My Sunshine

-Dites, pourquoi il y a autant de chambres et une pièce qui ressemble à une cantine ou un restaurant et une qui ressemble a un bar ?

Jaeger lève la tête vers son invité, toujours avec le sourire, qui observe en détail, touche tout ce qui l'intrigue et cherche à en comprendre le sens. Il se balade dans les pièces qu'il occupe depuis deux semaines maintenant. Étonnamment, Jaeger est rassuré mais en même temps inquiet de ne pas recevoir de nouvelles de son patron. Lui qui est si impulsif et au courant de tout...Il aurait déjà dû lui passer un savon tout en l'obligeant à ne plus recommencer.

-Oh...C'est un ancien de nos QG. Il a été déplacé donc cet endroit sers maintenant de lieu de vie au gens comme moi.
-Les observateurs ? C'est ça ? Questionne Snicket, essayant de tout retenir.
-C'est ça.

Jaeger restait silencieux et distant, sachant que le moment venu, il devra partir et il ne reviendra sûrement pas. Ne pas intervenir est la règle numéro un et la plus sacrée des observateurs. La briser revient à mettre en péril tout le monde dans son organisation. Mais il avait agi par instinct, ce qu'il avait renoncé à faire il y a bien longtemps. Pourquoi cet homme alors, Jacques Snicket, avait eu cette chance et non pas les autres ? Peut être était-ce le fait que Quentin connaissait son passé, un frère perdu, une vie reprise difficilement, des trahisons, des vieux amis qui essayent de vous tuer...C'était sûrement tout ces facteurs qui avaient jouer en faveur de Snicket. Il n'avait pas pu supporter tant d'injustice et de mal pour un homme qui a toujours chercher à faire le bien, à éteindre les incendies créer par les agents du chaos. Oui...Ça ne pouvait être que ça. C'était l'homme de trop qu'il voyait mourir ou se faire trahir dans sa vie, et il pensait y être habitué pourtant...Enfin, c'est difficile de s'habituer à ce genre de choses, et ça le rassurait dans un sens, il était encore humain. Il avait encore de la compassion, de la haine, de la tristesse, il ressentait encore les émotions et les sentiments, et c'était bon signe. Il ne voulait pas perdre son humanité malgré son travail si détestable. Il aurait préféré être un simple reporter ou un psychologue...Mais le voilà entrain de cacher un homme qu'il avait sauvé sans en avoir le droit et il allait sûrement finir dans les bas étages à faire l'horrible travail. Mais c'était toujours mieux qu'être mort pensait-il. Il tenait encore un peu à sa vie bien qu'il soit légèrement dépressif sur les bords.

-Et ça sert à quoi ça ? Demande de nouveau Snicket, tel un enfant qui découvre plein de jouets.
-Vous avez fini de toucher à tout Snicket ? Jaeger referme son livre en soupirant.
-Excusez moi...C'est juste que-
-Vous êtes en pleine crise car vous ne pouvez rien faire pour aider les Baudelaire pour le moment alors vous cherchez à vous occuper comme vous le pouvez. Je comprends mais au bout d'un moment, il va falloir prendre votre mal en patience. Ce que vous faites ne changera rien à cela.
-...Snicket reste sans voix.
-Je suis un observateur, Snicket, je sais observer. Il laissa échapper un petit sourire fier.
-Vous n'avez jamais pensez à devenir psychologue ? Et c'est si voyant que ça ?
-...Oui, et malheureusement, on ne fait pas ce qu'on veut dans ce monde. Si on veut survivre, on fait comme on peut. Et tant pis pour les rêves, parfois il faut les jeter à la poubelle.
-Vous êtes très pessimiste par contre, vous devriez croire un peu plus en la beauté de ce monde.
-Croyez moi quand je vous dit que ce monde est perdu. Je l'ai vu de mes propres yeux. Peu importe le pays, la ville, les gens, partout c'est le même chaos.

Snicket arrête de poser des questions et regarde fixement son hôte qui replonge dans sa lecture, le visage sombre. Dommage qu'un si bel homme comme lui ne sourit pas....Snicket tourna alors vivement la tête, les joues légèrement rouges. Il sait très bien ce qui lui arrive et il veut éviter ça à tout prix. Il ne veut pas revivre ça une nouvelle fois...Il ne doit pas s'attacher et s'obstiner à aider les personnes qui ne le veulent pas. Mais comment résister devant un ange pareil...Jacques...Calme toi. On a dit non.
Il regarde un peu partout puis décide de se lever pour aller observer dehors, le soleil commence à se coucher à l'horizon, créant un paysage rougeâtre et légèrement rosé magnifique. Jaeger avait raison, il avait besoin de faire quelque chose, cela devait faire des années qu'il n'avait pas pris de vacances, qu'il ne s'était pas arrêté, ne serait-ce qu'une heure...Mais il était comme ça, et ça lui convenait. Il n'avait pas le temps de penser à une vie en dehors qu'il aurait aimé avoir, et ça lui plaisait ainsi, car il savait qu'il ne pourrait pas en avoir. Il le savait dès l'instant où il a commencé à faire parti de VFD. Plus précisément, à l'instant où il a commencé de conduire son taxi, qu'il trouvait au début bien ringard et bizarre pour une mission mais depuis, il ne s'en sépare plus. Et savoir qu'il était au loin, sans lui, lui arrachait un pincement au cœur mais il le savait entre de bonnes mains, ce qui le rassurait énormément.
Snicket soupira une énième fois. Il avait l'impression que le temps qu'il n'avait jamais eu pour se poser tranquillement lui tombait dessus comme les chutes du Niagara. Il n'était pas habitué et c'était un choc violent. Il avait l'impression d'être inutile, ce qu'il ne voulait surtout pas devoir supporter ou entendre encore une fois. Il l'avait été quand son frère a péri sous les flammes...Un jour qui resta gravé dans son âme. Il aimait son frère, jamais il n'aurait souhaité sa mort ou quelconque chose qui aurait pu le blesser.
Il gardait contenance tout en refoulant les souvenirs des flammes dévorant le bâtiment, craquant de partout. Un cauchemar. Un cauchemar qui ne partirait jamais.
La présence chaleureuse de Jaeger sur son épaule le fit sursauter et se tourna vivement vers son hôte.

-Désolé, de vous avoir fait peur et pour tout à l'heure. Je ne tenais pas à être agressif. Il sourit doucement à Snicket qui grava ce moment dans sa mémoire. Il se promit de ne jamais oublier ce sourire.
-Je....Ce n'est pas grave, je suis un peu fautif quand même. Je n'ai pas l'habitude de ne rien faire. Il se retourne en soupirant vers l'horizon, appuyé sur la barrière de ses deux mains fortes.
-Vous ne vous êtes jamais arrêté n'est-ce pas ? Depuis que vous avez commencé à travailler pour VFD ? Jaeger vint se mettre à côté de lui, tournant le dos à l'horizon et la tête tournée vers Snicket. Celui-ci se contenta d'émettre un léger son d'accord. Vous inquiétez pas, parfois ça fait du bien.
-Si vous le dites, je préfère quand même l'action à l'inaction.
-Je vois, mais ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas inutile si vous pensez ça. Parfois il faut savoir prendre du recul et observer les choses d'un autre œil. Et c'est ainsi qu'on trouve la solution à certains problèmes. Snicket tourna la tête vers Jaeger. Il avait l'impression d'être un livre ouvert pour le grand homme. Mais ça lui avait fait un bien fou d'entendre qu'il n'était pas inutile... Ça lui ôtait un peu du poids qu'il avait sur ses épaules.
-Merci...Merci beaucoup.
-C'est rien vous savez, je m'entraîne au cas où je devrais me reconvertir vous savez. Il continuait de sourire et ça continuait de réchauffer le cœur de Snicket qui se retenait avec mal de sourire bêtement et rougir, une vraie collégienne. N'importe quoi Snicket, vraiment, tu es un cas désespéré.
-Snicket ? Eh oh ? Jacques Snicket, ici la Terre Kirill ?!
-Pardon, j'étais dans mes pensées. Mais effectivement, c'est une bonne idée. Il sourit à son tour.

Les deux restent silencieux, aucun n'osant brisé le silence d'or qui les entourait. On entendait que la brise légère et douce caresser le sol et le toit des maisons. Ils étaient bien là, sur cette terrasse donnant sur un soleil couchant, avec une ambiance chaleureuse et accueillante. Ils allaient rester comme ça un bon moment.

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