
Je n'insiste pas, hochant la tête. Le silence se réinstalle une fois de plus.
" Tu me détestes toujours pas hein? " il demande.
Et voilà, on est repartit avec ça...
" Non" je souffle.
" Pourquoi? "
"Parce qu'il n'y a pas de raison "
" Il n'y a pas de raison? " il me regarde, " tu veux que je te blesse encore plus pour que tu me déteste? " il arque un sourcil.
Je ne vais pas le cacher, le fait qu'il veut que je le déteste et qu'il me le répète commence à m'agacer. Je n'arrive pas à le comprendre, et ça m'énerve. Un peu.
" Pourquoi tu veux tant que je te déteste? "
Il détourne le regard, sa mâchoire se crispe. " Parce que ".
" Parce que quoi ? " j'insiste.
" Parce que c'est mieux comme ça " il souffle.
" Non, il n'y a rien de bon dans la haine, alors rien ne serait mieux si je te déteste ".
Il prend sa tête entre ses mains et souffle bruyamment, puis au moment où il relève la tête et s'apprête - sûrement - à crier, une boule de neige passe entre nous deux.
On tourne tous les deux la tête pour apercevoir Léna s'approchant de nous, formant une nouvelle boule de neige avec ses mains. Elle aussi a mis son manteau, ses bottes et son bonnet, mais elle a aussi une écharpe et des gants. Bien équipée.
" Bataille de neige? " elle sourit alors qu'elle s'arrête à un peu près deux mètres derrière nous.
" Léna, laisse nous tranquille " Samuel se retourne à sa place initiale.
Léna hausse les épaules puis lance sa boule. Celle-ci atterrit sur la nuque de Samuel qui laisse échapper un soupir dû à la froideur alors qu'il pousse la neige avec sa main.
" Léna je ne suis pas d'humeur là " il soupire.
Mais Léna sourit et continue, ramassant un peu de neige au sol, formant une boule pour la lancer sur Samuel. Celui-ci se relève après la troisième boule, lançant un regard à sa soeur.
" Aller Jade! " elle s'exclame, comme si le fait que son frère soit debout veut dire qu'il accepte de jouer. Mais vu comment il l'a regarde je ne crois pas qu'il ai accepté...
" Léna, je ne pense pa- Oww " je reçois une boule de neige en pleine figure, me coupant dans ma phrase.
" Léna! " grogne Samuel alors que j'enlève la neige de mon visage.
" Aller, on dirait un couple de vieux là! Lever vos beaux petits fessiers et jouer avec moi! " elle ressors sa lèvre inférieure, faisant les yeux doux.
Samuel passe une main sur son visage en soufflant, sûrement agacé par le comportement de sa soeur.
Une phrase qu'il ma dit me revient soudain en tête et je souris. Je me lève à mon tour, m'agenouillant pour prendre un peu de neige dans mes mains. Je souffle dû à la froideur mais je continue, puis ayant une assez grande quantité de neige, je me relève. Je forme une boule entre mes mains, regardant Samuel alors qu'il fronce les sourcils.
" Prêt?" je souris.
" Quoi? "
Et sans qu'il puisse faire quelque chose je lance la boule sur lui, celui-ci atterrissant au niveau de son cou. Je vois la neige glissé et rentrer à l'intérieur de sa chemise alors que Samuel frissonne. Léna rit de l'autre côté, s'agenouillant pour faire une autre boule.
" Mais vous avez quel âge? " Samuel ne perd pas son sérieux.
Je m'approche de lui de façon à ce que seul lui entende ce que je vais dire.
" Tu m'avais dit de prendre ma vengeance non? Eh bien, il est temps de me venger ".
Il semble surpris un moment, avant qu'un petit sourire se forme au coin de ses lèvres.
" Bien, bien, tu apprends vite. Si c'est ta façon de te venger, alors vas-y ".
Je lui jette un dernier regard avant de me retourner pour aller aux côtés de Léna.
" Toi et moi contre lui " je murmure et elle rit en hochant la tête.
Je m'abaisse encore une fois pour prendre de la neige, me maudissant intérieurement de ne pas avoir pris des gants.
" Hey, Jade " Samuel m'appelle et je relève la tête, " fait attention à ton poignée " il dit d'un ton sérieux.
Je hoche la tête, me relevant pour former ma boule de neige.
Samuel reste debout, immobile, attendant que je lui lance la boule. Et c'est ce que je fais, mais il ne fait rien pour y échapper.
" Qu'est-ce que tu fais? " je souffle, posant une main sur mes hanches.
" Je te laisse prendre ta vengeance " il hausse les épaules.
Je secoue la tête, reprenant de la neige du sol, " joue avec nous " je lui demande.
" Non " il proteste immédiatement.
" Aller Samuel! " Léna s'exclame à côté de moi.
Il nous regarde tout les deux un moment, le visage impassible.
" Je n'ai même pas de gants " il soupire.
" Tanpis pour toi! " Léna rit, " moi j'en ai ha! " elle lui tire la langue et il secoue la tête en souriant.
Je souris, puis sans que Samuel puisse former sa boule, je lance la mienne sur lui.
" Bonne frappe " il remarque quand il atterrit sur sa tête.
Léna me félicite par un clin d'oeil et je ris. Puis nous commençons tous à nous lancer des boules, Léna et moi sur Samuel. Il ne semble pas remarquer qu'on a formé un groupe, ou peut-être qu'il s'en fiche. Et bientôt, des rires remplissent tout le jardin. Les rires aiguë de Léna et moi, le rire rauque et profond de Samuel. Et il faut l'avouer, ,il a vraiment un beau sourire et le son de son rire est merveilleux. Ses yeux se plissent à chaque fois qu'il rit, ce qui le rend adorable. C'est étrange d'utiliser un adjectif comme 'adorable' pour Samuel, mais à cet instant c'est le seul mot qui me vient à l'esprit.
Puis, il a été assez sympa avec moi cette soirée. Après le petit accident du moins. Alors, les choses vont peut-être changer... On pourra peut-être vivre comme deux personnes civilisées qui se comprennent et qui s'entraîdent. C'est probable, non?
" Attention! " quelqu'un crit alors que je suis agenouillée au sol. Sans que je puisse relever la tête, je sens une force me pousser au sol. Cette force étant Samuel. Je me retrouve allongée sur le dos sur la neige, Samuel sur moi. Il prend appuie sur ses coudes pour ne pas m'écraser alors qu'il reprend sa respiration. Nos regards se croisent, et ils restent cloués l'un dans l'autre.
" Désolé " il souffle, celui-ci s'écrasant sur mon visage, réchauffant momentanément une petite partie de ma peau.
Je ne répond rien alors que mon rythme cardiaque s'accélère. Je me perd complètement dans ses yeux, découvrant pour la première fois leurs véritable couleur. Marron, brun, caramel, je ne saurais dire, mais surtout doux.
" Hey les amoureux! " Léna crit, et on détourne tous les deux le regard alors que Samuel tente de se redresser. Il reçoit une boule de neige en pleine figure dés qu'il relève la tête, puis il se laisse tomber à côté de moi en grognant.
" Léna j'en peux plus " il se plaint.
Je me redresse, toujours comme dans une transe, puis de la même façon que Samuel, je reçois une boule en pleine figure. Je me laisse tomber au sol aussi, passant mes mains sur mon visage.
" Je suis morte " je souffle.
Il n'y a plus aucun bruit à part le rire de Léna, Samuel et moi allongés l'un à côté de l'autre sur la neige froide.
Ouais, Samuel n'est pas si mal qu'il le prétend...
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